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Chapitre 2 : Contraintes et émancipation des perceptions de genre

III.2. B Personnalités politique et domestique

La dynamique révolutionnaire opérait en effet un double mouvement : d’une part, au nouvel espace public et politique, désormais réservé aux hommes et dominé par l’exigence de publicité et de vertu civique, s’opposait un espace domestique et familial, dans lequel les femmes étaient reléguées ; d’autre part et dans le même temps, les Jacobins rêvaient à la transparence du second aux regards et aux exigences du premier. Toute forme d’action intermédiaire ne pouvait plus être comprise que sur le mode du complot, de la conspiration, de l’association secrète ou d’une influence délétère des femmes sur la politique.348

La différence que l’on a relevée entre Helen Maria Williams et Manon Roland s’observe également dans la distinction entre personnalités politique et domestique, publique et privée. Gary Kelly remarque ainsi au sujet de l’épistolière une domestication des affaires publiques :

Williams feminizes the Revolution formally and rhetorically as well as thematically, mainly through use of the familiar letter, well established as a predominantly feminine discourse, conventionally seen as informal, immediate, personal, private, and domestic, and thus suited to the supposedly more emotional character, limited education, domestic interests, and quotidian experience of women, and long associated with the novel of domestic and sentimental realism.349

De son côté, Gérard Rannaud décrit ainsi la dualité de la mémorialiste :

Il y a une raison politique à l’opposition que revendique Madame Roland entre les parts privée et publique de son écriture : dans le contexte révolutionnaire, toute perméabilité entre ces deux sphères est suspecte, puisqu’elle signifie l’ingérence des intérêts privés dans un mouvement qui se revendique sans cesse de son dévouement

347 JONES V. « Women writing Revolution : Narratives of History and Sexuality in Wollstonecraft and Williams »

in COPLEY S., WHALE J. Beyond Romanticism : New Approaches to Texts and Contexts 1780-1832 éd. Routledge,

London ; New-York, 1992, p. 180.

« Williams est attaquée pour avoir quitté le paysage féminisé, pittoresque pour la scène publique, l’arène masculine privilégiée ; ayant par conséquent brisé le décor générique, elle s’est elle-même transformée de l’objet du fantasme sentimental à une furie "intempérante". La "muse femelle" de Polwhele est dépendante de l’identification idéologique dominante de la féminité avec une sensibilité chaste, au cœur de laquelle on trouve une rhétorique de contrôle sexuel : la sensibilité est simultanément naturelle – restreignant les femmes aux sphères du sentiment et du domestique – et non naturelle, dans son association avec la sexualité active. »

[Notre traduction]

348LILTI A. « La Femme du monde est-elle une intellectuelle ? Les salons parisiens au XVIIIe siècle » in RACINE N., TREBITSCH M. (dir.) Intellectuelles : du genre en histoire des intellectuels, coll. Histoire du temps présent, éd. Complexe, 2004, p. 97consulté sur

https://books.google.fr/books?id=_OsoHaPJChsC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0 #v=onepage&q&f=false

349 KELLY G. Women, writing, and Revolution 1790-1827, éd. Oxford University Press, New-York, 1993, p. 38. « Williams féminise la Révolution formellement et rhétoriquement de même que thématiquement, principalement à travers l’usage de la lettre familière, bien établie comme un discours majoritairement féminin, conventionnellement perçu comme informel, immédiat, personnel, privé, et domestique, et de fait correspondant au caractère supposément plus émotionnel, à l’éducation limitée, aux intérêts politiques et à l’expérience quotidienne des femmes, et associée depuis longtemps au roman du réalisme domestique et sentimental. »

au bien public. Madame Roland fait donc l’effort conscient de marquer cette division et se construit ainsi un ethos irréprochable face à ses accusateurs. Inculpée par le tribunal révolutionnaire pour avoir tenu un salon privé où se préparait une contre- révolution, elle ne cesse de réaffirmer sa conscience et son respect de la séparation de la vie personnelle et de la sphère politique. Ainsi, si l’enfance et la jeunesse de Madame Roland donnent lieu à un récit détaillé, ses souvenirs personnels s’effacent presque entièrement derrière la figure publique de Roland de la Platière après son mariage.350

Manon Roland a un avis très critique sur l’occupation domestique de la plupart des femmes de son époque bien qu’il lui soit paru naturel de succéder à sa mère dans la gouvernance de la maison paternelle.

