• Aucun résultat trouvé

5 Synthèse des résultats / discussion

5.1 Synthèse des résultats des articles

La Cour et Petersen (2015) ont réalisé une étude clinique randomisée contrôlée pour investiguer les effets du mindfulness sur la douleur chronique. Ils ont pris un échantillon de 109 participants répartis soit dans des groupes de contrôles (n= 55), soit dans des groupes en attente de recevoir le traitement de mindfulness (n= 54), avec un follow-up de 6 mois. Ils ont donné différents questionnaires de type échelle de Lickert à des patients tout au long de l’étude pour évaluer les résultats. Entre les deux groupes, ils ont relevé une différence significative, comme la durée de la douleur (P= 0.02) qui était supérieure de quatre ans dans le groupe contrôle. Les auteurs ont créé un groupe supplémentaire appelé « dropout » (n= 22) dû aux nombreux départs et ils ont comparé ce groupe aux autres participants, avec deux différences significatives : ce groupe était en moyenne huit années plus jeune (P= 0.02) et se plaignait plus de douleurs cervicales (P= 0.04) (la Cour & Petersen, 2015). Dans le groupe qui bénéfice de l’intervention au début, il y a un changement significatif dans la qualité de vie mesurée par le SF-36 (P=0.04) et des changements significatifs dans les variables secondaires : niveau d’anxiété, meilleures habiletés de contrôle de la douleur, l’acceptation de la douleur et meilleure qualité de vie (P< 0.01). Après six mois, il n’y a pas de changements significatifs dans ces variables pour ce groupe, mais avec des résultats plus positifs que le début. Cependant, dans l’item de la SF-36 qui mentionne l’impact de la douleur au quotidien, il y a un changement significatif depuis le début de l’étude (P=0.01) et après six mois (P< 0.01).

Les résultats du groupe qui attendait l’intervention ont été les mêmes, ce qui confirme les résultats précédents (P< 0.01) (la Cour & Petersen, 2015). Cependant, les auteurs ont eu à faire face à de nombreux abandons et des questionnaires incomplets malgré un échantillon peu représentatif.

Ces mêmes auteurs ont refait une étude mixte (quantitative et qualitative) en 2016 basée sur leurs résultats pour identifier quels patients bénéficieraient le mieux d’une intervention basée sur le mindfulness, partant du principe que les variables sociodémographiques pourraient influencer sur les résultats. L’étude comporte 58 participants. Comme pour leurs études précédentes, ils ont recueilli les données via des questionnaires et ont fait des analyses longitudinales après six mois (Petersen & la Cour, 2016). En analysant les différences entre ceux qui ont complété les questionnaires pendant le cours et après les six mois et ce qui n’ont pas complété, ils ont trouvé trois différences significatives chez les premiers : moyenne d’âge de six ans plus élevés (P= 0.021), moyenne d’utilisation d’opioïdes de deux ans supérieure (P= 0.0509) et vivre avec un/une partenaire (P= 0.0302). Le questionnaire CPAQ (acceptation de la douleur) divisent les participants ayant eu des effets positifs du mindfluness et ceux qui ont eu des effets négatifs. Les deux groupes évaluent le cours de manière positive (87%), même si le groupe ayant eu des effets positifs a donné des scores plus haut sur l’échelle de Lickert (P= 0.003) (Petersen & la Cour, 2016). Pour les données qualitatives, ils ont repris les données issues d’interventions et de

groupe de discussions, sans ressortir des différences significatives. Ils ont néanmoins ressorti quatre thèmes qui sont importants pour les participants : les leçons retenues, être soi-même, la permanence et la continuité comme condition de succès. La technique de respiration est la plus utilisée après 6 mois (Petersen & la Cour, 2016). Encore une fois, les auteurs ont eu un faible échantillon qui n’est pas représentatif et peu homogène. Ils ont également modifié le programme MBSR comme dans leur précédente étude, pour l’adapter en fonction des patients.

