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Chapitre 2 : Présentation de la région d'étude "Cadre générale"

2. Aperçu sur la géologie régionale et locale

2.2. Stratigraphie

D’après les travaux de J.L. Blés et J.J. Fleury en 1970, la région d’étude (El Kouif),

appartient à la carte géologique de MORSSOT au 1/50000 (feuille n° 178), le résumé régional des principaux affleurements est donné par l’esquisse géologique (Figure 21). L’enchaînement chronologique des formations de la région d’étude se présente de haut en bas comme suit (Bles et Fleury, 1970):

2.2.1. Les formations continentales Quaternaire :

Le Quaternaire est entièrement constitué par des formations d’origine continentales occupant une surface importante sur la feuille de Morsott. Les formations quaternaires se

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localisent principalement dans les plaines et aux pieds des montagnes. Dans la région d’El Kouif, l’activité humaine s’y superpose clairement, suite à l’exploitation minière du gisement de Phosphate (déblais de mine d’El Kouif), outillage le quaternaire se distingue essentiellement par :

a) Éboulis actuels et récents « A »:

Au pied de tous les reliefs calcaires se manifestent des important éboulis et qui sont entrain de se former.

b) Alluvions actuelles récentes « a »:

Ces alluvions sont souvent caractérisées par des plaquettes de calcaires maestrichtiens parfois seules, parfois associées à des limons.

Les terrasses anciennes et récentes de l’oued Ras El Ayoun sont constituées de limons alluvionnaires et graviers.

Les couches sous-jacentes de ces dépôts quaternaires forment des calcaires crétacés alternant aux marnes.

c) Limons récents « q’L »:

Les limons récents, résultent du lessivage et de l’altération des marnes environnantes. Cette formation se trouve associés à des niveaux de cailloutis anguleux se déposant dans toutes les régions basses, leurs couleurs allant de brun au gris sombre.

d) Loupes de glissement « G » et éboulis anciens « E »:

Ces loupes Résultent essentiellement de la position d’entablement des calcaires massifs très diaclasés reposant sur les formations marneuses de grande épaisseur et suite à l’infiltration des eaux de surfaces. Le glissement se manifeste par déclassement de bordure de falaise dans les calcaires. A l’Est du Djebel El Kouif, entre la limite Est de la feuille de Morssott et la frontière Algéro-Tunisenne, le miocène inférieur continental surmonte des éléments de falaises de calcaires éocènes glissés sur les marnes paléocènes. Il s’agit donc d’une formation qui à pris naissances antérieurement au Miocène inférieur mais a continué à se développer jusqu’à la période actuelle (Bles et Fleury, 1970)

e) Croûte calcaire « q’’Cr »:

Elle se trouve généralement et souvent sur les pentes faibles et dans les dépressions. On peut aussi l’observer en témoins peu importants sur les calcaires maestrichtiens (Bou Rbaia principalement) ainsi qu’aux pieds de Dj El Kouif. Elle est de couleur blanchâtre parfois rosé cimentant des éléments calcaires bréchiques. Son épaisseur est généralement envoisinant le 1m et parfois plus importante.

f) Brêches et cailloutis d’épandages anciens :

Au pied des massifs calcaires, des brêches très largement épandues sur les marnes, et sont parfois prises dans un ciment qui rappelle très précisément la croûte calcaire. L’épaisseur de cette formation est de quelques mètres. Les éléments de calcaire formants

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ces brêches, selon la localisation : de l’Aptien, du Turonien ou du Maestrichtien, sont anguleux et de taille réduite.

2.2.2. Les formations continentales néogènes :

Dans la région d’El Kouif, ces formations sont représentées essentiellement par le

Miocène continetal « mc », dont les formations dominantes sont les sables et graviers

quartzeux blancs et roux à traces ferrugineuses. A l’Est d’El Kouif et selon la feuille de (Thala), ces formations ont livré des restes de Mastodonte et de dinotherium ayant été attribuées au Miocène par (Brives, 1919 et 1920, cité par Bles et Fleury, 1970) et au Miocène inférieur par Arambourg (1952, cité par Bles et Fleury, 1970). Les sables du Djebel El Kouif, renfermant par endroit des restes végétaux mal silicifiés, alternent parfois avec des argiles feuilletées vert-claire. Ces Sablessurmontent des conglomérats à éléments calcaires à ciment argileux rouge ou bariolé.