Au reste, il n’est pas surprenant que les femmes qui rendent ou reçoivent des visites inutiles, et qui se croiraient mal parées si elles n’avaient consacré beaucoup de temps à leur miroir, trouvent les journées longues par l’ennui, et trop courtes pour leurs devoirs : mais j’ai vu ce qu’on appelle de bonnes femmes de ménage, insupportables au monde, et même à leurs maris, par une précaution fatigante de leurs petites affaires : je ne connais rien de si dégoûtant que ce ridicule, et de si propre à rendre un homme épris de toute autre que de sa femme ; elle doit lui paraître fort bonne pour sa gouvernante, mais non lui ôter l’envie de chercher ailleurs des agréments. Je veux qu’une femme tienne ou fasse tenir en bon état le linge et les hardes, nourrisse ses enfants, ordonne ou même fasse sa cuisine, sans en parler, et avec une liberté d’esprit, une distribution de ses moments qui lui laissent la faculté de causer d’autre chose, et de plaire enfin par son humeur, comme par les grâces de son sexe. 351

Encore une fois, chez la mémorialiste, tout est une question d’équilibre entre l’obsession du ménage et le délaissement de celui-ci. Le jugement sur les deux catégories de femmes qu’elle distingue est particulièrement rude et intransigeant avec l’usage de termes péjoratifs comme « inutiles », « insupportables », « dégoûtant » et « ridicule ». Pour la sphère domestique, l’autrice professe une mentalité moins progressiste que dans le domaine politique. Selon Manon Roland, les femmes ne doivent pas se dégager des activités et qualités qui sont requises par la société. Les citoyennes doivent être polyvalentes, utiliser leur intelligence dans la gouvernance de leur maison et leur modestie doit transparaître dans leur silence au sujet du ménage. Enfin, elles doivent naturellement plaire et divertir. Mais l’on observe que l’autrice tend, même à ce niveau de réflexion, à déborder sur le domaine public et politique :

J’ai eu occasion de remarquer qu’il en était à peu près de même dans le gouvernement des Etats comme dans celui des familles ; ces fameuses ménagères, toujours citant leurs travaux, en laissent beaucoup en arrière ou les rendent pénibles pour chacun ; ces

[Notre traduction]

350 RANNAUD G. « Ecrire le moi, écrire l’histoire ? » in ZANONE D. et MASSOL C. (dir.) Le moi, l’histoire 1789-

1848, Université Stendhal, Grenoble, 2005, p. 89.

hommes publics si bavards et tant affairés ne font bruit des difficultés que par leur maladresse à les vaincre ou leur ignorance pour gouverner.352

Dans un parallèle burlesque, Madame Roland étend et détourne la critique domestique vers quelque chose de plus large. Pour l’autrice, le bavardage des gouvernants agit comme une compensation de leur manque d’action et de leur incompétence. Nous observons ainsi encore une fois l’entre-deux dans lequel la mémorialiste se situe concernant les attentes à l’égard de son sexe mais cette dualité gravite toujours autour de la même préoccupation : la nécessité de savoir gouverner son esprit, ses passions, sa maison, l’Etat. Anne Coudreuse remarque que cette transgression domestique s’opère également lors des réunions politiques qui se tiennent chez les Roland. Manon Roland se tient hors du cercle car elle sait « quel rôle convenait à [son] sexe » et s’adonne à une activité considérée comme essentiellement féminine : l’écriture épistolaire. Pourtant, « chez elle, l’écriture, et même l’écriture des lettres, acquiert une dimension d’habitude réservée aux hommes : réflexion, persuasion, argumentation, débat politique. »353 Consciente des assignations de genre, la mémorialiste reste toutefois discrète sur son intérêt pour la politique et ramène les préoccupations publiques vers le privé féminin du cercle amical :

