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4. Objectifs du travail

4.2. Stratégie adoptée

Chez la vigne, les différences physiologique, métabolique ainsi qu’en terme de développement des structures reproductrices entre les variétés sont importantes (Bernard et Chalies 1986, 1987 ; Reynier 1989 ; Fougère-Rifot et al. 1993 ; Huglin et Schneider 1998).

Nous avons donc choisi d’étudier deux cépages présentant une sensibilité différente à la coulure. Le Gewurztraminer (GW) est considéré comme sensible à la coulure (Huglin et Schneider 1998) alors que le Pinot noir (PN) est peu sensible à ce phénomène (Zapata 1998).

Pour comprendre les mécanismes expliquant les différences de nouaison entre ces deux cépages, il est nécessaire de les caractériser au vignoble.

Les classifications de Baggiolini (1952) et Eichhorn et Lorenz (1977) sont les plus utilisées par les professionnels. Cependant, les critères utilisés pour déterminer le stade de développement des inflorescences sont uniquement fondés sur des caractères morphologiques tels que le nombre de feuilles, le nombre de grappes ou le pourcentage de fleurs ouvertes.

Ainsi, ces critères ne reflètent pas les stades de développement des structures reproductrices, et notamment les étapes clé comme les méioses et les mitoses polliniques et ovulaires. Des études précédentes sur les cultivars Merlot, Cabernet-Sauvignon et Chardonnay (Fougère-Rifot et al. 1993) et sur Grenache et Carignan (Bernard et Chalies 1986, 1987) ont montré que le moment de la méiose et la durée entre celle-ci et la floraison sont dépendants du cépage. Il

Figure 23. Paramètres étudiés pour caractériser les deux cépages (GW et PN) utilisés lors de la thèse.

2. Evolution du contenu glucidique des inflorescences et

des grappes au cours de leur développement ?

4. Evolution de la photosynthèse des inflorescences et des grappes

au cours de leur développement ?

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est donc nécessaire d’étudier le développement des structures reproductrices mâles et femelles du débourrement à la nouaison de nos deux cépages (Fig. 23).

Les glucides et leur métabolisme interviennent tout au long de la floraison, de l’initiation florale à l’anthèse (voir chapitre 3.2.). La description du contenu glucidique des inflorescences et des grappes au cours de leur développement a donc été entreprise chez nos deux cépages (Fig. 23). De plus, la variation des taux de glucides et leur composition dans les inflorescences sont le résultat du métabolisme glucidique dans son ensemble. L’évolution des principales activités enzymatiques du métabolisme glucidique a donc aussi été étudiée dans les inflorescences et les grappes du stade grappe visible (stade 12) à la nouaison (stade 27) (Fig. 23). Au cours de l’année, la photosynthèse et la mobilisation des réserves pourvoient aux besoins glucidiques de la plante. Nous avons donc étudié la photosynthèse des inflorescences puis des grappes et de la feuille opposée à la première inflorescence (Motomura 1982) du stade 12 (grappe visible) au stade 27 (nouaison) (Fig. 23).

L’ensemble de ces travaux consacré à la caractérisation des deux cépages (GW et PN) utilisés constituera notre première partie et sera présenté sous la forme de 3 publications :

Publication 1 Lebon G, Duchêne E, Brun O, Magné C et Clément C (2004)

Flower abscission and inflorescence carbohydrates in sensitive and non-sensitive cultivars of grapevine. Sexual Plant Reproduction, 17(2) : 71-79.

Publication 2 Lebon G et Clément C (soumise)

Carbohydrate metabolism in the inflorescences of grapevine (Vitis vinifera L.) during flower development.

Publication 3 Lebon G, Brun O, Magné C et Clément C (2005)

Photosynthesis of the grape (Vitis vinifera L.) inflorescence. Tree Physiology, 25 : 627-633.

La caractérisation des cépages au vignoble (développement des structures reproductrices ainsi que l’analyse du contenu et de l’évolution glucidiques dans les inflorescences et les grappes) est obligatoire afin de comprendre le rôle des glucides dans les différences de sensibilité à la coulure observées entre le GW et le PN. Cependant, la floraison n’a lieu qu’une fois par an donc les possibilités d’expérimentation sont limitées. Il est donc nécessaire d’expérimenter sur d’autres modèles comme les boutures fructifères. En parallèle à

reproductrices mâles et femelles ?

Figure 24. Expérimentations réalisées sur les boutures fructifères de GW et PN.

glucidique des différents organes

0 feuille

4 feuilles

toutes feuilles

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la caractérisation des cépages au vignoble, nous avons optimisé les protocoles d’obtention de boutures fructifères existants (Mullins 1966 ; Mullins et Rajasekaran 1981 ; Gény 1997 ; Ollat et al. 1998 ; Collin 2000) et travaillé tout au long de l’année. Comme au vignoble, nous avons tout d’abord caractérisé le modèle bouture fructifère afin de comparer le comportement de nos deux cépages avec ce système expérimental. La description de ce modèle expérimental comprenait tout d’abord l’analyse du développement des structures reproductrices mâles et femelles au cours de la floraison, du stade 12 (grappe visible) au stade 27 (nouaison), comme nous l’avons réalisée au vignoble (Fig. 24). En effet, aucune étude n’a été menée sur le développement des structures reproductrices de boutures fructifères. Ensuite, nous avons étudié l’importance des relations source/puits sur la répartition des glucides chez la bouture fructifère en modifiant le nombre de feuilles (Fig. 24).

Enfin, comme nous l’avons vu précédemment (chapitre 1.2.2.), le développement reproducteur de la vigne est réparti sur 2 années successives, l’initiation florale débutant l’été précédant l’anthèse. Or, à partir de l’anthèse et jusqu’à la chute des feuilles, la photosynthèse est excédentaire et l’amidon s’accumule dans le cep, les bois et les racines (Mullins et al.

1992 ; Bates et al. 2002 ; Zapata et al. 2004a, b). Nous avons donc observé l’impact de la mise en réserve lors de l’été n sur la floraison de l’été n+1 grâce à des effeuillages et des égrappages à la véraison (Fig. 25). Cette étude a été réalisée dans le vignoble champenois sur les 3 principaux cépages de cette région : le Chardonnay (CH), le Pinot Meunier (PM) et le Pinot noir (PN).

Les expérimentations réalisées avec le modèle bouture fructifère et au vignoble constitueront notre deuxième partie qui sera présentée sous la forme de 3 publications :

Publication 4 Lebon G, Duchêne E, Brun O et Clément C (2005)

Phenology of flowering and starch accumulation in grape (Vitis vinifera L.) cuttings and vines. Annals of Botany, 95 : 943-948.

Publication 5 Lebon G et Clément C (soumise)

Source/sink relations in fruiting cuttings of grapevine (Vitis vinifera L.) during the inflorescence development.

Publication 6 Lebon G, Mineur T, Le Sueur D, Panigai L et Clément C (soumise) Impact of reserve restoration on flowering and fruit set in grapevine (Vitis vinifera L.).

Figure 25. Expérimentations réalisées dans le vignoble champenois sur les cépages CH, PM et PN.

égrappage total VÉRAISON

année n année n+1

1. Glucides dans les bois de taille

2. Fleurs par inflorescence, baies par grappe, taux de nouaison, pépins par baie

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