PARTIE I. État des lieux au Liban et problÉmatique
Chapitre 1. Etat des lieux
1.4. TIC au Liban
1.4.1. Situation de pénurie technologique au Liban
Après la guerre civile, la majeure partie de l'infrastructure est détruite, et le
Liban est confronté à la reconstruction des infrastructures de télécommunication en
utilisant les dernières technologies, comme la fibre optique, pour relier le pays, offrir
une bonne connexion et faire circuler les informations entre les citoyens. L'adoption de
l'informatique au Liban lui permet d'accéder au même niveau de développement que
celui des pays industrialisés.
Le peuple libanais est instruit et le Liban dispose d'un grand nombre de
personnes spécialisées et qualifiées. De plus, le Liban jouit du fait que ses élèves sont
trilingues, donc ils sont capables de communiquer avec leurs compères dans les pays
anglophones et francophones à travers le monde entier.
La demande pour les technologies est nettement en hausse, et le but de
l'introduction des technologies au Liban est de garder son statut ou son titre de centre
financier du Moyen-Orient. L'implantation et la construction de cette infrastructure
joueront un rôle capital pour l'avenir du pays.
Le pays reste encore au début du phénomène de l’intégration des TIC à cause
du risque de guerre toujours existant avec les pays voisins. Les entreprises
internationales hésitent à s'installer dans la région.
Si on établissait définitivement la paix dans la région, la capacité de ce pays à
soutenir la concurrence dans l'environnement mondial serait garantie.
Un autre facteur explique cette pénurie technologique : le pays sort récemment
d'une période de dix-sept ans de guerre civile, ce qui a gravement paralysé sa capacité
à rivaliser avec les autres pays du monde. De surcroît, le Liban souffre d'une
insuffisance financière pour construire son industrie informatique.
Pourtant, dans le secteur privé, on observe un grand succès dans l'utilisation
des technologies de l'information, par exemple dans les hôtels, les restaurants et les
banques. Malgré tout, ce qui ralentit l'usage des technologies dans tous les secteurs
reste le manque d'infrastructures. Quant aux institutions publiques, le gouvernement
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essaie de développer l'usage des technologies dans les projets de stockage
d'informations sur les citoyens, par exemple les certificats de naissance, le permis de
conduire... On peut trouver quelques pages sur internet pour le gouvernement et les
ministères, mais elles sont très limitées. En fait, actuellement, le gouvernement ne
prend pas d'initiatives majeures, il se concentre en priorité sur la reconstruction de
l'infrastructure des télécommunications.
Vers 1992, le Conseil du Développement et de la Reconstruction (CDR)
17au
Liban a mis en place un plan qui prévoyait de restructurer et mettre à jour les
infrastructures. Ils se sont ont fixé dix ans pour le mettre en place, mais aujourd'hui ce
projet est en retard, seule la première phase est presque achevée. Ce plan consiste en
trois phases :
1. Réhabilitation et installation de nouvelles lignes numériques.
2. Réhabilitation et modernisation du réseau entre les bureaux.
3. Réhabilitation et mise à niveau du réseau international.
D'autre part, son emplacement géographique et stratégique le long de la
Méditerranée fait du Liban une passerelle entre l'Occident et l'Orient. Il n'est plus
possible et acceptable que ce pays accepte les mêmes services depuis des années,
devenus obsolètes pour les entreprises et tous les domaines économiques et sociaux.
Selon Salim Eddé (2005):
La relance de l'économie libanaise actuellement en déclin, ne peut plus se
réaliser selon les schémas traditionnels et nécessite le recours à des voies
nouvelles génératrices de richesse produite localement. C'est par
l'informatique et les industries de haute technologie que le Liban pourra
retrouver sa bonne santé économique et financière.
Après cette période rude, le Liban constitue une société moderne, ouverte au
monde extérieur, mais toujours tournée vers le passé et le respect des traditions
communautaires.
17 Le Conseil du Développement et de la Reconstruction est un établissement public libanais créé en 1977 pour engager la reconstruction du Liban et planifier le développement du territoire. Rattaché au Premier ministre, compétent pour solliciter et recevoir des dons et des prêts, le CDR a été l'outil principal de la reconstruction du pays après la guerre (entre 1975 et 1990). Il a également élaboré le schéma d'aménagement du territoire libanais (SDATL) publié en 2004. WIKIPEDIA
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Le Liban est invité à élaborer un projet total dans tous les domaines, et à vivre
le XXIe siècle en succès. Il n'est pas logique que le Liban, berceau des civilisations, de
l'art et de la culture, soit inapte à appréhender les nouveaux concepts et modèles de ce
siècle qui témoigne d'une évolution technologique gigantesque. Il nous paraît
qu'aujourd'hui seuls les pays dotés des TIC sont capables de survivre dans ce monde
en perpétuel changement. Cela nous oblige à déployer toutes nos forces et nos efforts
afin de monter à bord du train du progrès, et de nous approprier les outils pour
connaître un changement considérable dans le pays.
Salim Eddé confirme dans son article que l'avenir du Liban est lié à
l'informatique et à la haute technologie. Il affirme également : « La production
intellectuelle constitue le principal atout du Liban » (Eddé, 2005). Pour ce faire, il faut
fournir une éducation de qualité aux élèves d'aujourd'hui. D'où la nécessité d'allier
éducation et technologies.
1.4.2. L’état de l’intégration des TIC à l’école libanaise et les
efforts fournis pour favoriser ce processus
L’équipement technologique nécessite un investissement lourd. L’intégration
des TIC constitue un fardeau pour les écoles libanaises. L’utilisation des TIC exige un
équipement important en matériel et logiciels. De plus, l’évolution constante des
technologies requiert beaucoup d’implication technique et économique de la part des
directeurs d’école et des décideurs. Les responsables pédagogiques concernés par
l’implantation des TIC doivent être capables de suivre l’évolution et de décider des
logiciels et du matériel utiles et nécessaires à leur système d’enseignement. Or, au
Liban, le phénomène d’intégration des TIC est retardé, voire freiné, par des problèmes
d’ordre financier et technique.
Après l’implantation des TIC dans le champ éducatif à l’échelle internationale
et française, la France a joué encore une fois un rôle au Liban dans le domaine de
l’éducation. Une dizaine d’établissements scolaires
18ont joui de la participation de la
France dans la mise en place du projet « Informatique Pour Tous », inspiré du projet
français.
18 Ces établissements sont cités par Wadih Skayem : les Frères de Mont Lassale, Louis Vegman, l’Institut Libanais, le Collège des Apôtres, l’École Nazareth... Nous pouvons préciser que ce sont les établissements privés des missions religieuses d’élite.