Personne n’en parle moins que moi, parce que la discussion sied peu aux femmes et que celles qui traitent d’affaires d’Etat me paraissent toujours ressembler à de vieilles gazettes, mais rien à mes yeux n’est plus digne de méditation. Je ne me permets d’en entretenir quelquefois que mes amis ; je laisse causer les autres, je me plais assez avec certains vieillards qui s’imaginent instruire tous ceux à qui ils parlent et qui pourraient me voir souvent sans croire que je susse autre chose que coudre une chemise et faire une addition. 354

À nouveau, nous remarquons l’assimilation des stéréotypes de genre dans la perception qu’a Manon Roland de son sexe. L’intérêt pour les affaires publiques n’a en soit rien de négatif pour les femmes selon la mémorialiste, mais montrer cet intérêt et s’affirmer davantage comme personnalité publique que privée enlaidit les femmes comme de « vieilles gazettes ». Les occupations extérieures ne sont tolérées et valorisées qu’en tant qu’elles sont intériorisées (« rien à mes yeux n’est plus digne de méditation »). Bien que consciente qu’il s’agit d’une limitation à sa liberté d’expression (« ne me permets que »), l’autrice parvient à tourner la chose de manière

352 Ibid. p. 466.

353COUDREUSE A. « Les Mémoires de Madame Roland : être femme dans la tourmente de l’Histoire » in Itinéraires, 2011, p. 29-43 consulté sur https://journals.openedition.org/itineraires/1599

divertissante, s’amusant de son apparence ignorante pour rire de la véritable ignorance des autres, et perçoit cet effort de retenue comme un amélioration de caractère.355

L’intervention publique d’une femme n’est par ailleurs pas seulement défendue par les mœurs, elle est également dangereuse. Manon Roland rend ainsi compte de ce qu’elle avait dit à son mari au sujet du placard que Marat avait affiché contre elle356 : « Il veut vous attaquer, il commence par rôder autour de vous ; puis, avec son esprit, il a la bêtise d’imaginer que je serai sensible à ses sottises, que je prendrai la plume pour y répondre, qu’il aura le plaisir de traduire une femme sur la scène, et de jeter ainsi du ridicule sur l’homme public à qui je suis attachée. » 357 Ici, la mémorialiste souligne qu’en tant que « propriété » d’un homme (soit le père, le mari, le frère ou le fils), une femme est totalement indissociable de celui qui la possède. Ainsi, le risque d’exposer une personnalité privée – c’est-à-dire une femme – « sur la scène » publique est que le politique vienne envahir et mettre en péril l’univers domestique, la famille – puisque que les femmes sont le centre de la vie familiale et valorisées par cette activité. Celles-ci deviennent ainsi un intermédiaire et un instrument de valorisation, dévalorisation ou d’attaque contre les hommes publics auxquels elles sont attachées. Ce danger s’exprime également dans l’oeuvre d’Helen Maria Williams dans un sens plus métaphorique. Gary Kelly explique en effet que :

In a metaphorical rape, the punitive hand of tyranny destroys the female sensuality (…) before executing its victim. This generalized violation is a variant of the main romance narrative which gradually emerges from the Letters : they tell the tale of Liberty, the beautiful and adored heroine who is persecuted, abducted and temporarily disfigured by the « monster » Robespierre, « to whom nature, by some strange deviation, has given a human form ».358

Et en effet, l’intervention de l’épistolière dans le domaine politique se fait d’abord par l’intermédiaire du privé, auquel elle le ramène :

in my admiration of the revolution in France, I blend the feelings of private friendship with my sympathy in public blessings; since the old constitution is connected in my mind with the image of a friend confined in the gloomy recesses of a dungeon, and

355 « garder constamment le silence au milieu de gens qui parlent d’objets auxquels on s’intéresse, (…) mesurer ainsi la logique de chacun en se commandant toujours soi-même, est un grand moyen d’acquérir de la pénétration, de la rectitude, de perfectionner son intelligence et d’augmenter la force de son âme. » Ibid. p. 198.

