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Selon la théorie de l’autodétermination, plusieurs types de motivations peuvent être à l’origine du choix des parents de devenir familles d’accueil au programme Banque mixte. Ces motivations peuvent être regroupées en quatre principales catégories, c’est-à-dire le désir d’adopter un enfant et de fonder une famille, la compensation financière, les expériences vécues au cours de la jeunesse ou encore une préoccupation sociale.

Ces motivations ne sont pas mutuellement exclusives et elles sont souvent nombreuses à guider la décision des parents. En effet, Isomäki (2002) mentionne que les facteurs qui motivent les parents à devenir familles d’accueil sont rarement orientés vers une seule motivation. À l’instar des écrits scientifiques sur la question, les motivations qui ressortent de cette recherche sont diversifiées et concernent le désir d’adopter un enfant et de fonder une famille, la compensation financière, les expériences vécues au cours de la jeunesse ou encore une préoccupation sociale par rapport aux enfants qui sont en situation de compromission (Andersson, 2011; Cole, 2005; Diaz, 2017; Isomäki, 2002; MacGregor et al., 2006; Rodger et al., 2006; Sebba, 2012). Toutefois, alors que la motivation la plus fréquemment mentionnée pour devenir famille d’accueil dans les écrits scientifiques est qualifiée d’intrinsèque et altruiste, les principales motivations évoquées par les participants de la présente étude sont plutôt de nature extrinsèque.

Plus spécifiquement, les répondants de cette étude partagent des motivations similaires en ce qui concerne leur décision de devenir familles d’accueil au programme Banque mixte. En effet, les parents ont, d’abord et avant tout, été majoritairement motivés par le désir d’adopter un enfant et de fonder une famille. Ce désir était lié à une incapacité à avoir des enfants biologiques, que ce soit en lien avec un problème de fertilité ou en raison de leur avancement en âge. Ce type de motivation réfère, selon la théorie de l’autodétermination, à une motivation extrinsèque de type régulation externe, qui se définit comme une motivation instrumentale et contrôlée par des contingences agréables et désagréables (Deci et Ryan, 2008). Ce résultat corrobore

plusieurs recherches antérieurement menées sur les familles d’accueil (Andersson, 2011; Cole, 2005; Diaz, 2017; Isomäki, 2002; MacGregor et al., 2006; Rodger et al., 2006; Sebba, 2012), qui soulignent que le fait de ne pas pouvoir avoir d’enfants biologiques ou le désir d’avoir d’autres enfants représente une motivation importante pour celles-ci. Également, ces études soulignent que les parents d’accueil ont le désir d’accueillir des enfants sur le long terme, avec la possibilité de les adopter. Par contre, peu d’écrits scientifiques abordent le désir de devenir famille d’accueil en lien avec l’avancement en âge des parents, alors que cette motivation semble particulièrement importante dans le cadre de la présente étude. L’une des raisons pouvant expliquer que le projet de fonder une famille soit la motivation qui prédomine dans cette recherche est en lien avec le mandat particulier du programme Banque mixte et sa vocation adoptive (Châteauneuf, 2015). Les répondants se distinguent des familles d’accueil régulières, car ils souhaitent adopter un enfant, ce qui diffère des programmes destinés plus largement aux familles d’accueil et qui sont davantage documentés. En effet, peu de recherches ont été réalisées spécifiquement sur les familles inscrites au programme Banque mixte, qui sont susceptibles d’avoir des motivations particulières en lien avec l’adoption de l’enfant.

Une autre motivation chez les répondants, qui s’inscrit dans la régulation externe, concerne la compensation financière. Bien que cette motivation ne soit pas dominante dans le discours des répondants ayant participé à l’étude, elle a été évoquée par des parents qui œuvraient également en tant que familles d’accueil régulières. Contrairement aux autres parents interrogés, ceux-ci considéraient davantage leur rôle

le discours de ces participants, elle n’est pas la seule motivation présente chez ceux-ci et, à elle seule, les répondants s’entendent pour dire qu’elle ne serait pas suffisante pour les garder engagés dans leur rôle à long terme. Les écrits scientifiques sur la question soulignent également que la motivation financière n’est pas un facteur suffisant pour garder des parents d’accueil motivés à long terme (Cole, 2005; Kirton, 2001; MacGregor et al., 2006).

Des motivations altruistes ont également été mentionnées par quelques participants, qui expliquaient leur souhait d’aider un enfant en lien avec des expériences vécues au cours de leur jeunesse ou encore en raison d’une préoccupation sociale. Cette motivation, qui est de nature extrinsèque de type régulation identifiée, est associée aux comportements d’une personne qui agit en fonction de ce qu’elle considère important. Plusieurs études révèlent d’ailleurs que l’expérience personnelle des parents est un facteur prédominant dans leur désir de devenir famille d’accueil et, ainsi, d’offrir un milieu aimant à des enfants dans le besoin (Cole, 2005 ; Peake et Townsend, 2012 ; Rodger et al., 2006 ; Sebba, 2012). En revanche, bien que les participants de la présente étude se préoccupent du bien-être des enfants qu’ils accueillent, la préoccupation sociale n’est pas dominante dans leur discours. Cette motivation, exprimée par quelques répondants, réfère au fait d’avoir grandi dans un foyer ayant accueilli des personnes dans le besoin ou encore dans un milieu défavorisé leur donnant, par la suite, le goût d’aider à leur tour.