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Giet précise que les résultats de Fe es d’aujou d’hui sont à manier avec précaution compte tenu

du fait ue, jus u e , les hiff es o u i u s o e e t la diffusio du tit e e F a e et e Belgique.

Schéma 2 Caractéristiques du lectorat de Nous Deux

Tableau 2

Caractéristiques du lectorat de Nous

Deux 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 po ur ce nt ag e de le ct eur s Titre de l'axe

Titre du graphique

1957 1967 1977 1988 1957 1967 1977 1988 sexe HOMMES 41 34 29 24 FEMMES 59 66 71 76 âge 18-24 ans 20 26 29 22 25-34 ans 30 20 23 16 35-49 ans 26 25 19 27 50-64 ans 18 18 15 19 66 ans et + 6 11 14 18 Catégorie socio-prof. (du chef de famille) agriculture 12 10 3 3 patron 8 8 8 6 cadre supérieur 1 1 3 1 cadre moyen 14 17 8 10 employé 9 12 ouvrier 55 33 45 39 inactif 3 4 21 28 instruction primaire 89 77 52 42 technique 9 16 27 29 secondaire 2 5 17 26 supérieur - 2 3 3 habitat rural 40 31 25 28 - de 10 000 hbts 14 10 *15 *19 10 à 50 000 hbts 14 13 *17 *13 50 000 hbts et + 18 27 *30 *30 zone Paris 14 19 13 10

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Les alibis du roman-photo c.

Dans le contexte des années soixante, qui voit se radicaliser la réflexion sur les pratiques culturelles populaires et les mass-media, le roman-photo, à l i sta d aut es suppo ts mass-médiatiques, est p is e t e deu feu . L u , issu de l É ole de Francfort61, pa le d u e « industrie culturelle62» à l o igi e d u e aste e t ep ise d ali atio des populatio s. L aut e, do t se e e di ue t les protagonistes du C.E.C.M.A.S.63, considère le développement des médias comme une voie de démocratisation des savoirs, et envisage la standardisation de la culture comme une conséquence structurelle, et pas nécessairement négative, de ce développement. Suivant cette conception, le roman-photo, en tant que média de grande diffusion, serait potentiellement un outil didactique ; il relèverait de ces « outils précieux pour transmettre la culture traditionnelle64».

Sullerot signale, au titre de leur vocation pédagogique, des romans-photos p oduits au Ma o afi d « e seig e le a is e de la “ u it “o iale, ou l utilit de creuser des puits, ou la culture de la betterave », tout en précisant :

il peut aussi y avoir des applications pédagogiques. Surtout dans des populations qui sont contraintes de passer du stade verbal aux moyens audio-visuels sans avoir connu le stade scriptural. Alors que les graphiques, diagrammes, etc., leur demeurent très difficiles à comprendre, le récit en photographie est plus réaliste, plus concret65.

Cet exemple sert le propos de Sullerot mais sort également des limites du territoire généralement dévolu au genre, et est à ce titre, problématique. Dans la mesure où il est lai e e t ta li pa l auteu ue le photo o a est u ge e « cantonné au

61 Notamment connu pour sa réflexion sur la notion de culture de masse, ce courant philosophique da s l Alle ag e de Wei a , est i iti pa les e es de L I stitut de ‘e he hes e “ ie es Sociales de Francfort : Theodor Adorno, Max Horkheimer, Herbert Marcuse et Walter Benjamin. Il p e d le o de « l É ole de F a fo t » da s les a es .

62Notio iti ue de la ultu e de asse, elle i lue pas, à p op e e t pa le le o a -photo, du fait notamment de sa parution antérieure à celle du roman-photo. Latte tio po t e au « romans-feuilletons des magazines féminins » laisse a oi s suppose la possi ilit d u app o he e t. Cf. Theodor W. ADORNO & Max HORKHEIMER, « L I dust ie ultu elle », op. cit.

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C atio du CECMA“, Ce t e d tudes e Co u i atio de Masse, en 1960, par Georges Friedmann, en collaboration avec Edgar Morin et Roland Barthes, et sous le pat o age de l É ole des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), et du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) ; Le CECMA“ est à l o igi e de la e ue Communications en 1961.

64 Jules GRITTI, « Culture et mass media», in La p esse d’aujou d’hui, Bloud & Gay, Liège, 1966,

p.5-17.

