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5.6 Les recommandations formulées par les parents

5.6.2 Le soutien reçu du CPEJ et du syndicat pour les familles d’accueil

Certains répondants (n=6) mentionnent des recommandations en lien avec le soutien reçu du CPEJ et du syndicat pour les familles d’accueil. Cette section présente les différentes recommandations des participants avec lien avec le soutien reçu, que ce

soit lors du suivi avec les intervenants du CPEJ ou avec le syndicat. D’une part, six répondants soulignent qu’un suivi plus serré avec les intervenants de la protection de la jeunesse les aiderait beaucoup dans le rôle qu’ils ont à jouer auprès des enfants qui leur sont confiés. En effet, ils mentionnent que le soutien reçu a été insuffisant pour les aider dans l’exercice de leur rôle. Ils auraient souhaité avoir droit à un plus grand nombre de visites à leur domicile ou encore à un accompagnement plus important. Également, le manque de stabilité du personnel fait obstacle à la création du lien de confiance avec les intervenants. Les parents ont ainsi le sentiment qu’ils doivent toujours recommencer du début avec plusieurs intervenants.

On a changé quatre fois d’intervenants en 1 an et demi. Ce n’est pas beaucoup un an et demi et 4 intervenantes (Anne-Sophie, 28 ans).

Il avait l’éducatrice au dossier, mais là elle avait quitté le dossier parce que ce n’était plus nécessaire qu’elle soit là, mais je pouvais comme me vider le cœur avec elle, et avec l’intervenante aussi, mais là c’est un autre discours, ça change tellement (Charlotte, 35 ans).

Deux d’entre eux mentionnent que ce soutien est d’autant plus important dans un suivi auprès de nouvelles familles. Bien que les répondants s’entendent pour dire qu’ils ont été en contact avec des intervenants qualifiés, ils soulignent que ces derniers demeurent peu disponibles en raison de la surcharge de dossiers dont ils sont responsables. À leurs yeux, il ne s’agit pas de problèmes individuels relevant des intervenants, mais plutôt d’un problème organisationnel. Cette difficulté serait amplifiée lorsque l’enfant adopté ne présente pas de problème ou de trouble spécifique, les familles étant alors laissées à elles-mêmes dans l’exercice de leur rôle parental.

C’est du côté du suivi des enfants qu’on se dit, probablement au nombre de dossiers ouverts, on se dit qu’ils savent que les enfants sont bien chez nous, alors probablement qu’on n’est vraiment pas prioritaire. Pas probablement, mais assurément que c’est ça. Les intervenantes elles le savent, elles ont moins à intervenir chez nous que dans d’autres familles, c’est normal. Mais pour nous, des fois, on a des choses à dire aussi (Pier-Luc, 48 ans).

Ils ne sont pas là, parce que je pense que mon garçon allait trop bien alors ça comme été un peu mis de côté. La première intervenante elle avait 30 cas à gérer et on n’était clairement pas le plus compliqué. Malheureusement, ça parait... Au final tu te ramasses pas mal tout seul et tu es pas mal obligé de les prendre les décisions quand ça arrive (Anne-Sophie, 28 ans).

Malgré le fait qu’elle ait parfois eu le sentiment de manquer de soutien de la part du CPEJ, une répondante souligne avoir également vécu l’inverse dans certaines situations, c’est-à-dire devoir travailler avec des intervenantes omniprésentes dans son quotidien. À ses yeux, il est plus difficile de jouer son rôle parental quand une intervenante est trop présente et s’ingère dans les décisions liées à l’éducation des enfants. Il importe donc que le soutien soit disponible, mais tout en arrivant à établir un certain équilibre, afin que la famille d’accueil puisse véritablement développer une relation positive avec le jeune.

Au niveau des services, j’ai connu les deux côtés de la médaille. J’ai connu celles qui n’amènent pas de soutien, que je me suis débrouillée toute seule, mais j’ai connu celle qui est trop dans ta soupe aussi, qui est trop là et qui est rendue qui t’empêche d’avoir ton rôle parental. Tu dis une affaire à l’enfant, mais l’enfant se plaint et là elle dit : « tu ne devrais pas faire ça, tu devrais faire ça comme ça », elle défait tout ton rôle parental de l’autre bord […] En tant que famille d’accueil, j’ai un rôle parental à effectuer et si j’ai une travailleuse sociale qui défait ma discipline et mon autorité constamment, je ne fais plus mon rôle de parent (Laurie, 54 ans).

D’autre part, plusieurs répondants (n=4) adressent des recommandations au syndicat pour les familles d’accueil. En effet, une mère souligne que le CPEJ a pour rôle d’être présent pour l’enfant, mais que c’est le mandat du syndicat d’être là pour les

parents. Malheureusement, elle est d’avis que le syndicat n’a pas joué ce rôle dans sa situation. Afin d’améliorer les services offerts aux familles Banque mixte, cette répondante suggère que le syndicat s’implique afin de visiter les parents d’accueil, leur expliquer les procédures et leur donner les informations dont ils ont besoin pour bien jouer leur rôle auprès de l’enfant placé. Également, plusieurs parents (n=4) soulignent ne pas recevoir suffisamment d’informations au début de leur parcours en tant que famille d’accueil quant à leurs droits, leurs responsabilités ainsi que sur les procédures à suivre. Ils mentionnent que les formations obligatoires concernant les règlements sont disponibles trop tardivement, ce qui ne permet pas aux parents de se préparer adéquatement à leur rôle.

Premièrement, en sachant qui s’occupe de moi et qui s’occupe de mon garçon, la personne qui devrait s’occuper de moi, c’est mon syndicat. Je pense que ça serait leur devoir de venir s’assoir avec nous et de m’expliquer, de voir comment ça fonctionne et de voir si les délais sont respectés pour une affaire ou pour une autre avec le Centre jeunesse. Parce que le Centre jeunesse c’est bien beau de dire l’intervenante elle devrait venir aux deux mois, mais l’intervenante elle a 30-40 dossiers (Anne-Sophie, 28 ans).