• Aucun résultat trouvé

paragraphe3: Apport de la théorie générale de Keynes

1) Les analyses néo-classiques :

L'école néoclassique est un terme générique utilisé pour désigner plusieurs courants économiques qui étudient la formation des prix, de la production et de la distribution des

maximisation de l'utilité qui sous-tend ses calculs économiques la rattachent au courant marginaliste né à la fin du 18eme siècle. Des trois fondateurs du marginalisme à savoir Léon Walras, Carl Menger et William Stanley Jevons, le premier nommé est celui qui a la plus forte influence sur l'école néoclassique actuelle(1).

Le mot néoclassique a été introduit à l‟origine par Throstein Veblen en 1900 pour désigner des auteurs qui intègrent la révolution marginaliste initiée par Stanley Jevons et l'école autrichienne (il n'évoque pas Léon Walras). Il classe sous ce vocable notamment Alfred Marshall et les autrichiens. A partir des années trente suite aux travaux de John Hicks le courant walrasien va prendre une place croissance et incorporer une partie de l'apport keynésien à travers la synthèse néoclassique. Cette évolution va conduire les économistes dits "autrichiens" à se considérer de plus en plus comme hors de l'école néoclassique et à approfondir ce qui les différencie des autres courants marginalistes(1).

A la question « qui n'est pas néoclassique ? », il est possible de répondre: l'économie marxiste, le post-keynésianisme, l'école autrichienne et certains courants de la nouvelle économie institutionnelle ou de l'institutionnalisme. Pour E. Roy Weintraub, si l'école néoclassique représente l'orthodoxie et est enseignée dans les grandes universités, elle le doit à sa capacité à "mathématiser" et à "scientifiser" l'économie ainsi qu'à fournir des indications susceptibles de nous éclairer sur les conduites à suivre(2).

1-1)

Historique :

L'École néoclassique naît de la « révolution marginaliste » dans les années 1870. Si elle connait avec Alfred Marshall et Arthur Cecil Pigou une forte influence, dans sa forme actuelle elle deviendra la principale école de pensée au début des années cinquante. Dans la troisième édition de son livre « Economics » qui a été un des manuels de référence alors, Paul Samuelson écrit en 1955, ces dernières années, 90% des économistes américains ont cessé d'être des "économistes keynésiens" ou "anti keynésiens" (3).

Ils ont plutôt travaillé à une synthèse de ce qui était valable aussi bien dans l'ancienne économie que dans les théories modernes de détermination du revenu. Le résultat peut être appelé l'économie néo-classique et est accepté dans ses grandes lignes par tous excepté par 5% d'auteurs à l'extrême gauche et à l'extrême droite » Malgré tout le courant néoclassique reste traversé par une tension entre ceux qui sont davantage keynésiens ou proches du social-libéralisme et ceux qui sont plus proches du libéralisme classique dont l'influence grandira dans les années soixante-dix avec notamment : les néo-walrasiens (Kenneth Arrow, Gérard Debreu), l'École des choix publics (James M. Buchanan, Gordon Tullock), les Nouveaux classiques (Robert Lucas Jr, Finn E. Kydland et Edward C. Prescott), l'École de Chicago, George Stigler, Gary Becker) ou encore les monétaristes (Milton Friedman). Les néoclassiques sont parfois appelés « néolibéraux »(3).

Les œuvres fondatrices du courant néoclassique sont :

 Carl Menger, Principes d‟économie (Grundsätze der Volkswirthschaftslehre, Vienne, 1871)

 William Stanley Jevons, Theories de l‟économie politique (The Theory of Political Economy, Manchester, 1871)

 Léon Walras, Éléments d‟économie politique pure (Lausanne, 1874).

Apparemment, ces trois fondateurs du mouvement ne se sont jamais rencontrés et n'ont échangé aucun élément de leurs recherches respectives avant la publication de ces trois ouvrages. Ils ont donné naissance à trois écoles distinctes : l'École de Lausanne, avec Léon Walras et Vilfredo Pareto, l'École de Vienne, avec Carl Menger et l'École de Cambridge, avec William Jevons(2).

