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ments, puis un craquement plus fort On interrompt 1 expérience o et,

Laubie °

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après avoir enlevé les téguments, on constate qu'il n'existe point de fracture de la voûte etque le maxillaire estseul atteint. Lapression

a cependant été considérable.

On recommence l'expérience dans les mêmes conditions et les écrous sont serrés avec une très grande force. Un craquement très intenseseproduit brusquement. On dévisse aussitôt les écrous etl'on voit qu'il existeune fracture du crânepartant enarrière de lapartie postérieure du pariétal droit, à un centimètre environ de la ligne

médiane etdirigéeobliquementenavant et endehorsjusqu'à lapar¬

tie antérieure de la fosse temporale. On enlève la moitié de la voûte du côté gauche par un trait de scieantéro-postérieur, un trait hori¬

zontal. Décortication.

On constate : 10 à la partie postérieure du trait de fracture, un

petit trait de un centimètre et demi à deuxcentimètres, partant du

traitprincipal etdirigé transversalement, dépassant un peu la ligne médiane; 2o en avant, le trait s'arrête à la hauteur de l'étage anté¬

rieur du crâneet,là,sedivise en deux traits : l'un, dirigé en arrière, horizontal, qui s'arrête à la limite de l'étage antérieur et de l'étage

moyen; le second, également horizontal, coupe transversalementle

tiers postérieur de l'étage antérieur jusqu'àla partie postérieure de

la fossette olfactive. En ce point part un second trait antéro-posté¬

rieur qui se recourbe au niveau de la partie postérieure de l'étage antérieur pour prendre brusquement une direction transversale et passer sur la base de la clinôïde antérieuregauche qui est complète¬

mentdétachée.

Dans cette fracture comme dans les précédentes, il est facile de

constaterque le maximum d'écartementsiège sur lemilieu du trait

de fracture de la calotte.

De cette série d'expériences, nous avions tiré les conclusions

suivantes :

La partie médiane de l'étage moyen résiste mieux à la

fracture lorsqu'il y a soudure des apophyses clinoïdes (Exp. I,

II et IV).

L'empreinte des vaisseaux sur la paroi crânienne crée des

lieux de moindre résistance que suivent les traits de fracture.

Quant à l'immunité relative dont paraîtjouir la partie voisine

du trou occipital, elle ne nous semble pas due à l'épaisseur du

crâne àce niveau. Surtout en arrière, cette épaisseur n'est pas

plus considérable qu'en d'autres points. Mais,ily auneadhé¬

rence intime entre l'os et la dure-mère très résistante qui doit jouer un rôle important en renforçant l'os puissamment.

Le mécanisme de certaines fracturesqui ressemblent à des

fractures irradiées ne doit pas recevoir la même interprétation

que celles-ci. Elles commencent par être secondaires. Le crâne

se fracture d'abord au niveau de labase, et de là, secondaire¬

ment une fêlure se dirigevers le point frappé qu'elle atteint si

le choc a été assez fort.

Dans les expériences III et IV, par exemple, la fracture était

nettement secondaire, avecirradiation secondaire vers le point percuté.

L'expérience V nous semble avoir reproduitune fracture de

ce genre. Il suffît de jeter les yeux sur la pièce que nous pré¬

sentons à la Société d'anatomie pour voir que le maximumdes

lésions siège loin du point percuté. Il semble que la poutre antéro-postérieure du crâne se soit brisée en son milieu sous notre choc et que, de là, soient partis un trait antérieur et un autre postérieur dus à l'excès de violence du choc. Si ce

dernier

avait été moinsfort, nous aurions obtenu très probablementune fracture indirecte.

Les expériences VIII et IX corroborent les

expériences

an¬

térieures, et montrent que soit transversales, soit antéro-posté-rieures, les pressions qui sefont aux deux

pôles

amènent sur

la

base du crâne des fractures d'abord indirectes, puis irradiées

vers le point d'application de la force.

Le plus souvent, elles

se produisentvers un point de moindre résistance

qui

est

l'étage

antérieur et atteignent surtout la fente

ethmoïdale

posté¬

rieure.

Dans les pressions verticales, le crâne

présente

une

résis¬

tance considérable. Dans les expériences XIII et

XIV, la boite

crânienne avait résisté.

Le massif facial est également très résistant,

puisqu il reste

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intact alors que le maxillaire inférieur et la colonne vertébrale présentent de nombreuses lésions.

Le maxillaire inférieur se fracture le plus souvent au niveau

de ses angles et des branches montantes. Dans ces expériences,

la pression s'exerçaitsurle corpsdumaxillaire, nous n'avons pas obtenu de fracture isolée du condyle, ni d'enfoncement du conduit auditif.

