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Né à Paris en 1955, homme politique français très ambitieux, connu par sa boulimie acharnée au pouvoir. Ministre du Budget et porte-parole du gouvernement puis ministre en charge de la Communication (1993-1995), ministre de l'Intérieur (2002-2004 et 2005-2007), de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (2004), il devient président de l'UMP (l’Union pour un Mouvement Populaire) en 2004. Il est élu à la présidence de la République en 2007. (Le Petit Larousse 2010).

Avant d’entamer l’analyse des discours collectés, il convient de définir le cadre conceptuel : des concepts opérationnels conçus comme des outils indispensables pour poursuivre notre tâche d’analyse, qui vont nous permettre et d'en éprouver l'efficacité théorique sollicité en tant qu'outils d'analyse, un esquisse d'outillage très indispensable pour le travail d’analyse.

A un second niveau l’analyse du discours intervient dans la mesure de mettre en exergue l'utilité de ces outils: elle intervient pour traiter un ensemble de données textuelles, opérant certaines méthodes : embrayeurs, déictiques, intensifieurs ou indice d’intensité, modalisateurs,

Les déictiques :

L’emploi de la langue nous offre l’opportunité de se référer au monde des objets, à une réalité extralinguistique, via un système référentiel, un mécanisme déictique ayant pour trait spécifique, le fait qu’il fonctionne corrélativement à une situation de communication donnée.

D’ailleurs, KERBRAT-ORRECCHIONI appelle une référence « le processus de mise en relation de l’énoncé au référent c'est-à-dire l’ensemble des

89 mécanismes qui font correspondre à certaines unités linguistiques certains éléments de la réalité extralinguistique » (p39, 1999).

Ainsi, et selon une autre perspective qui met en œuvre le fonctionnement des éléments de la sémantique, ORRECCHIONI distingue trois type de mécanismes référentiels lors du processus de décodage :

Référence absolue :

Où le choix des unités signifiantes pour dénommer une entité X s’opère arbitrairement sans qu’aucun autre élément n’entre en relation.

Référence relative au contexte linguistique :

Dont le contenu référentiel ne s’effectue qu’au par rapport à d’autres données (cotexte).

Et enfin, référence relative à la situation de communication :

Dont le sens d’un emploi varie selon les éléments constitutifs du contexte interlocutif ou situationnel qui donne une valeur sémantique authentique à ces unités linguistiques.

KERBRAT-ORECCHIONI propose la définition suivante :

« Ce sont les unités linguistiques dont le fonctionnement sémantico-référentiel (sélection à l’encodage, interprétation au décodage) implique une prise en considération de certains des éléments constitutifs de la situation de communication, à savoir :

Le rôle que tiennent dans le procès d’énonciation les actants de l’énoncé,

La situation spatio-temporelle du locuteur, et éventuellement de l’allocutaire. ». (1999, p41)

Déictiques ou shifters en anglais, désigne une classe particulière par sa

fonction sémantico-référentielle tenant compte –lors du processus de l’interprétation- les paramètres du contexte situationnel.

90 Référentiellement parlant, ces unités constituent une catégorie de référence si et seulement si elles correspondent à un contexte donné. Des unités telles : je-ici-maintenant, fonctionnent selon une perspective indicielle servant d’indices pour référer au monde extralinguistique.

Les pronoms personnels qui s’émergent actualisés au sein des énoncés constituent une part entière de ce système de référence.

L’actualisation de la langue permet de procéder à un ancrage référentiel s’organisant autour du locuteur suivant une inscription spatio-temporelle correspondant bien sûr à une situation de communication précise, faisant référence au monde (personnes, objets, lieu, temps) extralinguistique.

Dans le corpus choisi, notre analyse se fixe pour but de montrer la différence entre des discours politiques du président français Nicolas Sarkozy en ce qui concerne les stratégies adoptées durant la campagne électorale et ensuite après son élection.

Dans le même ordre d’idée, KERBRAT-ORECCHIONI rend compte de l’importance capitale du système dit de repérage déictique, ce dernier se voit et se veut original et authentique par le fait qu’il fonctionne à cheval : à l’intérieur de l’énoncé actualisé d’une part, et d’autre part il se reconnait à l’extérieur du linguistique et du discursif, c.à.d. « par rapport aux données

concrètes relatives à la situation de communication » (1999, p62).

