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tion se dirige vers cette ligne médiane. A sa partie inférieure, elle

n'en estdistante que de trois millimètres,au

lieu d'un centimètre

au

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-point supérieur. Longue de deux centimètres surhuitmillimètres de

large sur la table externe; sur la table interne, elle ne mesure plus

que treize millimètresde longsurcinq de large. De forme elliptique,

cette perforationnous montreunbord interne tailléà pic, tandis que le bordexterne est tailléen biseau aux dépens de la tableexterne de l'os. Elle paraissait occuper le milieu de la cicatrice cutanée.

Au-dessous, les méninges adhéraient à l'os; elles étaient unpeu

épaissies, maisil n'yavaitpastrace de pusàleursurface. Le cerveau

enlevé, au niveau de lalésion, on percevait une fluctuation très ma¬

nifeste dansune grande étendue. Une coupefaite danslesens antéro-postérieur, parallèlement et à quatre centimètres dela scissure inter¬

hémisphérique, ouvritun large abcès de la région frontale. Cet abcès présente quelques anfractuosités, long de six centimètres surquatre de large etsix deprofondeur; il est situéau dessous des premièreet deuxième circonvolutions frontales ets'étendjusqu'à la frontale as¬

cendante. La couche de substance nerveusequi lerecouvre ne mesure

que cinqmillimètres.Asapartie inférieure,se trouveuneperforation par le pusacoulédans le ventricule latéral dont les parois ne sont pasaltérées etjusqu'au niveau du bulbe.

Au niveau de la base, sans aucune irradiation vers la voûte, se trouvaitunefracture transversale de la selle turcique. Le doigtappuyé

à ce niveau s'enfonçait et percevait des esquilles. Le trait de fracture partaitde la base de l'apophyse d'Ingrassiasdu côté droit et se por¬

tait en s'élargissant de droite à gauche jusqu'au voisinage du trou déchiré antérieur qu'il n'atteignait pas.

Les piècesque je présente seront conservées par la méthode de Menilkow. L'examendu pus, faitpar M. le professeur agrégé Sabra-zès,a montré laprésence du streptocoque.

L'absence de détailscliniques diminue l'intérêt de cette observa¬

tion. J'ai crudevoir la signaler à cause de laperforation passée ina¬

perçue,s'accompagnant d'unefracture non douteuse, mais sûrement indirecte, de la base du crâne.

Dans cette observation, la direction du traumatisme n'avait pu êtredéterminée exactement; mais le poidsde fonte de forme hexagonaleavait atteint le frontal un peu à gauche de la ligne

médiane, perforé la voûte crânienne et entraîné la production

d'une fracture nettement indirecte de la base. Il n'existe qu'un

seul casanalogue dans la littératuremédicale, celui de

Nélaton-Sappey, Felizet le rapporte ainsi :

« Une jeune femme de 27 ans tombe d'une voiture chargée

» de futailles; une futaille se détache et roule sur elle, en

por-» tant principalement sur la tête. A la suite d'accidents inutiles

» à rappeler ici, la blessée est atteinte d'un anévrysme

artério-» veineux du sinus caverneux et meurt six mois aprèsl'accident.

» Le crâne est scié horizontalement, la dure-mère est

déta-» chée de tous les points de sa surface; on n'aperçoit aucune

» trace de fracture sur la voûte, aucune sur les parois latérales

» de la base, mais, il existait une fracture transversale avec

» écartement des fragments sur le corps du sphénoïde. Cette

» fracture, consolidée, était située immédiatement au-dessus de

» l'union du corps avec l'apophyse basilaire. Sur la pièce on

» peut voir en outre deux petites esquilles occupant chacune le

» sommet du rocher correspondant ».

Cette dernièrefracture, restéeinexpliquée parFelizet, estcon¬

sidérée par MM. Chipault et Braquehaye comme une fracture

par résistance vertébrale. Celle-ci, au lieu deproduireun enfon¬

cement total del'occipito-sphénoïde, l'auraitfait basculer etl'arc qu'il forme sur une coupe médiane antéro-postérieure se serait

rompu en son point le plus fragile. Nous ne discuterons point

cette interprétation, car le point d'application de la force n'est

pas indiqué ; mais nous ne saurions admettre un mécanisme analogue pour notre observation.

M.Braquehaye, après avoirindiqué la théorie du resserrement

des piliers, proposait à la séance suivante(1) une autre

opinion

:

« La fracture siégeait sur la selle turcique, obliquement; le

» malade était assis au moment il a subi le traumatisme. On

» peut à ce point de vue comparer la base du crâne à un

levier

» du premiergenre ; le point d'appui étant constitué par

les

con-» dyles de l'occipital, la résistance parlacontraction des

muscles

(i) Soc. d'anat. de Bordeaux, 24 janv. 1898.

