• Aucun résultat trouvé

Dans le cadre de cette recherche auprès des parents ayant adopté un enfant par le biais du programme Banque mixte, le modèle bioécologique a été utilisé, en permettant, d’une part, de décrire le vécu des parents au moment où l’enfant était placé dans leur famille d’accueil et, d’autre part, de documenter le vécu de ces parents à la suite de l’adoption. En ce sens, l’adoption d’un enfant qui était préalablement placé en famille d’accueil change de façon considérable la vie des parents adoptifs. En effet, le modèle bioécologique permet de décrire les éléments qui ont facilité ou entravé leur rôle, en tenant compte de leur vie conjugale, familiale, professionnelle et sociale. L’approche bioécologique permet de situer l’individu dans son environnement, où les différents systèmes qui le définissent sont en interaction les uns avec les autres. Le modèle bioécologique est fréquemment utilisé dans le domaine du travail social, puisqu’il permet d’étudier et de comprendre le développement humain, dans un contexte systémique et relationnel (Bronfenbrenner et Moris, 2006; Carignan, 2011). Le postulat du modèle bioécologique est que le comportement humain résulte d’une adaptation progressive et mutuelle entre les personnes et leur environnement. Afin de bien comprendre l’expérience des parents d’accueil ayant adopté un enfant par le biais du programme Banque mixte, il importe donc de tenir compte des caractéristiques personnelles des parents, mais aussi des caractéristiques spécifiques de

l’environnement dans lequel ils vivent et évoluent (Bronfenbrenner et Moris, 2006 ; Carignan, 2011). Puisque tous les individus sont différents et qu’ils évoluent dans des environnements multiples, chaque personne réagit aux changements de l’environnement d’une façon qui lui est propre, selon ses ressources, son niveau de développement, ainsi que ses particularités (Tarabulsy, Provost, Drapeau et Rochette, 2008). L’environnement d’un individu est composé de sa famille, de ses liens sociaux, de ses conditions de vie, en plus de faire également référence aux normes, aux institutions, aux valeurs et aux croyances de la société dans laquelle il vit (Tarabulsy, Provost, Drapeau et Rochette, 2008).

Plus spécifiquement, le modèle bioécologique insiste sur quatre concepts-clés, à savoir : le processus, la personne, le contexte et le temps. Le processus se définit comme étant l’interaction réciproque entre un organisme et les personnes faisant partie de l’environnement d’un individu. Afin de contribuer au développement des individus, les interactions doivent se faire de façon régulière, pendant une longue période de temps (Bronfenbrenner et Moris, 2006). Donc, lorsqu’une personne participe à des activités dans son environnement, cela lui permet de se définir et d’avoir, à son tour, une influence sur son environnement. Il est possible de constater qu’il existe une réciprocité entre l’individu et son environnement, puisque cela ne se développe pas à sens unique, mais de façon mutuelle. Le contexte se définit comme étant l’ensemble de ce qui se construit et de ce qui évolue dans un milieu entre l’ensemble des personnes et de leurs interactions (Germain et Gitterman, 1995). Enfin, le facteur temporel doit être considéré puisque les personnes et leur environnement ont une histoire passée,

Le modèle bioécologique comprend six niveaux de systèmes, soit l’ontosystème, le microsystème, le mésosystème, l’exosystème, le macrosystème et le chronosystème (Bouchard, 1987; Bronfenbrenner et Moris, 2006; Carignan, 2011). L’ontosystème comprend les caractéristiques individuelles des personnes, que ce soit leurs habiletés, leurs compétences, leurs états et leurs limites (Bouchard, 1987; Bronfenbrenner et Moris, 2006). Dans le cadre de cette recherche, l’ontosystème fait référence aux caractéristiques individuelles des pères et des mères qui ont adopté un enfant par le biais du programme Banque mixte. Le vécu de chaque parent est différent et il est influencé par des variables personnelles, telles que l’estime de soi, les habitudes de vie et la santé. Par la suite, le microsystème comprend le milieu de vie immédiat des parents, ce qui englobe les rôles, les relations et les activités qui caractérisent le milieu et l’environnement. En effet, l’environnement possède des caractéristiques physiques et matérielles qui le définissent et le distinguent (Drapeau, 2008). Le microsystème réfère à toutes les interactions d’un individu dans son environnement immédiat (Bouchard, 1987; Bronfenbrenner et Moris, 2006). Pour les parents d’accueil ayant adopté un enfant, le microsystème permet de mieux comprendre les conséquences de leur rôle sur leur vie conjugale, familiale, sociale et professionnelle, en tant que parents d’accueil dans un premier temps, et ensuite à titre de parents adoptifs. Également, il permet de décrire le cheminement entre le moment où ils sont devenus parents d’accueil, jusqu’au moment où ils ont adopté l’enfant placé. Le mésosystème fait référence aux interrelations entre les différents microsystèmes d’un individu, tels que la famille, le travail et les loisirs. Les interrelations entre les différents microsystèmes réfèrent aux liens que peuvent avoir ces sous-systèmes entre eux et à la façon dont ils peuvent directement ou indirectement s’influencer et avoir un effet dans la vie d’une

personne (Boulanger, 2014; Bronfenbrenner et Moris, 2006). Dans le cadre de ce mémoire, le mésosystème réfère à la relation entre les différents intervenants, la famille immédiate et élargie, en plus d’avoir une influence sur le couple. Ces différentes interrelations entre les microsystèmes peuvent avoir des effets positifs et négatifs sur les parents qui adoptent en Banque mixte. L’exosystème fait référence aux lois et aux politiques qui ont des impacts sur les individus, en plus d’affecter l’environnement dans lequel ils vivent (Bronfenbrenner et Moris, 2006). Par exemple, les lois liées aux services sociaux et à l’adoption en Banque mixte, de même que les procédures qui y sont associées, ont une influence sur le vécu des parents d’accueil ayant adopté un enfant. Ensuite, le macrosystème réfère aux différentes valeurs, coutumes, croyances et normes qui définissent une société et qui la façonnent. Ces valeurs et croyances affectent et influencent directement et indirectement le vécu des individus (Bronfenbrenner et Moris, 2006). Dans la société québécoise, les valeurs familiales sont importantes et considérées. En effet, le système de santé et les services sociaux reconnaissent l’importance et le besoin des familles d’accueil, tout en mettant en relief l’importance de la sécurité et du développement de l’enfant. Enfin, le chronosystème correspond à la dimension temporelle. Le temps réfère aux événements dans une période donnée, selon l’âge d’une personne, dans une époque particulière. Pour les parents d’accueil qui adoptent un enfant à la suite d’un placement, le chronosysteme réfère notamment à l’âge des parents au moment de l’adoption, à l’âge de l’enfant, ainsi qu’au temps écoulé entre le placement et l’adoption, des facteurs susceptibles d’influencer le vécu des parents adoptifs.

CHAPITRE 4 MÉTHODOLOGIE

Ce chapitre présente les choix méthodologiques associés à ce mémoire, qui a pour but de décrire le vécu des parents d’accueil ayant adopté un enfant dans le cadre du programme Banque mixte. Pour ce faire, il précise le but et les objectifs du mémoire, le type de recherche privilégié, la population et l’échantillon à l’étude, le recrutement des participants, les techniques de collecte et d’analyse des données, ainsi que les principales considérations éthiques.