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Les théories contemporaines du cycle économique, et des crises ;

financiarisation de l’économie et déconnection par rapport à la sphère réelle : Les fluctuations du taux de croissance de l'activité économique semblent présenter selon un schéma identifiable sous le terme de "cycle économique" aux caractéristiques clairement définies et donc la périodicité varie dans le temps selon un rythme relativement régulier. Une analyse plus fine de l'évolution de l'activité économique sur une longue période permet de plus de mettre en lumière l'existence de plusieurs types de cycles économiques qui s'emboîtent les uns dans les autres(9).

L‟activité économique suit une évolution irrégulière, faite de ruptures dans le rythme de la croissance, ponctuée par des crises, parfois suivies de périodes d‟instabilité économique et sociale, depuis le 19éme siècle, des auteures ont cherché à découvrir des lois d‟évolution, en s‟intéressant aux cycles économiques(9).

La succession plus ou moins régulière des périodes de prospérité et de dépression est un fait historique observé depuis longtemps, et particulièrement depuis la révolution

1847, 1857, 1866, 1873, 1882, 1890,1900. Si le vingtième siècle a été marqué plus par les grandes crises (1929-33, 1975) que par les crises moyennes périodiques, on peut néanmoins se demander si ces phénomènes de crises ne suivent pas une loi périodique ou quasi-périodique, c‟est-à-dire si les variables économiques ne sont pas soumises à des cycles(9).

Dans cette hypothèse de fluctuations cycliques, le comportement de certaines variables économiques (ou toutes) serait soumis à des lois (plus ou moins complexes) qui se perpétueraient de manière quasiment permanente et qui constitueraient un cadre obligé de la vie économique. Si au contraire on rejette cette hypothèse, les fluctuations conjoncturelles sont considérées comme des accidents qui ne se répètent pas même s‟ils se ressemblent, et la structure cyclique n‟est au mieux qu‟une illusion d‟optique. Sans prendre parti entre ces deux hypothèses, on insistera cependant dans ce chapitre sur celle des cycles économiques, qui donne lieu des développements théoriques plus généraux et nombreux(9).

Alors qu’est-ce qu’un cycle ?

La notion de cycle en science économique:

Un cycle en économie est un concept qui définit les fluctuations de l'activité économique en les décomposant en une succession de phases clairement identifiables qui se répètent dans le temps de manière ordonnée(10).

Burns et Mitchell, en 1946, proposent cette définition : "Un cycle consiste en une phase d'expansion simultanée de nombreux secteurs d'activité, suivie d'une phase de contraction similaire puis d'une reprise qui débouche sur la phase d'expansion du cycle suivant. Cette séquence est récurrente mais non périodique; les cycles d'activité ont une durée variant entre un et dix ou douze ans; ils ne sont pas divisibles en cycles plus courts de caractéristiques semblables et d'amplitude équivalente"(10).

C‟est une période d‟une durée déterminée qui correspond plus ou moins exactement au retour d‟un même phénomène. Un cycle présent deux caractéristiques

(11) :

la périodicité (axe des abscisses)

l’amplitude (axe des ordonnées)

Les cycles économiques désignent des mouvements récurrents et alternés de l‟activité économique, d‟amplitude et de périodicité régulière. Un cycle est caractérisé par quatre phases : l‟expansion, la crise, la récession, la reprise(11).

Les différentes phases d'un cycle économique :

On peut distinguer quatre phases successives dans un cycle économique qui sont la phase d'expansion, la crise, la dépression (qui peut devenir une récession) et enfin la reprise qui débouche sur la phase d'expansion du cycle suivant(12).

L’expansion: Elle désigne une phase temporaire et réversible de l‟activité

économique : son taux de croissance est plus élevé que le trend (tendance annuelle moyenne) de longue période. Comme la production augmente, les entreprises ont d‟importants besoins de main-d‟œuvre et accordent des augmentations de salaire. Mais les entreprises veulent rattraper leurs coûts de production en hausse et gonflent leurs prix de vente. Les revenus augmentant, la demande croît rapidement, entretenant les tensions inflationnistes. La crise se prépare.

