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Safety criteria for mobilization in standing position in intensive care patients: a systematic review

5.2 Consultation par la méthode Delph

5.3.2 Synthèse sur les critères d’arrêt

Le tableau 20 présente une synthèse de la consultation du panel par la méthode Delphi en trois rondes pour les critères d’arrêt. Un total de 22 critères d’arrêt ont été proposés au panel au travers des trois rondes. De ces critères proposés, 11 ont été jugés comme étant essentiels à considérer pour assurer la sécurité pendant la mobilisation en position debout aux soins intensifs. Ceci représente un taux de recommandation de 50% (11/22) des critères d’arrêt proposés. Parmi ces critères jugés essentiels par le panel, 45% (5 critères/11) étaient de la catégorie cardiovasculaire, 18% (2 critères/11) de la catégorie respiratoire, 18% (2 critères/11) de la catégorie neurologique, aucun critère musculosquelettique, et 18% (2 critères/11) de la catégorie autre. Les panélistes ont proposé 18% (2/11) des critères d’arrêt jugés essentiels («Ne suit pas les consignes» et «DRS»). Le tableau 22 présente la formulation complète et le jugement final sur la pertinence et la faisabilité des 11 critères d’arrêt retenus suite à la consultation du panel. Seul le critère

d’arrêt jugé essentiel, «Cyanose», n’a pas fait de consensus sur la faisabilité avec sa formulation finale, toutefois, il faisait consensus lors de sa formulation initiale.

Chapitre 6 Discussion

Tel que présenté dans l’introduction de ce mémoire (chapitre 1), il existe une littérature abondante sur la mobilisation des patients aux SI. Cette littérature comprend des études dans lesquelles des patients aux SI ont participé à des activités de mobilisation (4), des études qui ont évalué la sécurité entourant la mobilisation aux SI (45) ainsi que ses bénéfices (4, 5). Bien que la mobilisation aux SI soit généralement considérée comme étant sécuritaire et potentiellement bénéfique, des sondages indiquent que son application est encore limitée (61, 78). Les barrières principales à son application sont, entre autres, un manque de connaissances des professionnels de la santé sur le sujet et leurs inquiétudes quant à la sécurité de cette intervention. Ainsi, plusieurs écrits dans le domaine ont récemment conclu au besoin de préciser la nature des mobilisations aux SI, de même que les critères de sécurité à respecter pour permettre de mobiliser les patients de manière optimale (4, 5, 30, 45).

L’objectif de ce projet était de sélectionner un type de mobilisation et d’identifier les critères de sécurité à respecter pour ce type de mobilisation. La mobilisation en position debout a été choisie car des évidences suggèrent qu’elle serait particulièrement bénéfique pour les patients aux SI. De plus, la mobilisation en position debout est associée à des enjeux de sécurité différents des mobilisations au lit ou en position assise en raison de l’augmentation de la demande énergétique de la position debout pour le patient, et des risques associés aux chutes. Finalement, il n’existait aucune synthèse des critères de sécurité pour la mobilisation debout aux SI dans la littérature. Face à ces constats, il apparaissait important d’identifier les critères de sécurité les plus pertinents pour la mobilisation en position debout aux SI.

Une première hypothèse à la base de ce projet était qu’il était possible d’identifier les études dans lesquelles des patients aux SI ont participé à des mobilisations en position debout. Une deuxième hypothèse était qu’il était possible d’identifier des critères de sécurité

pour effectuer la mobilisation debout chez ces patients. Une dernière hypothèse était qu’il était possible d’obtenir un consensus chez un panel de professionnels de la santé expérimentés en soins intensifs sur les critères de sécurité les plus pertinents en clinique. Les résultats présentés aux chapitres 4 et 5 ont permis de confirmer ces hypothèses. En effet, la recension systématique des écrits (chapitre 4) a permis d’identifier de nombreux articles qui décrivent des mobilisations en position debout et qui présentent également des critères d’initiation ou d’arrêt des mobilisations (7, 31-40, 46, 48-53, 55, 60, 64-70, 72, 80, 87-119). De plus, plusieurs de ces articles décrivent ou discutent des enjeux ou des facteurs en lien avec la sécurité de la mobilisation aux SI. La quantité et la diversité des critères recensés étant importantes, il est vite apparu nécessaire de classer ces critères. Des listes-synthèses des critères extraits de la littérature ont permis de classer et de résumer les critères d’initiation et d’arrêt de la mobilisation debout. Ces listes-synthèses ont été soumises à une consultation auprès de professionnels de la santé pour obtenir un consensus sur les critères de sécurité pertinents et faisables de la mobilisation en position debout à utiliser aux SI. Les sections suivantes discuteront des résultats de la recension et des résultats de la consultation des professionnels de la santé expérimentés en SI.

6.1 Recension

Les résultats de la recension étant déjà discutés dans l’article, à la section 4, la section qui suit servira à présenter des réflexions ou des précisions supplémentaires par rapport à l’article. 6.1.1 Articles recensés En 2000, il y avait encore peu de littérature sur la mobilisation aux SI (29). Par la suite, on observe un accroissement du nombre d’études sur ce sujet (30), et la tendance semble s’être accélérée à partir de 2010. L’engouement actuel pour mettre en place un programme de mobilisation aux SI ou pour améliorer les connaissances sur cette pratique est important.

