Moins d’administratif permettant d’axer sa pratique uniquement sur la clinique

La préoccupation de l’administratif était assez redondante, en effet les lourdeurs de l’administratif étaient un frein à l’installation et confortaient les remplaçants à le rester. Le fait de devoir consacrer une part importante de son emploi du temps à la gestion des taches administratives était une des raisons pour laquelle les remplaçants tenaient à rester remplaçants.

« L’absence de charges administratives, […] de ne pas s’occuper de tout ce qui est comptabilité, feuilles de soin, donc voilà tout ce qui est récupération de feuille de soin ce genre de chose. »

« Tout ce qui est grosse paperasse administrative on ne s’en occupe pas, enfin c’est quand même un luxe ! »

« Ça me permet de ne pas me prendre la tête avec toutes la paperasse. »

« Si tu as des papiers d’ordre administratif assez long à remplir tu peux dire au patient de revenir voir son médecin traitant puisque le patient tu ne le connais pas quand c’est des patients lourds tu fais juste ce qu’il y a à faire dans l’immédiat et après tu lui prends un RDV avec son MT. »

« Après tu as toute la partie paperasse, de type courrier avec tous les compte rendu des patients mon job en tant que remplaçant n’est pas de scanner tous les papiers »

Cette absence de charge administrative permettait d’axer sa pratique uniquement sur la clinique, les remplaçants appréciaient le fait de ne faire que du médical.

« Et aussi de pouvoir se concentrer uniquement sur la clinique de pouvoir faire que de la médecine, »

« Tu arrives dans un cabinet tu as besoin de t’occuper d’absolument rien sauf de la clinique… Tu ne t’occupes de rien du tout. »

« Nous on s’occupe uniquement de la partie médicale, on fait les consultations, point, toute la partie administrative on ne gère rien »

5- La flexibilité de l’emploi du temps, le temps libre et les congés

La possibilité, en tant que remplaçant, de pouvoir adapter son emploi du temps en fonction de ses envies, ainsi que la possibilité d’avoir beaucoup de temps libre pour les loisirs et les vacances était un des avantages décrit par le remplaçant. Ainsi les remplaçants préféraient travailler moins, quitte à être moins rémunérés, pour pouvoir avoir le temps de s’adonner à leurs loisirs et d’avoir du temps à consacrer à leur vie personnelle.

« D’avoir un emploi du temps un peu plus libre pour pouvoir voyager et d’ici quelques

années de m’installer là où j’aurai le sentiment que ça me correspond le plus. »

« Je ne suis pas prête à bosser 80 ou 90h par semaine, à sacrifier tous mes weekends toutes mes soirées pour mon travail je veux bien m’investir mais je ne veux pas sacrifier ma famille mes loisirs ni mes amis »

« Après j’ai aussi envie de voyager, donc heu j’envisage le remplacement comme avoir beaucoup de temps libre pour justement pouvoir prendre des congés quand j’ai envie, et pouvoir voyager »

« Tu vois c’est assez avantageux pour les vacances, moi par exemple, ben j’ai pris 3 mois de vacances d’affilés pour partir à l’étranger. »

« On a besoin d’avoir des loisirs, on a besoin d’avoir une vie de famille, donc oui je comprends qu’il y ait de plus en plus de gens qui se tournent vers le salariat ou d’autre pratique que la médecine générale pure. »

« Tu vois je peux me dégager des plages horaires pour aller faire du sport, heu, pour sortir pour aller voir mes amis. »

« Moi je préfère travailler moins et gagner comme un interne et avoir beaucoup de temps libre, et je trouve que comme ça, ça me va parfaitement bien, après si je veux travailler plus j’ai la possibilité de travailler plus. »

« Après moi dans l’idéal ça serait de faire 6 mois de rempla 3 mois de fouilles et 3 mois de vacances c’est mon rêve ! »

La modulabilité de l’emploi du temps était un des attraits du remplacement, ainsi les remplaçants décrivaient qu’ils travaillaient en fonction de leur besoin, et qu’ils n’avaient pas d’obligations au niveau de la charge de travail.