La crise : Elle désigne le retournement de conjoncture : elle est marquée le plus

souvent par un krach boursier. Celui-ci entraîne une brusque contraction des moyens de paiement, donc une évolution négative de la demande. Cette inversion brutale de la tendance se propage rapidement d‟un pays à l‟autre.

La récession ou la dépression : La première désigne une phase du cycle

économique marquée par un ralentissement de la croissance ou une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs (définition américaine).

La seconde correspond à une phase plus ou moins longue de contraction cumulative de la production. La production et les prix baissent; les revenus diminuent et le chômage augmente. Comme la demande a fortement baissé, les entreprises du secteur des biens de consommation éprouvent des difficultés à écouler leur production, donc baissent leurs prix de vente en rognant sur leurs marges. Elles ne peuvent maintenir le même rythme d‟investissement; les difficultés gagnent donc l‟industrie des biens d‟équipement. Les embauches diminuent et le chômage s‟accroît. La demande des travailleurs privés d‟emploi est plus faible que s‟ils étaient en activité, de même, les entreprises adaptent à la baisse leurs demandes de matières premières et de biens d‟équipement(12).

Donc la demande globale baisse encore; les entreprises les moins performantes ferment leurs portes, licenciant leurs salariés, et provoquant ainsi une nouvelle contraction de la demande globale, donc une nouvelle baisse de la production.

La reprise : Elle marque l‟entrée dans la période d‟expansion d‟un nouveau cycle. La reprise de l‟activité correspond au point où les anticipations des entrepreneurs ne peuvent plus être pessimistes. Les entreprises survivantes ne peuvent tabler que sur une croissance de la production et se préparent en rachetant des concurrentes, en acquérant de nouvelles machines, en embauchant de nouveaux salariés… Ce faisant, elles

LES PHASES D’UN CYCLE ÉCONOMIQUE

augmentent les moyens de paiement en circulation dans l‟économie et créent les conditions d‟une nouvelle phase d‟expansion(12).

Représentation graphique d'un cycle économique :

On peut alors schématiser un cycle en économie de la manière suivante (13):

Deux types de cycles :

Ce n‟est pas pour autant, cependant, que les théories économiques ont clairement expliqué la réalité des cycles. Au-delà des observations sur la longueur des cycles immobiliers, la « théorie » distingue deux types de cycles (14):

ceux qui seraient le résultat d’un choc exogène

Monétaire ou réel suivant les auteurs. Dans tous les cas, il s‟agit de « cycle à l‟équilibre », un processus de déséquilibres successifs venant alors permettre le retour à l‟équilibre et les mouvements des grandeurs économiques concernées ne faisant que refléter les comportements d‟optimisation des agents économiques. C‟est l‟approche qui se retrouve autant dans la tradition keynésienne du déséquilibre et qui va justifier, en général, la nécessité d‟une intervention publique régulatrice du marché (puisque ce cycle est associé à une grande rigidité de l‟offre, aux pratiques des acteurs et à des mouvements de prix qui provoquent toujours des distorsions dans les rendements des actifs et retardent les corrections de marché nécessaires à l‟évitement du cycle).

C‟est cette même approche que l‟on retrouve chez les auteurs de la nouvelle économie classique, si peu ouverte à toute intervention de l‟Etat, et qui « montrent » que des chocs sur une économie à l‟équilibre (des dépenses gouvernementales, bien sûr,

Expansion Production Temps Trend Récession ou dépression Crise Reprise

mais aussi des perturbations dans la productivité du travail) suffisent à provoquer des fluctuations cycliques plus ou moins marquées(14)

 ceux qui seraient l’expression d’une dynamique endogène :

Telle une bulle par exemple ou le cycle de l‟investissement. Le déroulement de ce cycle est bien connu par les économistes : l‟enchaînement des causes et des phases de ce cycle a été largement analysé. Fruit de l‟instabilité naturelle des marchés, des erreurs d‟anticipation des agents économiques… il est déterminé par la dynamique particulière de toute décision d‟investir.

