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Dans la plupart des cas, la formule T.A.I. sera pratique pour ordonner les éléments de votre présentation:

1. T pour Titre.

Commencez en mettant en valeur le titre exact de l’intervention.

2. A pour Attrait.

Mettez ensuite en valeur l’attrait du sujet, ainsi que les auditeurs, ce qui les rendra plus réceptifs.

3. I pour Intervenant.

Terminez en mettant en valeur l’intervenant. Citez ses qualifications, notamment celles qui ont trait au sujet. Enfin, énoncez son prénom et son nom de façon claire et distincte.

Il y a là matière à faire travailler votre imagination, car l’introduction ne doit être ni courte ni sèche. Voici un exemple où la formule est appliquée sans donner l’impression d’un procédé. Un éditeur new-yorkais, Homer Thorne, présentait le directeur d’une compagnie de télé phone à une réunion de journalistes.

«La conférence s’intitule: “Le téléphone est à votre service.”

Il me semble que l’un des plus grands mystères du monde, avec l’amour et la passion du jeu, est ce qui se produit quand vous appelez au télé phone.

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Pourquoi obtenez-vous un mauvais numéro? Pourquoi arrive-t-il que la communication entre New York et Chicago soit parfois plus rapide qu’entre deux villes voisines? Notre conférencier connaît toutes les réponses à ces questions.

Depuis vingt ans, il s’occupe de tout ce qui concerne le téléphone. C’est un des directeurs des services téléphoniques, et il l’est devenu par son travail sur le terrain.

Il va nous indiquer comment sa société se met à notre service. Si vous êtes des utilisateurs satisfaits, c’est grâce à lui. Si vous avez eu récemment des difficultés avec votre téléphone, permettez-lui de se faire l’avocat de sa défense.

Mesdames et Messieurs, le vice-président de la Compagnie des téléphones de New York: M. George Wellbaum.»

Remarquez comment le présentateur a intelligemment aiguillé l’attention sur le téléphone. En posant des questions il a excité la curiosité, puis il a indiqué que l’orateur y répondrait ainsi qu’à toutes les questions qui lui seraient posées.

Je ne pense pas que cette introduction avait été écrite ou apprise par coeur. Elle avait le ton naturel de la conversation.

Une introduction ne doit jamais être apprise par coeur.

Cornelia Otis Skinner eut une fois la surprise d’entendre dire par une présentatrice, qui avait oublié le texte qu’elle avait préparé: «Étant donné le prix exorbitant demandé par l’amiral Byrd, nous avons ce soir parmi nous Miss Otis Skinner.»

La présentation ne doit pas être collet monté et austère, mais au contraire doit être spontanée et donner l’impression de naître de l’occasion.

Dans la présentation de M. Wellbaum, citée plus haut, on ne trouve aucun cliché, comme:

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«J’ai le grand plaisir» ou «J’ai le privilège de vous présenter

». La meilleure façon d’annoncer un orateur est de citer son nom ou de dire: « Je vous présente... », et de donner son nom.

Certains ont le tort de parler trop longtemps et d’impatienter l’auditoire. D’autres abusent d’envolées oratoires fantaisistes pour impressionner l’orateur et le public. D’autres encore commettent la triste erreur de plaisanter ou de prendre un ton condescendant à l’égard de l’intervenant et de sa profession. Tout cela doit être évité quand on veut faire une présentation efficace.

Voici encore un exemple où la formule T.A.I. est suivie sans que la présentation n’y perde de son originalité. Remarquez surtout la façon dont Edgar L. Schnadig mêle les trois principes de la formule en présentant l’éminent éditeur et pro fesseur Gerald Wendt.

« La science aujourd’hui.” Le sujet de notre orateur est une affaire sérieuse. Il me rappelle l’histoire de ce malade psychopathe qui croyait avoir un chat dans le ventre. Ne pouvant le convaincre de son erreur, le psychiatre simula une opération. Quand il s’éveilla, on lui montra un chat noir en l’assurant que ses ennuis étaient terminés. Il répondit: “Je suis navré, docteur, mais le chat qui me tourmente est gris.”

Ainsi en est-il avec la science aujourd’hui. Vous cherchez un chat appelé U-235 et vous trouvez une portée de chatons nommés Neptunium, Plutonium, Uranium 233 ou autre chose.

Les éléments sont maîtrisés. L’alchimiste d’autrefois et le premier savant nucléaire, sur leur lit de mort, auraient voulu obtenir un jour de plus pour percer les secrets de l’univers. À présent les savants découvrent des secrets que l’univers ne soupçonnait pas.

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Le conférencier qui va vous parler connaît la science pour ce qu’elle est et ce qu’elle peut être. Il a été professeur de chimie à l’université de Chicago, doyen de l’Université de Pennsylvanie, directeur de l’Institut Battelle de recherches industrielles à Colombus, Ohio. Il a mis sa science au service du pays. Il est auteur et éditeur. Il est né à Davenport, dans l’Iowa, il est diplômé de l’Université Harvard. Il a fait des recherches pendant la guerre. Il a beaucoup voyagé en Europe.

Il est l’auteur et l’éditeur de nombreux ouvrages scientifiques, dont le plus célèbre est La Science pour le monde de demain;

il est conseiller technique de Time, Life, Fortune et de la Marche du Temps; ses vulgarisations scientifiques touchent une large audience. L’Age atomique parut en 1945, dix jours après l’explosion de la bombe d’Hiroshima. Je suis fier de vous présenter, et vous serez heureux d’entendre, le directeur de La Science illustrée, le docteur Gerald Wendt.»

Jusqu’à ces derniers temps, il était de bon ton de couvrir d’éloges l’intervenant. Des guirlandes de fleurs lui étaient tressées par le présentateur et le malheureux croulait littéralement sous le poids de ces trop lourdes flatteries.

L’humoriste Tom Collins de Kansas City, Missouri, a dit un jour à Herbert Prochnow, auteur du Manuel des petits discours de société:

«Il est désastreux, pour un orateur qui a la réputation d’être un humoriste, que l’on pro mette à son auditoire qu’il va se tenir les côtes de rire. Quand un présentateur vous dit que vous êtes hilarant, vous n’avez plus qu’à tout abandonner et à rentrer chez vous: vous êtes perdu.»

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Cependant, ne sous-estimez pas non plus la personne que vous présentez. Stephen Leacock rappelle le temps où il dut prendre la parole après une introduction se terminant par ces mots:

« Voici la première d’une série de conférences pour cet hiver.

La dernière série, comme vous le savez, ne fut pas une réussite. Tant et si bien que nous nous sommes retrouvés déficitaires à la fin de l’année. Nous partons donc sur de nouvelles bases et nous nous contenterons de talents moins coûteux. Puis-je vous présenter M. Leacock?»

M. Leacock ajoute: «Jugez de ce que l’on peut éprouver quand on s’entend traiter de talent bon marché.»

Troisièmement: