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Chapitre 5 : Conclusion générale

5.1 Synthèse des résultats

5.1.4 Synthèse générale

Les liens théoriques entre le climat scolaire, la victimisation par les pairs et la réussite scolaire des élèves ont été exposés suite à l’analyse des écrits scientifiques sur le sujet. Il a par la suite été possible d’affirmer à la lumière des résultats obtenus que le sentiment de sécurité perçu par les élèves revêt une grande importance pour les élèves victimisés selon les diverses formes de violence étudiées. Certains chercheurs, dont Carra (2009), avaient déjà avancé l’idée que la composante relationnelle du climat scolaire était celle qui devait être priorisée dans les interventions futures face à la violence entre pairs. Or, les présents résultats mettent plutôt l’accent sur l’importance de travailler sur le sentiment de sécurité des élèves dans une optique de prévention de la victimisation par les pairs. De plus, l’étude de la perception du climat scolaire chez les élèves de quatrième et cinquième secondaire a révélé des différences entre les victimes et les non-victimes, et ce, en tenant compte des

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diverses formes de violence vécues. Les élèves victimes de la violence de leurs pairs ont une perception plus négative que les non-victimes de trois des quatre composantes du climat scolaire étudiées. Plus précisément, les élèves victimes d’agression de type « directe » (physique et verbale) se distinguaient de leurs pairs non-victimes quant à leur perception du sentiment de sécurité, ce qui n’était pas le cas pour les élèves victimes d’agressions de formes psychologique, matérielle et à connotation sexuelle. Ainsi, le fait de créer un milieu sécurisant et propice aux apprentissages pour ces élèves en fin de parcours s’avère primordial pour favoriser leur réussite et leur persévérance scolaires et diminuer les risques de décrochage pouvant nuire à leur avenir et à leur développement psychosocial.

Bref, à la lumière de ces résultats, il est suggéré que le climat scolaire et ses composantes influencent la victimisation vécue en diverses formes. C’est ce que proposent aussi les modèles théoriques retenus pour la présente étude voulant que les différents milieux de vie de l’élève ont une influence sur son développement et sa réussite (Bronfenbrenner, 1979 ; TECIE, 2006). Le modèle écologique développé par Benbenishty et Astor (2005) ajoute que le climat scolaire peut influencer la victimisation. Ceci nous permet de suggérer que la perception du climat scolaire influence le vécu personnel de l’élève, soit le fait qu’il soit victime ou non, selon la forme de victimisation vécue. Ces conclusions permettent de réfléchir aux actions à poser pour intervenir en amont du problème de la violence entre les pairs en travaillant à l’amélioration des différentes composantes du climat scolaire, spécifiquement du sentiment de sécurité perçu. Elles proposent aussi de prendre en considération l’opinion précise de ces victimes qui ont un regard distinct sur la qualité du climat de leur établissement, dans une perspective d’intervention et de gestion optimales. Enfin, les résultats de la présente recherche suggèrent de prendre en considération de manière ciblée les formes de violence vécues par les élèves, en faisant minimalement la distinction entre les formes directes (physique et verbale) et les autres formes de violence à des fins d’intervention. Ces constats mettent en lumière l’importance d’améliorer spécifiquement le sentiment de sécurité puisqu’il a été mentionné précisément dans le deuxième et troisième article de cette thèse comme étant lié à des formes spécifiques de victimisation. Par ailleurs, les précisions amenées concernant les élèves de quatrième et cinquième secondaire pourront permettre d’envisager le climat scolaire comme une clé d’action visant la persévérance et la réussite scolaires. Ces efforts d’intervention viseront

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ultimement à prévenir et gérer cette violence et à diminuer les risques de décrochage scolaire des élèves victimisés et particulièrement de ceux évoluant à la fin du parcours secondaire.

Enfin, les présents résultats viennent répondre à l’objectif général de cette thèse qui était d’étudier les liens entre le climat scolaire et la victimisation par les pairs en contexte de persévérance et de réussite scolaires. En effet, les constats ressortis du deuxième chapitre de la thèse sont venus confirmer l’existence de liens théoriques entre le climat scolaire, la victimisation et la réussite scolaire. Les résultats empiriques du troisième chapitre ont plus précisément relevé l’influence du sentiment de sécurité sur les diverses formes de victimisation par les pairs. Le quatrième chapitre a fait ressortir les liens entre le climat scolaire et la victimisation par les pairs dans un contexte particulier, soit celui de la fin du secondaire si important puisqu’à ce moment, certains élèves victimisés décident d’abandonner l’école. Ainsi, l’étude du climat scolaire et de la victimisation par les pairs effectuée dans un contexte de réussite et de persévérance scolaires s’avère prometteuse dans la recherche de solutions aux problèmes du décrochage scolaire et de la violence à l’école. Finalement, tous ces résultats appuient l’importance de tenir compte de la perception du climat scolaire (en quatre composantes) des élèves victimisés par leurs pairs, notamment en quatrième et cinquième secondaire, afin de mettre en place des interventions visant la diminution de diverses formes de victimisation et la mise en place d’un environnement d’apprentissage sécurisant et positif. De fait, le climat scolaire, plus précisément la composante « sentiment de sécurité », demeure une avenue d’intervention à considérer pour favoriser la réussite et la persévérance scolaires des élèves victimisés, avec une attention particulière à porter aux élèves en fin de parcours du secondaire.

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