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Système agro-pastoral à dominante agricole (SAp/A)

CHAPITRE 6. CAPITAL HUMAIN, CAPITAL BÉTAIL : UNE CARACTÉRISATION

6.4. C ARACTÉRISATION ET ANALYSE DES SYSTÈMES DE PRODUCTION

6.4.2. Système agro-pastoral à dominante agricole (SAp/A)

C’est un système de production basé à la fois sur l’agriculture et l’élevage avec toutefois une prépondérance du premier sur le second. L’élevage, composé de bovins et/ou de petits ruminants, constitue une source supplémentaire de revenu pouvant aller jusqu’à 50% du revenu monétaire annuel du ménage. A cela s’ajoute son apport direct dans l’alimentation à travers notamment le lait et les produits laitiers qu’il procure aux membres du ménage. Ce système représente 41% de l’échantillon et concerne principalement les ménages kanouriphones (Mobeur et Manga) dans la partie sud de la région et Boudoumas dans la zone du lac.

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Hardo, est un titre qui désigne un chef de tribu chez le groupe ethnique peul. 70

Il s’agit de la campagne 2009-2010. 71

En effet, cette mortalité a été confirmée à travers les différents acteurs du secteur (associations d’éleveurs, services d’élevage départementaux et régional, les éleveurs, les chefs traditionnels) qui qualifiaient la campagne 2009-2010 de désastreuse. L’analyse de l’évolution du cheptel abordée au chapitre 5 a aussi permis de vérifier cela.

6.4.2.1. Système agro-pastoral sédentaire à dominante agricole (SApS/A)

Ce système regroupe les ménages agro-pastoraux sédentaires avec pour principale activité économique l’agriculture. L’élevage est pratiqué généralement pour servir d’épargne ou encore comme assurance en cas de pertes de récolte notamment par la pratique de l’embouche bovine et/ou ovine dont la vente permet de financer l’achat des intrants et/ou acquérir la main- d’œuvre agricole. La taille moyenne du troupeau, composé d’ovins, de caprins et d’animaux de trait ou de bât (bœufs, ânes et/ou chevaux) est de 17 têtes d’animaux dont 64,7% sont des petits ruminants dominés en majorité par les caprins.

Les troupeaux du village exploitent de manière permanente les pâturages naturels et les résidus de cultures du terroir villageois ou inter-villageois soit sous la conduite d’un berger salarié peul, généralement en saison des pluies, soit laissés en divagation en saison sèche. L’un dans l’autre, les animaux partent en pâturage le matin pour ne revenir dans les enclos qu’à la tombée de la nuit. En dehors de l’utilisation des intrants zootechniques (aliments concentrés, vitamines) et/ou zoo-vétérinaires (déparasitant, vaccinations, etc.) pour les animaux destinés à l’embouche, très peu de travail familial est accordé au soin des animaux appartenant à ce système. Toutefois, on note un recours de plus en plus important au ramassage et au stockage de paille de brousse et/ou de paille de riz destinées à l’alimentation du bétail en saison sèche, les pâturages devenant rares d’année en année.

La lecture du tableau 47 indique que 67,5% des ménages de ce système possèdent des bovins ou des caprins respectivement ; 55% ont des ovins. Les asins et les équins sont détenus par 17,5 et 18,7% des répondants. Et aucun ménage ne possède de camelins. Une analyse du statut du bétail indique que 83,3 à 92,9% des répondants se déclarent propriétaires selon l’espèce considérée contre 7,1 à 16,7% qui se disent copropriétaires. Aucun ménage berger pour l’une ou pour l’autre espèce n’a été enregistré dans ce système.

Tableau 47. Statut du troupeau du système agropastoral sédentaire à dominante agricole selon l’espèce

Rubriques Propriétaire Copropriétaire Total

Bovins 88,9 11,1 100 Ovins 86,4 13,6 100 Caprins 83,3 16,7 100 Camelins 0,0 0,0 100 Asins 92,9 7,1 100 Equins 86,7 13,3 100

Les principaux modes d’acquisition des animaux sont l’achat (61 à 80%) suivi de l’héritage (18 à 33%) puis de habbanaye (2 à 4%) et du don (0 à 2%) selon l’espèce considérée (Figure 67).

Figure 67. Fréquences de modes d’acquisition du bétail par les ménages du SApS/A et SApM/A (%)

La taille moyenne des superficies cultivées par les ménages du SApS/A est de 3,2 ha (CV 0,4). La principale culture pratiquée sous pluie est le mil, rarement associé au niébé. Les cultures irriguées et/ou de décrues concernent le riz et le maraîchage (poivron, oignon, etc.) autour de la rivière de Komadougou ; le maïs et/ou le sorgho dans le lit du lac Tchad. Les champs sont acquis principalement par héritage (69%) ; défrichage (16%) suivi de l’achat (3%) et le prêt (1%).

6.4.2.2. Système agro-pastoral mobile à dominante agricole (SApM/A)

Ce système regroupe les ménages qui ont pour principale activité économique l’agriculture mais qui ont investi davantage dans l’élevage de gros ruminants. Dans le SApM/A, la taille moyenne du troupeau est de 34 têtes (CV 0,7) dont 50% de petits ruminants et 50% de bovins. Toutefois, 38,5% de ménages appartenant à ce système comptent plus de 17 têtes de bovins dans leur troupeau. Les animaux partent en pâturage (surtout les bovins) soit sous la conduite d’un ou plusieurs membres du ménage (ménages Boudoumas) soit sont confiés de manière permanente à un berger salarié peul (ménages Mangas et Mobeurs). Celui-ci dispose librement du lait issu des vaches laitières du troupeau dont il a la garde alors que l’agriculteur demeure le propriétaire exclusif des produits d’élevage autres que le lait et reste en charge d’assurer tous les frais liés à l’entretien des animaux (intrants zoo-vétérinaires et/ou éventuellement zootechniques).

Tous les ménages appartenant à ce système possèdent des bovins qu’ils associent aux petits ruminants à raison de 92,3% des répondants pour les ovins et 84,6% pour les caprins. Dans le même temps, ces ménages déclarent posséder soit des asins (46,2% des ménages) soit des équins (38,5%) ou de camelins (23,1%). Aussi, ils reconnaissent unanimement être propriétaires de leur bétail toutes espèces confondues (tableau 48). Les animaux sont acquis principalement par voie d’héritage (33 à 54%) ou par achat (46 à 67%) comme l’indique la figure 67. En effet, dans une dynamique de capitalisation et de diversification des activités, ces ménages s’investissent davantage dans l’élevage grâce aux revenus tirés de l’agriculture.

Tableau 48. Statut du troupeau du système agropastoral mobile à dominante agricole (%) Rubriques Propriétaire Copropriétaire Total

Bovins 100 0 100 Ovins 100 0 100 Caprins 100 0 100 Camelins 100 0 100 Asins 100 0 100 Equins 100 0 100

Ils cultivent en moyenne 4,7 ha (CV 0,33) de superficie avec une diversité de spéculations aussi bien en culture pluviale qu’irriguée ou de décrue. Dans la zone de Komadougou, les principales spéculations produites sont le mil associé au niébé en culture pluviale. En culture irriguée, la riziculture et le maraichage (poivron, oignon, etc.) sont les principales cultures autour de la rivière de Komadougou et concernent les ménages Mobeurs. Dans la zone du lac, le mil en association avec le niébé restent les principales cultures conduites sous pluie. En culture de décrue, le maïs constitue la principale spéculation produite par les populations (Boudouma et Manga). Les principaux modes d’accès à la terre sont l’héritage (46%) ; le défrichage (39%) et l’achat (15%).