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3. MÉTHODOLOGIE ET DESIGN DE RECHERCHE

3.1. Structure de la preuve

Cette sous-section présente trois piliers de la cueillette de données, soit la question exploratoire, l’approche de recherche-action participative retenue et la méthodologie de triangulation des données utilisées.

3.1.1. QUESTION EXPLORATOIRE

Tel que suggéré par Gauthier et Bourgeois (2016), il existe trois types de questions de recherche en sciences sociales, et à chacune d’elle est associée une stratégie de preuve privilégiée. La question posée dans le cadre de cette recherche est de type exploratoire, soit une question « ouverte portant sur un thème peu connu, en exploration » : Comment se construit le processus collaboratif de gouvernance entre les différents acteurs concernés par l’élaboration de la stratégie d’adaptation aux changements climatiques dans la MRC de Memphrémagog?

La stratégie de preuve privilégiée est l’étude de cas, qui consiste à observer et à analyser l’objet de recherche pour en tirer des connaissances. L’étude de cas « permet la description en profondeur et l’enclenchement d’un processus inductif »; une seule démarche fait l’objet de notre analyse, mais cette dernière se fait en profondeur (Gauthier et Bourgeois, 2016).

Le tableau 3.1 présente les outils méthodologiques utilisés pour documenter les différentes étapes de recherche.

Tableau 3.1 Méthodologie et outils de cueillette de données utilisés dans le cadre du projet de recherche

Étapes Actions Outils

méthodologiques 1. Formulation du problème

de départ

1.1. Identification de la question de recherche, de l’hypothèse de départ et du cadre conceptuel

Revue de littérature Validation par les pairs et les codirecteurs

2. Élaboration du design de recherche

2.1. Préparation de la méthodologie et élaboration des outils de cueillette de données

2.2. Identification des défis méthodologiques

Revue de littérature Validation par les pairs et les codirecteurs

3. Cueillette de données 3.1. Préparation des comités sectoriels Validation par les pairs et les codirecteurs 3.2. Tenue des premières rencontres

sectorielles

Observation participante Entrevue dirigée 3.3. Préparation de la TRACC Validation par les pairs

et les codirecteurs 3.4. Tenue de la première rencontre de la

TRACC

Observation participante Sondage 4. Compilation des résultats 4.1. Compilation des données recueillies Rédaction 5. Réflexion, analyse et

interprétation

5.1. Analyse des résultats Rédaction 5.2. Interprétation des résultats :

détermination des motivations pour chaque partie prenante, analyse du niveau de mobilisation

Rédaction Validation par les codirecteurs 6. Partage du savoir généré 6.1. Diffusion des résultats, formulation

de recommandations et présentation de conclusions

Soutenance et congrès

3.1.2. RECHERCHE-ACTION PARTICIPATIVE

La recherche-action implique d’un côté un groupe de praticiens (acteurs du milieu) et de l’autre une équipe de recherche. Sans être totalement ignorant des savoirs des autres, chacun de ces deux groupes possède des connaissances propres; en considérant que chaque personne possède une capacité égale d’apporter un éclairage particulier sur la question de recherche, on assiste à une co-construction des connaissances alimentée par les savoirs de chaque groupe (Collectif Les chercheurs ignorants, 2015). Mais attention, il faudra éviter l’écueil où le chercheur est perçu par les acteurs du milieu comme LE détenteur du savoir, ce

qui signifierait une auto perception moins « légitime » du savoir par les acteurs locaux (Collectif Les chercheurs ignorants, 2015). Tel que souligné par Ouranos (2015), le savoir local constitue une source d’information incontournable pour l’élaboration d’une stratégie d’adaptation, surtout quand la rareté de certaines données constitue un frein au processus d’adaptation. D’ailleurs, dans le Diagnostic de vulnérabilité d’un territoire au changement climatique (2012), l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie française10 souligne l’importance de confronter les résultats de la recherche documentaire à la perception des acteurs du milieu et aux connaissances locales. Cela permet notamment d’apporter plus de fiabilité et de précisions aux résultats et d’en valider les conclusions. Ainsi, dans le cadre du présent projet de maîtrise et conformément à l’approche de co-construction retenue pour la démarche globale, une grande attention est accordée aux savoirs locaux et traditionnels, qui permettent notamment de valider, d’ajuster et de bonifier certaines données scientifiques en fonction des réalités sur le terrain, ainsi que de formuler des mesures d’adaptation appropriées, réalistes et réalisables. Après la présentation des scénarios climatiques, les participants à la démarche sont invités à commenter, à bonifier et à prioriser les opportunités et menaces liées aux changements climatiques et touchant leurs secteurs d’activités. On arrive alors à comparer les perceptions des acteurs locaux aux projections climatiques scientifiques. Par cette approche, nous souhaitons favoriser une reconnaissance éthique des apports de chaque individu à la démarche de co-construction, et ce, par tous les partenaires.

3.1.3. VALIDATION DES DONNÉES

Notre étude de cas, de type recherche-action participative, permet d’explorer diverses méthodes qualitatives pour recueillir les données et documenter la recherche, soit l’observation participante, l’entrevue semi-dirigée et le sondage (voir section 3.3). L’utilisation de différentes méthodes de cueillette de données permet une triangulation, qui limite la possibilité d’introduire un biais provenant de l’observateur (Gauthier et Bourgeois, 2016). On obtient ainsi une estimation plus précise et valide des résultats qualitatifs recueillis au cours de la recherche (Oliver-Hoyo et Allen, 2006).

10 L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) participe à la mise en œuvre des politiques

publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable. Elle met ses capacités d’expertise et de conseil à la disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public, afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale. L’Agence aide en outre au financement de projets, de la recherche à la mise en œuvre, et ce, dans les domaines suivants : gestion des déchets,