Elle ajoute : « à travers leur retour obstiné tout au long du texte, les formes

de la personne tendent à amener les contenus communiqués dans la situation de communication, et à y renouveler sans cesse leur inscription »

(Ibid.). Cela débouche sur la question d’ancrage qui nous conduit à parler sur une autre question celle du système je-ici-maintenant qui –référentiellement parlant, dépourvu d’autonomie référentielle s’il est pris hors contexte actualisé.

91 Chaque situation d’interlocution est tout à fait nouvelle et particulière dont l’encodage et le décodage d’un énoncé donné, bien sur en s’inscrivant dans la machine discursive faisant allusion à l’actualisation, s’opère une analyse déictique par le biais du quelle certains indices seront déterminable à condition qu’ils reçoivent un contenu référentiel.

Toujours selon l’optique de la subjectivité dans le discours, KERBRAT-ORECCHIONI étale sa propre conception à propos des traces de l’inscription du sujet parlant dans l’énoncé via intégrer quelques éléments classés en tant que faits énonciatifs. S’inspirant et partant des considérations revenant à É.BENVENISTE et TODOROV, elle a enchâssé dans la catégorie des éléments indiciels d’autres points tels : les unités linguistiques à valeur émotive et à contenu évaluatif ; alors, par là, on témoigne un phénomène d’extension touchant le système du repérage référentiel. (Id, p77). Cet investissement a été enrichi et soutenu par FILMORE qui propose un autre élément celui qu’il dénomme : la déixis sociale, un autre paramètre qui s’ajoute aux précédents, pour désigner l’aspect social qui dépeint l’entité énonciative. (Id, p78).

Autant d’expressions qui sont à considérer comme subjective dans la mesure où elles indiquent que le sujet énonciateur se trouve émotionnellement et affectivement impliqué dans les plies de son discours, ainsi, elles font preuve à quel point est-il adhéré à ses propos. En outre, les expressions (verbes, adverbes ...) marquant différentes nuances, le doute, l’incertitude, l’approximation ou l’éloignement désignent la catégorie des modalisateurs

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L’analyse conversationnelle :

« On appelle analyse de discours la partie de la linguistique qui détermine les règles commandant la production des suites de phrases structurées. »

(Jean DUBOIS et al, 1999, p34). Cette discipline selon la perspective de l’école française « a pour objets

essentiels la relation du sujet parlant au processus de production des phrases (c.-à-d. l’énonciation) ou la relation du discours au groupe social à qui il est destiné (sociolinguistique) » (Ibid., p35).

L’analyse conversationnelle, cette discipline caractérisée par

l’interdisciplinarité prend comme objet d’étude le discours oral qui se considère comme un agencement complexe de séquences conversationnelles, prenant en compte tous les facteurs situationnels dont le contexte interactionnel et social implique une démarche transdisciplinaire faisant appel à la pragmatique, la psychosociologie...

C’est une approche multidisciplinaire qui s'est développée en Europe et aux États-Unis à partir des années 1960. Elle puise dans de nombreuses sources disciplinaires, faisant recours aux champs de la psychologie, de la sociologie, de la philosophie, des sciences du langage, des sciences de la communication, et même de l’histoire.

Elle s'applique à des objets aussi variés que, par exemple le discours politique, religieux, scientifique, artistique. Elle s’intéresse à l’analyse des concepts, à la linguistique et à l’organisation narrative des discours oraux et écrits qu’elle étudie, en puisant notamment dans de nombreuses sources théoriques communes.

93 En outre, elle s’occupe d’examiner les rapports des sujets parlants à leurs propres discours. Puisque l'analyse de discours présume l'existence d'une réalité, existante dans l'énoncé, formée à travers l'argumentation, la stylistique, la forme et les enchaînements du discours oral ou écrit celle-ci diffère de l'analyse de contenu. Pour l'analyse du contenu, le discours est un reflet de la réalité, pour l'analyse de discours, celui-ci constitue la réalité en soi. On dit que l’analyse de discours est une approche transdisciplinaire et multidimensionnelle où interviennent : la sémantique et la sémiotique, la pragmatique, la syntaxe, la sociologie, la psychologie ... . Elle prend en compte et donne la primauté au contexte de l’énonciation, les caractéristiques des locuteurs ainsi que les caractéristiques sémantiques de l’énoncé. Elle considère le fonctionnement linguistique des discours dans lesquels elle voit une réalité à analyser.

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