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Terrain d’intervention et données recueillies

9. Les sources de données

9.1 Le dispositif EVREST

9.1.1 Des caractéristiques ancrées dans une histoire

Alain Desrosières (1993, p.12) conseille en introduction de son ouvrage sur l’histoire

de la raison statistique, de mobiliser l’histoire et la sociologie pour « suivre à la trace la façon

dont ces objets sont faits et défaits, insérés dans des rhétoriques réalistes ou non, à des fins de connaissance et d’action ». En conseillant de suivre la façon dont les objets sont faits et défaits, l’auteur nous encourage à explorer la genèse d’EVREST, mais aussi à identifier la posture épistémologique des concepteurs, dans le cadre de ce dispositif. Nous tenterons de suivre ce conseil dans la partie suivante. Nous en présenterons ensuite les exploitations réalisées dans le cadre de notre recherche.

La création d’EVREST a pour origine la création d’un Département d’Ergonomie chez Aéro en 1985 par une femme médecin du travail et ergonome qui en fut responsable jusqu’en 1988, date à laquelle elle prendra la tête du département Facteurs Humains au sein de la direction générale (Gilles 2006 ; Gilles et Volkoff, 2009). A cette période, s’opèrent de profondes transformations technologiques et organisationnelles, avec une spécialisation des établissements et une vague massive de départs anticipés des salariés âgés de 56, voire 55 ans. L’entreprise lance alors une réflexion sur la problématique du vieillissement au travail, après avoir rencontré des difficultés liées à ces départ anticipés, qui ont révélé des enjeux liés à des risques de perte de savoir-faire, dans un domaine, rappelons-le, à haut niveau de technicité où la fiabilité est un impératif (bien évidemment pour des raisons de sécurité des utilisateurs, mais aussi pour des raisons de coûts des produits et matériaux utilisés). Le département d’ergonomie prend alors une place active dans la construction et la mise en place d’une démarche visant, entre autres, à fournir à la hiérarchie de production et aux ressources humaines des repères afin de prendre en compte les savoirs et savoir-faire des opérateurs (Doppler, 1995). Ces actions seront aussi l’occasion pour l’ergonomie de sortir les enjeux de santé d’une vision étroite de la prévention et de les intégrer aux enjeux de la conception du travail. Ce travail constituera un premier arrière-plan implicite dans lequel la construction et les résultats d’EVREST se situeront (Gilles, 2006).

La réflexion sur les liens vieillissement travail se poursuit tout au long des années 90, et des éléments d’analyse de l’activité de travail permettant de réfléchir aux relations entre

caractéristiques du travail et caractéristiques des opérateurs sont peu à peu introduits à différentes étapes de plusieurs projets de conception ou de formation des concepteurs. L’investissement de ces questions par le département d’ergonomie apparaît comme la possibilité d’une prise en charge des processus de vieillissement dès la conception, et en

particulier l’importance « de prendre en compte et d’expliciter l’expérience professionnelle

passée [des opérateurs], leur savoir-faire. Il faut pouvoir intégrer le passé pour se projeter dans l’avenir. (...) La dimension historique est une caractéristique essentielle de la dynamique du fonctionnement humain qui est bien souvent oubliée dans le monde de l’entreprise. » (Doppler, 1995, p. 422). On retrouvera ainsi dans EVREST à la fois cette dimension dynamique d’évolution de la santé et la construction longitudinale du dispositif pour introduire une réflexion plus large sur les relations entre la santé et le travail.