Braden et al. (2016), ont effectué une étude clinique randomisée contrôlée pour voir si un programme MBSR de quatre semaines permet d’améliorer les symptômes douloureux des patients et s’il y a un impact sur l’activité neuronale des régions corticales responsables des perceptions des émotions. Il y a 26 participants, hommes (n= 9) et femmes (n= 17) répartis semi-aléatoirement en deux groupes, groupe MBSR et groupe contrôle qui fera des lectures sur le mindfulness. Les participants ont dû répondre à divers questionnaires pendant les cours et également quand ils passaient un IRM en subissant des stimuli tristes et neutres (Braden et al., 2016). Le groupe MBSR a eu des résultats significatifs dans les douleurs chroniques de dos (P= 0.04). Les deux groupes ont vu une amélioration des symptômes dépressifs (P= 0.04 ; P= 0.047). Le groupe MBSR s’approche de résultats significatifs dans la « cognitive subscale » (P= 0.0606), mais le groupe contrôle montre une différence significative (P= 0.02). Après l’intervention, le

groupe MBSR a eu des résultats significatifs dans le changement des activités neuronales avec une augmentation conséquente pour le cortex cingulaire gauche (CCG) (P= 0.0009) et à droite (P= 0.019) et le cortex préfrontal ventrolatéral (CPV) (P= 0.032). L’augmentation de l’irrigation du CCG et les stimuli tristes est significative (P= 0.021). Après une année, il n’y a pas de résultats significatifs sur les variables grâce au programme MBSR de quatre semaines (Braden et al., 2016). L’échantillon n’est cependant pas suffisamment représentatif et les auteurs disent avoir eu un budget limité et qu’un second groupe contrôle sans recevoir le traitement aurait été plus adéquat.

Costa, Pinto-Gouveia et Maroco (2016) ont réalisé une étude transversale sur les associations entre l’expérience douloureuse, l’invalidité physique, la dépression, l’acceptation et le mindfulness sur des patients atteints d’arthrite rhumatoïde. Ils ont 55 participants dont 44 femmes et 11 hommes. Ils se sont servis également de questionnaires pour obtenir leurs données (Costa, Pinto-Gouveia, & Maroco, 2016). Ils ont trouvé plusieurs résultats significatifs. Il y a des corrélations négatives entre le mindfulness et la dépression (P< 0.01), entre la non-réaction et la dépression (P< 0.01), entre la douleur et mindfulness (P< 0.05), entre la douleur et l’acceptation (P< 0.001), entre l’acceptation et la dépression (P< 0.001) et entre l’acceptation et l’invalidité physique (P< 0.001). Il y a des corrélations positives entre la douleur et la dépression (P< 0.05), entre la douleur et l’invalidité physique

(P< 0.001) (Costa et al., 2016). Ces auteurs ont également fait face à un échantillon peu représentatif. Ils n’ont pas conduit intervention basée sur le mindfulness, ils ont évalué l’état de mindfulness par rapport à d’autres variables.

Cassidy, Atherton, Robertson, Walsh, & Gillett, (2012) ont fait une étude transversale sur 116 participants pour voir si un sentiment de mindfulness permet de soulager la douleur chronique et l’influence du catastrophisme sur le sentiment de mindfulness, le fonctionnement physique et la dépression. Ils ont trouvé que Le mindfulness est corrélé négativement avec l’invalidité (P<0.01), la dépression (P<0.01), l’anxiété (P<0.01) et le catastrophisme (P<0.01) (Cassidy et al., 2012). Les auteurs relèvent un échantillon trop homogène et des questionnaires contradictoires (comme celui sur le catastrophisme et l’état de mindfulness) ont été donné en même temps, ce qui peut biaiser les réponses.

