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Dons Relation refusée

2. La théorie du don : revue de la littérature

En étudiant le fonctionnement des sociétés archaïques, Marcel Mauss découvre la logique régulatrice du don contre-don qui se situe au niveau des soubassements des

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relations sociales. Dans une relation où le don crée le lien social, le donataire devient tributaire du donateur surtout que le don - gratuit par nature - n’implique pas obligatoirement un retour, mais il permet de tisser le lien social. Rentrer dans la logique du don contre-don stipule donc que l’individu accepte, dès le départ, de rentrer en relation avec son donateur et, par conséquent, de dynamiser indirectement l’existence puis le renforcement de cette relation sociale. Ainsi l’homme moderne, si facilement présenté comme un homo œconomicus, se révèle-t-il également dans les faits un homo donator comme l’a démontré Jacques T. Godbout (2000). Quotidiennement nous continuons à vérifier ce comportement dans nos gestes et dans ceux d’autrui, aussi bien dans la socialité primaire que dans la socialité secondaire. Nous constatons cette manifestation dans les rapports même au niveau des transactions, en complément aux autres formes de circulation des biens entre individus (le marché, le droit et les contrats). Que dire alors de ses expressions dans ce que les sociologues nomment les liens primaires qui sont les relations parentales et amicales ? Ces liens sont particulièrement représentatifs de la demeure idéalement « habitée » par le don, élément primordial puisque nous donnons des biens tangibles et offrons nos services (conseils, écoute, hospitalité, etc.).

Avant d’exposer la théorie du don contre-don, il importe de définir le concept du don et de présenter les recherches qui s’y sont consacrées aussi bien en anthropologie, en sociologie qu’en sciences de gestion. Une lecture des échanges dans le cadre des réseaux sociaux selon la grille de lecture du don contre-don complètera cette étude.

2.1. Le don, un concept complexe à définir

Le don est un terme polysémique qui revêt plusieurs définitions possibles selon les contextes d’études et les conceptualisations respectives des auteurs. Du latin « donum » (Xe siècle) qui désigne l’« action de donner, [le] présent », ce mot signifie l’« action de céder volontairement quelque chose à quelqu’un sans rien demander en échange », « ce que l’on abandonne gratuitement à autrui » (Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition, 1992) et, par métonymie, « ce qu’on donne sans rien recevoir en retour ». D’une manière générale, le don est donc « toute action ou prestation effectuée sans attente, garantie ou certitude de retour, et comportant de ce seul fait une dimension de “gratuité” », (Caillé, 2007). Il s’agit bien d’un acte volontaire, gratuit et sans contrepartie.

Le geste du don est le geste premier sur lequel se base la société. Il permet de sceller l’alliance entre les sujets sociaux et de produire la reconnaissance mutuelle de ces

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sujets sociaux, les uns par les autres. Le don fait fonction d’opérateur général dans les rapports humains. En outre, il mobilise le besoin humain de donner, de se donner et de participer à créer. C’est un phénomène social total comme le définit Mauss, « un moment positif qui n’a de sens que parce qu’il aurait pu ne pas exister » (Alain Caillé, 2008). Le don n’est-il pas agonistique ?

Le paradigme du don insiste sur l’importance positive et normative de ce type d’action et de prestation sur les plans sociologique, économique, éthique, politique et philosophique.

La théorie du don de Marcel Mauss (1923 - 1924) a été à l’origine de moult développements dans les domaines de l’anthropologie et de la sociologie qui se sont intéressées à ce concept en exposant les relatives définitions et conceptions, produites par les différents auteurs. Le phénomène méritait une canalisation. Celle-ci a été proposée par le M.A.U.S.S. (le Mouvement Anti-Utilitariste en Sciences Sociales), un mouvement qui, rendant hommage par son nom au « père de l’anthropologie française », « incite à penser le lien social sous l’angle des dons (agonistiques) qui unissent les sujets humains ». Dans le même cadre et suivant le même esprit, Alain Caillé et Jacques T. Godbout ainsi que nombreux autres partisans regroupés autour de la Revue du MAUSS ont travaillé sur cette théorie qui est devenue la leur pour démontrer que les échanges inter personnels dans les sphères sociales n’obéissent pas uniquement à des motivations utilitaires.

