• Aucun résultat trouvé

À l’instar de beaucoup de linguistes qu’ils soient des sémioticiens ou des pragmaticiens, Catherine KERBRAT ORRECHIONI fut intéressée intensément par le nouveau courant interactionniste, une tendance qui vient distinguer et marquer manifestement les récents travaux sur ce thème.

59 Cette fameuse pulsion est arrivée pour soutenir la perspective actionnelle selon laquelle le dire devient un moyen efficace de combat virtuel, mettant le dire et le faire dans le même camp, où parler devient lui-même un agir. Se progressant en un court laps de temps, cet "agir" se veut un potentiel plus grand et ambitieux, alors il est devenu "un interagir" dans le sens ou on fait une interaction lors d’un processus d’échange communicatif, les sujets parlants deviennent des "interactants" par excellence, exerçant les uns sur les autres un impact considérable d’influence de nature diverse. (C.KERBRAT-ORECCHIONI, 2005, p53). Selon le même penchant d’idée, ces participants dans cette interaction construisent un univers relationnel dont le rapport « d’proximité, de distance,

d’hiérarchie, ou d’égalité, de conflit ou de connivence, ..., ne cesse d’évoluer au cours du déroulement de l’interaction. » (Id, p68).

60

Conclusion :

En guise de conclusion, Austin postule qu’on doit se servir du langage pour proférer des énoncés, contextuellement situés, dans l’intention de faire quelque chose. Il instaure le concept de performatif -prenant le contrepied de ceux (des philosophes et des linguistes) qui ont manifestement un penchant pour l’illusion descriptive.

Une importance est accordée nécessairement au contexte, ce facteur doit être approprié et convenable pour que l’énoncé proféré ait l’effet pratique prétendu ; c'est-à-dire qu’il effectue et concrétise la charge ou bien linguistiquement parlant l’acte désiré et prétendu avec bien sûr succès. En conséquence, l’acte sera interprété par l’effet accompagnant/concomitant le dire.

Selon l’optique austiniènne qui se veut actionnelle, le principe majeur de sa conception théorique, est de considérer la parole comme action, en attribuant à tous les énoncés une fonction pragmatique.

Ainsi l’interprétation d’un énoncé dépend de son positionnement au sein des séquences d’action.

A travers les propos de ces articles on se met d’accord qu’ils se rattachent sur un point essentiel qui est l’importance considérable accordée à la situation de communication, et cela a pour but d’interpréter parfaitement et d’une manière correcte un énoncé.

Et pour arriver à ce but on doit bien positionner l’énoncé au sein des séquences d’action prenant en compte le contexte interactionnel et social dans lesquels il (l’énoncé) s’inscrit. Il est convenable ainsi de citer l’importance qui doit être accordée aux conditions réelles de l’énonciation pour une analyse effective du langage.

61 On quitte le champ de la pragmatique pour rejoindre celui de l’argumentation, à travers cette partie nous prétendons exposer ce qu’est le fait-acte argumentatif en clarifiant par quel moyen un discours penche d’être à visée argumentative. Ce chapitre sera entièrement consacré à traiter un processus complexe qui est l’acte argumentatif, il est conçu pour présenter selon une perspective communicationnelle certains traits pertinents via son fonctionnement particulier permettant de circonscrire le champ argumentatif et les moyens y inclus.

L’argumentation est un phénomène discursif très répandu au sein des faits communicationnels, il semble impossible de concevoir un échange discursif sans faire appel à ce procédé.

Quotidiennement et sans cesse nous faisons recours à utiliser des arguments que ce soit le cadre dans lequel s’inscrit la communication : professionnel, familial, amical, commercial ou plus précisément politique.

L’évolution du langage, des valeurs, des procédés et techniques inclus dans les systèmes de communication ayant une importance et une influence considérable en argumentation : a ouvert les horizons vers d’autres d’investigation, de recherche, de développement… Ces horizons ont été couronnés par des concrets fructueux, travaux sérieux et théories, tant d’encre coulée sur blanc pour discerner cette question et cet univers.