Mais au-delà de ces analyses, la réalité des cycles est fragile, comme toutes les recherches économétriques « rigoureuses » ont pu l‟établir : l‟existence d‟un cycle est rarement prouvée, elle relève d‟ailleurs plus d‟un artefact au sens statistique du terme (le « fameux » effet Slutky qui montra, il y a plus de soixante ans, qu‟une composition habile de perturbations purement aléatoires permettait de construire des courbes semblables à des cycles) (14).

Morphologie des cycles économiques :

Ce paragraphe décrit le comportement des diverses variables dans le cycle économique. En effet, elles ne sont pas toutes, ni toujours synchrones. La variable considérée comme la plus importante pour le repérage de la conjoncture est soit la production industrielle, soit (éventuellement) le PIB qui apparaît cependant comme trop lisse(15).

Cette variable est considérée généralement comme centrale dans la définition des cycles. Étudier la morphologie des cycles, c‟est donc étudier le comportement des variables économiques relativement à la variable centrale. L‟observation montre que les différentes variables peuvent, soit se comporter exactement comme la variable centrale, soit présenter une amplitude différente, soit être décalées dans le temps relativement à elle, soit combiner ces deux différences(15).

A/ Variables présentant des différences d’amplitude :

Ce sont des variables connaissant des cycles soit amortis, soit amplifiés, relativement à celui de la production. Les principales variables présentant des différences d‟amplitude sont les suivantes :

La production des biens durables (automobiles, réfrigérateurs) varie avec plus d‟amplitude que celle des biens non durables (vêtements, nourriture), qui elle-même est plus variable que la production de services.

Ŕ

les ventes des producteurs varient plus fort que celles du commerce de gros, qui elles-mêmes varient plus que celles du commerce de détail.

Ŕ

les prix industriels varient avec plus d‟amplitude que les prix de gros, et a fortiori de détail. À noter que les prix ont eu pendant longtemps un comportement pro cyclique, comportement qu‟ils ont perdu en apparence au moment des années de grande inflation (deuxième moitié du 20ème siècle).

Ŕ

l‟investissement privé connaît des fluctuations plus amples que celles de la production et de la consommation finale.

les profits fluctuent de manière plus ample que les autres revenus : salaires, dividendes, intérêts.

Ŕ

le taux de chômage (comportement anticyclique) a des fluctuations amorties relativement à celles de la production.

les taux d‟intérêt ont un comportement pro cyclique qui est amorti pour ce qui concerne les seuls taux long terme.

B/ Variables décalées dans le temps :

Une variable décalée dans le temps connaît un cycle qui est soit en avance, soit en retard sur celui de la production. Les principales variables en avance sur la production sont les suivantes :

Ŕ

Les nouveaux projets d‟investissement : création d‟entreprises ; nouveaux contrats de construction.

Ŕ

les commandes de biens d‟équipement.

Ŕ

les nouvelles émissions de capital à la bourse (par contre les réalisations d‟investissements sont plus continues et présentent moins de décalages).

Ŕ

les anticipations des agents semblent en avance sur la production.

Ŕ

les profits unitaires sont en avance, surtout dans les phases de récession.

Ŕ

les profits totaux aussi, mais avec une avance moindre.

Au centre, synchronisé aux variations de la production, on trouve le taux de chômage (mais amorti). Les principales variables en retard sont :

Ŕ

la durée moyenne du chômage.

Ŕ

le chômage de longue durée.

Ŕ

les stocks des entreprises.

Ŕ

le coût réel unitaire du travail.

Ŕ

la part du travail dans le revenu national (contra cyclique).

Ŕ

les taux d‟intérêt à court terme.

Ŕ

la masse totale du crédit.

La notion de cycle économique s'applique dans la réalité à un ensemble de cycles qui varient en fonction de leur périodicité et qui s'imbriquent les uns aux autres. On distingue alors différents cycles économiques qui ont été mis en évidence par un certain nombre d'économistes (15):

Les Différents cycles et leurs interprétations :

 Les cycles décrivant des tendances séculaires ou Trends d'une périodicité de 100 ans environ par référence aux travaux de Fernand Braudel (16).