9.1.2 L’intérêt croissant pour la production de données collectives en santé au travail

Dans cette même période, le mouvement de diffusion de l’approche ergonomique de l’activité va rencontrer une autre préoccupation de la direction d’entreprise : la possibilité d’inclure à des tableaux de bord utilisés habituellement par les décideurs, des indicateurs renvoyant aux conditions de travail, à la santé au travail et aux questions liées à l’âge des opérateurs. Pour la direction de l’entreprise, les médecins du travail peuvent contribuer à ces

tableaux de suivi, en « développant une approche collective et en apportant aux décideurs,

aux partenaires sociaux, des données chiffrées sur les relations santé et travail » (extrait d’un compte rendu de groupe de travail interne). Pour les médecins du travail, cette sollicitation représente l’opportunité de rendre visibles les enjeux de santé dans leurs relations avec le travail et ainsi dépasser les constats individuels pour observer des répétitions et

ressemblances, pour déclencher ce que Dodier (1993a, p. 266) identifie comme « un procédé

d’agrégation de cas en population ». Gilles (2006) relève cette opportunité dans un entretien

avec un des médecins volontaires, pour justifier son intérêt pour EVREST : « On en avait

marre de ne pas être écouté, voire d’être parfois un peu moqué quand on disait ‘ils sont beaucoup stressés’ ou ‘ils sont de plus en plus fatigués’. Pour eux (les directions) ça voulait dire ‘le dernier salarié que vous avez eu en visite médicale était plus fatigué par rapport à la visite d’avant’ ! En même temps nous n’étions pas toujours crédibles parce qu’on ne pouvait pas vraiment dire combien de personnes ça concernait ». Pour les médecins de l’entreprise, cette participation aux tableaux de bord apparaît finalement aussi comme une ressource pour

rendre visibles leur activité et leur utilité, pour transformer les représentations et ouvrir des espaces de mise en débat des questions de santé au travail.

Dès lors, les préoccupations des médecins du travail liées à l’élaboration d’un instrument statistique sur les conditions de travail, la santé au travail et sur les questions liées à l’âge des opérateurs vont rencontrer celles de chercheurs du CREAPT précédemment impliqués dans une collaboration amorcée sur la thématique de l’âge et du travail, par le biais d’études ergonomiques et démographiques au sein de l’entreprise au cours des années 90 (Millanvoye et Colombel, 1996). Ces derniers menaient déjà des travaux et une réflexion critique dans le champ des approches quantitatives en santé au travail dont on peut retrouver la traduction dans les choix qui ont précédé la construction du questionnaire, et dans les différents usages d’EVREST.

9.1.3 Des grands choix de méthodes dans l’élaboration du dispositif

Dans ce contexte, au-delà de la conviction partagée selon laquelle une approche quantifiée des liens santé travail pouvait aider à leur prise en compte chez les décideurs de

l’entreprise, le processus de conception du dispositif EVREST34 reflète un certain nombre de

préoccupations ou de points de vue partagés par les différents acteurs du projet. Il nous paraît utile d’en rappeler quatre.

D’abord, les acteurs concernés partagent la conviction que les informations chiffrées relatives à des enjeux de santé en lien avec le travail qui circulent traditionnellement dans les entreprises, présentent une faible validité pour étayer leurs préoccupations : les statistiques d’accidents du travail et de maladies professionnelles constituent généralement le socle de ces évaluations statistiques. Or, des travaux ont montré en quoi ces indicateurs peuvent être déficients pour la prévention, entre autres parce qu’ils se posent comme des outils de mesure alors qu’ils ont été conçus pour alimenter les pratiques de gestion des risques et de tarification (Lenoir, 1980 ; Daubas-Letourneux et Thébaud-Mony, 2001 ; Daubas-Letourneux, 2005). Par ailleurs, d’autres indicateurs tels que les niveaux d’absentéisme ou de turn-over, les journées de grève, les indicateurs de productivité ou de qualité, entretiennent bien des liens avec la santé au travail mais de manière distendue ou indirecte. Cette conviction argumentait en

34 Nous entendrons par le terme « dispositif EVREST » un ensemble d’éléments composé du questionnaire (Annexe 3), des exploitations qui sont réalisées, de l’action des médecins du travail d’Aéro qui alimentent la base de données, et de celle de l’équipe (médecins et chercheurs) en charge de faire vivre et évoluer l’outil.

faveur de l’élaboration d’un dispositif qui offre la possibilité de poser des liens entre le travail et la santé.

