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Matériel et Méthodes

II. Les Tests Comportementaux

II.3. La tâche de retour au gîte

Cette tâche a été adaptée à partir de celle mise au point par Rossier et Schenk. (2003). La tâche de retour au gîte (TRGi) est une adaptation de l’apprentissage spatial développé par Barnes (« Barnes circular platform », 1979a).

II.3.a. Principe.

Cette tâche se base sur la tendance naturelle du rat à fuir, le plus rapidement possible, un lieu potentiellement dangereux. Les animaux sont placés dans une enceinte circulaire normalement éclairée et comportant cinq issues dissimulées sous des caches de même couleur que le revêtement du sol. L’animal doit apprendre que l’une d’entre elles lui permet de s’échapper du dispositif et d’accéder à une cage sans lumière où se trouve une récompense (céréale). Le rat doit donc utiliser des signaux spatiaux pour se repérer et localiser la sortie.

II.3.b. Protocole.

Les rats, à la suite de la tâche de discrimination olfactive, restent placés en restriction alimentaire.

Avant de commencer l’apprentissage proprement dit, une période d’habituation de trois jours permet de familiariser les rats au dispositif de la TRGi. Durant ces trois sessions, nous plaçons les animaux dans un dispositif similaire à celui de la TRGi mais plus petit (60cm de diamètre) et équipé d'une seule sortie. Celle-ci, d’abord entièrement dégagée, est progressivement recouverte par un cache à chaque essai. Cette phase permet à l’animal de comprendre que, pour sortir du dispositif, il doit soulever un cache qui dissimule l’issue.

Après l’habituation, le premier apprentissage commence (Figure 15A). La phase d’apprentissage se compose de quatre sessions maximum, à raison d’une session par jour. Chaque session comprend 5 essais. Un essai se déroule de la façon suivante :

- le rat est placé dans l’enceinte expérimentale, dans sa zone de départ (figure 15A). - il dispose de cinq minutes pour trouver la sortie. S’il ne la trouve pas dans le temps

imparti, on le guide avec précaution vers elle.

- quand l'animal a consommé la récompense, nous le replaçons dans sa cage d'habitation pendant deux minutes. Pendant ce temps, l’expérimentateur nettoie rapidement le dispositif et fait tourner la table d’une rotation de n x 72° (n allant de 1 à 5, cf. figure 15A).

Nous considérons que l’animal a appris la TRGi lorsqu’il réussit à atteindre 60% de choix corrects lors d’une session. Le rat fait un choix correct lorsqu’il soulève, dans le temps imparti, le cache obstruant la sortie sans faire d’erreur. Quarante huit heures après que le rat a atteint ce critère, nous mettons en place une session de test. Celle-ci se déroule de la même façon qu’un essai normal, à ceci près que toutes les issues sont bouchées, ce qui permet de vérifier que l’animal a bien appris à localiser la sortie grâce aux repères spatiaux et non pas grâce aux odeurs qui pourraient éventuellement émaner de la cage placée sous le dispositif. Dès que le rat soulève le bon cache, nous le replaçons dans sa cage d’habitation et lui donnons une récompense.

Ce premier apprentissage achevé, nous soumettons le rat au second apprentissage qui comporte lui aussi quatre sessions quotidiennes au maximum. Pour celui-ci, nous modifions (figure 15B) la localisation de la sortie tout en gardant les mêmes indices visuels que pour le premier apprentissage. Le rat subit cinq essais par jour jusqu’à ce qu’il atteigne de nouveau un score de réussite de 60%.

Rotation de 2 x 72 vers la droite Rotation de 1 x 72 vers la gauche Rideau Repères spatiaux : zone de départ : issue fermée : issue Premier essai Second essai Troisième essai

Figure 15: A: Exemples de rotations de l’enceinte lors d’essais successifs pour le premier apprentissage. B: Localisation de la sortie lors du second

apprentissage.

A B

a b c d e a d b c e e d c b a a b c d e

II.3.c. Dispositif expérimental.

Pour la TRGi, nous utilisons une plateforme circulaire de 165 cm de diamètre, située à 125 cm au dessus du sol et limitée par une bordure de 15 cm de haut (Annexe 1). Dans le sol de cette enceinte, nous avons percé cinq orifices (de 10,5 cm de diamètre) espacés régulièrement d’un angle de 72°. Sous chacun, un tube en plastique (de 10 cm de diamètre et de 15 cm de longueur) permet au rat de gagner une cage placée sous le dispositif expérimental. Chaque orifice peut être dissimulé par un cache (d’un diamètre de 12 cm) de même matière que le sol.

Un dispositif mécanique permet de modifier l’orientation de la plateforme par rotation, ce qui présente l’avantage d’interdire aux rats de se repérer dans l’enceinte en utilisant des traces olfactives résultant d’un précédent essai. Des portants métalliques, (200 x 200 x 200 cm) auxquels nous suspendons des rideaux noirs, entourent, l’enceinte qui se trouve ainsi isolée de la salle d’expérimentation, et servent de support pour les signaux visuels (Annexe 1). Enfin, un éclairage direct, placé au dessus, permet d’exposer le dispositif à une lumière homogène.

II.3.d. Analyse.

Pour chaque animal, nous prenons en compte les trois critères suivants : le nombre d’essais nécessaires pour apprendre à localiser la sortie, la latence et le nombre d’erreurs de référence. La latence correspond au temps que met l’animal pour trouver la sortie. Nous considérons comme erreur de référence le fait que le rat soulève un cache recouvrant un orifice bouché et donc se trompe de sortie.

III. L’aversion olfactive potentialisée par le goût.

Comme nous l’avons décrit dans l’introduction, l’AOPG est un apprentissage aversif particulier. Pour son établissement et son rappel nous avons mis au point un protocole particulier et développé un dispositif expérimental spécifique, les lickomètres.

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