356 « Vous êtes priée de ne plus dilapider les biens de la nation à soudoyer deux cents mouchards pour arracher les affiches de l’ami du peuple. Citoyens, vous êtes requis, au nom de la patrie, de corriger ces mouchards, s’ils ont l’audace de reparaître » , N° 683 du mercredi 19 septembre 1792 in MARAT J.-P. L’Ami du peuple, Paris, 1792 consulté sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1047040z/f1.image

357 ROLAND M. Mémoires de Madame Roland, Op.cit. p. 135.

358 KELLY G. Women, writing, and Revolution 1790-1827, éd. Oxford University Press, New-York, 1993, p. 188. « Dans un viol métaphorique, la main punitive de la tyrannie détruit la sensualité féminine (…) avant d’exécuter sa victime. Cette violation généralisée est une variante de la narration principale de la romance, qui émerge graduellement des Lettres : elles racontent le conte de la Liberté, l’héroïne belle et adorée qui est persécutée, enlevée et temporairement défigurée par le "monstre" Robespierre, "dont la nature, par une étrange déviation, a donné forme humaine." »

pining in hopeless captivity; while, with the new constitution, I unite the soothing idea of his return to prosperity, honours, and happiness.359

Cette association étroite entre les deux univers est ici explicitement exprimée à travers plusieurs parallélismes de construction où les sentiments du privé et du public sont rapprochés, de même que – de manière plus antithétique – elle oppose l’ancienne constitution avec la nouvelle, puis l’emprisonnement de Monsieur du Fossé avec son bonheur. L’usage de termes comme « blend », « connected » ou « unite » exprime également cette relation resserrée entre privé et public. Mais Helen Maria Williams revalorise davantage le rôle des femmes dans le domaine politique :

But let me do justice to the ladies of France. The number of those who have murmured at the loss of rank, bears a very small proportion to those who have acted with a spirit of distinguished patriotism; who, with those generous affections which belong to the female heart, have gloried in sacrificing titles, fortune, and even the personal ornaments, so dear to female vanity, for the common cause. (…) The women have certainly had a considerable share in the French revolution : for, whatever the imperious lords of the creation may fancy, the most important events which take place in this world depend a little on our influence; and we often act in human affairs like those secret springs in mechanism, by which, though invisible, great movements are regulated.360

Encore une fois, nous observons une valorisation modeste du féminin de façon à ce que, par son humilité, Williams reste conforme aux stéréotypes de genre. En effet, l’esprit de sacrifice patriotique qui fait la gloire des femmes en temps de Révolution découle des « generous affection which belong to the female heart » pour remplacer ce qui faisait leur gloire durant l’ancien régime, soit la fortune et les ornements de beauté. En ce sens, la « vanité » superficielle et égoïste qui caractérisait le genre féminin s’est sacrifiée pour initier une révolution vers un intérêt spirituel et collectif, altruiste. Helen Williams souligne par ailleurs le manque de visibilité des femmes dans l’histoire (« secret », « invisible ») tout en les rapprochant d’une modestie exigée par les normes [Notre traduction]

359WILLIAMS H. M. Letters Written in France, in the Summer 1790, to a Friend in England; Containing, Various

Anecdotes Relative to the French Revolution, Op.cit. p. 93.

« tout en admirant la révolution de France, je mêle les sentimens d’une amitié particulière à la sympathie qui me touche par rapport à la félicité publique ; l’idée de l’ancien régime se trouve trop liée dans mon ame avec l’image d’un ami qui a gémi longtems dans la sombre solitude d’un cachot, et languit[sic] dans une captivité sans espoir. La nouvelle constitution, au contraire, ne se sépare jamais dans mon esprit de la douce idée de son retour à la prospérité, aux honneurs, et au bonheur. » p. 76.

