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La conception générale de la rme

Chacune des conceptions décrites ci-dessus envisage l’entreprise sous un angle particulier, omettant dans l’analyse beaucoup d’autres aspects de son fonctionne- ment. Ainsi, en dehors des intérêts de la théorie néo-classique, il y a la fonction de production, c’est-à-dire, les processus de renouvellement des ressources, l’évo- lution dirigée et non dirigée de la technologie. Le changement de celle-ci dans la théorie néo-classique est traité comme l’e¤et d’un impact du « progrès technolo- gique» - le processus de création et de di¤usion des innovations organisationnelles et technologiques qui était considéré comme tout à fait exogène par rapport à l’entreprise. Néanmoins, les processus productifs au sein de l’entreprise sont di- rigés par les mêmes gens, se déroulent en conformité avec des façons de traiter des problèmes et des mécanismes d’acceptation des décisions adoptés dans l’en- treprise. C’est-à-dire, les processus dans la …rme dépendent des éléments qui font partie de la …rme. D’où la conclusion que « la description» de la …rme doit inclure non seulement la fonction de production comme un modèle de transformation des ressources en un produit …ni, mais aussi la « fonction de reproduction» qui repré- sente la dynamique des ressources et de la fonction de production. C’est-à-dire, il faut prendre en compte le caractère changeant des ressources et de la technologie utilisée.

La conception institutionnelle met l’accent sur les interactions contractuelles et informelles entre les gens au cours de l’organisation et du fonctionnement de la …rme. Elle souligne les particularités des relations de l’entreprise avec d’autres uni-

tés économiques et envisage les moyens de production, tel la main-d’œuvre, comme des facteurs auxiliaires pour l’organisation de la production. Cela conduit au ca- ractère statique de l’analyse, qui, apparemment, est une particularité immanente de l’approche institutionnelle.

La théorie entrepreneuriale de la …rme écarte les questions relatives à l’in‡uence de la collectivité sur l’acceptation des décisions. La théorie évolutionniste n’envi- sage pas les raisons de la formation –les fusions, la liquidation - des entreprises.

Les objets d’intérêt de chacune des théories résident dans les aspects di¤érents du problème, et, apparemment, la création d’une théorie uni…ée complète est un problème à considérer dans des recherches futures. Malgré tout, on peut concevoir une base théorique de la …rme sur laquelle on pourra analyser les résultats obtenus au niveau de comportement de la …rme.

La conception intégrée de la …rme

Comme base de construction de la conception générale il est possible d’envisa- ger la conception de l’entreprise comme un intégrateur systématique, le sujet éco- nomique, qui unit dans le temps et l’espace les di¤érents processus économiques et sociaux dont le but est la production. Le point clef ici, c’est l’intégration du temps dans l’analyse, c’est-à-dire la prise en compte d’une assurance d’existence, de sécurité et de développement stable de l’entreprise.

La raison qui justi…e l’importance de la conception intégrée réside dans le fait suivant : l’individu prend part à l’organisation si et seulement si son utilité comme membre de l’organisation est plus importante que l’utilité à l’extérieur de l’organi- sation. Autrement dit, si, à l’intérieur de l’organisation, les besoins des individus sont satisfaits le plus possible. En un certain sens, dans cette conception de la …rme, il est possible d’analyser tous les aspects de l’activité de l’entreprise qui

forment la base des quatre approches énumérées ci-dessus.

Ici, on s’appuie sur la fonction « collective» de l’entreprise, conditionnée par sa logique interne de fonctionnement. Dans l’aspect temporel, la fonction intégrée de l’entreprise est réalisée par l’accumulation de « la mémoire technologique» , la- quelle représente les acquis des activités productives, managériales et économiques, les particularités relationnelles, le climat social dans l’entreprise, etc. En ce qui concerne l’aspect spatial de la conception intégrée, on peut l’envisager sous deux angles : celui de l’environnement et celui du réseau. L’entourage économique de l’entreprise est constitué par ses consommateurs et ses fournisseurs, qui forment le réseau des biens et des paiements. Les entreprises servent de nœuds à ce réseau. Les relations entre les éléments du réseau portent souvent un caractère unique, c’est pourquoi une disparition d’un de ces nœuds ou de plusieurs nœuds peut exiger la reconstruction d’une partie considérable du réseau. En outre, l’entre- prise subit l’in‡uence de la situation macroéconomique générale, des changements du système législatif. Normalement, ces changements n’ont pas d’impact direct sur une entreprise particulière, mais in‡uencent l’environnement de l’entreprise. L’in‡uence inverse de l’entreprise sur l’environnement peut aussi avoir lieu, mais seulement dans le cas où l’entreprise aurait intégré su¢ samment des ressources et possède un potentiel socio-économique élevé.

En résumant tout ce qui est mentionné ci-dessus, nous pouvons conclure que l’objectif du processus de perfectionnement de l’entreprise et de son activité réside dans la création d’une situation telle que les interactions entre l’entreprise, les sujets socio-économiques et institutionnels répondent aux anticipations mutuelles. Evidemment, les niveaux de réalisation des anticipations mutuelles des di¤érentes structures socio-économiques et de l’entreprise peuvent ne pas être les mêmes. Les exigences prioritaires de l’entreprise sont déterminées, d’une part, par l’in‡uence

de la société, d’autre part, par les objectifs propres de l’entreprise.

Considérons les objectifs possibles de l’entreprise dans le cadre de la conception intégrée.

