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PREMIERE PARTIE: CADRE THEORIQUE

CONCLUSION CHAPITRE

J. LA CONCEPTION DOGMATIQUE DE L'ÉTHIOUE

III. SOPHISTIQUE ET DOGMATISME: UNE CERTAINE PROXIMITÉ

Le statut de la connaIssance est donc tout à fait différent pour la sophistique de ce qu'il est pour le dogmatisme. En effet, tout dogmatisme pousse nécessairement vers la recherche théorique puisque celle-ci jalonne non seulement le chemin vers le vrai mais également vers le bien. Ainsi la science fait-elle l'objet d'une attention particulière, car elle démontrera que la doctrine défendue est la seule vérité et que, donc, l'action pour laquelle un tel dogmatisme prêche est nécessairement la meilleure.

Au contraire. la sophistique ne s'intéresse que fort peu à la science mais beaucoup plus à la technique. En effet, celle-ci est susceptible de l'aider à atteindre ses objectifs.

Ainsi, un individu adepte d'un dogmatisme se portera volontiers vers le débat théorique : il s'agit de montrer que toute avancée de la connaissance est compatible avec le paradigme qu'il défend; si, par hasard, ce n'est pas le cas, il s'agira de dénoncer cette nouvelle proposition théorique (que l'on songe à l'Eglise obligeant GALILEE à se rétracter de son affirn1ation selon laquelle la terre tourne autour du soleil).

Mais il apparaît quasi impossible (ou seulement sur la très longue période) de faire évoluer les postulats de son propre paradigme. D'où la tendance à développer un corpus scientifique conforme à celui-ci et à toujours s'interroger face à une nouvelle hypothèse en posant la question: "Est-elle conforme à la vérité 7"

Au contraire, le sophiste s'accommode de tout ; face à une nouvelle avancée de la connaissance, il s'interrogera d'abord sur le point de savoir comment il peut en tirer partie. La question qui lui vient d'abord est : "Qu'est-ce que je peux en faire 7" Et le rejet d'une hypothèse n'adviendra que si elle a montré l'inefficacité de sa mise en pratique.

Un exemple peut illustrer tout cela : comment peut réagir un socialiste face à l'affirmation: "Une entreprise ne peut fonctionner correctement que s'il y a du

profit en perspective, pouvant récompenser les détenteurs du capital". Cette affirmation va évidemment contre la doctrine égalitaire du socialisme.

Aussi, une attitude dogmatique consistera-t-elle à combattre, rejeter cette assertion (qui, en effet, est possiblement fausse) en bloc et à lui opposer une théorie de la répartition sociale optimale du revenu ou une théorie de la valeur travail.

Au contraire, le sophiste en tiendra compte, ainsi que du nouveau contexte qu'elle crée et se recyclera en capitaliste. L'exemple des anCIens nomenklaturistes des ex-sociétés communistes où le capital appartenait à l'Etat, qui se sont mués en chefs d'entreprise grands défenseurs de la propriété privée des moyens de production, est à cet égard éloquent. Si d'aventure le sens de l'Histoire change de nouveau, ils changeront encore, en faisant leur un nouveau paradigme.

On comprend mieux également que la philosophie se soit constituée, comme l'oeuvre de PLA TON en atteste, contre le sophisme et qu'en effet, jusqu'à nos jours, l'accusation de sophisme soit une manière de discréditer une thèse.

Cela se conçoit si l'on examine la manière dont deux dogmatismes peuvent s'affronter ; chacun est sûr qu'il détient la vérité et que ses hypothèses fondatrices sont les seules vraies. Mais, en même temps, comme nous l'avons indiqué plus haut à propos du marxisme, il faudra traduire dans l'action l'adhésion à cette vérité qui détermine le bien.

Dès lors, la pratique devient aussi importante que la théorie. A cet égard, le livre de LENINE "Que faire ?" est un bon exemple car, dans celui-ci, LENINE ne s'interroge que sur la manière de prendre le pouvoir, sans plus du tout chercher à définir ou à justifier le socialisme. Autrement dit, dans cet ouvrage, également, "il n'y a que le résultat qui compte". Sans doute LENINE eut rejeté l'accusation de sophisme car il aurait déclaré se mettre dans ce livre au service de la vérité. Mais qu'en est-il pour quelqu'un qui rejetterait le marxisme comme science sociale expliquant le monde? Pour lui, le "Que faire ?" serait bien un sophisme.