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» de la nuque et la force parle traumatisme qui a porté

verti-» calementsur la région frontale. Le trait de continuité se fait

» alors dans la région de l'étage moyen du crâne, où la

résis-» tance est plus faible qu'en avant et qu'en arrière où se trouve

» le pilier constitué par le rocher ».

Nous proposerons un autre mécanisme, car nous pensons que la boite crânienne ne peut être assimilée à une tige rigide. Le

choc a porté latéralement puisque la perforation siège à gauche

dela ligne médiane. De plus, le bord externe de la perforation

est taillé enbiseau tandis que le bord interne est taillé à pic.

La violence agissantde dehors en dedans et de gaucheà droite,

la selle turcique répond au sommet de l'axe de compression

et se fracture par éclatement. Le trait de fracture n'est pas ici

absolument parallèle à la direction de la force, et l'on pourrait

faire cette objection, mais l'obliquité si légère nous semble négligeable.

La théorie de l'éclatement peut s'appliquer à ces fractures

rares. Elle rend mieux compte des lésions que les autres théo¬

ries dans nombre de cas. L'observation suivante ne saurait être

en effet expliquée par un autre mécanisme.

Observation II (personnelle) (1).

Recueillie dans le service de M. leprofesseur Lanelongue.

Le nommé Jean M..., âgé de 63 ans, est amené à l'hôpital

Saint-André le 9juillet 1898, et placé au lit 16 de la salle 17,dans le ser¬

vice de M. le professeur Lanelongue.

Le malade est dans le coma quand nous arrivons auprès de lui quelques minutes après son entrée. On nous raconte qu'il a faitdu siège d'une voiture en marche une chute sur le côté droit de la tète

à la suite de laquelle ila perdu connaissance. Etendu dans ledécu¬

bitusdorsal, M... est un homme vigoureux, très fortementmusclé.

(1) Ann. demédecine de Bordeaux,20 mai 1899.

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Ilestdans la résolution complèteetles réflexessontabolis.Au niveau de la région pariéto-occipitale droite, on remarque une bosse san¬

guine mesurant cinqcentimètres delongueursur quatrecentimètres delarge. Il n'existepasd'ecchymose conjonctivale, nipharyngienne.

Pas d'écoulement de sang par le nez, ni parles oreilles. Les pupilles

dilatées neréagissentpasà la lumière. La respiration stertoreusese ralentit bien vite, et le malade meurt une heure après son arrivée dansla salle.

L'autopsie est pratiquée le10 juillet, vingt-quatre heures après la

mort. Sur la face externe ducrâne, partant del'extrémité antérieure

del'ecchymose pariéto-occipitale droite, se trouve un trait de frac¬

ture qui se dirige obliquement enbas et en avantet disparaîtdans la fosse temporale en s'élargissant progressivement. Il part d'un point situé à cinq centimètres en avant de la protubéranceoccipitale

externe et distant de trois centimètres de la suture interpariétale,

pour aboutirpresque directement, àpartquelquessinuosités, àl'apo¬

physe orbitaire du sphénoïde. La voûte crânienne est enlevéeàla scie, le trait de section passe au niveau du sommet des apophyses d'Ingrassias. On trouve, à la partie inférieure de larégion tempo¬

rale, un épanchement sanguin du volume d'une noix. En ce point, la dure-mère est déchirée dans une étendue d'un centimètre et la substance cérébrale vient faire hernie.

Le cerveauenlevé, onpratique avecsoin la décortication delabase du crâne. Le trait de fracture que nous avons laissé au sommetde l'apophyse d'Ingrassias et qui mesureonze centimètres surla calotte enlevée, se continue transversalementsur la bosse orbitaire droite, passe à un centimètre en avant de la selle turcique etvientse termi¬

ner sur la bosse orbitaire gauche en suivant dans uneétendue de

deux centimètres la suture fronto-sphénoïdale. Ce trait principal

mesure dix centimètres etdemi sur la base du crâne. Le maximum d'écartement se trouve situé à lapartiemoyennede la bosseorbitaire

droiteil atteint trois millimètres. De cepointpartunpremier trait

secondaire qui se dirige en avant, décrit une courbe à concavité

interne et, après un parcoursde trois centimètres, vient se terminer

àun centimètre de l'apophysecristagalli. Sur la bosse orbitaire gau¬

che on voit un deuxième trait de fracture ayant la même direction

et qui, demi-circulaire comme le précédent, se termine auvoisinage

dn trou etbmoïdalpostérieur.

