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Chapitre 2 : L’histoire individuelle dans l’Histoire collective

II.2. A Subjectivité et impartialité

La subjectivité tient une part indéniablement importante dans les écrits intimistes, puisque ceux-ci sont par définition l’expression d’une première personne. L’épistolier voyageur relate à son destinataire les événements dont il est le témoin et qui rejaillissent sur lui en provoquant certaines émotions. Le mémorialiste, quant à lui, inclut sa vie, son histoire dans la grande Histoire. Pourtant, Helen Maria Williams comme Manon Roland témoignent à la fois d’une subjectivité inévitable et d’une volonté d’impartialité. C’est en ce sens que, selon Mary Beth Rose, l’autobiographie est « an individual’s struggle to define his or her experience by the narrative creation of a unified personality, through which the author attempts to reconcile the public and private aspects of being, often represented as conflicting. »175

Les deux autrices insèrent dans leurs récits des axiomes donnant une couleur impersonnelle à leurs observations sur l’histoire. Celles-ci ont une visée explicative des grands mouvements de la Révolution. Helen Maria Williams a par exemple intégré la Révolution Française à l’histoire des révolutions de l’humanité en s’exclamant : « where do the records of history point out a revolution unstained by some actions of barbarity ? When do the passions of human nature rise to that pitch which produces great events, without wandering into some irregularities? »176 Nous y

174 « Histoire », Portail lexical : lexicographie. Nancy, France, 2012 : Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL) consulté sur https://www.cnrtl.fr/definition/histoire

175 «introduction» in DOWD M. M., ECKERLE J. A. (dir.) Genre and Women’s Life Writing in Early Modern

England, coll. Women and Gender in the Early Modern World, éd. Ashgate, London and New York, 2007, p.3.

« Une lutte individuelle pour définir son expérience par la création narrative d’une personnalité unifiée, à travers laquelle l’auteur tente de concilier les aspects publics et privés de l’être, souvent représentés comme conflictuels. » [Notre traduction]

176 WILLIAMS H. M. Letters Written in France, in the Summer 1790, to a Friend in England; Containing, Various

Anecdotes Relative to the French Revolution, Op.cit. p. 98.

« voit-on dans les fastes de l’histoire, une revolution quelconque, qui n’ait été souillée par quelques actions barabares ? Quand les passions humaines prendront-elle cette élévation, qui peut seule produire de grands événemens, sans s’écarter des règles établies ? » p. 85.

retrouvons l’usage répété de la question rhétorique comme réfutation et ici l’histoire de l’humanité agit en tant qu’excuse à la « barbarity » car elle fait partie de la « nature » humaine. L’autrice envisageait alors un destin optimiste pour la Révolution française, bien que les années eussent prouvé à l’autrice que l’inscription de cet événement dans les annales de l’humanité ne pouvait se faire de manière exemplaire.

Elle n’excuse donc plus mais explique les événements grâce à l’Histoire : « the greater part of mankind in all ages, even when accustomed to the most elevated rank, have abused power : how then could it be hoped that unlimited power would not be abused, which was confided to men who were for the most part ignorant and unenlightened (…) ? » 177 L’épistolière élargit d’abord sa remarque à l’humanité dans ce qu’elle a de meilleur (« the greater part of mankind ») et son histoire (« all ages ») en l’associant au superlatif « accustomed the most elevated rank ». Cela permet à la deuxième proposition d’opposer une version de l’humanité dégradée (« ignorant and unenlightened »), et l’époque précise du XVIIIe siècle, pour démontrer la vérité : all men « have abused power ». La forme de la question rhétorique en souligne d’ailleurs le caractère indéniable.