2.1.1. Conceptions anthropologiques du don

Malinowski (1922) qui a étudié les échanges dans les sociétés primitives, a inspiré Marcel Mauss, lequel s’est basé sur ces dernières, mais il a cherché de son côté sur un autre terrain pour investiguer de son côté. Il a pu démontrer que ces échanges fonctionnaient suivant une boucle de dons contre-dons. La théorie du don est ainsi née ; elle est venue contrer toutes les conceptions purement utilitaristes des échanges. Les travaux de Marcel Mauss sont donc à l’origine des recherches sur le don. Ils ont débuté avec son livre « L’essai sur le don » et dans lequel ils nous présentent la dynamique du don dans le cadre des échanges dans les sociétés archaïques. Son œuvre tourne autour de la triple obligation qui est celle : de donner, recevoir et de rendre. Il considère que le don est une obligation de liberté et de spontanéité (Caillé, 2000).

Depuis ces premiers travaux, tout un courant s’est développé et des chercheurs tels que Lévi-Strauss (1949) et Sahlins (1972) y ont contribué en remettant en cause certaines conclusions de la théorie maussienne. Les anthropologues qui se sont longtemps intéressés

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à la notion du don, se sont pour la plupart concentrés sur la nature et la valeur de ce qui circule entre donateur et donataire

2.1.2. Conceptions sociologiques du don

D’après Alain Caillé (1998, p. 75) le don est « toute prestation de biens ou de services effectuée sans garantie de retour, en vue de créer, entretenir ou régénérer le lien social. Dans la relation de don, le lien importe plus que le bien. » Notre sociologue (2000) considère que ce geste n’est pas l’apanage des sociétés archaïques étudiées par Mauss, mais il est également présent - et bien plus qu’on ne le croit - dans les sociétés actuelles où il se révèle/se manifeste dans la socialité sous ses deux aspects. A ce propos, l’auteur différencie ainsi la socialité primaire de la socialité secondaire, identifiant « plus ou moins arbitrairement [la première] aux relations de la parenté, de l’alliance et du voisinage, en excluant pour l’instant toute considération sur les relations amicales et sur les relations entre collègues… Symétriquement, [il] désignera par l’expression de socialité secondaire l’ensemble des dimensions du rapport social qui excèdent les logiques de la parenté et du voisinage, à l’exclusion bien sûr des relations d’amitié et de camaraderie » (Caillé, 1986, p. 364). C’est à ces deux niveaux, soutient Alain Caillé, que les dons agissent pour les faire fonctionner, les renforcer et les maintenir afin de favoriser un certain équilibre entre les différentes sphères sociales.

Godbout et Caillé (1992) nient l’existence du don gratuit : on donne pour recevoir même si on cache souvent cette réalité aux autres, voire parfois à soi-même. Le don obéit ainsi à une rationalité instrumentale.

Il est à noter qu’il existe deux conceptions extrêmes du don (Godbout, 2000) : - le don altruiste, perçu comme un acte de sacrifice (tableau 33), consiste en un don

gratuit et unilatéral puisque l’acteur donne pour la beauté du geste et non dans le but de recevoir en retour. Il va sans dire que cette idée rejoint celle de Marcel Mauss à propos de l’agapé (don gratuit et unilatéral) et corrobore celle de Boudon et al., (1999, p.68) pour lequel l’action de donner signifie « … se priver du droit de réclamer quelque chose en retour. »

- Le don utilitariste est fait dans le but de recevoir en compensation. A long terme, il tend à se rapprocher de l’échange marchand, se rapportant alors à la conception des économistes qui relèvent dans l’action du donateur une circulation de biens non régie par un contrat (Stark et Falk, 1998, p. 272).