Il existe néanmoins des différences importantes entre ces trois approches. Carl Menger s'est notamment opposé vigoureusement à Léon Walras quant à la conception même de la discipline économique et en particulier l'usage des mathématiques, à tel point qu'il est quelque peu abusif d'inclure la tradition autrichienne dans l'école néoclassique.

Le contexte est celui du tournant de la révolution industrielle (on parle parfois de deuxième révolution industrielle) mais aussi du triomphe du scientisme. La théorie est donc compréhensible dans le cadre des crises récurrentes au 19eme. La perspective historique est de construire l‟économie politique sur de nouvelles bases(3).

La pensée néo-classique cherche à donner une légitimité scientifique à l‟économie. Ses partisans préfèrent souvent parler à son propos de la théorie économique, comme on dit « la » physique ou « la » biologie, car pour eux la théorie néoclassique est la seule à avoir un statut scientifique en économie (notamment en raison de l‟usage intensif qu‟elle fait des mathématiques). Ce formalisme mathématique soulève l‟enjeu scientifique et politique des mathématiques en économie(1).

Tout d‟abord, il s‟agit de s‟adapter à la réalité économique (Jevons utilise le calcul marginal pour étudier la tarification des chemins de fer). La théorie néoclassique part donc d‟une analyse microéconomique et agrège les comportements individuels, à la différence des classiques et de Marx.

La théorie néoclassique va chercher à renforcer les conclusions libérales des penseurs classiques contestées par d‟autres penseurs comme Karl Marx, en remettant en cause ou en reformulant les hypothèses de base de l‟analyse économique. Cette nouvelle approche passe par la définition d‟une nouvelle théorie de la valeur fondée sur l‟utilité.

« Le travail, une fois qu‟il a été dépensé, n‟a pas d‟influence sur la valeur future d‟un objet : il a disparu et est perdu pour toujours » (Jevons) (2).

Les classiques anglais avaient fondé leurs analyses sur la théorie de la « valeur travail » ouvrant par la même la voie aux analyses marxistes. Leur analyse reposait sur des constats simples: l‟eau par exemple est infiniment utile mais ne vaut rien. C‟est pourquoi les néoclassiques introduisent la notion d‟utilité marginale: la valeur dépend de l‟utilité qu‟apporte la dernière unité consommée, utilité qui est elle-même décroissante. Si on reprend l‟exemple de l‟eau, le premier verre a une valeur supérieure au dixième. Ainsi c‟est toute l‟analyse néoclassique qui dérive d‟une étude à la marge des phénomènes économiques.

Il y a une remise en cause des théories de la répartition des économies classiques fondées sur l‟existence de classes sociales et la position de ces classes les unes par rapport aux autres. Léon Walras veut construire une science capable de distinguer dans l‟activité humaine ce qui est le résultat des activités proprement économiques (concurrence) et ce qui relève de la morale. La science économique (considérée comme différente de l'économie politique) ne doit s‟occuper que de ce qui permet de comprendre l‟activité humaine pour construire une « économie pure » dont l‟essence est que la valeur d'échange prend le caractère d‟un fait naturel. Elle évacue ainsi les problèmes de justice sociale (objet d‟un autre combat) (4).

La théorie néoclassique n'a eu de cesse, depuis la fin du 19eme siècle, de monter en puissance. Jusqu'à s'affirmer comme la nouvelle orthodoxie économique. Histoire d'une ascension. L'économiste américain Thorstein Veblen a été le premier à utiliser le terme "néoclassique", en 1900. Il qualifiait ainsi les défenseurs d'une nouvelle conception de la valeur proposée dans les années 1870 par Stanley Jevons en Angleterre, Carl Menger en Autriche et Léon Walras en Suisse.

Depuis lors, la théorie néoclassique n'a cessé de gagner de l'influence dans les milieux universitaires et représente l'approche économique dominante aujourd'hui. La théorie néoclassique est la théorie dominante en économie. Ce nom lui a été donné par un de ses ennemis avérés, Thorstein Veblen, qui voulait en la désignant ainsi, la tourner en dérision. On parle aussi à son propos de «marginalisme», ou d'«approche marginaliste», vu le rôle que jouent dans cette théorie les calculs à la marge auxquels se livrent les individus à la recherche du maximum de satisfaction ou de profit. Les individus, et leurs choix, sont en effet le point de départ de la théorie néoclassique, dont la démarche relève de l'individualisme méthodologique, démarche consistant à chercher à expliquer la société et les relations en son sein par les choix des individus qui la composent(4).