Manon Roland commence, au contraire de sa contemporaine anglaise, par tracer les étapes précises de toutes les révolutions :

Il est vrai qu’à l’époque des révolutions il se trouve toujours particulièrement chez les peuples corrompus et dans les grandes villes, une classe d’hommes privés des avantages de la fortune, avides de ses faveurs et cherchant à les extorquer à tout prix, ou habitués à les suppléer par des moyens peu licites. Si la hardiesse de l’esprit, l’audace du caractère, quelques talents naturels distinguent quelqu’un d’entre eux, il devient chef ou directeur d’une bande turbulente qui se recrute bientôt de tous les sujets qui, n’ayant rien à perdre, sont prêts à tout oser, de toutes les dupes qu’ils ont l’art de faire, et enfin des individus que sèment parmi eux les politiques ou les puissances intéressées à fomenter les divisions pour affaiblir ceux qu’elles agitent, ou pour les tourner ensuite à leur profit. (…) Effectivement de grandes vérités se développent et deviennent communes, des sentiments généreux s’animent et se répandent ; l’impulsion est donnée aux cœurs et aux esprits. Alors s’avancent des individus qui, revêtant les principes et adoptant le langage propre à les faire accueillir, cherchent à capter la bienveillance publique pour acquérir des places ou du crédit. Ils (…) finissent par travailler à rendre suspects les hommes sages dont le mérite les effraye et dont ils ne pourraient soutenir la concurrence. La calomnie, d’abord grossièrement employée par eux, apprend dans les humiliations qu’elle reçoit à s’ériger en système ; elle devient un art profond dans lequel eux seuls et leurs pareils peuvent réussir. 178

[Traduction de M…]

177 WILLIAMS H.-M. Letters Containing a Sketch of the Politics of France, Op.cit. p. 52.

« La meilleure part de l’humanité dans tous les âges, même accoutumée au rang le plus élevé, a abusé du pouvoir : comment alors pourrions-nous espérer qu’un pouvoir illimité ne serait pas abusé, quand il a été confié à des hommes qui étaient pour la plus grande partie ignorants et peu éclairés ? »

[Notre traduction]

L’introduction de la proposition par « il est vrai que » avec l’usage du présent de vérité générale et de phrases longues donnent en effet une impression de compte-rendu sociologique et historique. L’autrice évite en outre d’énoncer des noms ou professions précis pour désigner ce « ils » et utilise des noms génériques. Elle annonce chaque étape comme une règle naturelle et générale s’appliquant aux peuples corrompus. La narration, cependant, cache un manque d’impartialité implicite. En effet, il s’agit déjà d’un jugement porté sur le peuple français considéré comme « corrompu ». De plus, la généralité reflète en réalité l’histoire individuelle de la mémorialiste : Manon Roland et son mari semblent s’inclure dans la catégorie des « hommes sages » dont elle retrace la calomnie par des « individus qui, revêtant les principes et adoptant le langage propre à les faire accueillir, cherchant à capter la bienveillance publique pour acquérir des places ou du crédit », lesquels peuvent renvoyer à Danton et Robespierre. L’observation porte ainsi une visée davantage dénonciatrice qu’informatrice.

Pourtant, l’autrice est loin d’avoir pour objectif de se faire historienne ou experte en politique : « Il ne faut pas être profond politique pour savoir que l’opinion fait la force des gouvernements ; aussi toute la différence qui existe à cet égard entre une administration tyrannique et celle qui prend la justice pour base, c’est que la première n’est occupée que de resserrer les lumières, de contraindre la vérité, tandis que l’autre s’impose pour loi de les répandre. »179 La structure d’oppositions entre le « tyrannique » et « qui prend la justice pour base » et entre « resserrer » et « répandre » permet la dénonciation implicite du système qui accuse Manon Roland. D’ailleurs, la première est « occupée » à imposer sa loi aux autres, alors que la seconde est directement associée à la « loi », que l’administration s’impose selon le concept de l’autonomie préconisé par Héraclite.