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Cette dernière optique est quelque peu contredite par l’intervention d’un philosophe qui sort le don des méandres économiques pour le rapprocher davantage du sentiment. Il s’agit de la conception de l’américain Melvin Aron Eisenberg qui est moins restrictive dans la mesure où le don y est empreint d’une certaine affectivité qui ne touche pas les autres types d’échange comme l’échange marchand : « I will use gift to mean a voluntary transfer that is made, or at least purports to be made, for affective reasons like love, affection, friendship, comradeship, or gratitude, to satisfy moral duties or aspirations like benevolence or generosity, and which is not expressly conditioned on a reciprocal exchange. » (1997, p. 823).

Tableau 33. Définitions du don

Définitions Auteurs

« Donner, c’est donc se priver du droit de réclamer quelque chose en retour. »

Boudon, 1999, p. 68. « Le don, c’est rendre le receveur libre

de donner… ou : donner, c’est libérer l’autre de l’obligation contractuelle de rendre, d’échanger. »

Godbout, 2000, p. 381.

« Le don est, non pas une chose, mais un rapport social. Il constitue même le rapport social par excellence. »

Godbout et Caillé, 2007, p. 15.

« Le don est la cession d’un bien qui implique la renonciation à tout droit sur ce bien ainsi qu’à tout droit qui pourrait émaner de cette cession, en particulier celui d’exiger quoi que ce soit en contrepartie et qui n’est pas elle-même exigible. »

Testart, 2001, p. 719.

2.2. Types de dons

Jacques T. Godbout (2000) dresse une typologie des dons possibles selon le degré de liberté du donateur et son attente d’un contre-don. Nous la schématisons dans la figure 16 et explicitons, ci-dessous, les différents types de dons :

- Donner pour recevoir mais sans garantie de retour : l’exemple classique est celui des cadeaux, des dons faits pour remercier une personne. Le donneur agit en prenant sur soi le risque du lien social. Il donne dans l’espoir de recevoir des biens ou de bénéficier de pouvoir, de puissance ou d’une réputation particulière.

- Donner par convenance, par obligation sociale : c’est le don le plus proche du don gratuit puisque le donateur n’attend rien en retour, néanmoins il donne

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sous une certaine pression ou obligation sociale, à condition que le seuil de cette obligation ne soit pas très élevé, sinon auquel cas le don perdrait son sens en répondant à une obligation juridique.

- Donner par obligation morale : c’est la conception la plus courante du don effectué sans attente de retour.

- Donner par plaisir : l’individu donne parce qu’il aime donner et ressentir simplement le plaisir qui en découle. Cette dimension - très souvent négligée - est de plus en plus prise en compte, notamment suite aux recherches qui ont porté sur les dons bénévoles.

- Donner par amour : cette forme de don se rapproche de la précédente, car le donateur agit pour faire plaisir à une personne aimée, plaisir qui lui procure le sien propre. C’est la forme du don qui caractérise le plus la socialité primaire où « plus le don est intense et plus il exprime le lien social » (Godbout, 2000, p. 387).

Cette typologie de dons que nous venons de présenter n’est ni exhaustive ni exclusive. Certains dons peuvent être classés simultanément dans plusieurs types.

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Figure 16. Types du don

Donner par obligation sociale et être en attente de retour Donner pour appartenir à un

groupe social

Attente d’un contre-don

-

+

+

Donner par plaisir (dons bénévoles par exemple) Donner par amour (liens

primaires) Donner par convenance ou

par obligation morale ou sociale

Donner pour recevoir. Donner pour le lien Les raisons de donner:

- Réputation - Sentiment d’exister - Pouvoir

-

Liberté de donner

184 2.3. Caractéristiques du don

Le don a certaines caractéristiques spécifiques qui permettent de le définir et de le différencier par rapport à toutes les autres formes d’échanges. Il importe d’en citer les deux principales (la liberté et la non-garantie de retour) qui sont les deux faces de Janus du don. Celui-ci est libre dans la mesure où une personne est libre de donner à quelqu’un qui, pareillement, est libre de rendre ou de s’abstenir comme il est en droit de s’engager (ou ne pas le faire) dans la dynamique du don et, par conséquent, dans celle de la relation.