Les cycles Kitchin : En dehors des cycles saisonniers ou spécifiques à une activité, c‟est le cycle le plus court (durée de trois à cinq ans), qui s‟explique par le comportement des entreprises vis-à-vis des stocks. Il commence par une phase d‟expansion pendant laquelle les entreprises reconstituent et augmentent leurs stocks, d‟où une croissance de la production et des prix. Une fois atteint un niveau de stocks considéré comme optimal, les entreprises cessent d‟accroître les stocks, d‟où un ralentissement de la production. Elles peuvent même déstocker, provoquant en plus une baisse des prix (16).

Les cycles Juglar : Liés au comportement d‟investissement des entreprises, ils ont une durée de sept à onze ans. Juglar écrivait que « la seule cause de la dépression, c‟est l‟essor !». En d‟autres termes, dans une période d‟expansion, les entreprises investissent et se dotent de capacités de production considérables… qui deviennent des surcapacités dès que la demande croît moins vite, d‟où un ralentissement de l‟effort d‟investissement, qui entraîne une réduction de la

production (effet multiplicateur négatif), d‟où une montée du chômage, une nouvelle baisse de la demande, donc de l‟investissement, etc.(16).

Les cycles longs : On les appelle aussi cycles Kondratieff, du nom de l‟économiste russe les ayant repérés au début du 20éme siècle. Ils sont composés d‟une phase A d‟expansion d‟à peu près un quart de siècle, marquée par une croissance de la production et des prix, et d‟une phase B, de baisse des prix et de croissance ralentie, d‟une durée analogue. Plusieurs cycles de Kondratieff ont pu être identifiés(16).

 les cycles relatifs à des variations saisonnières de l'activité économique dans certains secteurs d'activité particuliers comme par exemple la production agricole(16).

Analyse des cycles économiques :

On attribue en générale trois sortes de raisons qui sont à l'origine des cycles économiques.

Une cause exogène :

Dans ce type de situation, le cycle économique est provoqué par une raison qui est indépendante de la sphère économique étudiée : un ralentissement de l'activité chez notre principal partenaire économique risque va se propager à l'économie nationale (cf. impact du ralentissement de la croissance américaine sur la croissance mondiale), l'instabilité politique peut favoriser un sentiment attentiste négatif pour la croissance économique...(17)

Une cause endogène :

Dans ce cas, les variations de l'activité économique sont liées à des causes d'ordre purement économiques. Les facteurs à l'origine d'une variation de l'activité économique sont multiples (Exemples effort d'accroissement du stock de capital suite à une baisse des taux d'intérêt, évolution du partage de la valeur ajoutée, mise en place d'une innovation technologique,...(17).

Une cause d'origine financière :

On parle alors parfois du cycle de l'endettement : la croissance de l'activité économique se traduit par une hausse des crédits accordés soit aux entreprises qui investissent, soit aux ménages qui consomment. Lorsque l'activité ralentie, les agents économiques mettent en place une stratégie de désendettement qui entraîne alors un approfondissement de la dépression. Ce type de raison montre l'importance prise par la sphère financière sur l'évolution de la sphère économique.

Les tentatives visant à expliquer les variations de l'activité économique et à les représentés sous la forme de cycles économiques visent à donner des arguments à l'intervention de l'Etat dans la sphère économique, qui par son action en terme de politique économique cherche à réguler l'activité économique issue du secteur privé afin de lisser les évolutions de la production dans le temps, soit pour éviter les périodes de sous-emploi, soit pour éviter les périodes de surchauffe qui risqueraient d'entraîner une augmentation importante des prix(17).

1-1)

Les Théories économiques du cycle:

Les explications des cycles économiques se rangent en deux catégories : les unes sont exogènes, les autres endogènes. Les approches exogènes sont celles qui attribuent la cause des cycles ou des fluctuations à des éléments extra-économiques.