Chez Helen Maria Williams, la volonté d’impartialité s’exprime cependant davantage par la revendication d’un témoignage oculaire fiable et la volonté d’écrire l’Histoire au jour le jour, dans l’immédiateté permise par l’écriture épistolaire. C’est ainsi qu’elle écrit : « I shall in the course of a fortnight send you a history of the aft scenes of this foul tragedy, and give you such a detail, as can only be learned on the spot, of the events which produced the revolution of the 9th of Thermidor, and of the incidents which on that memorable night determined the fate of the French Republic. »180 L’épistolière met en parallèle l’inédit et l’immédiat de son récit dont les détails « can only be learned on the spots » avec l’ancrage des événements dans l’Histoire

179Ibid. p. 138.

180 WILLIAMS H.-M. An Eye-Witness Account of the French Revolution by Helen Maria Williams: Letters

Containing a Sketch of the Politics of France, éd. Peter Lang, New York, 1997, Op.cit., p. 128.

« Je devrais, au cours de la nuit, vous envoyer un récit des dernières scènes de cette ignoble tragédie, et vous donner tant de détails qui ne peuvent être appris que sur place, des événements qui ont provoqué la révolution du 9 Thermidor. »

(« memorable » et « fate »). L’usage du terme « history » très fréquemment employé par l’autrice est d’ailleurs intéressant par sa polysémie ; signifiant ici d’abord « récit » mais plus largement également « histoire » et « passé/antécédents ».181 Elle n’hésite pas à utiliser des termes d’historien comme « events », « revolution », « incidents », « Republic » en donnant des dates précises. Toutefois, on relève le groupe nominal « foul tragedy » qui vient connoter la remarque et briser la distance en introduisant un jugement indéniable. L’on retrouve une narration similaire dans le premier volume de la seconde série de lettres, à la clôture de la lettre V :

Let me (…) give you a short account of the political events and their causes, which, after bringing those members of the convention to the scaffold who were most fitted by their talents to defend liberty, and by their moral qualities to make it beloved, ended in such a system of cruelty and crimes, that it can be only by a long perseverance in public virtue that France can make reparation to humanity, or retrieve her character among the nations. 182

Encore une fois, nous identifions un vocabulaire neutre d’historien avec les termes « account », « political events », « causes », « humanity » et « nations ». L’intention d’établir une chronologie précise et politique est clairement exprimée. Cependant, il s’agit également d’expliquer une évolution de la France perçue subjectivement comme une dégradation morale. Plus loin, l’épistolière affirme en outre :

However criminal this band of conspirators, who have exercised a despotism more hideous than history has ever presented, may appear, or whatever be the regrets we feel for those virtuous friends of liberty who fell the victims of their rage, the historian, more impartial than the friend, will not fail to animadvert on the negligence of which in some instances they were guilt 183

L’usage de substantifs et adjectifs péjoratifs tels que « criminal » ou « hideous » ponctue l’ensemble de l’œuvre et la connote. Pourtant, cette vision négative de la Terreur semble être affirmée comme appartenant inévitablement à l’histoire (« more hideous than history has ever

[Notre traduction]

181 « history », Wordreference.com consulté sur https://www.wordreference.com/enfr/history

182 WILLIAMS H.-M. An Eye-witness Account of the French Revolution by Helen Maria Williams : Letters

Containing a Sketch of the Politics of France, Op.cit., p. 68.

« Laissez-moi (…) vous donner un court compte-rendu des événements politiques et leurs causes, lesquels, après avoir apporté les membres de la convention qui étaient les plus compétents par leurs talents pour défendre la liberté, et par leurs qualités morales pour la faire être aimée à l’échafaud, ont fini dans un système de tant de cruauté et de crimes, que ce n’est que par une longue persévérance dans la vertu publique que la France pourra payer réparation à l’humanité, ou récupérer sa réputation parmi les nations. »

[Notre traduction] 183 Ibid. p. 71.