Elle est à l‟origine d‟innombrables publications, qui utilisent abondamment les mathématiques, ce qui rend souvent difficile sa compréhension et, surtout, l‟évaluation de sa portée. Bien qu‟elle mette l‟accent sur les choix individuels, ses modèles se

distinguent les uns des autres essentiellement par les formes d‟organisation des échanges qu‟ils supposent. Une attention toute particulière est donc portée à ces formes d‟organisation, qui sont un préalable indispensable aux développements mathématiques. La théorie peut être comprise sans elles, et c‟est là l‟essentiel. Certaines formules mathématiques et démonstrations sont cependant données, dans le corps du texte ou en annexe, pour faciliter la réflexion de ceux qui sont amenés à s‟en servir.

La théorie néoclassique relève pour l‟essentiel de ce que l‟on a coutume d‟appeler la microéconomie. Elle entretient toutefois certains liens avec la macroéconomie et la théorie des jeux, liens dont ce livre rend compte. Certains développements récents ayant trait à des questions telles que l‟asymétrie d‟information, les coûts de transaction, les relations en réseau, l‟efficience des marchés financiers, sont également présentés, bien qu‟ils puissent être considérés comme étant à la frontière de la théorie néoclassique(4).

Alors qu’est-ce que la théorie néoclassique ?

La réponse à cette question est relativement simple même si on la trouve rarement dans les manuels ou les traités d‟économie. La théorie néoclassique est définie par une démarche, l‟individualisme méthodologique : toute explication des phénomènes économiques (et sociaux) doit pouvoir être ramenée aux comportements des individus qui forment la société. Personne ne conteste, évidemment, le fait que ces comportements sont d‟une grande complexité il suffit pour s‟en convaincre d‟observer un peu ce qui se passe autour de soi (ou de s‟observer soi-même).

C‟est pourquoi les économistes ne retiennent qu‟un seul trait de la psychologie individuelle : celui qui consiste à « préférer plus que moins » et qui conduit donc à chercher à obtenir le maximum de satisfaction (ou de profit) pour des ressources données (ou à dépenser le moins possible pour atteindre un objectif donné). L‟homme réduit à cette seule dimension est parfois appelé Homo économicus. Raisonner sur celui-ci, plutôt que sur l‟Homo sapiens, est sans doute peu satis faisant, mais toute théorie nécessite des simplifications l‟Homo économicus dans le cas des théories économiques.

La théorie néoclassique se distingue toutefois des autres théories en économie par le fait qu‟elle commence par considérer des individus isolés (« le consommateur », « le producteur ») : l‟utilisation fréquente, aussi bien en microéconomie qu‟en macroéconomie, de l‟image de Robinson Crusoe est très symptomatique de ce point de vue. Il n‟est cependant pas possible d‟en rester là : les échanges et les prix sont au cœur de la réflexion économique et, évidemment, ils supposent plus d‟un individu. Or, en dehors du marchandage bilatéral (au résultat indéterminé), il n‟existe pas d‟échange qui ne suppose pas des règles, ou des conventions, dont le théoricien néoclassique et, tout particulièrement, le micro économiste doit tenir compte(5).

relation de préférence et de l‟ensemble de production), autant ils passent vite sur le cadre institutionnel dans lequel ils prennent leurs décisions. On comprend pourquoi : ce cadre, n‟étant pas le résultat de décisions individuelles, pose problème du point de vue de l‟individualisme méthodologique. C‟est sans doute là que se trouve le principal point faible de la théorie néoclassique et non dans l‟hypothèse sur l‟Homo économicus (qui n‟est pas propre à cette théorie).

Homo économicus, rationalité et institutions :

L‟Homo économicus est supposé être rationnel, ce qui veut dire, en économie, que ses critères de choix sont cohérents, et qu‟ils sont guidés par un calcul comparaison des coûts et des avantages. Mais cohérence et capacité de calcul ne suffisent généralement pas à déterminer des choix clairs et précis.

