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6. RECOMMANDATIONS

6.6. Favoriser l’émergence de projets collaboratifs

En mettant en place un cadre propice à l’émergence d’une gouvernance participative, il y a fort à parier que des collaborations plus poussées se formeront entre les participants ayant les mêmes enjeux, attentes, besoins. Il est recommandé d’accorder une attention particulière à ses nouveaux partenariats qui se dessinent et d’encourager, et même soutenir si possible, la réalisation de tout projet pouvant permettre d’augmenter la résilience de la communauté face aux changements climatiques.

Par exemple, à la suite de la première rencontre de la table sectorielle, une demande de financement a été déposée au Réseau canadien des montagnes pour le projet « Gouvernance et cocréation du développement récréotouristique : le cas de la région communauté du Mont-Orford » (figure 6.1). Il s’agit là d’une retombée directe, quoiqu’imprévue, du fait même d’avoir réuni la table touristique. Les quatre organisations œuvrant dans le Parc national du Mont-Orford ont appuyé le projet : la SEPAQ, Orford Musique, la Corporation ski et golf Mont-Orford et le Centre de villégiature Jouvence. Le projet a obtenu

Figure 6.1 Résumé du projet « Gouvernance et cocréation du développement récréotouristique : le cas de la région communauté du Mont-Orford »

Les destinations touristiques, notamment celles qui s’articulent autour d’espaces naturels tels que les parcs nationaux, font face à des changements et des défis qui créent des opportunités en matière d’innovation.

Dans le cas de la communauté du Mont-Orford, il existe au sein de la communauté une volonté de contribuer au rayonnement et à la diversification de l’offre récréotouristique au cœur des activités sociales et économiques. Il n’existe cependant pas d’espace de concertation ou de structure de gouvernance pour donner une impulsion à cette ambition locale.

Le projet de recherche vise à mobiliser les partenaires au sein d’un lieu de concertation commun, où sera coconstruite une offre récréotouristique quatre saisons contribuant au développement durable de la communauté. La démarche sera analysée et documentée par l’équipe de recherche dans le but d’en tirer des constats, observations et recommandations. Le modèle de gouvernance développé pourra ensuite être partagé et adapté à d'autres lieux présentant des contextes similaires.

L’approche épistémologique s’inscrit dans une démarche d’innovation ouverte et sociale, où l’engagement des parties prenantes permet de créer de la valeur, au profit de la communauté. Le recours à un laboratoire vivant (living lab) rend le processus itératif. Celui-ci évoluera au fil du déroulement du projet.

Ce projet est une initiative conjointe de la Chaire de recherche sur l’attractivité et l’innovation en tourisme de l’Université Laval et de la MRC de Memphrémagog. D’autres membres clés du projet sont des représentants du Groupe de recherche et d’intervention tourisme, territoires et société (GRITTS) de l’Université du Québec à Montréal, et des partenaires issus de la communauté : la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), le Parc national du Mont-Orford, Orford Musique, la Corporation ski et golf Mont-Orford et le Centre de villégiature Jouvence. Il est financé par le Réseau canadien des montagnes.

Présentation du projet tiré de la candidature déposée au Réseau canadien des montagnes

Lorsqu’une MRC se lance dans l’élaboration d’une stratégie d’adaptation aux changements climatiques, il est fort possible que d’autres initiatives complémentaires voient le jour en parallèle. Il peut alors être pertinent de mettre en place des canaux de communication et de partage pour bonifier les projets. Par exemple, l’Union des producteurs agricoles nationale a lancé, en 2017, une démarche pour favoriser l’adaptation aux changements climatiques en milieu agricole :

« Une démarche participative est proposée afin que les producteurs et productrices agricoles ainsi que les intervenants du milieu agricole prennent connaissance des changements climatiques, ciblent les impacts par type de production et identifient les mesures d’adaptation propres à leur région. ».

L’ensemble du travail réalisé dans le cadre du projet vise à :

• Sensibiliser les producteurs et productrices agricoles ainsi que les intervenants du secteur agricole aux enjeux des changements climatiques

• Permettre aux producteurs et productrices agricoles ainsi qu’aux intervenants de s’approprier les connaissances liées aux scénarios climatiques de leur région

• Dresser des portraits régionaux, identifier les enjeux, prioriser des mesures d’adaptation • Élaborer des plans d’adaptation pour les régions participantes

• Former des professionnels animateurs actifs dans le projet

• Créer un outil d’évaluation de la vulnérabilité des fermes aux changements climatiques • Transférer l’ensemble des connaissances acquises lors des forums régionaux (UPA, 2020).

Un lien a donc été entre l’équipe de recherche et le coordonnateur local de la démarche Agriclimat à l’Union des producteurs agricoles de l’Estrie pour partager de l’information et s’assurer de ne pas dédoubler la sollicitation des agriculteurs pour des activités similaires. Toutefois, une seule courte rencontre a eu lieu en début de démarche, puis, pour différentes raisons qui ne nous ont pas été communiquées, l’UPA n’a pas permis à un membre de l’équipe de recherche d’assister aux rencontres avec les agriculteurs, même si ce n’était qu’à titre d’observateur. Leurs tables de travail étaient en effet réservées aux agriculteurs. Bien que des agriculteurs aient participé à la première rencontre de la table sectorielle ainsi qu’à celle de la TRACC, il est fort possible que, face à deux démarches évoluant en parallèle, ces acteurs locaux n’en choisissent qu’une et qu’ils priorisent la démarche proposée par leur association sectorielle. Cette hypothèse reste toutefois à confirmer lors des années 2 et 3 du projet global. L’espace de gouvernance participative peut aussi être mis à profit dans le cadre d’autres projets. Par exemple, la MRC a débuté son processus de révision du schéma d’aménagement en 2019; elle a pu profiter des connaissances recueillies au fil de l’élaboration de la stratégie d’adaptation aux changements climatiques pour alimenter sa réflexion sur les enjeux auxquels fait face le territoire. De plus, la MRC a pu profiter d’un réseau de collaborateurs déjà réuni au sein d’un espace de gouvernance pour participer aux consultations publiques et activités de cocréation prévues à sa démarche de révision du schéma

garder un esprit de collaboration : puisqu'il est entièrement responsable de l’aménagement du territoire et de différentes autres compétences au sens de la Loi sur les compétences municipales et de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, le conseil de la MRC doit rester ouvert aux recommandations et propositions provenant des acteurs locaux et accueillir positivement la participation et les recommandations provenant du travail des tables sectorielles et de la TRACC.