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2.4 Superposition ou dissociation des lieux de l’activité humaine

Dans le document Questions complémentaires de sociologie (Page 44-55)

Dans une quatrième perspective, on s’intéressera aux différents lieux de l’activité humaine : le marché du travail, le marché du logement ou encore le marché des équipements extra- professionnels. Ces différents lieux tendent-ils à se superposer ou au contraire, à se disso- cier ? Quels sont dès lors les effets induits sur la vie sociale par cette superposition ou cette dissociation ?

Ainsi, que peut-on tirer de l’organisation de l’activité humaine à Sarzeau ? Les plans précé- dents nous ont déjà donné quelques informations intéressantes. Nous pouvons les complé- ter par l’examen de la figure n°3, et par la lecture de la carte touristique.

Plus spécifiquement, quelles questions, quels constats pouvons-nous tirer en ce qui con- cerne la situation de la plage du Roaliguen ?

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2.5.- Similitudes et lignes de démarcation

Une quatrième perspective consiste à chercher à repérer des espaces homogènes, des terri- toires marqués par des similitudes socialement pertinentes : par exemple, des zones où on retrouve des traits culturels communs, comme l’usage d’un dialecte, ou des zones marquées par les mêmes problèmes sociaux. Il est possible que ces zones ne se distinguent pas au ni- veau du paysage et de l’habitat, mais on peut déceler l’inscription au sol d’une histoire cultu- relle commune passée qui continue d’avoir une incidence dans l’organisation sociale ac- tuelle.

Il nous faut dès lors chercher le passé dans le monde présent, comme le proposait George Herbert Mead (1963, L’esprit, le soi et la société, Paris, PUF (traduit de l’anglais par Caze- neuve J., Kaelin E. et Thibault G.) – version originale : Mind, Self and Society from the Stand-

point of a Social Behaviorist, Chicago, The University of Chicago Press, 1934).

Tout d’abord, en considérant l’évolution de l’habitat (figure n°4).

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Puis en regardant d’un peu plus près des images, des supports anciens mais toujours dispo- nibles tels que des photographies d’époque, des cartes postales, des plans, etc.

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On peut aussi prendre un peu de hauteur et identifier dans l’organisation du sol lui-même les lignes de démarcation entre des zones d’activités humaines, à petite et à grande échelle.

http://www.rhuys.com/accueil/decouvrir/prenez-de-la-hauteur ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Enfin, un détour par l’histoire n’est pas dépourvu d’intérêt. Ce détour nous permettra de mieux comprendre l’organisation de l’espace physique et social. Dans la situation précise de Sarzeau, le site officiel de la commune nous présente les données suivantes.

La surface importante de la commune (6000 hectares) explique en partie son organisation en "trêves" (division de la paroisse en sous-ensembles, dirigés par un diacre tenant ses of- fices dans une chapelle propre à la trêve, le centre-bourg étant trop éloigné pour les habi- tants des villages périphériques). Si la pratique religieuse est moins forte que sous l’Ancien Régime ou au XIXe siècle, ces trêves continuent à exister dans l’inconscient col- lectif et les relations quotidiennes; elles sont au nombre de sept :

- Saint-Saturnin (le bourg), cœur de la paroisse,

- Saint-Maur (villages de Brillac, du Logeo, de Kerassel...),

- Saint-Martin (villages du Ruault, Saint-Martin, Fournevay...),

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- Saint-Démètre (villages de Penvins, la Grée, Banastère...)

- Saint-Nicolas (villages de Kerguet, Suscinio, Bodérin...)

- Saint-Jacques (villages de Kerfontaine, Trévenaste, Kerignard, du Roaliguen...)

Lorsque Sarzeau devint une commune pendant la Révolution, son territoire comprenait en outre les trêves de Saint-Armel et Saint-Clair (Le Tour-du -parc), qui obtinrent leur indé- pendance au cours du XIXe siècle; Brillac et Penvins tentèrent également de faire séces- sion, mais en vain. Il persiste encore aujourd’hui une distinction entre "gens du Golfe" (aod bihan = petite côte) et "gens de l’océan" (aod braz = grande côte) et les différents groupes de villages conservent en partie leur organisation propre, avec leur mairie annexe (Brillac et Penvins), leur école (autrefois Kerignard et Penvins, aujourd’hui encore St Co- lombier et Brillac), leurs célébrations religieuses occasionnelles (Notre-Dame de la côte à la Grée-Penvins, chapelle St-Jacques à Trévenaste...), voire leur propre paroisse (accordée à Brillac en 1926), leurs commerces (St Jacques, Brillac), leurs propres fêtes (fête de la mer à St-Jacques, moules -partie à Brillac, fêtes médiévales de Suscinio...) et leur bureau de vote. Le tourisme tend à rendre plus ténue cette organisation traditionnelle, tout comme il a contribué à rendre moins sensible (ou moins visible) les spécificités socio- professionnelles de ces groupes de villages : tandis que Sarzeau-bourg monopolisait le commerce et les fonctions publiques, St Jacques et le Logeo étaient surtout constitués de familles de marins, alors que St Colombier, Penvins et Kerguet demeuraient rurales. Le canton de Sarzeau constitue la limite Sud de la partie bretonnante du diocèse de Vannes (=Bro Gwened). La pratique du breton a décliné au long du XXe siècle, et ce, en plusieurs étapes: d’abord à Arzon, St Gildas-de-Rhuys et au bourg de Sarzeau (années 1900-1930), puis sur les rives du Golfe (entre-deux-guerres), et enfin sur le littoral Sud- Est (années 1940-1970).Aujourd’hui, Penvins, Banastère et Suscinio sont les derniers vil- lages de la presqu’île où l’on trouve encore quelques rares personnes âgées à pratiquer la langue de leurs ancêtres. Ce recul du breton, plus précoce que dans les cantons de l’intérieur du Vannetais, s’explique par plusieurs facteurs : le remplacement systêmatique de cette langue au profit du français dans l’administration, l’interdiction du breton à l’école (fin XIXe siècle), l’acculturation plus rapide des marins à la nouvelle langue, la perception progressivement acceptée par les bretonnants que la langue de Paris incarnait la modernité et la vague du tourisme à partir de 1950. Néanmoins, l’existence d’une filière scolaire bilingue à Sarzeau depuis les années 1990, montre l’attachement d’une partie de la population à son identité et à sa culture, augurant peut-être un renouveau de la pratique du breton dans le canton.

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Quels seraient dès lors les lignes de clivage qui ont contribué à diviser l’espace physique à Sarzeau ? ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

Nous évoquions dans la présentation de cette ultime façon d’appréhender l’espace que des zones se distinguaient par des traits culturels spécifiques, comme l’usage d’un dialecte, ou par la présence de mêmes problèmes sociaux.

Quels seraient alors ces « traits culturels » communs dans le cas de Sarzeau ?

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Et quels seraient les éventuels problèmes sociaux communs à certaines zones du territoire communal ? ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ……….. ………..

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Dans le document Questions complémentaires de sociologie (Page 44-55)