Ensuite, les médecins du travail et chercheurs qui ont conçu EVREST ont choisi

d’aborder les enjeux de santé au travail « sans préjuger du sens des relations causales entre

ces deux termes, et en les inscrivant dans une perspective diachronique » (Archambault et al. 2006). Cette orientation méthodologique offre l’opportunité (que nous avons saisie nous aussi

dans notre travail) de chercher des interprétations sur la façon « dont la santé joue sur la vie

professionnelle et se joue dans la vie professionnelle, et le rôle important du travail dans la construction et le développement de la santé » (ibid.). Ce choix sous-entend que le dispositif ne vise pas principalement à repérer des expositions au sens épidémiologique du terme (même

s’il comporte des questions sur ce sujet), car cette notion d’exposition laisse « supposer que

les opérateurs sont passifs dans un environnement à risques » (Laville, 1998, p. 154). Or les analyses en ergonomie montrent que les opérateurs agissent sur leurs conditions de travail selon les buts qu’ils se sont fixés et notamment pour préserver ou construire leur santé. Les stratégies déployées alors sont plus ou moins facilitées ou empêchées selon les marges de manœuvre dont ils disposent. Dans cette perspective, un questionnaire fondé non pas sur l’expertise d’un œil extérieur, mais sur les réponses des salariés peut présenter des qualités

d’intégration, « les réponses des opérateurs traduisant à la fois une combinaison de

contraintes et l’espace disponible pour leurs propres stratégies de préservation » (Volkoff,

2005, p. 29-30). Or, selon les concepteurs du questionnaire, « on vise moins à isoler des

caractéristiques du travail à l’origine de tel ou tel problème de santé qu’à alimenter une démarche exploratoire, compréhensive, qui essaie de prendre en considération plusieurs dimensions d’une situation, de cerner des configurations de relations entre des aspects du travail et des aspects de la santé » (Archambault et al. 2006).

La volonté de concevoir un dispositif qui permette d’aborder les enjeux de santé au travail sans préjuger du sens des relations causales a amené, non seulement à repérer des risques ou des pénibilités à l’origine de problèmes de santé, mais aussi à prêter attention à la manière dont les salariés trouvent dans le travail des ressources si ce n’est de développement, au moins de préservation de leur santé. Ces données représentent autant de pistes utiles pour préserver certains éléments des situations de travail, et pas seulement supprimer des nuisances. Ce type de résultat répond aussi aux objectifs fixés par le dispositif.

Une troisième préoccupation partagée par les concepteurs relevait de l’approche de la santé à retenir. Même si l’on retrouve dans le questionnaire la recherche de pathologies, le

domaine de la santé intègre la recherche de troubles, appelés successivement dans les

différents documents de travail : « symptômes = infra-cliniques », puis « signes » et « troubles

infrapathologiques ». Ainsi, pour chaque dimension de la santé, les indicateurs figurant dans EVREST sont de trois ordres : la présence de signes et symptômes (validés ou non par des diagnostics médicaux) ; les gênes éventuelles dans le travail liées à ce trouble de santé ; et enfin la prise de traitement ou le suivi de soin. Dans la perspective de notre recherche, cette orientation est importante car elle renvoie à une acception élargie de la santé (Davezies, 1999) qui aborde les troubles de santé plus largement que comme la seule expression, ou le signe précurseur, de la pathologie. Dans cette conception, les « petits troubles », les douleurs, les gênes dans le travail, les plaintes deviennent des objets d’analyse en soi. Ils s’inscrivent parmi les « traces de la vie » (Wisner, 1981), de la vie professionnelle notamment. Dans une perspective longitudinale, ils représentent pour nous autant d’opportunités de reconstituer la genèse des problèmes ostéoarticulaires. Mais ces questions sont également intéressantes dans la mesure où elles permettent d’attirer l’attention sur des signes précoces, avec les possibilités d’éviter certaines dégradations ultérieures de la santé en relation avec le travail. Notons aussi que cette approche laissant une large part aux troubles infrapathologiques renvoie à un autre parti pris structurant dans la manière d’aborder les questions de santé au travail dans EVREST : ce dispositif n’a pas pour objectif principal de quantifier les pathologies graves, car ce n’est pas dans la population au travail que l’on trouve la plupart des hommes et des femmes souffrant de pathologies importantes, ceux-ci étant souvent sortis de l’emploi à l’origine de leurs pathologies.

Enfin, la quatrième préoccupation relève d’une orientation méthodologique, inscrite dans un débat amorcé vers la fin des années 70, sur l’objectivation des conditions de travail. L’approche évoquée jusqu’à présent montre que médecins du travail et chercheurs s’accordent pour une démarche d’objectivation, sur une réhabilitation des questionnaires (Prunier-Poulmaire, Gadbois, 2005) et sur l’importance de recueillir les points de vue des salariés eux-mêmes, sur leur travail, et ses effets sur leur organisme. Le dispositif EVREST, en convoquant, pour ce qui concerne le domaine du travail, non pas l’avis d’un expert « objectif » mais le point de vue du salarié sur son travail, déplace le médecin de l’expert vers l’enquêteur (Gilles, 2006). Cependant, la prise en compte des appréciations des salariés dans

les démarches de quantification des caractéristiques du travail et de la santé renvoie à la question des risques liés aux mesures subjectives dont Volkoff (2005) pointe quelques critiques : d’abord, toute fiche de recueil de données est adressée, et les réponses formulées par les opérateurs questionnés dépendent de la représentation que ces derniers se font des attentes et objectifs du destinataire ou commanditaire (pouvoirs publics, employeurs, hiérarchie, syndicats, etc.). Ensuite, au fil des questions, il n’est pas toujours évident pour les opérateurs questionnés de dissocier différents éléments constitutifs de leur travail (Duquette, Lortie et Rossignol, 1997), et ceci d’autant plus que leurs réponses spontanées peuvent refléter une vision réductrice de leur activité et de leurs conditions de travail. Dans le même

sens, pour Gollac (1997) « les conditions de travail se traduisent par des sensations

corporelles ou psychiques. Leur conscience et leur expression ne vont pas de soi. Au contraire, les individus ont tendance à « naturaliser » leurs conditions de travail, à ne pas les séparer du reste de l’expérience de leur travail. ». Par ailleurs, les réponses peuvent aussi fluctuer selon l’activité ou l’humeur du jour, mais aussi des évènements récents. Plus problématique, pour certaines analyses en santé au travail, le sens des liens de causalité est difficilement identifiable : les réponses sur un aspect du travail peuvent dépendre de l’état de santé ; par exemple, Duquette et al. (1997) ont identifié que le mal de dos renforce les appréciations négatives sur le maintien de postures difficiles, bien davantage que sur les efforts à produire. En outre les appréciations des salariés peuvent aussi refléter des

ignorances, voire des stratégies de défense. Enfin, et dans le cas de questionnaires

longitudinaux ou répétés dans le temps, les réponses peuvent aussi être influencées par des processus sociaux, qui nuancent l’acceptabilité de conditions de travail dans un milieu donné (Gollac, 1997). Pour éviter ces biais potentiels, Teiger et Laville (1991) conseillent de mener parallèlement et avec eux une élucidation approfondie des questions.

L’approche proposée par le dispositif EVREST (avec le choix d’un questionnaire très court complété d’éléments issus de la clinique médicale) propose de prendre en compte

l’ensemble de ces remarques « non pas pour éradiquer la question de la subjectivité, mais

pour l’intégrer dans une démarche qui tente d’embrasser l’ensemble des composantes de la situation de travail et de la santé, en repérant leurs relations pour enrichir et consolider les interprétations », selon les termes de Volkoff (2005, p30).