En effet, hormis le cas de Robinson Crusoe, le résultat du choix d‟un individu dépend de celui des autres qu‟il ne contrôle pas, a priori et du cadre institutionnel dans lequel il a lieu. D‟où l‟importance des interactions possibles des décisions, de la connaissance que peut en avoir chacun des participants (donc, de l‟information dont ils disposent) et de leurs croyances concernant les choix et les réactions des autres.

Autrement dit, le fait de n‟envisager que des Homo économicus « rationnels » n‟assure pas qu‟on peut répondre aux questions posées par les modèles. Informations, croyances et modalités des interactions entre individus sont donc des éléments tout aussi importants des modèles que l‟hypothèse de rationalité. Celle-ci n‟a en fait de sens que si on tient compte de tous ces éléments(5).

Un vrai manuel de microéconomie :

La microéconomie est au cœur de la théorie néoclassique elle en est le «noyau dur». Comment est-il possible de présenter cette théorie qui a donné lieu à des dizaines (des centaines ?) de milliers de publications dans un petit ouvrage d‟à peine une centaine de pages ? Tout simplement parce que ses modèles se réduisent, en fait, à quelques hypothèses simples, notamment en ce qui concerne le cadre institutionnel : si on trouve ces hypothèses pertinentes, alors il est normal de chercher à développer ces modèles, à les approfondir, etc., en utilisant notamment des mathématiques de plus en plus compliquées (le micro économistes sont, après les physiciens, ceux qui utilisent le plus les mathématiques). Si, en revanche, on trouve que les hypothèses de base d‟un modèle ne sont pas pertinentes notamment en ce qui concerne la forme d‟organisation sociale envisagée, alors il n‟y a aucune raison de s‟attarder sur les innombrables développements mathématiques auxquels il peut donner lieu (ce sont de purs jeux de l‟esprit).

Ce dernier point de vue s‟impose, en fait, à toute personne qui scrute les ouvrages de microéconomie, sans se laisser obnubiler (ou impressionner) par les développements

mathématiques. Il est alors possible de présenter l‟essentiel de la microéconomie dans un nombre limité de page(6).

1-2) Brefs rappels sur le système d’équilibre macroéconomique néoclassique :

Le schéma néo-classique d'équilibre global repose sur deux piliers fondamentaux, à savoir la loi des débouchés de JBSay, et la théorie quantitative de la monnaie(6) :

A\ La loi de Say postule que l'offre crée sa propre demande : ainsi dans un système non monétaire, les prix (supposés parfaitement flexibles)sont les variables d'ajustements par lesquelles les excès de demande sur les différent marchés se réduisent et s'annulent.

Ceci implique que chaque individu puisse effectivement échanger tout ce qu'il désire échanger (au prix d'équilibre) et que le numéraire qui sert de moyen de transactions ne soit jamais retenue dans les encaisses oisives, c'est-à-dire entre deux périodes d'échanges. (En fait par définition, il nous faut remarquer qu'il ne peut l'être...) Lorsque l'on passe à l'analyse d'une économie monétaire, la loi de Say implique. Obligatoirement que la « monnaie » elle-même ne peut être retenue, c'est-à-dire thésaurisée : La détention, plus ou moins prolongée, de monnaie en tant que. Telle est impossible : il y a toujours avantage à la transformer, c'est à dire soit à s'en servir pour acheter des biens soit â la prêter, c'est à dire à l'échanger contre des titres à si court terme qu'ils soient: ceci est partie intégrante de la théorie de la rationalité des comportements dans l'optique néo-classique.

Ainsi la monnaie, selon ce point de vue, est avant tout un moyen, instrument ou intermédiaire des échanges :c'est sa propre fonction. Accessoirement cette monnaie possède deux qualités nécessaires pour remplir correctement cette fonction : elle doit d'abord être une unité de compte permettant de ramener les offres et les demandes à une commune mesure lorsqu'il y a multi latéralité des échanges (et non plus bilatéralité stricte comme dans un système de troc), ensuite être une réserve de valeur c'est à 'dire que si l'on ne s‟en sert pas immédiatement, elle ne doit pas se gaspiller (comme dans le cas d'un bien de consommation).

