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tissulaire de la chlordécone et de ses métabolites après administration de chlordécone ou de chlordécol

Validation of analytical methods for chlordecone and its metabolites in the urine and feces of ewes

PARTIE 2:Distribution tissulaire de la chlordécone et de ses métabolites après administration de chlordécone ou de chlordécol

PARTIE 2:Distribution tissulaire de la chlordécone et de ses métabolites

après administration de chlordécone ou de chlordécol

Les protocoles 1 et 2 ont permis d’obtenir des données de distribution de la CLD et du CLDOH. Les résultats de distribution tissulaire de la CLD dans le foie, le tissu gras et le muscle, 72h après i.v de CLD sont présentés sur de la figure 43.

Figure 43: Distribution de la chlordécone dans les organes des brebis, 72h après i.v de CLD (n =3, les barres d’erreurs indiquent l’écart-type de la moyenne ; CLD : chlordécone, CLDOH : chlordécol,

CLDOH-C : chlordécol-conjugué) Les conjugués n’ont pas été recherchés dans le tissu gras

Comme indiqué dans la synthèse bibliographique, le foie est l’organe qui contient les concentrations de CLD les plus importantes. Le ratio moyen entre les concentrations de CLD dans le foie et celles dans le muscle est de 7,9 ± 1,1 (n=3 ; moyenne ± écart-type de la moyenne) et entre celles dans le foie et celles dans le tissu gras est de 4,7 ± 0,4 (n=3 ; moyenne ± écart-type de la moyenne. Chez le bovin, le foie est en moyenne 8 ± 4 fois plus concentré que la hampe et 4 ± 1 fois plus concentré en CLD que le tissu adipeux péri-rénal (Lastel, 2016). Les ratios obtenus entre les différents organes dans ces travaux sont donc proches de ceux qui avaient été obtenus chez les bovins élevés dans des zones antillaises. De plus, chez le bovin les tissu-adipeux péri-rénaux sont 2 ± 1 fois plus concentrés en polluant que la hampe

(Lastel, 2016). Dans ces travaux, un ratio moyen entre les concentrations de CLD dans le tissu gras et celle dans la hampe de 1.7 ± 0.2 (n=3 ; moyenne ± écart-type de la moyenne) est retrouvé.

Concernant les métabolites de la CLD dans les organes, il a été possible de quantifier du CLDOH dans le foie et le tissu gras des brebis. Du CLDOH a été quantifié dans un foie de brebis et détecté dans les deux autres foies. Le ratio de concentrations CLD/CLDOH (exprimé en ng g-1 PF) obtenu est de 1368/1. Des ratios dans le foie du même ordre de grandeur avaient été retrouvés dans le chapitre 1. Dans les tissus gras prélevés, du CLDOH a été systématiquement quantifié. Le ratio moyen de concentrations

0 2000 4000 6000 8000 [CLD] [CLDOH] [CLDOH-C] n g g -1PF

CLD/CLDOH (exprimé en ng g-1 PF) est de 297 ± 46 (n=3 ; moyenne ± écart-type de la moyenne). Cependant, quelque soit la matrice, les concentrations de métabolites par comparaison à celles de la CLD sont nettement inférieures voire proches de la limite de quantification.

Figure 44 : Distribution du CLDOH et de ses métabolites 24h (A) et 72h (B) après i.v de CLDOH (n =3 sauf pour le tissu gras J3 où n=2, les barres d’erreurs indiquent l’écart-type de la moyenne ; CLD :

chlordé-cone, CLDOH : chlordécol, CLDOH-C : chlordécol-conjugué). Les conjugués n’ont pas été recherchés dans le tissu gras

La figure 44 présente les données de distribution du CLDOH dans le foie, les muscles et le tissu gras après i.v de CLDOH. Il est possible d’observer que tout comme dans le sang, les concentrations de CLD présentes dans le foie des brebis sont de l’ordre de la limite de quantification à 24 et 72h après i.v de CLDOH. Ces données confirment la très faible réversibilité de la réaction de réduction du CLDOH chez la brebis. Le CLDOH sous sa forme libre se répartit dans le foie, les muscles et le tissu gras des brebis. Le tissu gras est l’organe qui concentre le plus le CLDOH. En effet, le ratio moyen entre les concentra-tions de CLDOH dans le tissu gras et celles du foie 24h après i.v de CLDOH est de 3,8 ± 1,2 et le ratio moyen entre les concentrations de CLDOH dans le tissu gras et celles dans le muscle est de 22 ± 5 (n =3, moyenne ± écart-type de la moyenne). 72h après administration de CLDOH, le ratio moyen entre les concentrations de CLDOH dans le tissu gras et celles du foie est de 17 ± 3 et le ratio moyen entre les concentrations de CLDOH dans le tissu gras et celles du muscle est de 91 ± 38 (n =3, moyenne ± écart-type de la moyenne). La comparaison des ratios de concentrations tissu gras/foie et tissu gras/muscle entre 24h et 72h après administration de CLDOH montre qu’il y a un stockage du CLDOH dans le tissu gras au cours du temps. A l’aide de ces données il est possible de conclure que le CLDOH a un com-portement dit centrifuge par comparaison à la CLD. Le CLDOH-C a été retrouvé dans le foie et le muscle. Il n’a pas été possible d’appliquer le protocole de déconjugaison dans le tissu gras des brebis en raison du caractère hydrophobe de la matrice qui ne se mélangerait pas avec le tampon et l’enzyme de déconjugaison. Dans le foie, 24 et 72h après administration de CLDOH, les ratios moyens de concen-trations de CLDOH-C/CLDOH retrouvés sont respectivement de 2,4 ± 0,2 et de 1,9 ± 0,2 (n =3, moyenne ± écart-type de la moyenne). Dans le muscle, 24 et 72h après administration de CLDOH, les ratios moyens CLDOH-C/CLDOH retrouvés sont respectivement de 0,8 ± 0,1 et de 0,4 ± 0,1 (n =3,

moyenne ± écart-type de la moyenne). Le ratio dans le foie permet de montrer que les concentrations de CLDOH-C entre 24h et 72h sont relativement constantes par rapport au ratio dans le muscle.

La partie 2 permet de conclure que chez la brebis :

(1) La distribution tissulaire de la CLD après i.v de CLD est la même que celle retrouvée dans la bibliographie. La CLD se distribue principalement dans le foie puis dans le tissu gras et enfin dans le muscle.

(2) Après i.v de CLD, il n’y a pas de stockage important des métabolites de la CLD dans les tissus périphériques cependant, le ratio CLD/CLDOH retrouvé est plus faible dans le tissu gras que dans le foie alertant sur une différence de comportement entre la CLD et le CLDOH.

(3) Après i.v de CLDOH, le CLDOH se stocke plus facilement dans le tissu gras que dans le foie indiquant que le CLDOH a un comportement plus lipophile que celui de la CLD. Cette conclu-sion est cohérente avec les données du protocole i.v de CLD.

PARTIE 3: Approche quantitative des formes d’excrétion de la