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I.1. Cadre général et présentation du bassin de Loukkos

I.1.4. Source de pollution dans le bassin de Loukkos

I.1.4.1. La pollution domestique

Une évaluation quantitative et qualitative des effluents domestiques et industriels générés par les principaux centres urbains du bassin de Loukkos est représentée dans le Tableau I.2.

Tableau I.2 : Estimation de la pollution domestique des principaux centres urbains (DRPE, 1991).

Ksar El Kébir Larache

Habitants 88000 82000

Volume des eaux usées m3/j 6968 6226

DCO (mg/l) 6160 5740

DBO5 (mg/l) 4400 4100

MES (mg/l) 5280 4920

PO4 (Kg/j) 352 328

Azote (mg/l) 1320 1230

Il ressort du Tableau I.2 que le volume global des eaux usées générées par les principales agglomérations urbaines est très élevé.

I.1.4.2. Les mines et industries

Les principales unités consommatrices d’eau dans la région de Larache sont les agro- industries et les cimenteries :

- Les industries sucrières : la région dispose de trois sucreries, la raffinerie de Tétouan, la sucrerie de Ksar El Kébir (SUNABEL) mise en service en 1977 avec une capacité de production de 45.000 tonnes/an et la sucrerie du Loukkos (SUCRAL) à proximité de Larache, mise en service en 1984 avec une capacité de production de 45.000 tonnes/an,

- Les cimenteries, - L’industrie laitière,

I.1.4.3. La pollution industrielle

La figure 2 indique la répartition des principales industries dans la zone du bas Loukkos ; elles sont essentiellement concentrées dans les villes de Larache et Ksar El Kébir.

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Figure 2 : Principaux foyers de pollution industrielle.

Un inventaire des unités industrielles existantes ainsi que le milieu récepteur de leurs rejets sont présentés dans le Tableau I.3.

Tableau I.3 : Inventaire des unités industrielles (DRPE, 1991).

Industrie Situation Nature des produits récepteur Milieu Traitement employé

Cosima Larache Article en amiente ciment -

Décantation aucune

Sucral Sucre brut O. Loukkos

Sunabel Ksar El Kébir // Nappe de R’mel Coop. Artis.de tannage Cuir // I.1.4.4. L’agriculture

L’agriculture irriguée, principalement située dans les périmètres de grande hydraulique du Loukkos s’étend sur une superficie actuelle de près de 19.600 ha et ceux dans la petite et moyenne hydrauliques des vallées alluviales.

Les céréales occupent 62% environ de la superficie agricole utile, représentant ainsi les productions les plus importantes de la région. Les cultures sucrières sont pratiquées dans le périmètre du Loukkos où la canne à sucre est cultivée en irrigué tandis que la betterave est principalement en bour (CSE, 1991).

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Les superficies agricoles couvrent environ 40 000 ha dans le Loukkos. Les cultures pratiquées dans ces périmètres sont dominées par les céréales et les cultures sucrières à l’intérieur des périmètres du Loukkos. Ces cultures emploient des quantités importantes d’engrais azotés et des pesticides qui risquent de contaminer les ressources en eau par voie de lessivage et de ruissellement (DRPE, 1991).

I.1.4.5. Etat de la qualité des eaux du bas Loukkos

Les eaux du bassin du Loukkos, leur qualité bactériologique est relativement dégradée en aval de Ksar El Kébir, en raison des rejets domestiques déversés dans ce cours d’eau.

Sur la base des paramètres de la qualité présentant une appréciation de la qualité globale des eaux superficielles de la zone d’étude (DRPE, 1991) il ressort :

- Qualité de l’oued Loukkos amont (Ksar El Kébir) est bonne. - Qualité en aval de l’Oued Loukkos est mauvaise.

I.1.4.6. Alimentation en eau potable et industrielle

L’alimentation en eau potable et industrielle des principales agglomérations de cette zone, telles Larache et Ksar El Kébir, est essentiellement assurée par le captage des sources et des nappes d’eau souterraine (nappe de R’mel et nappe de Ouled Ogbane).

Les industries non raccordées au réseau de distribution d’eau sont principalement des agro-industries telles que SUNABEL, SUCRAL, COSIMA et The du Loukkos. Les besoins en eau de ces industries s’élèvent à 4 mm3/an et sont satisfaits par des prélèvements à partir de l’Oued Loukkos (CSE, 1991).