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55 monde latin66 », on peut effectivement s i te oge su le hoi d u e e ple pris certes pour sa pertinence, ais aussi à d faut d a oi pu e t ou e da s la production du « monde latin ». En effet, si les qualités pédagogiques du roman-photo so t ide tes, elles e de eu e t pas oi s à l tat de pote tialit da s les p odu tio s eu op e es. C tait le as da s les a es soi a te, est e o e le as aujou d hui où et outil est pou l esse tiel utilis u à desti atio des pu li s non-européens. Les exemples qui le montrent ne manquent pas. En 2006-2007, l UNE“CO a ai si, e olla o atio a e le gou e e e t du Mali, les ditio s La io ‘o e et les ditio s Do i a Ba ako , o a dit la alisatio d u roman-photo comme outil de sensibilisation dans la lutte contre le VIH et le sida. En o pl e t et afi de fa o ise ette d a he da s d aut es pa s et pou d aut es auses, l UNE“CO a e dit u p is thodologi ue de atio de roman-photo67.

Les productions du C.A.M.H. / C.T.S.M. (Center for Addiction and Mental Health / Centre de Toxicomanie et de Santé Mentale) de Toronto sont un autre exemple probant des pratiques pédagogiques actuelles du roman-photo. Réalisés à desti atio des populatio s se si les issues de l i ig atio au Ca ada, es documents abordent, sous la forme de roman-photo, les thèmes de la dépression (Fig.10), du syndrome post-t au ati ue, de la to i o a ie, de l al ool (Fig.9), et des jeu de hasa d et d a ge t. Le o a -photo p opose u e solutio d a s à l i fo atio d te tio des s ptô es, possi ilités de traitements). Cet accès est facilité par une mise en situation visuelle, un langage « parlé », et un format imprimé qui, contrairement à un court- t age t l isuel, i pose pas de te ps et de lieu da s la eptio du o te u de l i fo atio . Le langage

photo-o a es ue pe et de photo-o tphoto-ou e les la u es li guisti ues, photo-oi l illett is e, de certains de ces arrivants.

66 Évelyne SULLEROT, « Les Photoromans », op. cit., p.138. Information échangée da s le ad e d u e discussion entre Sullerot et P pi , elle a ait d jà fait l o jet de p isio de “ulle ot dans « Les Photoromans », in Jules GRITTI (dir.), Mass edia , La p esse d’aujou d’hui, Liège, Bloud & Gay,

1966, p.83.

« Mais ette fo tu e s a te au f o ti es du o de lati et à p do i a e atholi ue. Des so es i esties ta t e Alle ag e u au États-U is pou i t odui e les photo o a s o t se i

u à p ou e pa les faits la sp ificité latine du genre ».

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Le roman-photo a pou o je tif, e t aita t l i fo atio , d du ue elui ui le lit. Il remplit sa fonction pédagogique en étant soumis aux lecteurs. Il peut toutefois jouer un autre rôle, cette fois en ta t ue p ojet d a ti it p dagogique : il a alors o atio à du ue elui ui le fait. L outil o a -photo, déconnecté de sa fonction informative, est pensé en te es de p odu tio . Il s agit da s es conditions de mobiliser les compétences afin de concevoir la narration, sa chronologie, ses articulations, et de produire du texte. Sa nature pluridisciplinaire, le t a ail olle tif u il essite, la fle io su l i age se s et fo tio e e t et la aît ise du la gage u il e uie t, ai si ue la essou e i fo ati ue u il nécessite, en font une méthode pédagogique, validée et encouragée, en France, par les académies dans le cadre notamment des projets TICE68.

E d pit du fait u il este lu ide su les li ites de l e e i e, au point de prendre le soin de le préciser, Saint-Michel cède lui aussi à cette tentation de valoriser le roman-photo pa le iais d u e utilisatio p dagogi ue ; il propose à cette fin, u e s ie d atelie s à desti atio des élèves69 (il o sa e d ailleu s u chapitre entier de son étude sur le roman-photo à cette question) :

Le roman-photo ne peut pas constituer une bouée de sau etage. Il e p he a pas la o ade… pa o t e, l i lu e

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Te h ologie de l I fo atio et de la Co u i atio pou l Édu atio : il s agit d u ad e pédagogique pour tout projet collectif qui articule le programme de l a e e ou s et l utilisatio de l outil i fo ati ue : création de page internet, de blog, de revue ou de roman-photo. En lien, l Édu atio Natio ale p opose gale e t depuis le B I, u B e et I fo ati ue et I te et ui atteste de la maîtrise des outils informatiques de son détenteur.