Ici, il faut mettre en relief l’importance des di¤érences conceptuelles et opéra- tionnelles entre l’objectif du propriétaire de l’entreprise et « l’objectif de l’entre- prise» , « l’objectif de l’activité de l’entreprise» . Comme objectif du propriétaire on entend l’ensemble de ses intentions et de ses intérêts, sous le prisme de l’activité en- trepreneuriale. L’objectif de l’entreprise, c’est une notion analytique, conditionnelle qui sert à la description compacte des facteurs de comportement de l’entreprise. Si on identi…e l’entreprise comme une personne juridique, on peut introduire la notion « d’objectif de l’a¤aire» , comprenant sous le terme « a¤aire» les di¤érentes productions d’une même personne juridique.

Ainsi, l’objectif de l’entrepreneur comme directeur de l’entreprise peut être en- visagé séparément de l’objectif de l’entreprise, lorsque l’entreprise, dans certains cas, peut servir de moyen de réalisation des intérêts personnels de l’entrepreneur (du propriétaire) (la question de séparations des intérêts de la …rme, des proprié- taires et des dirigeants est considérée, par exemple, dans Lvov D. S. et al., 1996). En particulier, une mesure comme la liquidation de l’entreprise peut répondre aux intérêts du propriétaire, mais ne pas répondre aux objectifs de l’entreprise. A priori, on ne peut pas identi…er l’entreprise, en général, avec son directeur, avec son propriétaire ou avec sa personne morale.

Par exemple, l’éventail des objectifs possibles des dirigeants peut inclure la maximisation de la quantité de production et des ventes, la maximisation du pro…t, le revenu personnel, le niveau de pouvoir personnel, le degré d’englobement de certains marchés, etc.

longue, cependant, sous une forme générale elle peut être caractérisée comme l’as- surance de l’interaction harmonieuse avec l’environnement socio-économique. À son tour, elle peut être dé…nie comme l’aspiration à la meilleure réalisation des fonctions de l’entreprise, c’est-à-dire, à proprement parler, à la continuation de son existence.

Les fonctions intégrées de n’importe quelle organisation peuvent re‡éter l’en- semble de ses objectifs, qui sont construits à partir des composants principaux suivants :

1. La satisfaction des besoins des membres de l’organisation ;

2. Le perfectionnement de la structure de l’entreprise, de son adaptation aux changements externes et internes ;

3. La création et l’entretien du potentiel pour le développement futur comme la garantie de la continuation de l’existence de l’organisation ;

4. La satisfaction des exigences externes et la présentation de ses propres exi- gences à l’extérieur de la …rme ;

Et en réalisant tous ses objectifs l’organisation peut fonctionner et se déve- lopper. Cette approche traite l’entreprise comme un phénomène socio-économique qui est capable, premièrement, d’assurer la satisfaction des composants principaux de l’espace objectif et, deuxièmement, de réaliser l’entité organique des processus productifs et reproductifs.

Dans cette version de la théorie de la …rme on ne met pas l’accent sur les processus de l’allocation e¢ cace des ressources, sur les processus de formation des prix optimum (comme cela est fait dans les cadres de la théorie néo-classique) ou sur les processus d’organisation des interactions entre les sujets et les objets du marché et de la production (ce qui est le trait distinctif de la théorie institution-

nelle), mais on analyse plutôt les questions de dynamique du potentiel de la …rme comme la base de son fonctionnement. Sous cet angle, la plani…cation stratégique en situation d’incertitude, joue un rôle clef dans l’assurance de l’existence de la …rme comme un intégrateur systématique. Autrement dit, ce n’est pas l’entreprise qui joue le rôle de l’objet du développement stratégique, c’est le développement stratégique qui est d’importance sociale et est réalisé à l’aide d’une entreprise don- née. On peut envisager la plani…cation stratégique comme un objet de l’étude sous le prisme des processus stratégiques qui se déroulent au sein de l’entreprise.

L’importance potentielle et la nécessité de la conception intégrée de la …rme pour l’analyse de l’évolution des entreprises

Pour le moment, « les représentations» théoriques de la …rme décrites briève- ment ci-dessus coexistent, en interagissant peu entre elles. Mais, il est possible et nécessaire que leurs interactions soient plus e¢ caces.

E¤ectivement, si on compare les conceptions envisagées avec les objectifs prin- cipaux de l’organisation dans la conception intégrée, on peut voir que l’approche institutionnelle est utile pour la réalisation des deux premiers objectifs, l’approche reproductive est utile pour l’organisation du travail pour la réalisation du troi- sième objectif et l’approche néo-classique - pour l’élaboration des actions néces- saires pour la réalisation de quatrième objectif. Par conséquent, s’il s’agit de l’éla- boration de recommandations e¢ caces pour l’amélioration des performances de l’entreprise, il faut faire appel à toutes les théories de la …rme évoquées ci dessus. Si la …rme se heurte à des problèmes seulement dans le cadre d’un seul de ces objectifs principaux, en principe, on pourrait se baser sur une seule des approches mentionnées ci-dessus. Mais, cependant, à cause de l’interdépendance des liens intra-organisationnels, ce cas de …gure est peu probable.

Alors, en analysant la genèse et la dynamique des nouvelles entreprises il faut, apparemment, se baser sur une approche générale, laquelle intègre toutes les ap- proches existantes : néo-classique, institutionnelle, évolutionniste et entrepreneu- riale. De plus, cette approche ne doit pas comporter des hypothèses théoriques rigides, il est souhaitable de la présenter comme une synthèse ‡exible de toutes les approches pertinentes dans une situation envisagée. C’est-à-dire, dans le cadre de la conception intégrée de la …rme on pourrait élaborer des outils économiques qui pourraient être utilisés dans chaque situation particulière. Et ainsi, la situation économique réelle serait prioritaire par rapport à la conception théorique. En par- ticulier, en s’appuyant sur cette approche on peut avancer des hypothèses, à partir de théories de la …rme, concernant les facteurs qui déterminent la dynamique des entreprises et véri…er ces hypothèses empiriquement.