« Quelle que soit la manière dont cette bande de conspirateurs, qui ont exercé un despotisme plus hideux que l’histoire a jamais présenté, peut apparaître, ou peu importent les regrets que nous sentons pour ces amis vertueux de la liberté qui sont tombés victimes de leur rage, l’historien, plus impartial que l’ami, ne faillira pas à critiquer la négligence dont certaines instances se sont trouvées coupables. »

presented »). Ainsi, la subjectivité est convertie en impartialité grâce à l’historien car celui-ci se fait juge. Il reste intéressant de remarquer que la comparaison « the historian more impartial than the friend » induit implicitement une certaine distance avec l’historien, l’autrice se considérant davantage comme une amie, par conséquent moins « impartiale ». Rachel Rogers souligne d’ailleurs que

Williams, on the other hand, was conscious of the inadequacies and limitations that would plague her letters. While she wanted to draw a portrait of what she saw, she acknowledged her lack of «coolness» and «impartiality» and the «indistinct» nature of her account due to her closeness to the events she witnessed (…).Her perception of the ills of Ancien Régime France, the levelling spirit inspired by the Revolution, but also its abuses, are conveyed either through what she saw or what she was told. The reader follows her different visits (…) and is under no illusion that the view given is a subjective one. Her letters are also characterised by the breathless tone of immediate transcription, something which M. Ray Adams sees as a stylistic deficiency.184

Plus encore, l’autrice affirme l’impossibilité d’objectivité dans son écriture. Cela se justifie par un aveu de désintéressement voire d’incapacité à contribuer à la vie politique et historique, ainsi qu’elle s’en étonnait dans le premier volume de ses lettres : « Did you expect that I should ever dip my pen in politics, who used to take so small an interest in public affairs that I recollect a gentleman of my acquaintance surprised me not a little by informing me of the war between the Turks and the Russians, at a time when all the people of Europe, except myself, had been two years in possession of this intelligence ? ».185 S’isolant ainsi exagérément du reste de l’Europe, Helen Williams la tournure humoristique vient alléger le récit historique, mais aussi apporter un aveu d’humilité qu’elle justifie plus loin : « What, indeed, but friendship, could have led my attention from the annals of imagination to the records of politics ; from the poetry to the prose of human life ? In vain might Aristocrates have explained to me the rights of king, and Democrates

[Notre traduction]

184 ROGERS R. Vectors of Revolution: The British Radical Community in Early Republican Paris, 1792-1794. History. Université Toulouse le Mirail - Toulouse II, 2012, p. 386.

« Williams, d’un autre côté, était consciente des inadéquations et des limitations qui pouvaient ronger ses lettres. Alors qu’elle voulait dessiner un portrait de ce qu’elle voyait, elle admettait son manque de "froideur" et d’"impartialité" et la nature "indistincte" de son compte-rendu du fait de sa proximité avec les événements dont elle était témoin (…). Sa perception des maux de l’Ancien Régime de France, le calme esprit inspiré par la Révolution, mais aussi ses abus, sont conviés soit à travers ce qu’elle a vu ou ce qu’elle a entendu. Le lecteur suit ses différentes visites (…) et n’est sous aucune illusion que la vision donnée est subjective. Ses lettres sont également caractérisées par le ton essoufflé de la transcription immédiate, chose que M. Ray Adams voit comme une déficience stylistique. » [Notre traduction]

185 WILLIAMS H. M. Letters Written in France, in the Summer 1790, to a Friend in England; Containing, Various

Anecdotes Relative to the French Revolution, Op.cit., p. 109.