I.1.4.7. Les industries isolées

On entend par « industries isolées » toutes les unités industrielles qui ne sont pas raccordées aux réseaux de distributions d’eau potable. Les industries sont concentrées dans le bas Loukkos, sont représentées dans le Tableau I.4.

Tableau I.4 : Industries non raccordées aux réseaux de distribution d’eau (CSE, 1991).

Industries Origine

SUNABEL Traitement de betterave à sucre près de Ksar El Kébir

SUCRAL Traitement de canne à sucre à Zlaoula

COSIMA Usine de conduite d’eau près de Ksar El Kébir

SURLOUK Usine de surgélation près d’Al Aouamra

THE du Loukkos Usine de thé située au sud de Larache

Surgélation (fruits, légumes) Près de Moulay Bousselham

Usine de congélation Larache

Les consommations globales en eau de ces différentes unités sont évaluées actuellement à 4 Mm3/an et 5,6 Mm3/an respectivement en 2000 et 2003.

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I.2. Présentation géographique de l’oued Loukkos

Oued Loukkos draine une partie du Rif occidental ; long d’environ 180 km, il prend naissance dans le Rif central à Jbel Khézéna, à 1200 m d’altitude et se termine dans l’Océan Atlantique au nord immédiat de la ville de Larache. Son bassin versant couvre une superficie d'environ 3750 km² et son cours central peut être subdivisé en trois tronçons :

- Le cours supérieur : il est très raide sur une longueur de 40 km environ, de Jbel Khézéna jusqu’au confluent de l’oued Ourhane. Sa pente moyenne est de 2% atteignant localement 20% dans le bassin de réception. Le Talweg de flanc de la vallée abrupte, est un fond de faible largeur. Le bassin est montagneux et recouvert d’une abondante végétation. Le cours supérieur est semi-temporaire.

- Le cours moyen : encore est très sinueux, il s’étend sur 90 km, jusqu’à Ksar El-Kébir. La pente est moins forte, 1% en moyenne. La région traversée est vallonnée et la végétation est aussi abondante. Le barrage de l’oued El Makhazine a été installé entre la confluence de l’oued Zaz et Ksar El-Kébir.

- Le cours inférieur : de Ksar El-Kébir à l’embouchure, sur une longueur de 50 km et avec une pente pratiquement nulle, l’oued dessine de nombreux méandres dans la plaine. A 44 km, il atteint la côte-3m. Les difficultés de l’écoulement des eaux dans la plaine, dues à la faible pente et à l’influence des marées, provoquent de fréquents débordements, lors des périodes de crues (Thauvin, 1971). Le lit de la rivière atteint le niveau de la mer (altitude nulle) à environ 40 km de l’embouchure (Maurer, 1968). L'embouchure de cette rivière est relativement étroite, bordée au nord par une dune sableuse boisée et au sud par une falaise rocheuse (Figure 3).

La plaine qui abrite le complexe des zones humides correspond à une formation alluviale soltanogharbienne constituée de sable limoneux ou argileux, de limon ou de sols hydromorphes surmontant des formations du Pliocène. Dans la zone estuarienne, ces sols deviennent halomorphes ou salins alors qu’ils sont plus variés sur les pentes (dehs, tirs, rmel …). Les reliefs entourant la plaine sont constitués de sables villafranchiens (plateau de Rmel) et de marnes et grès marneux éocènes et oligomiocènes (collines prérifaines). Notre étude a porté plus particulièrement sur cette partie aval du Loukkos que nous développons en détail ci-dessous.

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Figure 3 : Situation géographique du périmètre du Loukkos.

Le périmètre (figure 3) du Loukkos dont la mise en valeur a été basée essentiellement sur l'exploitation des eaux régularisées de l'oued Loukkos, couvre une superficie d'environ 2560 km2 s'étendant sur 50 km environ au Nord et au Sud, limitée à l'Ouest par la côte atlantique et à l'Est par une ligne qui suit, du Nord au Sud, le pied des crêtes de grès numidiens du massif Djebala, la vallée de Tahraout et le pied de Djebel Sarsar.