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Synthèse du rapport général de la Conférence Discours de Monsieur Djibril Cavaye Yeguie

Président de l’Assemblée nationale, chef de la délégation du Cameroun Rapporteur général du Sommet de Bucarest

Monsieur le Président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage,

Mesdames et messieurs les Chefs d’État et de gouvernement, Monsieur le Secrétaire général de la Francophonie,

Mesdames et messieurs les Chefs de délégation, Mesdames, messieurs,

Le Cameroun, mon pays, a été désigné comme rapporteur général de la XIe Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage. C’est un honneur pour mon pays et je tiens, avant toutes choses, à le souligner et à vous en remercier vivement.

L’intensité des travaux des présentes assises nous a fait presque oublier qu’ici, à Bucarest, notre famille célèbre le 20e anniversaire de sa création. Permettez-moi alors de rendre hommage aux pères fondateurs de notre communauté francophone. Je veux saluer tout particulièrement leur mémoire. Ils nous ont légué un beau patrimoine que nous essayons de conserver tout en veillant à le faire évoluer.

L’excellent accueil depuis notre arrivée à Bucarest et l’hospitalité de la population et des autorités roumaines nous confortent dans la conviction que la Francophonie est véritablement une famille et, tout naturellement, nous nous sentons chez nous.

Monsieur le Premier ministre, en nous accueillant dans ce site prestigieux du Palais du parlement, haut lieu de la représentation du peuple roumain et de l’expression de la démocratie au quotidien, vous confirmez notre postulat selon lequel « Francophonie et démocratie sont indissociables ». C’est ce que nous affirmons très explicitement dans la Déclaration de Bamako.

Monsieur le Premier ministre, au nom de la Conférence, je vous exprime notre plus sincère gratitude. Soyez le porte-parole de notre Conférence auprès du peuple et du gouvernement roumains de notre totale satisfaction et aussi de notre joie de voir la Roumanie bientôt membre à part entière de l’Union européenne, avec la Bulgarie.

Conformément à nos usages, notre XIe Sommet a débuté par une cérémonie solennelle marquée par la présence de nombreux hauts responsables de nos pays, venus de tous les continents, souvent de très loin, pour réaffirmer leur attachement aux valeurs de solidarité, de tolérance, de dialogue et de paix. Les discours prononcés à cette occasion par les chefs d’État et les chefs de délégation, ainsi que les plus hauts responsables des organisations internationales invitées, ont tous montré l’utilité d’une enceinte comme la nôtre, respectueuse de la diversité culturelle et linguistique, où se construisent par étapes successives de solides liens fondés sur le partage d’une langue, le français, notre patrimoine commun.

Ils ont tous évoqué l’actualité et la pertinence du thème du Sommet : les technologies de l’information dans l’éducation. Par son lien direct avec la jeunesse, avec les jeunes de tous les pays de notre espace de solidarité, citoyens de notre monde d’aujourd’hui et bâtisseurs, demain, d’un monde, espérons, plus juste, le thème du Sommet de Bucarest remet, en quelque sorte, les pendules à l’heure. Notre jeunesse a plus que jamais besoin d’une société où l’éducation et le savoir sont des biens mieux partagés, avec le concours précieux des technologies de l’information et autres outils d’apprentissage.

Tous les orateurs ont salué le niveau élevé de l’engagement de l’Organisation internationale de la Francophonie, désormais rénovée dans ses structures comme dans ses programmes. Ils ont également salué l’action du Secrétaire général de la Francophonie, S.E. M. Abdou Diouf, homme de grande sagesse et d’expérience.

Ils ont appelé de tous leurs vœux l’avènement d’une société de savoir offrant des services éducatifs de qualité ainsi que des contenus pédagogiques novateurs.

Excellences mesdames et messieurs, Monsieur le Secrétaire général, Mesdames, messieurs,

Après la cérémonie solennelle d’ouverture, le rituel de la photo de famille et la réception offerte par le Secrétaire général aux chefs d’État et de gouvernement, notre Conférence a siégé en séance plénière et a, d’entrée, procédé à la passation des pouvoirs de la présidence. Le Président Blaise Compaoré a alors transmis officiellement la présidence du Sommet de la Francophonie à la Roumanie, qui assumera cette responsabilité jusqu’au prochain Sommet, en 2008. La Conférence a ensuite adopté son ordre du jour et composé son bureau, présidé par la Roumanie et assisté de six vice-présidents : le Canada, le Canada-Québec, le Sénégal, la Moldavie, le Cambodge et les Comores. Mon pays, le Cameroun, assume dans ce bureau le rôle de rapporteur.