« Vous seriez-vous jamais attendu à me voir exercer ma plume à la politique, moi qui prenoit[sic] si peu d’intérêt aux affaires publiques, que je me ressouviens encore de l’étonnement avec lequel j’appris d’un de mes amis la nouvelle de la guerre entre les Turcs et les Russes, deux ans après que la chose étoit connue de toute l’Europe. » p. 108. [Traduction de M…]

have descanted on the rights of the people. »186 Malgré l’opposition entre imagination et politique, cette confession nous indique dans un même temps que cette disposition a changé, que les deux idées peuvent cohabiter dans son esprit, grâce à l’amitié certes, mais cette alliance garantit à son compte-rendu une fraîcheur, une légèreté et une originalité que l’historien impartial ne possède pas. Le récit de Williams se charge pourtant soudainement de davantage de gravité en passant à l’écriture de Sketch of the Politcs I. Alors, l’impossibilité d’objectivité se traduit différemment :

It was impossible to contemplate without indignation and despair that glorious revolution, which had opened to mankind the brightest prospects of happiness, and which had promised the most beneficial effects to the world, become the sport of the cruel, and the prey of the rapacious ; to see a people who were called to liberty, bending their necks, like the votaries of the storied assassin of the mountain, at the nod of their tyrant (…). 187

Cela se justifie cette fois-ci par un trop plein, exprimé par les superlatifs tels que « brightest », « most beneficial » qui accentuent la chute morale de la France. Celle-ci passe par l’animalisation des principaux acteurs de la Révolution et de la Terreur qui se retrouvent ainsi « prey » et « rapacious » et imitent la déchéance par le mouvement descendant « bending their necks ».

En cela, Manon Roland s’accorde avec sa contemporaine :

Il est fort difficile de ne point se passionner en révolution ; il est même sans exemple d’en faire aucune sans cela : on a de grands obstacles à vaincre ; on ne peut y parvenir qu’avec une activité, un dévouement qui tiennent de l’exaltation ou qui la produisent. Dès lors on saisit avidement ce qui peut servir, et l’on perd la faculté de prévoir ce qui pourra nuire.188

L’on retrouve une nouvelle fois l’usage du présent de vérité générale excusant à la fois le manque de recul et de calcul de la mémorialiste. Pourtant, l’écrivaine n’échappe pas à la passion de l’histoire et de la psychologie humaine tandis qu’elle avoue que lors des salons organisés sous le ministère de son mari, sa position à l’écart « favorisait [son] goût pour suivre les raisonnements

186 Ibid. p. 140.

« En effet, quel autre motif que l’amitié, auroit pu faire passer mon attention, des annales de l’imagination, à l’histoire de la politique, et de la poésie, à la prose de la vie humaine. En vain les aristocrates auroient-ils tâché de m’expliquer les droits des rois, en vain les démocrates auroient-ils déclamé sur ceux des peuples » p. 178.

[Traduction de M…]

187 WILLIAMS H.-M. An Eye-witness Account of the French Revolution by Helen Maria Williams: Letters Containing

a Sketch of the Politics of France, Op.cit., p. 94.

[Traduction]

« Il était impossible de contempler sans indignation et désespoir cette glorieuse révolution, qui avait ouvert à l’humanité les plus brillantes perspectives de bonheur, et qui avait promis les effets les plus bénéfiques pour le monde, devenir le sport du cruel et la proie du rapace ; de voir un peuple appelé à la liberté, courbant le cou, comme les dévots de l’assassin illustre de la montagne, au signe de tête de leur tyran (…). »

politiques et étudier les hommes. »189 En considérant rétrospectivement les entrées royales et l’enthousiasme abruti du peuple, elle observe : « Je voyais, dans l’histoire, s’agiter et tomber tous les empires parvenus à ce degré de corruption, et j’entendais les Français rire et chanter de leurs propres maux : je trouvais que leurs voisins, les Anglais, avaient raison de les regarder comme des enfants. »190 En historienne, elle regarde la marche du peuple français dans la marche des populations du monde. Il est curieux de remarquer la façon dont l’autrice parle des « Français » sans s’inclure parmi eux. Elle adopte ainsi un point de vue neutre, distant et comme surplombant à la fois le monde et ses âges et n’hésite pas à considérer le point de vue des autres nations. Le