Hilton et al. (2016) retiennent 38 essais randomisés contrôlés avec N=3536 et procèdent à une revue systématique puis à une méta-analyse sur l’efficacité des interventions basées sur la pleine conscience, comme intervention complémentaire à un traitement ou en monothérapie, pour le traitement de la douleur chronique chez des patients adultes en comparaison avec plusieurs groupes de contrôle (traitement habituel ; liste d’attente ; aucun traitement ; d’autres traitements actifs). La variable primaire à l’étude

est la douleur chronique et les secondes sont la dépression, la qualité de la vie et l’utilisation d’antalgiques. Les résultats obtenus concernant l’effet des interventions basées sur le mindfulness pour la douleur chronique sont significatifs (mais faibles) en comparaison avec les groupes contrôle (P=0.21). L’efficacité de la pleine conscience ne varie pas en fonction du type d’intervention, de l’origine de la douleur de la durée ou de la fréquence des interventions car les résultats ne sont pas significatifs ; tous les P sont supérieurs à 0.05. Cependant, les interventions basées sur la pleine conscience sont associées à une amélioration significative de la dépression par rapport aux groupes contrôle (SMD, 0.15 ; IC à 95%, 0.03, 0.26 ; dans 12 ERC ; I2 =0%) (Hilton et al., 2016). Plusieurs limites sont relevées mais il est important de noter que ces dernières appartiennent aux 38 ERC. Elles concernent un niveau de preuve faible (13 sur 38 ERC), une puissance statistique inadéquate (10 ERC) ou absente (10 ERC), une taille d’échantillon faible (15 ERC) et des incohérences dans la méthodologie. (Des études de meilleure qualité sont nécessaires pour fournir des conclusions solides sur l’efficacité des interventions basées sur le mindfulness notamment pour la douleur chronique).

Veehof, Trompetter, Bohlmeijer, & Schreurs (2016) ont pour but d’évaluer l’efficacité des interventions basées sur l’acceptation (ACT) et le mindfulness (MBCT, MBSR, MBPM) sur des patients (N=1285) souffrant de douleur chronique issus de 25 essais randomisés contrôlés. L’efficacité des

interventions a été comparée à 3 groupes témoins (traitement médical habituel ; liste d’attente ; autre traitement actif comme l’éducation, le soutien, la TCC, la relaxation etc.). Les variables mesurées sont l’intensité de la douleur, la dépression, l’anxiété, l’interférence de la douleur, l’incapacité et la qualité de vie. Les auteurs ont trouvé un effet statistiquement significatif, mais faible, des interventions basées sur l’acceptation et la pleine conscience sur l’intensité de la douleur (DMS=0.24 ; P=0.007) et sur la dépression (DMS=0.43 ; p=0.0007). Après l’intervention (acceptation ou mindfulness), l’effet a augmenté sur la douleur chronique mais il est resté relativement faible (DMS=0.41). Quant à l’effet sur la dépression, celui-ci a également augmenté après une intervention de longue durée mais il est resté modéré (DMS=0.53). L’ACT a montré des effets plus élevés sur la dépression que les interventions basées sur la pleine conscience. Les interventions basées sur l’acceptation et la pleine conscience ont démontré des effets plus petits sur la dépression par rapport au groupe témoin « TCC » et des effets modérés à élevés sur la douleur chronique et sur la dépression que la thérapie multidisciplinaire et la relaxation (M. M. Veehof et al., 2016). Dans cette étude, les limites mises en évidences appartiennent au 25 ERC : la taille des échantillons était petite (51 participants en moyenne) ; la majorité des ERC (14) avaient un niveau de preuve moyen ; le taux d’attribution était de 10% ; la durée des interventions était courte (8 semaines en moyenne) ; la présence de biais de publication a été trouvé pour les études mesurant la dépression ; peu de diversité dans les variables primaires (il faudrait aussi

mesurer comme variables primaires les incapacités et l’interférences liées à la douleur chronique), les variables sont rarement mesurées au cours des interventions (mais seulement au début et à la fin) et les interventions ne sont pas adaptées aux caractéristiques des patients.