Sur les 167 articles identifiés après la lecture des titres et abrégés de notre revue, 145 (87%) sont parus depuis 2010 et 86 (51%) depuis 2015. Des équipes de recherche provenant de 14 pays différents (Allemagne, Angleterre, Autriche, Australie, Chine, Corée du sud, États-Unis, France, Italie, Japon, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Taiwan, Turquie) ont effectué des études sur ce sujet (Tableau 2). Bien que la mobilisation aux SI soit de plus en plus étudiée, on note que des critères de sécurité ne sont pas toujours décrits même dans les études les plus récentes. En effet, la recension a dû exclure 47 articles qui ne présentaient pas de critères de sécurité, mais qui décrivaient des mobilisations en position debout aux SI. Parmi ces 47 articles exclus, 30 sont parus depuis 2015. Dans ces études, la sécurité des mobilisations était considérée comme établie et/ou assurée par l’expertise de leurs intervenants. Cette augmentation du nombre des articles qui ne présentent pas de critère de sécurité pour initier ou cesser les mobilisations debout contribue sans doute à l’incertitude exprimée par de nombreux intervenants de SI quant aux critères qu’ils doivent considérer pour mobiliser les patients de manière sécuritaire (61). Un tel manque de balises fait en sorte que les intervenants utilisent des critères basés sur leur expérience clinique ou sur les pratiques de leur milieu pour mobiliser les patients aux SI.

Dans notre analyse, nous avons utilisé des critères d’inclusion des articles qui étaient peu restrictifs. La recension du présent projet est aussi plus récente et inclus donc des articles récemment publiés par rapport aux recensions précédentes. Ceci a fait en sorte que notre recension a inclus plus d’articles que les autres recensions des écrits sur la sécurité de la mobilisation aux SI (3-5, 43, 45). Il n’existait pas d’articles ayant évalué les impacts de l’utilisation (ou non) de critères de sécurité sur le nombre d’incidents, de la précocité de la mobilisation, du niveau de mobilisation et des impacts sur la santé des patients. Étant donné que de telles études n’étaient pas disponibles, la recension a plutôt recherché des articles portant sur des études expérimentales ou observationnelles dans lesquelles les patients ont participé à de la mobilisation en position debout et qui décrivaient les critères de sécurité pour effectuer la mobilisation. Ces études visaient quant à elles à évaluer la faisabilité, la sécurité ou les effets sur la santé de la mobilisation aux SI. Ainsi, la plupart de ces études

visaient à évaluer les impacts de la mobilisation. De plus, ces articles présentaient des devis variables (essai clinique randomisé, étude de cohorte, séries de cas et étude de cas). Le tableau 2 permet de constater la variabilité de ces devis, et la rigueur de ces articles en termes de rigueur dans la description des critères de sécurité rapportés. On note que selon les articles inclus, cette rigueur diffère de par la quantité d’informations en lien avec la sécurité qui sont rapportées, rapportées de manière incomplète ou non-rapportées. Plus les articles étaient rigoureux dans la description des critères de sécurité, plus ils étaient potentiellement pertinents en regard de notre objectif de recherche. Inclure des articles de devis et de pertinence variable, et ne pas décrire la qualité du devis de ces articles à l’aide d’outil de mesure validée, était approprié dans le cadre de ce projet. En effet, le but du présent projet était de recenser de manière exhaustive les critères de mobilisation debout sécuritaire utilisés dans les études, et non pas d’évaluer les effets de la mobilisation en position debout. C’est pourquoi il a été jugé peu pertinent d’évaluer la présence de biais et la qualité méthodologique des articles à l’aide d’échelles validées en fonction du type de devis. Dans le cadre du présent projet, la pertinence d’un critère sécuritaire d’initiation ou d’arrêt d’une intervention est plus en lien avec le type d’intervention réalisée, la quantité d’interventions réalisées, le nombre de sujets mobilisés et les incidents survenus lors de la mobilisation utilisant ce critère qu’avec le devis ou la qualité (i.e., la validité interne) de l’article duquel le critère est issu. Notre façon de faire contraste avec celle de l’équipe de Hanekom qui, avant de présenter des critères de sécurité à un groupe d’experts par consultation électronique, a utilisé des outils d’évaluation de la qualité des articles en ce qui a trait à leur devis pour choisir quels critères présenter (75). En procédant de la sorte, il est possible que ce groupe de chercheurs n’ait pas recensé des études présentant d’excellents critères de sécurité parce que ces études étaient jugées de moins bonne qualité en terme de validité interne pour mesure les effets de l’intervention par mobilisation. Quant à l’équipe de Hodgson, qui a eu recours à une rencontre d’experts pour obtenir un consensus sur des critères de sécurité de la mobilisation des patients ventilés, elle a recensé des articles et protocoles de mobilisation utilisant des critères de sécurité et elle a présenté tous les

celle employée dans le présent projet. En 2014, alors que moins d’articles sur le sujet étaient disponibles, il est probable que l’inclusion des publications discutant de la sécurité mais sans mobilisation de patients ait été nécessaire pour permettre à l’équipe de Hodgson et collaborateurs de trouver tous les critères de sécurité pertinents à présenter à un groupe d’experts. Dans le cadre du projet actuel, il n’a pas paru nécessaire d’inclure des études autres que des études expérimentales ou observationnelles qui nous fournissaient, à elles seules, un nombre important de critères de sécurité.