La colonne vertébrale se fracture tantôt au niveau de l'atlas et de l'axis (exp. XV), tantôt au niveau des vertèbres suivantes

(exp. XIV). Dans d'autres cas, elle produit un enfoncement de

l'occipital.

Lorsqu'après de fortes pressions verticales on obtient une

fracture, c'estun véritable éclatement qui se produit d'une ma¬

nière très brusque; si bien qu'il n'est point possible de voir,

même sur des têtes dépourvues des parties molles, le point où

débute la fracture.

Cet éclatement se produit d'un bout à l'autre. Dans trois cas, il a été latéral (exp. XI, XV et XVI); dans un cas, il était antéro-postérieur et allait du bregma vers le trou occipital (exp.

XII). Dans cette dernière expérience, il existait, il est vrai, un enfoncement de l'occipital.

8° Dans ces pressions les sutures sont fréquemment disjointes

dans une partie plus ou moins considérable.

Quelle que soit la direction de la force, dans toutes les expériences positives : le trait de fracture se dirige vers lepoint dapplication et le maximum décartementse trouve à lapartie

moyenne.

10° Les conditions expérimentales que nousavons reproduites

doivent se réaliser fréquemment en clinique, par exemple lors¬

qu'un traumatisme est appliqué sur la tête reposant sur le sol, lorsque le crâne se trouve prisentre le bord d'un trottoir et une roue de voiture, etc.

Le mécanisme deces fracturesappelées bipolaires est souvent

méconnu pour deux raisons. Dans un premier cas, la pression

n'a pas été trop violente et il ne s'est produit sur la base du

crâne qu'une fêlure sans déplacement osseux, sans rupture

vas-— 37

culaire dont le maladeguérit facilement. Dansce caslafracture

est restée indirecte mais elle est ignorée. Dans un deuxième

cas, le traumatisme a été plus fortet le trait, d'abord éloigné du pointd'application du traumatisme, s'est irradiéjusqu'à celui-ci.

De sorte que, si l'autopsie est faite, on range ce fait parmi ceux de fractures directes irradiées à la base, d'après la pathogénie indiquée par Aran. Or c'est l'inverse qui a lieu.

IV

OBSERVATIONS CLINIQUES

Il ressort des conclusions précédentes que nombre de frac¬

tures se produisent par ce mécanisme. Pour notre part, nous serions tenté de supprimer le mot de bipolaires, car il ne nous

paraît pas que la condition d'une résistance soit nécessaire à leur production. En cela, nous sommes d'accord avec Messerer et Wahl ; et les expériences de MM. Chipault et Braquehaye

nous fournissent des arguments. Nous pourrions multiplier, emprunter même aux auteurs qui ont créé la théorie de l'irra¬

diation,lesexemples cliniques qui sontjusticiables decette inter¬

prétation. Le cadre restreint de ce travail nous force à limiter

ces citations, et nous retiendrons seulement ces deux observa¬

tions personnelles.

Observation I (personnelle).

Recueilliedans le service de M. leprofesseur Lanelongue.

Perforation du frontal.Abcès du cerveau.Fractureindirectede la base du crâne (1).

Les pièces que j'ai l'honneur de présenter à la Société provien¬

nent d'un malade,entré le 12 janvierdans le service de M. le profes¬

seur Lanelongue, salle 17, lit 10. C'était un jeune homme, âgé de vingt-six ans qui, apporté à l'hôpital dans le coma, mourait deux heures après son arrivée. Les personnes qui l'accompagnaient étant

(1) Publiée dansle Journal de médecinede Bordeaux le 27juillet 1898;et inBull.

Soc.anat. etphys. de Bordeaux,p.24, 1899.

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parties quand je le vis, je ne puis fournir que des renseignements

peu précis sur son histoire. Les détailsrétrospectifsque

j'ai

pu

obte¬

nir meviennentde personnesétrangèresqui nel'avaientpasobservé.

Le nommé H... (Justin), exerçant la profession de boulanger, est

un homme robuste qui, il ya cinq semaines, aurait reçu sur la tête

un poids en fonte de 5 kilos lancé par un de ses camarades. Le

malade étaitassisetle coup aurait été donnéà bout portant. Je n'ai

pu savoir dans quelle direction le poids

avait

été

lancé; il fit

une

plaie longue de dix centimètres environ,

située

un peu

à gauche de

la ligne médiane, obliquementdirigée de haut en

bas

et

de gauche à

droite. Cette plaie donnalieu à une hémorragie assez

considérable;

elle fut d'abord soignéepar un pharmacien, puis àla salle de garde.

Elle guérit parfaitement et, pendant trois

semaines,

cet

homme put

vaquer àses occupations.

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