Les approches endogènes voient la cause dans la structure ou dans le fonctionnement du système économique lui-même. Il n‟est pas toujours facile de ranger une théorie dans l‟une ou l‟autre de ces catégories, qui se recouvrent en partie (par exemple, pour ceux qui pensent que la politique économique peut causer les crises, il est difficile d‟affirmer que cette politique est totalement exogène, ou qu‟elle est totalement endogène)(18).

Théories exogènes :

Les théories exogènes peuvent se référer à des phénomènes purement naturels ou des phénomènes humains. Dans les phénomènes naturels, on a pu avancer comme cause des cycles la fertilité du sol, qui est elle-même parfois cyclique: alors, la production agricole est cyclique et l‟ensemble de la production suit.

Une autre hypothèse célèbre est celle des taches solaires, phénomène périodique dont William Jevons au 19ème siècle avait constaté qu‟il était bien corrélé, statistiquement, aux cycles de production. Comme facteurs humains, on cite : pour les cycles longs, les phénomènes de population, les "grappes" de progrès technologique (Schumpeter) ; pour les cycles courts et moyens, les phénomènes monétaires ou fiscaux - quand on les considère comme extra-économiques, les mécanismes politiques (élections) (18).

Toutes ces théories exogènes s‟appuient nécessairement sur une cause extérieure, et sur un mécanisme économique, qui transforme l‟impulsion extérieure en phénomène cyclique. Ce mécanisme doit lui-même être conforme aux lois économiques (par exemple, si un gouvernement relance les dépenses budgétaires peu avant les élections mais les freine juste après, il doit en résulter un effet expansionniste puis dépressionniste sur la production) (18).

Théories endogènes :

Ce sont les théories qui prennent comme cause des cycles des phénomènes internes au système économique. Il peut s‟agir de mécanismes monétaires, liés à la production, la répartition du revenu(18).

Mécanismes monétaires : La théorie du cycle de Juglar (médecin français ; 1819- 1905) est avant tout centrée sur le crédit bancaire, qui se développe de plus en plus rapidement durant l‟expansion, jusqu‟au moment où les banques sont incapables de rembourser leurs créanciers, c‟est-à-dire les déposants, qui peuvent réclamer leur or à tout moment (nous sommes au 19ème siècle, sous le régime de l‟étalonor), alors que les banques l‟ont utilisé pour financer des crédits à court, moyen ou long terme, donc l‟ont immobilisé ; l‟or est indisponible et les déposants, inquiets, vont tous demander leur dû en même temps : d‟où la faillite d‟une banque, puis, par contagion (de la panique), d‟autres banques parmi les moins solides. La théorie de Juglar peut paraître imparfaite dans la mesure même où elle repose sur le constat des crises bancaires, phénomène qu‟on peut considérer comme propre au système d‟étalon-or, qui n‟est plus en vigueur, alors que les crises existent encore. Cette théorie reste cependant une des premières et des plus suggestives des théories endogènes(18).

Chez Hawtrey, le crédit bancaire est fondamentalement instable du fait de l‟instabilité des réserves en or ; il en résulte des fluctuations de l‟investissement qui se transmettent dans l‟économie. Pour Wicksell, le déséquilibre monétaire est aussi la cause des cycles ; c‟est la disparité entre le taux d‟intérêt naturel et le taux d‟intérêt monétaire qui est le phénomène central(19).

Le taux naturel est celui qui résulte des seules forces réelles de l‟économie : les ressources, les techniques de production et les préférences des agents ; il égalise l‟offre et la demande réelles de fonds sur les marchés de capitaux (on voit que le taux naturel n‟est pas la même chose que le taux d‟intérêt réel). Le taux monétaire est influencé, outre ces facteurs, par les facteurs monétaires : expansion de la masse monétaire, variation du taux de change, etc.

Mais c‟est le seul taux sur les marchés, le taux naturel étant invisible. Les agents fixent donc leur conduite de prêt et d‟emprunt sur le taux monétaire, mais s‟il n‟est pas égal au taux réel, l‟offre et la demande de fonds ne sont pas égales, ce qui entraîne des déséquilibres cumulatifs sur les autres marchés, et donc la crise(19).