Puis, dans un premier temps, nous avons entendu le président de la Conférence ministérielle de la Francophonie, qui nous a rendu compte des conclusions de la ministérielle tenue le 26 septembre sur les demandes d’adhésion ou de modification de statut. Nous avons alors délibéré sur les recommandations formulées par nos ministres et nous avons décidé d’accepter les demandes d’adhésion des pays ci-après :

1. en qualité de membres de plein droit : la Principauté d’Andorre, la République hellénique, la République d’Albanie, l’ex-République yougoslave de Macédoine ;

2. en qualité de membres associés : la République de Chypre, la République du Ghana ;

3. en qualité d’observateurs : le Mozambique, la République de Serbie, l’Ukraine.

Par ailleurs, le Sommet a recommandé la conclusion d’un protocole de partenariat entre l’Ordre souverain de Malte et l’OIF.

En revanche, en l’état, la demande d'adhésion de la République du Soudan en qualité d’observateur n'a pas remporté le consensus.

De même, en raison du coup d’État intervenu récemment dans le Royaume de Thaïlande, le Sommet a préconisé la suspension de l’examen de la candidature de ce pays jusqu’au XIIe Sommet, en 2008.

Enfin, le Sommet a adopté les propositions d’amendements au texte portant statuts et modalités d’adhésion au Sommet, et adhéré à l’idée de poursuivre au sein des instances appropriées la réflexion sur les critères d’adhésion au Sommet de la Francophonie.

En recevant les nouveaux membres qui ont été ainsi admis au Sommet, notre conférence s’est félicitée de cet élargissement, tout en soulignant la nécessité de poursuivre les efforts d’approfondissement et de consolidation des acquis francophones autour de la langue française.

Poursuivant l’examen de notre ordre du jour, la Conférence a entendu les conclusions des travaux de nos ministres, en relevant le consensus obtenu autour des dossiers clés que sont :

− la relance du français dans la vie internationale : la réflexion organisée sur ce sujet a donné lieu à l’adoption d’un Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales. Le Sommet a donné son aval à cet instrument en invitant les États et gouvernements à s’engager, au sein des organisations internationales, à respecter les dispositions contenues dans cet outil ;

− la confirmation de l’ensemble du dispositif organisationnel du Sommet de Bucarest : sur ce point, les ministres ont unanimement salué l’immense travail réalisé par les autorités roumaines tout au long du processus préparatoire, en liaison avec le comité de pilotage de l’OIF et adopté les dispositions qui ont été prises.

À propos de l’état de la coopération multilatérale francophone, entièrement restructurée autour des quatre missions fondamentales prescrites par le cadre stratégique décennal adopté au Sommet de Ouagadougou en 2004, les ministres ont appuyé la dynamique insufflée par le Secrétaire général dans le déploiement de la programmation quadriennale. Le Sommet confirme son soutien à cette dynamique fondée sur le dispositif institutionnel rénové à Antananarivo, en novembre 2005.

De même, le Sommet s’est félicité de la signature par le secrétaire général de la Francophonie et le ministre français des Affaires étrangères de la convention sur la Maison de la Francophonie, en présence des présidents Jacques Chirac et Traian Băsescu. Le Sommet a adressé, unanimement, sa gratitude aux autorités françaises pour cette maison, qui réunira bientôt les institutions de la Francophonie dans un cadre prestigieux et fonctionnel.

Enfin, la Conférence ministérielle, ayant fortement relayé l’appel en vue de parachever le processus de ratification de la convention sur la diversité culturelle, le Sommet s’est engagé à déployer tous les moyens nécessaires pour parachever ce processus indispensable à l’entrée en vigueur et à la mise en œuvre effective de ce nouvel instrument.

Mesdames et messieurs les chefs d’État et de gouvernement, Monsieur le Secrétaire général de la Francophonie,

Mesdames, messieurs,

Au troisième point important de notre agenda, nous avons entendu notre Secrétaire général qui, conformément aux dispositions de la Charte, nous a fait rapport de son action à la tête de l’organisation, en soulignant particulièrement les leçons qu’il tire du travail réalisé au cours des dernières années. Ces leçons, qui inspireront l’action de la Francophonie dans l’avenir, portent sur :

- la concertation, élément clé de la réussite du travail de rénovation ;

- le souci de cohérence et d’efficacité, à travers la rationalisation et la recherche de complémentarités entre l’OIF et les opérateurs et autres acteurs ;

- l’ouverture aux autres organisations et aires culturelles et linguistiques dans le cadre de partenariats dynamiques ;

- la rénovation en matière de lisibilité et de visibilité de l’action, articulée sur les dispositions de la Charte et les missions du Cadre stratégique décennal ; - enfin, la crédibilité, l’efficacité et l’utilité de la coopération conduite par

l’organisation, qui passent par la nécessaire mobilisation de toutes les forces vives de la Francophonie sur des objectifs concrets et précis.