69Atelie s d i itiatio à la a atio photog aphi ue, d tude de « l id ologie et des thes hi ul s par Intimité ou Nous Deux », ou de fabrication de scenarii de romans-photos. Idem, p.174-184.

Fig. 10 La Dépression

Center for Addiction and Mental Health-CAMH,

Toronto, Canada

Fig. 9 L’Al ool

Center for Addiction and Mental Health-CAMH,

57 dans des études plus générales : structure du conte, du

roman-poli ie , de la a de dessi e… appa aît a o e judi ieu 70.

Bie u il se lait, depuis les a es soi a te, pou oi joue u ôle, le roman-photo a eu a s à la sphère éducative que très récemment. Cet accès, rendu possible par un environnement technologique favorable, a des conséquences sur la pratique du genre. De fait, si le roman-photo est encouragé dans sa démarche de diffusio et u il d o t e u e e tai e effi ie e, est au p i d u e t a sg essio des odes ui est pas o pati le a e u p oduit o e ial calibré. Réduits à la fonction de supports, de communication ou de pédagogie, ces objets photoromanesques tardifs, esthétiquement et narrativement assez pauvres, o t e effet plus g a d-chose en commun avec ceux des magazines de la grande époque des années cinquante et soixante.

Dès cette époque, certaines propositions semblaient pourtant bien marquer un virage vers une pratique éducative, et proposaient des adaptatio s d œu es littéraires classiques (Les Hauts de Hurle-vent d E il B o të (Fig.12-13)), Madame Bovary de Gustave Flaubert (Fig.11-14), Anna Karénine de Léon Tolstoï). Des éditeurs populaires comme Mondadori, Rizzoli et Del Duca, aux rédactions des magazines plus ambitieux tels Fe e d’aujou d’hui ou Bonnes soirées, les te tati es d utilise le photoroman à des fins plus culturelles, en puisant plus largement dans la réserve i e se des œu es lassi ues, méconnues du public de ces périodiques, ne manquent pas71. Il s agi ait a oi s, sa s pou auta t leu ie u e i flue e positive72, de e pas t e dupe d u e st at gie dito iale. Le o a -photo issu d u e adaptatio litt ai e o stitue u e alte ati e à la d fe la te des o a s-photos italiens73. Il i t esse les diteu s ue da s la esu e où il est sus epti le d a oît e le le to at. Loi d t e et outil « précieux pour transmettre la culture

70 « Travailler avec le roman-photo ». Serge SAINT-MICHEL, Le Roman-photo, op. cit. p.169-184.

71

Évelyne SULLEROT, « Photo o a s et œu es litt ai es: alibi ou évolution culturelle? », in

Communications, n°2, Paris, Seuil, 1963, p.80-81.

72 Se fondant sur le courrier parvenus aux périodiques et dans lequel des « lecteurs remercient le jou al de leu a oi fait d ou i u e œu e do t ils ig o aie t l e iste e et dont ils ont par la suite apprécié la lecture », Sullerot autio e ette i flue e positi e, et p ise u il se le effectivement « i d ia le ue l adaptatio d œu es lassi ues e photo o a s ait le le i eau culturel de périodiques qui en ont entrepris la publication ». Évelyne SULLEROT, « Photoromans et œu es litt ai es: ali i ou olutio ultu elle?», op. cit., p.77-85.

73 Un grand nombre des romans-photos publiés en France sont des traductions plus ou moins bonnes de publications italiennes.

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traditionnelle 74», le roman-photo se le oppo tu iste. Il e a ue d ailleu s pas d a a do e ette p ati ue litt ai e du o a -photo d s lo s u elle e trouve plus son public75.

74

GRITTI, Jules, « Culture et mass media Mass media 1 », in Jules GRITTI (dir.), Mass media 1, La

p esse d’aujou d’hui, Liège, Bloud & Gay, 1966, p.5-17.