2.3.1. Liberté et non garantie de l’acte de donner : les deux faces de Janus « Pourquoi donner si ce n’est pas pour recevoir? » La raison la plus naturelle qui se présente à l’esprit serait l’envie de faire partie de ce tout appelé “la société”. Nous donnons parce que cela nous permet d’exister et de faire partie d’un monde où les choses circulent et nous reviennent d’une manière ou d’une autre (Godbout, 1995). Nous donnons aussi pour recevoir même si le contre-don est indirect et non immédiat. Certaines recherches ont d’ailleurs démontré que le don gratuit n’existe pas, car chaque fois qu’un donateur est interrogé sur le mobile de son acte, il parle spontanément de ce qu’il lui apporte… A interpréter cette réponse sur la base de la définition maussienne, nous ne pouvons considérer ce cas comme un don puisque nous y décelons un intérêt, ce qui le rapproche de la logique marchande des échanges. A cet égard, Godbout (1995) soutient que si le don est libre et que le retour n’est pas garanti, nous sommes toujours dans une logique de don. Auquel cas, celui-ci - libre et gratuit - existe bel et bien. Il importe donc de rechercher et d’insister sur le sens donné par l’acteur à son geste. Définir ce sens dès le départ est primordial, car il faut envisager le cas de celui qui donne dans le but de recevoir, se plaçant de la sorte pleinement dans une logique utilitariste du don.

« Le don a plusieurs valeurs. En effet outre la valeur d’usage et la valeur d’échange de ce qui circule, il y a ce qu’on appelle la valeur du lien puisque le don peut exprimer l’intensité de la relation entre les partenaires du don. » (Godbout, ibidem). S’il perd cette liberté, nous ne pouvons plus continuer à parler de don, mais nous basculons vers un autre type d’échange (tel le marché) où il est question de valeur marchande et de valeur d’usage. Alain Caillé (2000, p. 201) le confirme en écrivant : « Il n’est de don que parce qu’il aurait pu ne pas être donné. » Ainsi, ce qui importe, ce n’est point ce qui circule entre les acteurs mais plutôt le sens que ces derniers donnent à leurs gestes, ne se plaçant pas dans une conception de marché de l’échange mais plutôt dans une conception de sens (Godbout,

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2000). En effet, « le don est ce qui circule en exprimant le lien ou au nom du lien ou au service du lien » (Ibidem, p. 388).

Le contre-don est tout aussi libre ce qui explique le risque qu’implique le don à cause du retour qui n’est jamais assuré ni dans le temps ni dans l’espace. Même si ce retour s’accomplit, il ne se plie à aucun délai. Ses temps ne pouvant être prévus, ils peuvent en entacher l’acception. A cet effet, Bourdieu (1994) met l’accent sur l’importance de l’intervalle temporel entre don et contre-don, car il permet de percevoir ces deux actes différents dans leur indépendance et leur liberté, faisant ainsi fonction d’écran entre eux.

Contrairement à la logique des relations sociales où les individus établissent des stratégies pour réduire le risque et maximiser leurs chances de réussite (Crozier et Friedberg, 1977), les acteurs créent le risque dans une société où le don est au cœur du système de régulation des liens sociaux. En acceptant dès le départ cette prise de risque, celui qui donne sait pertinemment qu’il peut ne rien recevoir en échange.