Les efforts dans le domaine politique et diplomatique ont porté sur l’appui aux pays en situation de crise et de sortie de crise, notamment en Centrafrique, à Haïti, au Togo, en Mauritanie et en République démocratique du Congo, ainsi que dans bien d’autres pays. Le Secrétaire général a fait état des avancées significatives opérées dans la mise œuvre de la Déclaration de Bamako, et souligné l’approfondissement de la démarche francophone dans les domaines de la prévention des conflits et de la sécurité humaine, à l’occasion de la Conférence de Saint-Boniface au Canada, en mai 2006.

À la suite du rapport du Secrétaire général, toutes les délégations ont été unanimes pour saluer le travail réalisé par l’Organisation internationale de la Francophonie. Elles ont adressé leurs vives félicitations au secrétaire général de notre organisation.

Notre Conférence a reçu l’avis circonstancié de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie sur le thème du Sommet, ainsi que le document préparé par les jeunes parlementaires de la Francophonie. Le président du Sommet a adressé à l’APF et aux jeunes les félicitations de la Conférence pour leur engagement.

Au cours de la deuxième séance plénière, qui a suivi le huis clos sur la situation politique internationale et l’élection du Secrétaire général, notre Conférence a tout d’abord été informée officiellement de l’élection à l’unanimité de S.E. M. Abdou Diouf pour un nouveau mandat de quatre ans. Cette annonce a été saluée par des acclamations nourries. Le président de la Conférence a tenu à féliciter très chaleureusement Son Excellence Abdou Diouf pour sa réélection.

La Conférence a ensuite procédé à l’examen du projet de déclaration de Bucarest tel qu’il résulte des ultimes travaux réalisés dans la soirée du

28 septembre et dans la matinée du 29, sous la présidence de la Roumanie. La Conférence a adopté la Déclaration de Bucarest ainsi que les résolutions sur : - le Fonds mondial de solidarité numérique ;

- les migrations internationales et le développement ;

- le déversement des déchets toxiques à Abidjan – Côte d’Ivoire ; - le changement climatique ;

- le positionnement d’une force onusienne en République centrafricaine.

Au sujet de la Déclaration et des résolutions adoptées par le Sommet, la Conférence a invité les États et gouvernements ainsi que le Secrétaire général de la Francophonie à mettre tout en œuvre en vue d’un suivi diligent des différents engagements pris à Bucarest afin de donner à la jeunesse francophone de solides raisons d’espérer dans leur quête d’une vie meilleure.

Après avoir confirmé la tenue de la XIIe édition du Sommet au Canada-Québec, le Premier ministre du Canada et le Premier ministre du Québec ont exprimé leur joie d’accueillir à nouveau, en 2008, la famille francophone, en terre québécoise.

À cette occasion unique, la Francophonie entière rendra hommage à Samuel de Champlain, fondateur de la ville de Québec en 1608.

Monsieur le Président de la Conférence,

Mesdames et messieurs les chefs d’État, et de gouvernement, Monsieur le Secrétaire général,

Mesdames, messieurs,

Telles sont les principales conclusions auxquelles le XIe Sommet est parvenu.

Pour terminer mon propos, je tiens encore une fois à adresser les vives félicitations de notre Conférence à S.E. M. Abdou Diouf pour sa brillante réélection à la tête de notre organisation. La responsabilité est lourde, nous le savons. Mais nous savons que sa grande sagesse et sa vaste expérience nous permettront d’accomplir des progrès plus remarquables encore dans la construction d’un espace toujours plus solidaire, toujours plus efficace et crédible.

Je tiens également à renouveler au président de notre Conférence, aux autorités ainsi qu’au peuple roumains nos plus sincères remerciements. Permettez-moi enfin d’exprimer toute ma satisfaction et ma gratitude au secrétariat pour son appui constant et son dévouement total.

Je vous remercie de votre attention.

Liste des 68 membres de plein droit, associés et observateurs de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement

des pays ayant le français en partage

XIe Sommet de la Francophonie, Bucarest, 28-29 septembre 2006 53 États et gouvernements membres de plein droit

• Albanie

• Communauté française de Belgique

• Comores

• Congo

• Congo (République démocratique)

• Côte d’Ivoire

• Djibouti

• Dominique

• Égypte

• Ex-République yougoslave de Macédoine

• France