• Aucun résultat trouvé

LISTE D’ABREVIATIONS :

III- 3-1 Les déserts médicaux :

1- Le système actuel

Le paiement à l’acte était vu comme la base du libéral pour les médecins, qui considéraient ce mode de rémunération comme une reconnaissance du volume de consultations, et une liberté de pouvoir revaloriser certaines consultations.

« Je pense que tous les médecins qui font du libéral, ils ne voudront pas changer le paiement à l’acte, parce que si tu fais 15 consult par jour et que tu gagnes autant que celui qui en fait 40, enfin... »

« Et ce qui est bien sur la codification à l’acte, c’est qu’on peut coter comme on veut, si tu as envie de faire des consultations un peu plus spécialisées sur, je ne sais pas moi, heu tu fais de l’ostéopathie, tu peux, tu as une plus grande liberté. »

L’autre versant du paiement à l’acte qui nous avait été dépeint était la dépendance aux nombres de patients vu dans la journée, et la relation de clientélisme qui s’installait entre le médecin et ses patients.

«

« Ce système de cotation à l’acte qui nous oblige un petit peu à voir beaucoup de patients et en effet la demande des patients augmente de plus en plus. »

« Moi j’en ai vu dans mes prat qui étaient un peu dépendant de ce paiement à l’acte et que du coup à avoir tendance à faire ce que les patients voulaient parce qu’ils avaient peur qu’ils ne reviennent pas et si les patients ne viennent pas ben on n’a pas d’argent et puis on a les charges à payer, il y’avait un peu un rapport de commerce et de clientèle qui du coup biaise la relation avec le médecin. »

La difficulté à coter les consultations plus longues avait été mentionnée, ainsi que le rapport avec l’argent. Certains médecins évoquaient la difficulté qu’ils avaient à demander plus d’argent au patient pour les consultations particulières dites complexes et très complexes ainsi que pour certains actes.

« Il faut vraiment qu’on apprenne à s’en servir mais c’est vrai qu’on a un peu du mal […] parce que ça fait avancer plus d’argent au patient […] j’aurai du mal à demander au patient 60€ ou alors on met tout le monde au tiers payant. »

« On n’est pas des commerciaux. »

« Faire plus de libéral [durant l’internat] ça peut permettre de dédramatiser la chose après je pense que nous on fait de la santé, […] mais après je pense que si le rapport à l’argent ne me gênait pas j’aurai peut-être fait un autre métier »

« C’est difficile de dire au patient ben voilà vous êtes obèse donc vous allez plus me payer ! (Rire) pourquoi je ne paye pas 25€ comme tout le monde ? Ben parce que vous êtes obèse ! »

« C’est ce qu’ils ont essayé de faire avec les consultations longues enfin complexes et très complexes, mais concrètement on ne peut pas demander à quelqu’un à qui on vient d’annoncer un cancer ben aujourd’hui c’est plus cher ou alors il faudrait qu’on soit en tiers payant et que le patient ne le voit pas. »

Les médecins évoquaient aussi la difficulté pour certains patients d’accepter la revalorisation des consultations.

« Je pense qu’en France il y a un problème de façon de penser des gens […] les patients ont l’impression que les médecins sont des nantis […] et tu vois quand il y a une augmentation des consultations, […] tu as la moitié des gens qui disent « ah ben enfin » et l’autre moitié qui pensent que c’est scandaleux alors que ça leur parait normal de payer le double chez le coiffeur. »

La revalorisation des consultations de 2€ ainsi que la nouvelle tarification des consultations de médecine générale étaient vu comme une avancée, et comme une reconnaissance de la profession.

« C’est pas mal parce que parfois tu as des consultations qui sont très longues et où tu dois prendre beaucoup de temps avec le patient et d’autre où le patient vient pour un certificat qui te prenne 5 min »

« Bien sûr, là le gouvernement a déjà varié un peu les cotations, c’est-à-dire qu’une consultation pilule, annonce, c’est revalorisé, et c’est une bonne chose, je pense que c’est dans ce sens-là qu’il faut aller »

« Le fait de revaloriser les actes c’est positif, ça permet de redonner un peu une légitimité au médecin généraliste »

« On a gagné un peu de reconnaissance de notre métier, dans le sens où on a gagné 2€ sur nos consultations et des consultations qui ont été revalorisées »

En ce qui concerne le ROSP les médecins étaient plutôt favorables mentionnant le fait qu’il permettait d’avoir un cadre et un retour sur leur pratiques.

« Le ROSP je pense que c’est pas mal, ça permet d’avoir un cadre et d’avoir un échange avec le médecin de la sécu d’avoir un retour sur comment on travaille »

« Après je ne trouve pas que ça soit un mauvais système parce que bon le ROSP je trouve que c’est très bien, ça permet au médecin d’avoir un retour sur sa pratique même si c’est considéré un peu comme du flicage et que du coup les médecins se sentent un peu moins libres dans leur mode de prescription »

Les médecins trouvaient le système de santé français adapté mais qu’il présentait certaines limites.

« On ne peut pas dire que ça fonctionne mal, après on peut dire qu’on arrive à la fin d’un système heu, qui en fait on voit plus la sécurité sociale comme à l’époque c’està- dire que théoriquement la sécurité sociale c’est se soigner en fonction de ses besoins et participer en fonction de ses revenus et actuellement on a des gros problèmes de participation. »