[Traduction de M…] 360 Ibid. p. 79.

« Mais je dois rendre justice aux dames françaises. Le nombre de celles qui ont murmuré de la perte de leur rang est très petit comparé à celles qui ont montré un véritable esprit de patriotisme, et qui, pleine[sic] de ces sentimens généreux qui conviennent au cœur d’une femme ; se sont fait un honneur de sacrifier au bien commun leurs titres, leur fortune et même ces ornemens extérieurs auxquels, en secret, notre amour propre attache un si grand prix. (…) Les femmes ont eu certainement une grande part à la révolution de France ; car, quoiqu’en puissent dire ces êtres orgueilleux, qui se disent nos maîtres, les événemens grands ou petits, qui se passent sur la scène du monde, dépendent toujours plus ou moins de notre influence, et nous agissons souvent dans les affaires de la vie, comme font en méchanique ces ressorts secrets, qui, quoiqu’invisibles, produisent et règlent les plus grands mouvemens. » p. 40/41.

de genre. La métaphore du mécanisme sous-entend non seulement que les femmes sont indispensables aux exploits des hommes, – puisqu’un objet mécanique ne fonctionne pas sans l’ensemble de ses rouages – mais qu’elles en sont également l’origine (« by which »).

Cependant, le rôle de la femme dans le domaine public est aussi limité en politique que dans le monde des lettres. Manon Roland écrit à ce sujet :

Jamais je n’eus la plus légère tentation de devenir auteur un jour ; je vis de très-bonne heure qu’une femme qui gagnait ce titre, perdait beaucoup plus qu’elle n’avait acquis. Les hommes ne l’aiment point, et son sexe la critique : si ses ouvrages sont mauvais, on se moque d’elle, et l’on fait bien ; s’ils sont bons, on les lui ôte. Si l’on est forcé de reconnaître qu’elle en a écrit la meilleure partie, on épluche tellement son caractère, ses mœurs, sa conduite et ses talents que l’on balance la réputation de son esprit par l’éclat que l’on donne à ses défauts. 361

L’intervention des femmes dans le monde des auteurs est à tous points de vue négative et l’injustice des réactions est vivement dénoncée. L’empiètement féminin sur le domaine public fait des femmes un objet de haine de toutes parts. La critique des écrivaines par les femmes elles- mêmes démontre l’assimilation des stéréotypes et jugements par une minorité dévalorisée. L’intelligence féminine est nécessairement considérée comme un danger aux yeux de la société puisque « on (…) lui ôte » ses bons ouvrages ou l’œuvre est altérée par une calomnie sur la personnalité de l’autrice. Inévitablement, la société cherche ainsi à ramener le public vers le privé dès qu’il s’agit des femmes. De fait, Manon Roland exprime l’idée que la faible présence des femmes en lettres ne résulte pas d’un manque de compétence, d’intérêt ou de talent en la matière mais d’une obligation sociale. En ce sens, les seuls moyens pour la mémorialiste de contourner ces complications sont d’une part la publication posthume que permet son exécution et qui lui évite la pression sociale et morale, d’autre part la défense de la personnalité privée au sein même de l’œuvre publique, évitant le détournement de « la réputation de son esprit » au profit de « l’éclat de ses défauts ».

Ainsi, le seul intérêt de l’apparition publique d’une femme semble être ornemental et superficiel : « Est-ce donc pour briller aux yeux, comme les fleurs d’un parterre, et recevoir quelques vains éloges, que les personnes de mon sexe sont formées à la vertu, qu’elles acquièrent des talents ? »362 Chez les femmes, les qualités morales sont converties en mérites d’apparence au contraire de ce qui se passe pour leurs homologues masculins. L’objectification que cela implique