Ces deux qualités d'unité de compte et de réserve de valeur permettent alors à la monnaie d'assumer sa fonction principale qui est d'être avant tout un intermédiaire des échanges. L'unité de compte permet la dissociation des achats et des ventes dans l'espace, la réserve de valeur permet cette dissociation dans le temps. Ainsi la monnaie possède deux dimensions, une dimension spatiale et une dimension temporelle. Dans ces conditions, la détention de monnaie, détention plus ou moins longue, n'existe que parce que celle-ci est un intermédiaire inter temporel des

l'achat d'un autre bien, ceci permet de biens de consommation pour les salariés consommateurs, entre la vente du produit et l'achat d'imputs et notamment de capital pour les entrepreneurs.

En fait dans ce schéma la thésaurisation n'existe pas en tant que telle, c'est-à- dire que l'on ne peut rationnellement désirer la monnaie pour elle-même. Cette idée à laquelle Keynes s'opposera violemment, en mettant l'accent sur la « fonction de réserve de valeur » (c'est à dire la notion de préférence pour la liquidité), nous semble malgré tout très intéressante : il semble que si en courte période, c'est à dire dans l'optique keynésienne, la thésaurisation peut apparaître comme significative (elle est capable de bloquer une partie des échanges possibles de plein emploi), le même concept trouve une application beaucoup plus difficile en longue période, tout au moins au niveau de son rôle dans le fonctionnement des systèmes économiques.

A vrai dire, il semble qu'il n'y ait pas de pure thésaurisation dans ce cadre d'analyse, c'est à dire qu'une fois de plus la rationalité des individus, invoquée par les auteurs néo-classique, les pousses à transformer, d‟une façon ou d‟une autre la monnaie liquide qu'ils détiennent. Il suffit pour cela de penser aux développements actuels des différentes sortes de quasi-monnaies. De plus, puisque dans le système de pensée néo-classique, la répartition du produit global en consommation et investissement peut varier dans les limites très larges, tout ce qui n'est pas consommé sera investi d'une façon ou d'une autre: ceci revient à dire que dans une structure à deux pôles (entrepreneurs-consommateurs), les variations du taux d'intérêt détermineront un partage du revenu total en consommation et investissement, ceci sans qu'aucun résidu n'apparaisse.

Dans une structure à trois pôles où il existe un relai financier entre les deux catégories fondamentales, le système correspondant à l'économie de pur crédit de Wicksell, tout ce qui n'est pas consommé est automatiquement déposé en banque, c'est à dire relancé dans le circuit, vers une autre affectation peut-être, mais relancé malgré tout. Dans ces conditions, soit la transmission intégrale sans multiplication des sommes est la condition de l'équilibre de plein emploi (et on ne voit pas pourquoi les banques n'agiraient pas aussi), soit la relance avec multiplication sous forme du crédit à la production ou à la consommation permet de rejeter le concept de thésaurisation au plan macroéconomique, ceci ayant pour contrepartie de dangereuses tensions pouvant déterminer tôt ou tard des hausses de prix par excès de demande : l'essentiel étant alors, soit que la production suivie par l'intermédiaire d'une accumulation nette, soit que le progrès technique permette cette augmentation du produit par f intermédiaire des hausses de productivité.

Enfin il existera toujours, selon les néo-classiques, un taux d'intérêt positif qui permettra d'égaler l'offre d'épargne (c'est à dire l'offre d'un bien particulier le bien « épargne ») et la demande d'investissement (c'est à dire la demande d'un bien particulier le bien « investissement »). Ainsi le marché de l'épargne et de l'investissement apparaît-il comme semblable aux autres marchés : sa variable prix d'ajustement étant le

taux d'intérêt supposé parfaitement flexible. L'ensemble de ces considérations fondées sur l'interprétation extensive de la loi de Say, permet d'assurer que l'économie évoluera toujours et de façon permanente au plein emploi (pour le taux de salaire réel d'équilibre