• Aucun résultat trouvé

Suggestions et commentaires concernant les milieux de pratique

5. Suggestions et commentaires des répondants

5.4 Suggestions et commentaires concernant les milieux de pratique

a. Mettre en contexte la recherche

Selon le répondant 3, la mise en contexte des enjeux de la recherche est importante pour que les stratégies de mobilisation des connaissances fonctionnent. Il explique cette idée de la façon suivante : « J’ai l’impression qu’il faut mettre une partie de la recherche en position praxéologique, c’est-à-dire qu’il faut que la visée d’action influence la recherche, il faut la contextualiser. […] Si la recherche ne sécrète pas suffisamment de lumière pour les décideurs, qui ont des décisions de système à prendre sur la gestion, ça fait une recherche qui risquerait d’être en désuétude ou d’être abandonnée. […] Je pense qu’il faut davantage contextualiser les problématiques de recherche et d’une certaine manière

les inscrire dans une perspective où il y a des décisions à prendre et qu’il y a des choses à changer dans le réel. Mais est-ce que c’est possible d’entrer dans des problématiques d’action? Il me semble que c’est à la source qu’il faut faire dialoguer ces deux dynamiques-là, ça ne change pas la nature de la recherche, ça ne l’asservit pas, des fois ça pourrait lui donner des idées sur quoi chercher, et comment le chercher. »

b. Des compétences pour s’approprier des connaissances

Des agents d’interface, payés par les milieux de pratique et/ou subventionnés par des organismes subventionnaires, pourraient accroître la mobilisation des connaissances entre le monde de la recherche et les milieux de pratique. En effet, le répondant 2 croit que la demande de mobilisation des connaissances envers les chercheurs est trop exigeante. Les milieux de pratique doivent agir aussi. Il s’explique ainsi : « Cela ne dépend pas uniquement des milieux universitaires, ça dépend aussi des milieux de pratique. Certains me disent ‘vous devez transférer, vous faites de belles recherches, on veut savoir ce que vous faites ’. Oui, mais embauchez-vous quelqu’un, venez le chercher, ce n’est pas vrai qu’on va aller à votre fédération, et voilà, on t’a tout mâché ça ».

c. Offrir les bons outils et des formations pour les utiliser

Les milieux de pratiques auraient intérêt à rendre accessible les articles scientifiques des chercheurs et de s’assurer que leurs ressources humaines ont les compétences pour se les approprier. Le répondant 2 remarque que beaucoup de milieux de pratique aimeraient avoir accès aux articles : « Ils n’ont pas de bibliothèques universitaires eux là, ils n’ont pas accès à ça aussi facile que nous. Donc, une plus grande accessibilité. […] Une petite formation sur ‘comment être un bon consommateur de la recherche ’, un article, ça se lit comment? […] Ça pourrait être intéressant pour nos universités, par des programmes de formation continue ».

d. Tenir compte du niveau de professionnalisation des différents milieux de pratique

Il est important de prendre en considération le niveau de professionnalisation d’un milieu de pratique lorsqu’une invitation lui est lancée pour participer à des activités de mobilisation des connaissances. Selon le répondant 3, « c’est important de tenir compte de ces inégalités, dans les capacités de participation. […] Qui est capable vraiment d’articuler des points de vue qui vont être retenus par les instances gouvernementales? Ce sont souvent ceux qui sont capables de les construire ces discours-là. C’est un peu la même chose au niveau de la participation conjointe de la recherche, en termes de la mobilisation des connaissances, il faudrait pouvoir tenir compte de ces inégalités dès le départ ».

e. L’instrumentalisation des milieux de pratique dans des partenariats

Il semble aussi important de réfléchir à l’instrumentalisation des milieux de pratiques dans certains partenariats de recherche subventionnés. En effet, les chercheurs travaillent sur des projets qui sont étalés sur un nombre précis d’années, tandis que les milieux de pratique situent leurs projets selon la demande de leur clientèle. Pour illustrer cette idée, le répondant 8 explique ses sentiments à la fin d’un projet ARUC : « Ce qui me chicote un peu, c’est : est-ce qu’ils vont me rappeler un jour pour continuer la réflexion qu’on avait dans l’ARUC? Elle (la réflexion) n’est pas morte là parce que l’ARUC est morte. […] Est-ce que ça prend vraiment une ARUC pour forcer les chercheurs à parler avec les gens du milieu? »

5.5 Résumé des suggestions et des commentaires des répondants quant aux quatre grandes catégories d’acteurs dans la mobilisation des connaissances

Les organismes subventionnaires

• Innover dans l’évaluation des pratiques de mobilisation des connaissances

• Prévenir le danger de la mise de côté d’objectifs à long terme

• Limiter le poids des démarches administratives

• Inclure des postes budgétaires pour valoriser la recherche en sciences sociales

• Prendre conscience d’une particularité québécoise : l’innovation sociale

Les administrateurs d’universités

• Reconnaître le travail de mobilisation des connaissances des professeurs-chercheurs

• Mettre en place des agents de valorisation en science sociale

• Former les professeurs-chercheurs Les professeurs-

chercheurs

• Mener plus de recherches synthèses • Utiliser les blogues

• Réfléchir aux finalités des projets de recherche • Comprendre l’acte de la recherche

• Inclure les populations étudiées dans le processus • Revoir l’évaluation académique des activités de

mobilisation des connaissances Les milieux de

pratique

• Mettre en contexte la recherche

• Augmenter les compétences pour s’approprier des connaissances

• Offrir les bons outils et des formations pour les utiliser • Tenir compte du niveau de professionnalisation des

différents milieux de pratique