Andersen & Vaegter (2016) ont effectué une étude pilote est de comparer l’effet d’un programme de 13 semaines de thérapie cognitivo-comportementale basée sur la pleine conscience (en anglais CBTm) avec un groupe contrôle (liste d’attente) chez des patients souffrant de douleur chronique non-maligne (n=70). Le programme réduirait l’intensité de la douleur et la détresse psychologique (dépression, anxiété, pensées catastrophistes) qui y est liée. Le deuxième objectif est d’étudier si un changement dans le niveau de pleine conscience et d’acceptation conduit à une réduction de l’intensité de la douleur et de la détresse psychologique. Les auteurs n’ont pas trouvé d’effet ou d’interaction significatifs indiquant que le programme de CBTm a réduit l’intensité de la douleur chronique par rapport au groupe témoin (P<0.43). Concernant les résultats sur la dépression, le groupe recevant le programme a démontré une réduction du score à l’échelle de la dépression entre le début et la fin de l’intervention (p<0.05) et par rapport au groupe contrôle (P<0.05). L’augmentation du niveau de mindfulness a réduit la détresse psychologique (P=0.01 pour la dépression ; p=0.001 pour les pensées catastrophistes et P=0.001 pour l’anxiété). L’augmentation dans le niveau de l’acceptation est aussi associée

à une réduction de la détresse psychologique mais uniquement pour les pensées catastrophistes (p<0.001) et pour l’anxiété (p=0.005) (Andersen & Vaegter, 2016). Les limites de cette étude concernent tout d’abord le type (il s’agit d’une étude pilote), la taille de l’échantillon est petite et il y a eu un grand taux d’attribution (25 patients n’ont pas rempli le questionnaire après les 13 semaines d’intervention). Même si les auteurs ne le relèvent pas, nous pensons que le temps de l’intervention est court (13 semaines).

McCracken & Keogh, (2009) cherchent à examiner dans un premier temps le rôle de la sensibilité à l’anxiété (comportant 3 composantes) dans la détresse émotionnelle et dans l’incapacité liée à la douleur chronique chez des patients adultes (n=125) puis, dans un second temps, d’étudier si l’acceptation de la douleur, la pleine conscience et l’action basée sur les valeurs peuvent réduire le rôle de la sensibilité à l’anxiété. Les variables dépendantes sont : l’intensité de la douleur, dépression, anxiété et incapacité physique et psychosociale liées à la douleur, utilisation d’antalgiques et les visites chez le médecin. La sensibilité à l’anxiété est corrélée positivement à l’intensité de la (p<0.05) et à la dépression (P<0.001). Les 3 processus thérapeutiques (acceptation, pleine conscience et l’action basée sur les valeurs) ont démontré un effet significatif sur les 6 variables dépendantes. L’effet du mindfulness a été significatif pour l’intensité de la douleur (P<0.001) et la dépression (P<0.001). De même pour l’acceptation de la douleur sur l’intensité de la douleur (P<0.001) et la dépression (P<0.001).

De plus, les 3 processus réduisent l’effet de la sensibilité à l’anxiété (McCracken & Keogh, 2009). La petite taille de l’échantillon et le contexte particulier d’où provient la population constituent une première limite à l’étude. De plus, les mesures sont faites qu’une seule fois, les auteurs de cette recherche n’ont rencontré qu’une seule fois les participants. Nous rajouterons deux limites : il y a beaucoup d’échelles à remplir par les participants et sont faites des modifications, suppressions ou des combinaisons d’items de certaines échelles.

Marikar Bawa et al. (2015) font une étude pour évaluer l’efficacité des interventions basées sur la pleine conscience (MBSR, MBCT et toute modification de ces deux) chez des patients souffrant de douleur chronique non-maligne, d’origine diverse, en comparaison avec des groupes de contrôle (actif VS inactif). Pour cela, 11 essais randomisés contrôlés ont retenu ; N=889. Les variables à l’étude sont de trois types : économiques (absentéisme), cliniques (intensité de la douleur ; dépression) et humanistes (qualité de la vie ; fonctionnement physique ; pleine conscience ; acceptation de la douleur, contrôle perçu de la douleur etc.) (Marikar Bawa et al., 2015). La taille de l’effet combinée sur l’intensité de la douleur est faible (d=0.16) de même pour les symptômes dépressifs (d=0.12). Quant à la pleine conscience, la taille de l’effet est également faible (d=0.03). Autrement dit, les auteurs n’ont pas trouvé d’effet significatif des interventions basées sur la pleine conscience pour l’intensité de la douleur chronique et la dépression.

Les interventions ont des effets bénéfiques uniquement pour les variables humanistes (qualité de la vie ; fonctionnement physique ; contrôle perçu de la douleur) (Marikar Bawa et al., 2015). Les points négatifs de l’étude-même concernent le fait que les auteurs ont fait appel à un seul examinateur pour l’analyse des titres et des résumés des études nécessaires pour mener cette recherche. Ensuite, viennent les limites concernent les études retenues : petite taille des échantillons ; application inadéquate des interventions basées sur le mindfulness ; grands intervalles de confiance ; présence d’hétérogénéité ; biais d’attribution. De plus, les variables mesurées dans les études retenues ne sont pas toutes appropriées aux interventions basées sur le mindfulness (celles qui correspondent le mieux étant les variables humanistes).

Martine M. Veehof, Oskam, Schreurs, & Bohlmeijer (2011) ont évalué les effets des interventions basées sur la pleine conscience (MBSR) et sur l’acceptation (ACT) chez des patients souffrant de douleur chronique en comparaison avec 3 types de groupes témoins (liste d’attente ; traitement habituel ; éducation/soutien). Pour ce faire, 22 études ont été incluses avec un total de 1235 sujets adultes. Neuf études des essais randomisés contrôlés, cinq des études cliniques contrôlées (sans randomisation) et huit études non contrôlées. Les variables primaires sont l’intensité de la douleur et la dépression. Les variables secondaires mesurées sont l’anxiété, le bien-être physique et la qualité de la vie. Quinze des 22 études retenues ont

mesuré la douleur chronique et 17 la dépression. Les résultats du pré-test et du post-test ont démontré une taille d’effet modérée pour l’intensité de la douleur (SMD = 0.47 ; IC à 95% : 0.28 à 0.66) et pour la dépression (SMD= 0.64 ; IC à 95% : 0.43 à 0.85). Les effets sont donc significatifs (P<0.01). L’analyse combinée a montré des effets significatifs mais faibles avec une SMD combinée de 0.37 pour la douleur et 0.32 pour la dépression. L’analyse des sous-groupes n’a pas montré une différence significative de l’effet sur la douleur ou la dépression (P>0.05) (Martine M. Veehof et al., 2011). Les limites existantes sont liées aux 22 études retenues : seulement 2 études ont obtenu une haute qualité de preuve ; l’efficacité des interventions basées sur l’acceptation n’est pas évaluée sur du long terme ; les études retenues étaient menées essentiellement au nord des USA ; certaines études avaient un taux d’attribution élevé et dans d’autres la représentativité des patients était limitée. Davantage d’ERC sont nécessaires pour émettre des conclusions solides sur l’efficacité des interventions basées sur l’acceptation et le mindfulness.

Dans une étude pilote randomisée contrôlée, De Jong et al. (2017) cherchent à savoir si la thérapie par le mindfulness incluant des thérapies cognitives (MBCT) a des effets sur la dépression, la douleur, la qualité de vie et l’anxiété. L’étude se centre sur les personnes présentant des douleurs chroniques non-spécifiques depuis au moins 3 mois, avec une des pathologies suivantes, lié au diagnostic secondaire, selon les critères

DMS-IV : troubles dysthymique, trouble dépressif non spécifié ou trouble dépressif majeur. Au total, 40 patients ont participé à l’étude. 26 patients ont bénéficié du programme MBCT et 14 de soins standards (groupe contrôle) sur une durée de 8 semaines. Au final 19 personnes constituaient le groupe MBCT et 14 pour le groupe contrôle. Les résultats obtenus sont une grande amélioration significative des symptômes dépressifs dans le groupe MBCT (P=0.001) et une augmentation significative de 2 dimensions de l’échelle de la qualité de vie : la santé mentale (p=0.002) et la vitalité (P=0.005) (De Jong et al., 2017). Même si les auteurs ont pu répondre à leur hypothèse, il nous semble pertinent de relever certains bais. Le nombre de participants souhaité et recommandé par d’autres chercheurs précédents n’a pas pu être atteint, les types de douleur chronique retenus sont très variés et enfin les auteurs le mentionnent comme limite.

Cusens, Duggan, Thorne, & Burch (2010) ont pour but d’évaluer l’utilité clinique du programme de mindfulness de type « exercices respiratoires » chez des patients souffrant de douleur chronique (n=53). Pour cela, les auteurs ont premièrement évalué les effets de ce programme sur le bien-être pour ensuite évaluer l’impact de cette intervention sur la conscience et l’attention. L’étude compte 53 participants : 33 dans le groupe d’intervention et 20 dans le groupe contrôle. Les effets sur le bien-être ont été évalué avec les questionnaires qui mesure le fonctionnement psychologique et physique (ex : échelle de la qualité de vie, échelle de dépression-anxiété et

perspective positive), le catastrophisme de la douleur, l’auto-efficacité et l’acceptation de la douleur. L’impact de l’intervention sur la conscience et l’attention a été mesuré avec l’échelle de l’attention et de pleine conscience (MAAS) (Cusens et al., 2010). Les résultats obtenus montrent des changements positifs (P<0.01) dans presque toutes les des échelles utilisées, une amélioration du bien-être des participants et une amélioration de l’acceptation de la douleur sans toutefois diminuer son intensité. Les participants se sont perçus comme étant plus conscient selon les scores du MAAS. Cependant, aucun effet a été observé sur l’anxiété (Cusens et al., 2010). Dans cette étude, la population constitue un faible échantillon qui a été auto sélectionnée, ce qui constitue une limite mais également un biais pour une étude pilote. Les auteurs étudient beaucoup de variable pour évaluer un phénomène. Même si l’échelle MAAS évalue la conscience dans sa globalité, les participants peuvent comprendre différemment la signification.

L’étude pilote contrôlée randomisée de de Jong et al. (2016) a pour but d’évaluer l’efficacité des thérapies cognitives basées sur le mindfulness sur la conscience du corps chez les patients atteints de douleurs chronique avec une dépression active comme comorbidité (N=40). L’efficacité a été évalué avec la récente échelle de la conscience intéroceptive qui englobe 8 échelles dont 5 seulement ont été utilisé pour cette recherche (compréhension, pas de distraction, conscience émotionnelle, l’autorégulation et régulation de l’attention), l’échelle du catastrophisme de la douleur ainsi que l’inventaire

rapide de la symptomatologie dépressive. L’intervention est le programme MBCT sur 8 semaines sur 2 groupes (groupe d’intervention n= 26, groupe contrôle n=14). Les mesures des variables ont été cliniquement prise en 3 temps (semaines 0-4-8) (de Jong et al., 2016). Les résultats indiquent une augmentation significative de la conscience du corps sur différentes échelles de l’échelle MAIA (autorégulation p=0.001, conscience émotionnelle (P=0.023) et pas de distraction (P=0.037), une diminution du catastrophisme de la douleur dans le groupe d’intervention mais sans signification statistique et une diminution significative des symptômes

Documents relatifs