Marcel Mauss évoque un caractère paradoxal du don, celui-ci étant à la fois libre et obligatoire. Il est libre pour le donateur, mais il peut contraindre le donataire qui se sentirait « obligé » de valoir la pareille. C’est pourquoi les acteurs s’attachent à libérer leurs partenaires dans le don en minimisant le poids de l’acte et en banalisant le geste : « Ce n’est pas grand-chose », « C’est juste symbolique », « Et puis cela me fait plaisir de te l’offrir »…

2.3.2. Lien entre don et identité

Jacques T. Godbout (2000) et Marcel Mauss relient le don à l’identité de son faiseur attendu que la chose donnée garde toujours quelque chose du donateur, ne serait-ce qu’un souvenir qui lui restera indéniablement lié. Pour Mauss (2007, p.84), la chose reçue « même abandonnée par le donateur est encore quelque chose de lui… Le Hau17 poursuit tout détenteur… présenter quelque chose à quelqu’un, c’est présenter quelque chose de soi. » Godbout (2000), quant à lui, considère le don comme un langage en soi qui renseigne sur ce que sont le receveur et le donateur. Norbert Alter (2009) renchérit en affirmant que le don peut également être lié à l’identité dans la mesure où il permet à un donateur d’exister et d’être visible, notamment au sein d’une communauté.

17 Le Hau désigne dans la culture Maori l’âme et le pouvoir des choses inanimées et végétales. Ici, il se réfère

à l’esprit contenu dans l’objet ou la chose donnée. Si le retour n’est pas fait, cet esprit peut porter malheur à la personne qui entre en possession de l’objet. (Mauss, 2007).

186 2.4. Dimensions du don

M. Bergadaà (2006) a étudié les dons de bienfaisance pour en déceler le sens et les significations pour les donateurs. Suivant une méthode qualitative, elle a ainsi identifié six dimensions rattachées aux dons d’objets effectués dans le cadre d’actions caritatives (tableau 34). Ces six dimensions que nous présentons dans le tableau suivant, lui ont permis de dresser les profils de ses donateurs pour conclure que le don ne doit pas forcément être examiné au travers d’une démarche d’individualisme méthodologique systématique (Boudon, 1979), ni une démarche empreinte de holisme culturel catégorique (Caillé, 2000). Elle a de fait démontré que chaque donateur a sa propre perception du don, chacun donne à son geste le sens qu’il souhaite et la signification qui lui est propre en fonction de son parcours, de ses croyances religieuses, de sa culture et de sa personnalité.

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Tableau 34. Les dimensions du don d’objets d’après M. Bergadaà (2006)

Dimensions du don Définitions Remarques

Altérité C’est la relation à l’autre, la reconnaissance de l’autre, celui à qui on donne.

Mauss considère que le don permet de tisser un lien social avec un autre. C’est le pont qui nous amène vers l’autre.

Le caractère symbo- lique de l’objet

Le sens donné à l’objet par les donateurs, la manière dont ils perçoivent l’objet donné.

Pour Mauss, l’objet que l’on donne est habité par son donateur : il garde une part de la personne qui le transmet. D’autres auteurs ne reconnaissent le don que lorsque la personne concernée se sacrifie ou donne de sa personne.

Réciprocité Le positionnement par rapport à l’autre. Donne-t-on pour recevoir en contrepartie ou pour la bonté du geste ?

Notion clé de la théorie du don développée par Mauss : le don appelle à un contre-don, lui-même libre et non obligatoire, mais qui est la confirmation de l’engagement dans la relation.

La dimension de la raison évoquée

Elle concerne les motivations qui amènent l’individu à donner. Chez certains, le besoin d’équité joue un impact sur leur action alors que d’autres sont plutôt mus par une solidarité qui leur est propre.

Sens du don : ce qui importe dans le don n’est pas ce qui circule entre les individus mais plutôt le sens que cela revêt pour eux.

La dimension d’am- bivalence

Le caractère ambivalent du don figure dans le fait qu’égoïsme et altruisme se côtoient et que besoin de