75 Face à une baisse significative de son tirage, baisse consécutive à une série de propositions à caractère littéraire, « Nous Deux laisse a to e ette politi ue d adaptatio s plus ou oi s p estigieuses, il est possi le d att i ue ette aisse te po aire à une erreur de ciblage ». Jan BAETENS, « Pour le roman-photo », Bruxelles, Les Impressions nouvelles, 2010, p.38.

Cf. Sylvette GIET, Nous Deux, Pa a go de la p esse de œu , op. cit (voir annexe pl.).

Fig. 13 « Les Hauts de Hurle-Vent »

Idem, p.44

Fig. 11 « Madame Bovary »

"Les grands romans", n°15, p.2

Fe e d’Aujou d’hui, 1979

Réalisé par Hubert Serra

Fig. 14 « Madame Bovary »,

"Les grands romans", n°12, p.2

Fe e d’Aujou d’hui, 1979

Réalisé par Hubert Serra

Fig. 12 « Les Hauts de Hurle-Vent »

"Les grands romans", n°2

Fe e d’Aujou d’hui, 1979

59 Sullerot évoque le fait que la littérature puisse constituer un alibi pour un roman-photo qui che he à gag e les fa eu s d u pu li ti e t. Elle it à e sujet,

Une campagne extrêmement violente se déroula en France contre cette littérature, à partir de 1951. Même si les producteurs de photoromans faisaient mine de ne point e te d e et d ig orer les indignations sincères ou intéressées de tous eu ui la o duisi e t… il est e tai u ils eu e t à œu de t ou e u ali i à leu s hiff es d affai es… ils se l e t alo s d ou i les pe spe ti es de l du atio populai e. […]

Si la reconnaissance de ce genre commercial est acquise, de fait, par le o e de es le teu s, s agissa t de e o aissa e i telle tuelle, la u te est menée par une fraction de la classe culturelle76, qui cherche à imposer ses critères à un genre populaire pour le tirer vers le « bon goût 77». Cette tentative de légitimation passe par un certain forçage. Le roman-photo ne doit plus être ce seul objet de distraction, ais doit ele e d u e d a he p dagogi ue, et avoir une utilité éducative. Il pourrait ainsi, à force de littérature, devenir un objet digne d i t t. “a alo isatio e passe pas pa e u il est, ais pa e u il pou ait, oi

e u il de ait t e.

76 Pierre BOURDIEU, La Distinction, critique sociale du jugement, Paris, Les Éditions de Minuit, "Le sens commun", 1979.

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B. ROMAN-PHOTO : UN PROBLÈME DE RECONNAISSANCE

Les problèmes du genre 1.

La seule évocation du terme « roman-photo » véhicule un certain nombre d id es p o çues. “i dans le flot des productions, certaines se vérifient parfois, elles ont surtout le pouvoir de parasiter, de manière dommageable, les objets qui sont le plus à la a ge. ‘este u e ati e de roman-photo, il a appa e e t pas de distinction qualitative possible : le genre est pris au piège de sa propre codification.

La marque de l'arrière-garde a.

Dans le contexte des années soixante et soixante-dix, des idéaux libertaires, de l'amour libre, et su tout du f i is e d u e g atio de oi s e oi s silencieuse, le roman-photo semble incarner une fo e d arrière-garde, le symptôme d'une société sclérosée par ses principes. La femme y est soumise, en u te de l a ou te el et p te, jus u aux limites du masochisme, à tout accepter dans cette perspective. Elle incarne au gré des histoires, tous les stéréotypes féminins : la femme-mère, la femme de tête, la femme-enfant. De son côté, l ho e « photoromanesque » a le pouvoir : sa nature honnête et juste, sa fo tio so iale de i , ho e d affai e, i g ieu … lui o f e t u e auto it o ale ui e a ue pas d i p essio e et, tout auta t que son passé trouble, d atti e la fe e. Cette de i e, pa so ha e atu el et ses ualit s d â e parviendra, non sans peine, et non sans avoir affronté une rivale séductrice et

a ipulat i e, à atti e l atte tio de l ho e.

L e eu se ait de oi da s es de ie s l e ts u e s th se de tout le roman-photo. V ita le a e as du it, il s agit plutôt de les envisager, non comme conséquences, mais bien au contraire comme générateurs du roman-photo : les stéréotypes constituent un point de départ, et en fonction de la manière do t ils o t t e ou is, olue o t da s le se s d u e ad uatio a ec leur po ue. C est ai si ue les h oï es so t toutes des fe es a ti es et auto o es, et e est pas sa s u e tai pi ua t ue “ulle ot évoque ce détail :

61 Le t a ail e iste da s les photo o a s. L h oï e est ue

bien rarement mannequin ou starlette, alors que dans le cinéma français la carte professionnelle des héroïnes est totalement irréaliste78.