« Si tu veux travailler plus tu travailles plus, si tu veux travailler moins tu peux travailler moins c’est une médecine un peu à la carte quoi. »

« L’avantage d’avoir un emploi du temps hyper modulable donc tant que ça durera comme ça je continuerais ! »

« Le fait de pouvoir choisir quand tu travailles, heu d’avoir cette flexibilité-là »

Les congés maternités ont été évoqués surtout avec les médecins remplaçants femmes, elles décrivaient une plus grande précarité de leur statut. Elles envisageaient de s’orienter vers du salariat plus sécurisant de ce point de vue en cas de projet de grossesse.

« Mais y’a aussi le fait que les médecins remplaçants femme n’ont pas d’aide pour heu les indemnités grossesses du coup c’est aussi un inconvénient, et c’est quelque chose qui pourrait me pousser à changer de mode d’exercice pour avoir plus de sécurité à ce niveau. »

« Si j’ai des enfants je changerai peut-être mais surement pas pour m’installer tu vois je me dis que pour le congé maternité et le temps libre si je veux heu me poser je ferai plus du salariat parce que c’est plus sécurisant. »

6- L’aspect financier

Au niveau financier certains remplaçants y trouvaient un avantage, en effet ils n’avaient pas les charges de cabinet et ils envisageaient le remplacement comme un moyen d’épargner de l’argent pour une futur installation. Ils pouvaient engranger de l’argent sur une certaine période afin de pouvoir avoir la liberté de ne pas travailler pendant un certain temps.

« Financièrement, on ne peut pas le nier on n’a pas les charges de cabinet, […] heu pour s’installer il faut quand même un certain apport financier préalable et si on ne l’a pas ben on est un peu embêté, […] donc c’est vrai que le rempla permet de mettre un peu des sous de côté pour voir venir. »

« Disons que j’essaye de faire des rempla où il y a beaucoup de travail pour gagner le plus d’argent possible, et justement pour être tranquille les semaines où je ne vais pas travailler. »

Cependant l’instabilité financière était un des problèmes du remplacement, les médecins remplaçants décrivaient des revenus irréguliers fluctuant en fonction des périodes de remplacement et du type de remplacement effectué. Cette fluctuation de revenu leur demandait d’anticiper les dépenses et de travailler en conséquence.

« Le fait que le travail soit aléatoire je suis très loin d’avoir un revenu fixe par mois, donc c’est difficile pour tout ce qui est prévoyance, les frais annexe, il faut vraiment prévoir »

« Il te manque quand même une stabilité financière »

« Tu n’es pas vraiment stable sur le plan financier parce que tu prends un peu tes remplas au jour le jour enfin pour ma part »

Les remplaçants décrivaient une différence d’affluence au cabinet par rapport à celle annoncée par leurs confrères remplacés, ce qui augmentait leur instabilité financière.

« Heu j’ai un remplacement où je fais parfois 10 consult dans la journée et des fois j’en fais 30 donc c’est vrai que j’ai un salaire qui est complètement variable »

« Les patients ne sont pas habitués à toi donc très souvent ils ne viennent pas ou très peu donc le mec va t’annoncer qu’il fait 30 consult voire plus et toi tu en fait 15 et ça c’est très fréquent »

Les remplaçants nous ont parlé de leur mode de rémunération, en effet la plupart des médecins remplacés prenaient une rétrocession sur les revenus produits par le remplaçant afin de payer les frais de cabinet. Cette rétrocession était plus ou moins importante en fonction des structures et des médecins.

« Tu as la rétrocession 80/20 en général, sauf dans certaines structures type SOS médecin où c’est 70/30, là ben faut payer la structure tu payes les secrétaires au final on s’y retrouve »

« La rétrocession aussi c’est un inconvénient, parce que quand tu vois ce que tu redonnes ben tu es un petit peu dégoutée ! »

Les remplaçants ne bénéficiaient pas du ROSP qui revenait au médecin installé.

« Tu ne bénéficies d’aucun ROSP, au final tu as environ une perte de 9000€ par an et c’est du salariat »