Indépendammentde ces traits, on remarque, surla bosseorbitaire gauche, une fracture sinueuse qui commence un peu en dehorset à gauche del'apophysecristagalli, décritune courbeconcave endedans

et se termine, après un trajet de six centimètres, au voisinage du rebord orbitaire.

Enfin la suture temporo-sphénoïdale droite est disjointe dansune étendue de cinq centimètres et demi. Cette disjonction delàsuture, parallèleau grand trait principal, est située à lapartie moyenne de celui-ci, dans la région existe le maximum de délabrement. C'est également au voisinage de ce point que se trouve la déchirure de la dure-mère par laquelle le cerveau a fait hernie. Sur l'hémisphèreon trouve, en effet, une perte de substance du volume d'une noisette à la partie inférieure de la frontale ascendante, tout près dusillon de

Rolando. Cette petiteplaie répond àla section delà dure-mère. Tout autour, la substance cérébrale est un peu ramollie et congestionnée.

Il n'existe pas de contusion en aucun autre pointde l'écorce. Les

coupes de Pitresnemontrentrien de particulier.

Dans cette observation, l'ecchymose pariéto-occipaleprouve bien que le malade, ainsique l'ont déclaré lestémoins,esttombé

sur ce point ; la violence s'est exercée à ce niveau obliquement,

d'arrière enavant, et de droite à gauche.

D'après les lois d'Aran, on devrait avoir une fracture de l'étage postérieur ; or, le trait de fracture qui débute, il est

vrai,

à peu de distance, traverse l'étage moyen pour venir

produire

un maximum de dégâts à l'union de l'étage antérieur de labase

du crâne avec l'étage moyen, et s'étend en avantjusqu'au point

diamétralement opposé à celui de l'application de laforce.

Le traumatisme entraine de plusune lésionrareetquiéchappe

encore plus à la théorie de l'irradiation, c'est la disjonction

de

la suture écailleuse. Elle est placée au milieu du trait

de frac¬

ture principal, située dans l'étagemoyen et répondà

l'extrémite

du diamètre perpendiculaire à l'axe de la pression.La

déchirure

méningée,la lésion ducerveau correspondentaussiàcette

région.

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Onpeut déjà se rallier à l'opinion que formulait Perrin en

1878 : « Contrairement à l'opinion d'Aran, les fractures de la

» base du crâne intéressent souvent plusieurs étagesou régions

» de cette base ». De plus, on est amené à considérer comme des effets indirects de la chute les lésions si considérables qui siègent à onze centimètres du point d'application dela force,tan¬

dis que le trait de fracture ne part qu'à une petite distance dece

point pour s'élargir peu à peu.

La théorie de l'éclatementnousdonnel'explicationdeceseffets

indirects.

Notre malade tombe sur la région occipito-pariétale droite ; la sphère crânienne subit aussi une pression oblique dans le

même sens. Le trait de fracture commence au sommet de l'axe

comprimé, au niveau de l'apophysed'Ingrassias et de lasuture

écailleuse du temporal; et de là se prolonge en s'affaiblissant parallèlement à l'axe de pression. Sur la voûte, le trait vient

mourir à l'extrême limite du point d'application de la force;

sur la base, qui offre moins de résistance, il produit des désor¬

dres plus considérables et détermine des fractures multiples.

Nous avons une véritable fracture indirecte analogue à celle

que nous avons obtenue expérimentalement. Si le traumatisme

eût été moindre, elle aurait occupé la région temporo-orbitaire droite, et serait restée limitée à cette région.

Primitivement indirecte, elle a, en s'exagérant, atteint en arrière le point traumatisé, en avant le pôle opposé.

Ed. Y. Wahl rapporte quatorzecasanalogues, nous

pourrions

enciter des centaines, que seul ce mécanisme peut

expliquer

d'une manière satisfaisante. Nous ne voulons pas cependant adopter l'opinion exclusive des auteurs allemands.

Le mécanisme de l'irradiation nous parait bien démontré

dans tous les cas où, la voûte crânienne étantfracturée aupoint traumatisé, la violence poursuit sa marche « par des

voies bien

définies » qui sont celles où la résistance est la plus

faible. Mais

le cadre de ces fractures doit être restreint : Lorsque la résis¬

tance du crâne ne cède pas au traumatisme au

point frappé, et

que son élasticité est mise en jeu, on a la production

de

la

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