9.1.4 Structure du questionnaire EVREST

EVREST, rappelons le, est « un observatoire pluriannuel qui vise à recueillir et à

suivre sur plusieurs années un ensemble de données sur le travail et la santé des salariés »35. Ce questionnaire a été pensé et construit pour être proche de la conduite habituelle de l’entretien mené au cours de la consultation du médecin du travail. Le libellé des questions reprend souvent celui utilisé dans des enquêtes nationales faisant référence, ce qui permet de bénéficier d’une expérience sur le sens et l’usage de ces questions, d’une reconnaissance de leur pertinence, et d’ouvrir des possibilités de comparaisons externes – même si bien sûr, les réponses à une question ne dépendent pas seulement de la formulation de la question, mais aussi du cadre de l’enquête dans laquelle elle s’insère, de ceux qui la portent et de ses objectifs (Molinie et Leroyer, 2011).

Une première partie du questionnaire renseigne l’identification de l’établissement, du médecin et du salarié interrogé.

Puis le salarié renseigne le volet relatif aux conditions de travail, divisé en 6 sections. La première et la deuxième section concernent les changements de travail et les horaires de travail.

35

La troisième section, relative aux contraintes temporelles, est divisée en huit questions. Une première série de 3 questions est inspirée de l’enquête ANPE 1998 ; la série de questions relatives aux interruptions dans le travail est pour sa part tirée de l’enquête Conditions de Travail (1998) ; en revanche, l’échelle visuelle analogique relative aux cadences ou délais, cumuls des tâches et variabilité (dont l’exploitation nous intéressera plus particulièrement dans le cadre de notre étude sur les TMS) a été élaborée spécifiquement pour EVREST.

La quatrième section interroge à travers dix questions, l’appréciation sur différentes caractéristiques du travail. Les trois premières questions sont inspirées des questionnaires ESTEV (Enquête Santé Travail et Vieillissement ; 1990) et ANPE (1998). On retrouve aussi l’esprit du questionnaire ESTEV dans les trois dernières questions de cette section. La quatrième question, relative aux marges de manœuvre collectives a, elle, son origine dans l’enquête européenne sur les Conditions de Travail de la Fondation de Dublin.

La cinquième section se consacre à la charge physique au poste de travail par le biais de 6 questions. Elle a été construite sur la base d’investigations menées par Michel Millanvoye et James Colombel dans des ateliers de montage de pièces Aéronautiques (expérience dont on retrouve notamment une trace dans Millanvoye et Colombel, 1996).

Enfin, la sixième section du volet Conditions de travail explore les déplacements professionnels.

Le deuxième volet traite en trois questions de la formation professionnelle.

Au fil des années, le questionnaire évolue légèrement à la demande des médecins du travail. Parmi les questions ajoutées, il est maintenant demandé au salarié d’évaluer son état de santé sur une échelle visuelle analogique.

Si, le plus souvent, le salarié remplit seul toutes les parties consacrées au travail (le questionnaire lui étant proposé dans la salle d’attente, avant la rencontre avec le médecin), ses réponses donnent ensuite lieu à des discussions avec le médecin au cours de l’entretien. Enfin, le médecin complète le dernier volet, relatif à l’état de santé du salarié, limité à quatre questions simples sur quatre appareils : cardio-respiratoire, neuropsychique, digestif et enfin, ostéo-articulaire. La plupart des questions de cette section sont inspirées du questionnaire ESTEV. La colonne « gêne dans le travail » est apparue en 2007, suite au retour d’expérience positif de l’enquête SVP 50.

En synthèse, à travers ce questionnaire, la façon d’aborder le travail est à la fois large par la diversité des domaines évoqués (changement de travail en lien éventuel avec la santé, contraintes de temps et pression temporelle, sens et vécu du travail, charge physique, etc.) et très succincte compte tenu du faible nombre de questions dans chacun de ces champs. Mais comme le rappellent Molinié et Leroyer (2011, p.25), et en cohérence avec l’approche de la

statistique de Desrosières (voir ci-dessus), « le choix d’un questionnaire très court est aussi

cohérent avec ce souci de ne pas conférer aux indicateurs chiffrés l’autorité de la preuve et de les insérer dans une démarche plus large de compréhension, intégrant des éléments issus