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La théorie entrepreneuriale de la rme

La considération de l’entreprise du point de vue du rôle de l’entrepreneur et de l’activité entrepreneuriale a engendré une autre approche, qui peut être envisagée avec les autres théories de la …rme – néo-classique, institutionnelle et évolution- niste.

Le modèle entrepreneurial de la …rme s’appuie sur la notion de l’entreprise comme la sphère d’application de l’initiative entrepreneuriale et des ressources dont l’entrepreneur dispose (cf. Hisrich et Peters, 1989).

Evidemment, toutes les entreprises ne sont pas purement entrepreneuriales, et, en ce sens, la théorie entrepreneuriale comporte des limitations de l’objet de l’ana- lyse en comparaison avec d’autres théories de la …rme (Shastitko, 1995). Mais, néanmoins, la quantité des …rmes entrepreneuriales excède su¢ samment la quan- tité des autres entreprises, c’est pourquoi l’intersection de l’ensemble des entre- prises qui relèvent de la théorie entrepreneuriale et de celui des autres théories est assez grande. Dans cette conception l’entreprise est analysée sous l’angle des relations d’entrepreneur et avec son a¤aire (« business» ).

Dans cette théorie, l’activité de l’entreprise est basée sur la personne de l’en- trepreneur qui est supposé être indépendant, persévérant, adaptatif, sûr de lui, capable d’utiliser pour ses buts des circonstances contradictoires. L’objectif de l’entrepreneur, selon Schumpeter (1934), réside dans la recherche des opportuni- tés et des ressources à mobiliser pour obtenir une nouvelle fonction de production

dont il puisse recueillir « des avantages temporaires et des revenus extraordinaires provenant de l’innovation» . Et Schumpeter d’ajouter : « L’exécution des nouvelles tâches est une fonction particulière, pour cette raison, les entrepreneurs sont un type particulier d’agent» (Schumpeter, 1934).

Néanmoins, l’approche schumpeterienne a ses désavantages. Premièrement, l’ac- tivité innovatrice de l’entreprise est, sans doute, importante, mais elle n’est pas la seule : il ne faut pas oublier qu’il existe aussi des autres fonctions entrepreneu- riales importantes qui concernent la direction, l’organisation, la politique commer- ciale. Dans cette optique, l’innovation est une fonction parmi d’autres, inégale- ment développée suivant les secteurs, et les technologies utilisées. Deuxièmement, l’entrepreneur apparaît, dans la conception schumpeterienne comme la personna- lité mystérieuse dont les qualités et les caractéristiques restent cachées, dont les connaissances et les acquis sont dépersonnalisés et, par conséquent, ne peuvent pas être estimés qualitativement. Troisièmement, comme on l’a déjà mentionné plus haut, une des raisons qui limitent l’application de cette théorie réside dans la seule considération des entreprises individuelles.

Cependant, les partisans des versions modi…ées de la conception entrepreneu- riale, par exemple, Tropman et Morningstar (1989), pensent qu’il n’est pas né- cessaire que l’individu avec des qualités d’entrepreneur soit nécessairement le seul chef d’entreprise. Ils envisagent l’in‡uence sur le comportement de l’entreprise de l’activité des « macroentrepreneurs» , qui dirigent les liens externes de l’entreprise avec d’autres organisations, l’environnement administratif, commercial et techno- logique ; la population des « mésoentrepreneurs» qui réalisent la gestion des ‡ux matériels et …nanciers dans l’activité interne de l’entreprise, incluant des activi- tés innovatrices ; le travail des « microentrepreneurs» dont la sphère d’activité est les « microchaînes» de production, jusqu’à l’organisation des postes de travail. En

principe, chaque entreprise a besoin des entrepreneurs des trois types mentionnés ci-dessus et, pour le fonctionnement e¢ cace de l’entreprise, il est important que chacun des entrepreneurs potentiels fasse un choix délibéré et justi…é entre ces trois types de rôle.

Il faut souligner que dans la version entrepreneuriale de la …rme, le chef d’en- treprise reste l’entrepreneur –l’homme dont l’objectif et la sphère professionnelle sont dans l’organisation du processus de production (« la combinaison nouvelle des ressources» ) pour la satisfaction des besoins déjà existants ou créés. « Le comporte- ment» de l’entreprise dans ce modèle est le résultat des actions et des interactions des entrepreneurs des trois niveaux. Les relations les plus importantes dans l’en- treprise sont les relations entre les entrepreneurs, les employés et les propriétaires. Une certaine description de l’activité de l’entreprise (plus précisément de la re- lation entre les dirigeants et les propriétaires) est réalisée dans le modèle d’agence (« agency model» ) de la …rme (Jensen et Meckling, 1976). Selon cette conception, les propriétaires qui ne travaillent pas directement dans l’entreprise comme direc- teurs, n’ont pas accès à la même information que celle dont disposent les dirigeants. En principe, le propriétaire peut obtenir une partie de cette information, cepen- dant cela peut exiger des dépenses considérables pour l’organisation d’un contrôle (« monitoring» ) intérieur ainsi qu’extérieur. L’autre partie de l’information, liée, par exemple, à l’intensité individuelle du travail du dirigeant reste inobservable (plus précisément, la di¤érence entre l’intensité du travail du dirigeant maximale et l’intensité réelle n’est pas observable). En outre, la relation entre le niveau des e¤orts du dirigeant et l’importance du résultat est supposée avoir un élément sto- chastique. Sous ces hypothèses, l’incitation du dirigeant en reliant le niveau de rémunération et celui de la performance de l’entreprise peut mener à di¤érents résultats qualitatifs conformément à la combinaison des paramètres quantitatifs

dans chaque situation particulière.

La contribution au développement du modèle de la …rme concernant des entre- prises russes de la période de la transition a été faite dans le cadre de la « théorie de la survie» (Ikes et Riterman, 1994). Selon cette théorie laquelle peut aussi être appelée « anti-évolutionniste» , l’entreprise en voie de transition ne peut pas s’adapter aux changements permanents de l’environnement –aux ‡uctuations de la nomenclature et des quantités de production, ainsi qu’aux changements des situations …nancières des fournisseurs et des consommateurs. Les liens entre ces éléments de « la population» économique n’assurent pas la stabilité de l’existence de la …rme et sa survie devient son objectif principal. C’est pourquoi une évolution de l’entreprise harmonieuse et concertée avec l’environnement économique n’est pas possible, et les critères de décision usuels disparaissent à la suite de situations de stress émergeant trop fréquemment. Dans ces conditions, les chefs d’entreprises prennent les décisions en se basant sur des intérêts personnels de court terme et sur l’aspiration au renforcement de leurs positions.

L’importance de la théorie entrepreneuriale de la …rme du point de vue de l’analyse du développement des nouvelles entreprises

Pour l’analyse de l’évolution des nouvelles entreprises, la conception entrepre- neuriale joue un rôle important. Premièrement, en analysant la survie des …rmes il faut tenir compte non seulement des caractéristiques mêmes de l’entreprise, mais aussi des caractéristiques de l’entrepreneur, car, évidemment, la performance de l’entreprise dépend de ses capacités entrepreneuriales et, pour assurer les straté- gies productrice et marchande optimales, le chef d’entreprise doit avoir certaines qualités d’entrepreneur.

meurent en partie cachées et inobservables, néanmoins, il peut exister des variables ou des facteurs corrélés avec les qualités à être entrepreneur dont l’étude pourrait, en quelques sorte, « révéler» ces qualités.