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A. Quels sont ces tests ?

2. Tests explorant le compartiment de transport

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indiquent une diminution de la livraison du fer aux érythroblastes, mais ne signifient pas obligatoirement qu’il n’existe plus de réserves en fer. A noter que la TCMH est le premier paramètre à baisser, suivi par le VGM puis par le taux de l’Hb. Ces paramètres peuvent être aussi de quelque utilité dans l’évaluation de la réponse à une thérapeutique martiale [4].

2. Tests explorant le compartiment de transport

2.1. Fer sérique

2.1.1. Phase pré analytique

Le prélèvement doit être réalisé sur tube sec (les anticoagulants peuvent entraîner des interférences), entre 8h et 10h du matin et toujours à la même heure s’il s’agit d’un suivi. Le fer sérique présente en effet d’importantes variations nycthémérales [4].

2.1.2. Phase analytique

A l’état physiologique, le fer sérique accessible au dosage se définit comme le fer lié à la transferrine. La quantité de fer liée à la ferritine sérique est infime et intervient peu dans le dosage. Néanmoins, dans les nécroses tissulaires, le fer de la ferritine s’ajoute de manière significative au fer de la transferrine. De même, dans les surcharges en fer, il existe une fraction de fer non liée à la transferrine, qui est également mesurée avec le fer lié à la transferrine. Son dosage spécifique est délicat et reste du domaine de la recherche.

Le fer fait partie des éléments traces et son dosage présente donc deux difficultés :

- contamination éventuelle (matériel de prélèvement, cupules de dosage…), - détermination précise des faibles concentrations.

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La méthode de référence a été décrite par l’ICSH. Elle consiste en une précipitation des protéines sériques avec relargage du fer de la transferrine par un agent réducteur. Après centrifugation, le fer ferreux est détecté dans le surnageant par une technique faisant appel à un chromogène (ferrozine ou férène, plus sensible). A partir de cette technique, diverses variantes ont été développées, visant à automatiser, éviter la précipitation des protéines, minimiser les interférences avec les chromogènes et travailler sur des quantités minimes de sérum [5].

L’interprétation de la sidérémie est souvent délicate. Le fer sérique suit un rythme circadien, avec un maximum le matin (entre 8 – 12 H) et un minimum vers 20 H. Ces variations sont considérablement amoindries en cas de franches hypo ou hypersidérémies. La sidérémie diminue également au cours des règles. La prise médicamenteuse de fer ou un repas riche en fer augmente la concentration post prandiale de fer sérique [5].

2.1.3. Phase post analytique (Valeurs usuelles et utilité pratique) - Nouveau-né : 10 à 36 µmol/l

- Nourrisson, enfant : 11 à 23 µmol/l - Homme : 10 à 30 µmol/l - Femme : 8 à 28 µmol/l [4]

S’il est certain que le dosage de le sidérémie fournit un message aisément appréhendable pour les patients, sa variabilité et son défaut de sensibilité en tant qu’indicateur d’hémochromatose ou de carence martiale limitent considérablement son intérêt clinique. En pratique son dosage isolé est sans

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intérêt. Il ne se justifie que couplé à celui de la transferrine afin d’apprécier son coefficient de saturation.

L’hyposidérémie s’observe dans deux situations :

 Les anémies par carence martiale : Au début de l’installation d’une carence en fer, la sidérémie est maintenue constante au dépens des réserves échangeables. La synthèse de la transferrine augmente

dans un 2ème temps. Ce n’est que tardivement que la sidérémie

diminue avec apparition d’une anémie hypochrome,

 Les syndromes inflammatoires : Par le jeu des cytokines inflammatoires, les états inflammatoires induisent la synthèse d’hépcidine et détournent le fer libre de son utilisation habituelle pour l’érythropoïèse au profit de sa mise en réserve. Ils agissent sur la synthèse des différentes protéines liant le fer (la transferrine diminue et la ferritine augmente).

En pratique, le diagnostic de déficit en fer repose sur le dosage de ferritine sérique, indicateur le plus précoce de la déplétion des réserves. Mais, ce marqueur manque de spécificité dans certaines situations de méprise (inflammation, infection, cancer, pathologie hépatique) [51].

2.2. Transferrine

2.2.1. Phase pré analytique

La transferrine est dosée sur un échantillon de plasma ou sérum obtenu à partir d’un prélèvement sanguin réalisé respectivement sur tube contenant l’heparinate de Li comme anticoagulant ou tube sec sans anticoagulant.

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2.2.2. Phase analytique

Le dosage préconisé pour la transferrine est un dosage immunochimique direct par immunoprécipitation en phase liquide (immuno-néphélémétrie, immuno-turbidimétrie) [4].

2.2.3. Phase post analytique (Valeurs usuelles et utilité pratique) -Nouveau-né : 1,6 à 2,8 g/l

-Nourisson, enfant : 2 à 4 g/l

-Adulte : 2 à 3,2 g/l [48]

La quantité totale de transferrine présente dans l’organisme une corrélation inverse avec l’état des réserves en fer. Ainsi, la synthèse de la transferrine augmente lorsque les réserves diminuent, et ceci bien avant l’apparition de l’anémie. C’est par ailleurs le degré de saturation en fer de la transferrine circulante qui conditionne sa fixation sur les récepteurs membranaires des érythroblastes. Cette fixation est meilleure et la livraison du fer se fait avec plus d’efficacité lorsque prédominent les formes di ferriques [4].

2-3. Paramètres calculés

La CTST et CST sont deux paramètres calculés suivant les relations :  CTST = Tf (en µmol/l) x 2

Soit CTST = (Tf (g/l)/80000) x 2 x 106

Soit CTST = Tf (g/l) x 25

 CST = fer sérique (µmol/l) / CTST (µmol/l) Valeurs usuelles et utilité pratique

1. CTST : Adulte (H et F) : 60-95 µmol/l Enfant (1 an – puberté) : 55-100 µmol/l

-39- 2. CST : Homme : 20- 40 % Femme : 15- 35 % Enfant (1 an – puberté) : 15- 40 %

Le CST (et non la CTST qui est plutôt corrélée avec les réserves, comme nous le verrons plus loin) est un bon indicateur du transport du fer et de son alimentation tissulaire. Toute diminution de ce coefficient au dessous de 15% traduit sans aucun doute une diminution de la livraison du fer à l’érythropoïèse (ce qui ne signifie pas forcément que l’on se trouve en présence d’une anémie carentielle, car cela se voit aussi dans les anémies inflammatoires). A l’opposé, toute augmentation de ce coefficient au-delà de 55% témoigne d’un danger de surcharge tissulaire en fer du type hémochromatose. Son emploi reste fréquent dans le « screening » de l’hémochromatose génétique [4].

3. Tests explorant le compartiment de réserve : Dosage

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