2.2.3. Les formations calcaires de l’Eocène et du Paléocène supérieur :

a) Lutétien inferieur- Ypresien (e5-6) :

La formation est caractérisée par 150m environ de bancs épais (1m et plus) de calcaires massifs à gros silex, renfermant des Huitres et lumachelles de Nummulites, que sont abondantes au Djebel Dyr et absentes au Djebel El Kouif, alternant avec des niveaux calcaires plus tendres.

b) Paléocène supérieur (Thanetien) (e4) :

Il est représenté par presque 20 m en moyenne (exception à EL Kouif moins de 10 m) : il s agit de calcaires argileux en petits bancs souvent noduleux à silex. Ces calcaires admettent à leur partie inférieure des intercalations phosphatées. La couche exploitable de phosphates se trouve à la base. Elle est constituée le plus souvent de deux assises de 1 à 2 m d’épaisseurs chacune. La présence de dents de Sélaciens, indique l’âge paléocène supérieur de la couche phosphatée (Flandrin, 1948 in Bles et Fleury, 1970).

2.2.4. La formation à dominance marneuse du paléocène p.p.- Crétacé

supérieur :

Cette puissante formation marneuse qui représente la transition Crétacé – Eocène a été subdivisée en 3 membres :

a) Paléocène pp (e2-3) :

Il est caractérisé par une série de marne homogène dont l’épaisseur est en moyenne de 200 m. Cette série est surmontée par de rares bancs de calcaires argileux gris et de minces niveaux phosphatés. Le contenu fossilifère (microfaunes), permet de reconnaître le paléocène inférieur «Montien», le paléocène supérieur «Thanétien» (Bles et Fleury, 1970)

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b) Danien (e1) :

Le Danien à été marqué par la présence de microfaune (Globogerines) qui existe un peu avant la base et un peu après le sommet. Les formations du Danien sont des calcaires argileux gris clair et un peu crayeux alternant avec des marnes grises, leur épaisseur est de 75 à 100 m.

c) Maestrichtien supérieur (c6b) :

Constitué essentiellement d’une épaisseur de 150 m en moyenne, il consiste en des marnes grises à quelques intercalations de calcaire à la base.

Remarque :

Il est à noter que les formations marneuses du paléocène sont celles rencontrées dans la plus part des sondages exécutés au sein de différents sites dans la région d’étude. Lors de nos sorties sur terrain, et pour prévoir le comportement de ces sols, nous avons testé ces formations rencontrés dans les fouilles des chantiers (tel que les 100+25 logements, 40 logement, école CEM, 61 logements, ...etc.). Cette mission avait pour but le test du rouleau, il s’est avéré que ces marnes présentent une très forte plasticité (rouleau de moins de 1mm).

2.2.5. Les formations à dominante calcaire du Maestrichtien inférieur –

Campanien moyen :

a) Maestrichtien inférieur c6a :

Au SSE jouxtant la frontière Tunisienne, le Maestrichtien inférieur a été trouvé caractérisé par une épaisseur de 170 m de calcaires massif à Inocerâmes. Ces formations sont recouvertes par des éboulis dont la présence est probablement due au processus d’altération.

b) Campanien supérieur (c5c):

D une épaisseur de 150 m, il est constitué par des marnes grises claires à patine vert-jaunâtre admettant dans le tiers inférieur de nombreuses petites intercalations de calcaires argileux gris pouvant former la transition avec les calcaires crayeux sous-jacents.

c) Campanien moyen (c5b):

Représenté par des calcaires blanc à gris clairs crayeux en gros bancs, alternant avec

de petits niveaux de marnes claires, grises et parfois verdâtres, cette formation, dont l’épaisseur atteint 70 à 80 m, affleure dans la partie Est-Nord- Est de la feuille n° 206 (carte géologique de Tébéssa, 1949) et également vers les confins Algéro- Tunisiens (feuille de Dj Brino). Une coupe géologique illustrant la série a été établie (figure 22). Quant aux formations représentant les étages du Campanien inférieur, Turonien, Cénomanien, Albien, Aptien, Trias, elles ne sont pas visibles à l’affleurement dans la région d’étude. Cependant, ces formations sont présentes dans la carte géologique de MORSSOT (Figure 21).

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Figure 21 Esquisse géologique de la région de MORSSOT avec localisation de la coupe

géologique de la figure 2.2 (Blés et Fleury, 1970).