Savoir rendre la parole pour convaincre est un vrai défi qui s’impose et s’opère comme une véritable compétence discursive à apprendre et à utiliser à bon escient et à la convenance aux différents contextes pour les hommes de parole qui aiment imposer la parole comme un pouvoir frappant à savoir les dynamiques, les stratégies et les techniques qu’ils disposent. Ils s’impliquent souvent dans de nombreuses situations d’abord de communication à dominante

62 argumentative, par conséquent ils se trouvent face à leur peur, crainte et même leur phobie quand il s’agit de se mettre devant un public anatomiquement complexe et hétérogène, où ils doivent surmonter tous ces contraintes avec audace et prendre la parole et l’initiative pour satisfaire aux attentes difficile à satisfaire, sinon de les faire convaincre en fin de compte.

Nous sommes exposés fréquemment à des tentations de manipulations des consciences et des esprits. Comment se servir du langage de sorte qu’il devienne un moyen d’action ?

Notre objectif est d’introduire et de montrer la variété ainsi que la richesse des moyens utilisés pour convaincre, voire comment mettre en œuvre un raisonnement dans une situation de communication visant proposer à un auditoire de bonnes raisons d’adhérer à une opinion, et élucider la spécificité de ce potentiel modal.

63

Aperçu historique :

Depuis l’antiquité, le phénomène argumentatif constitue la pierre angulaire et un champ fécond pour plusieurs études, investigations, recherches et travaux. La fameuse rhétorique est tellement ancienne et classique, elle remonte jusqu’à l’ère avant Jésus Christ pour exister dans les œuvres de Platon et d’Aristote, elle a détenu par mérite le ruban bleu de l’art d’éloquence.

L’argumentation étant considérée comme l’art suprême du discours fut connu sous le nom de rhétorique faisant allusion à l’idée de trucage éloquent, d’ornement et d’esthétique et non pas la connotation du raisonnement sophistiqué pour convaincre.

Depuis nos ancêtres, la rhétorique est connu comme l’art oratoire de bien parler, communiquer, s’exprimer et de persuader associant d’une part le rationnel penchant vers le convaincre, et d’autre part l’irrationnel exploitant le plaire et le séduire jouant sur l’émotionnel ; cependant, cette entité faisait allusion toujours à l’idée d’un art extrêmement noble.

En bref, c’était un moyens très privilégié pour convaincre, tenant compte le contenu, le style, la démarche à suivre, la manière de faire, la sélection des éléments d’appui adéquats, marquant et témoignant certaine originalité et authenticité, afin de faire admettre des idées à l’autre, jouant sur le goût, le style et même l’affect des orateurs où la langue est conçu intrinsèquement dans son aspect esthétique.

Le nom de rhétorique a dominé pour longtemps, près de vingt-cinq siècle, dès le cinquième siècle avant Jésus Christ jusqu’à l’aube du dix-neuvième siècle, où ce terme-là a changé d’appellation vers argumentation avec une rénovation de principes et de valeurs. Il a connu une mutation importante, un mouvement de

64 renaissance motivé et justifié principalement par l’instauration de l’état laïque en Europe ainsi qu’un bouleversement considérable sur le plan social, idéologique, culturel…

La nouvelle rhétorique prends ses origines ou ses racines dans l’initiative du Chaïm Perleman dont il a crée le traité de l’argumentation avec la collaboration de L.Olbrechts-Tyteca où il a apporté des nouveautés -conceptuellement parlant-accordant et revêtant l’argumentation un nouveau statut, la définissant en tant

qu’ « étude des techniques discursives permettant de provoquer ou d’accroitre

l’adhésion des esprits aux thèses qu’on présente à leur assentiment ».(Philippe

Breton, page : 08).

Selon cette définition, on constate que ce concept est lié manifestement et principalement aux techniques discursives relevant de la compétence de parole tenant compte les aspects relatifs; ayant pour but : provoquer ou accroitre l’adhésion des esprits c.-à-d. intervenir et agir sur l’opinion de l’auditeur voulant produire des effets agissant sur l’attitude, la conduite, l’état émotionnel...

En outre,

L’argumentation, selon un point de vu littéraire, se définit en se limitant au présentation, aspect esthétique et d’ornement ; c'est-à-dire qu’elle se concentre dans le cercle de tout ce qui est beau, séduisant, jouant sur la corde sensible de la raison et les émotions, négligeant tout ce qui est en rapport avec le raisonnement rigoureux. L’acte argumentatif est tributaire de l’usage de la parole pour convaincre et cela nous conduit au champ de l’action politique dont il est question d’exercer l’essentiel de la citoyenneté en faisant recours massivement aux techniques de persuasion.

65