Les esp its hag i s e a ue o t pas de sig ale u e te es d a ti it s professionnelles, ces femmes en sont souvent réduites à assumer des fonctions subalternes : assistante plutôt que dirigeante, elle se trouve infirmière plutôt que de i , se tai e plutôt u i g ieu e. C est i d ia le. Il pou ait a oi s leur être opposé que si arrière-ga de il a, elle est pas tant dans le roman-photo que dans la société dont il se veut la radiographie : une société qui, entre 1950 et , o pte à pei e % d a ti es79 parmi les femmes et qui les cantonnent à des postes peu qualifiés du secteur tertiaire. De plus, par ce modèle de femme active, il s agit d off i au le to at f i i u o de da s le uel il est e esu e de se p ojete . O , so iologi ue e t pa la t, il est fo t peu p o a le u u e le t i e t pe de roman-photo80, se transpose dans un modèle social qui la ferait passer du statut d ou i e à elui de de i ou d a hite te.

Le roman-photo est e tai e e t pas le te ai d u e gage e t politi ue, mais il ne manque pas de faire allusion à certaines valeurs prolétaires. Sullerot évoque à ce sujet le « ai pu li populai e, elui ui ote à l e t e gau he » et le fait que « les photo-romans italiens, dont les traductions représentent 65% des publications en France, sont souvent faits par des marxistes bon teint81 ». Sans révolution, sans violence et sans revendication ouvertement politique, mais par le jeu d histoi e d a ou e t e deu pe so es de lasses diff e tes, ou e o e pa la ussite so iale d u h os, le o a -photo parvient à critiquer le pouvoir de l a ge t, à alo ise le travail et la justice sociale. Ce message renvoie aux valeurs des le teu s et s i t g e tout atu elle e t da s u dispositif à leu i te tio ; il e est pas oi s sou e t o ult pa la iti ue. E , “ulle ot, se f a t au

78 Évelyne SULLEROT, « Les Photoromans » (Cerisy-la-Salle), op. cit., p.130.

79

Pourcentage de femmes âgées de 25 à 49 ans, ayant une activité : 43,4% en 1954, 44,5 % en 1968, contre 81,1 % en 2002. Source INSEE.

80 Le lecteur type d'un roman-photo est, statistiquement, une femme appartenant à la classe ouvrière, d'instruction primaire, et vivant en zone rurale. Voir Le lectorat de Nous Deux...

Caractéristiques. Sylvette GIET, Nous Deux... Pa a go de la p esse de œu , op. cit., annexe III

(Schéma 2 / Tableau 2)

81

62

travail de Carlo della Corte82 sur la bande dessinée, autre forme de la culture populai e, affi e gale e t u u e pa t de la iti ue p o ie t de eu -là mêmes qui prônent la culture populaire :

“o su s seul, si o e et si apide, a atti l atte tio su ce nouveau mode de o te et a p o o u da s l lite u e o ue ille e t d ho eu et u efus passio . ‘a es so t ceux qui, comme Carlo Della Corte, se demandent si les efforts d u e e tai e gau he politi ue pou do e ie à u e ultu e populai e au aie t pas t moins dérisoires si on avait eu recours à cette technique décriée83.

De la même façon, Chirollet refuse de croire que le roman-photo se résume à ette pau et ta t aill e. Il laisse e te d e, sa s s atta de su le postulat, u u e

iti ue pou ait ie s i s i e e filig a e da s le o a -photo : La comédie de la vie dans le photoroman populaire, est souvent présentée de manière tellement caricaturale, mettant en évidence avec une telle force la typologie implicite des co po te e ts so iau , u o peut se de a de si u e telle fi tio est pas u l e t gulateu o al de toutes les aspirations (sociales, professionnelles, sentimentales), mais également une sorte de dénonciation de cette apparence de normalité, sa négation84.

Là e o e, il s agit de e pas se fou o e su les i te tio s des diteu s de o a s-photos : es o jets e so t e ie les suppo ts d u uel o ue p os l tis e

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