Ainsi, toute doctrine ne peut faire l'économie d'une réflexion pratique visant à la traduire dans l'action, mais, dès lors, pour toute personne qui n'y adhérerait

pas, elle est un sophisme, ne se préoccupant que de la meilleure technique pour atteindre un objectif qui n'est guère plus estimable que l'intérêt personnel du vrai sophiste.

Tous les dogmatismes se sont donc toujours accusés les uns les autres de sophisme ; ils donnaient acte de la maestria de la démonstration du système concurrent, mais lui reprochaient l'erreur de ses postulats, un peu comme un sophisme en philosophie est la démonstration cohérente d'un principe faux.

Dès lors, également, peut-on saisir à quel point le passage du dogmatisme à la sophistique est aisé, car les deux se caractérisent par "la conjonction de la valeur et de la vérité".

Pourtant, tout dogmatisme non seulement rejette expressément toute référence à la sophistique, mais même dénonce avec une extrême vigueur toute pensée dogmatique se référant à une autre conception de la vérité que la sienne.

S. FREUD nous le rappelle : (<Ilest inadmissible de prétendre que la science n'est que l'une des branches de l'activité psychique humaine et que la religion et la philosophie en sont d'autres, au moins aussi importantes, où la science n'a rien à voir. De cette façon, science, religion auraient des droits égaux à la vérité et tout homme pourrait librement établir ses convictions et placer sa foi. C'est là une opinion jugée extrêmement élégante, tolérante, large et dénuée de préjugés mesquins ;

malheureusement, elle s'avère insoutenable»48.

Et S. FREUD d'enchaîner par l'affirmation que «la vérité ne peut pas être tolérante, elle ne doit admettre ni compromis, ni restrictions»49.

Il serait cependant regrettable de s'arrêter au bel exemple de dogmatisme scientiste que S. FREUD donne ici: s'il est incontestable, puisque S. FREUD dénie le droit à tout homme de choisir ses valeurs et lui impose d'épouser celles que la science,

48 FREUD Sigmund, Nouvelles conférences sur la psychanalyse, trad. Anne Berman, Idees, Gallimard, 1975. p.

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unique source de vérité, lui dicte, l'aspiration universaliste mérite également d'être mise en avant.

En effet, S. FREUD, à la suite de ce passage où il a mis en exergue la portée universelle de la vérité scientifique, met au crédit de celle-ci, du fait même de son universalité, de pouvoir prendre en compte l'intérêt général (alors que la religion ne serait au service que de quelques uns et une "illusion" pour le plus grand nombre).

Au contraire, la sophistique qui, dans ses axiomes de base, dénie l'existence d'une vérité universelle, se conçoit souvent comme une technique permettant à certains, en faisant triompher "leur vérité" de servir leur intérêt (celui d'une personne ou, au maximum, d'un groupe) au détriment de l'intérêt général.

Ainsi, ce qui sépare vraiment le dogmatisme de la sophistique tient à la prise en compte de l'intérêt général plutôt que de l'intérêt particulier. d'une aspiration à l'universalisme par opposition à l'individualisme.

Mais cela ne saurait dissimuler ce qui les réunit ; c'est ce que souligne A. COMTE-SPONVILLE: <<Dogmatiqueset sophistes s'opposent sur la base d'un présupposé commun : que valeur et vérité doivent aller ensemble. qu'il faut

nécessairement soumettre ou identifier l'une à l'autre, de telle sorte que la valeur soit une vérité (objective) ou que la vérité ne soit qu'une valeur (subjective)>>5o.Mais, cependant, pour A. COMTE-SPONVILLE, cela fonde une incompatiblité insurmontable.

C'est cette dernière affirmation que nous voulons contester; tout d'abord, si la séparation est si tranchée, il faut expliquer le fait que la sophistique et le dogmatisme peuvent néanmoins souvent formuler les mêmes propositions.

Par exemple, avant de proposer une lecture critique du corpus de la business ethics dont nous avons exposé les thèmes principaux supra, nous pouvons postuler qu'une certaine part de cette littérature peut se résumer dans la proposition :

.,Soyez bons et justes. vous réussirez".

Or. cette proposition peut s'interpréter aussi bien comme une affirmation dogmatique que comme un sophisme. En effet, si on la prend comme une "recette de cuisine", comme voulant dire: "si vous voulez réussir, alors le moyen d'y arriver est d'être bon et juste", alors il s'agit d'un sophisme ; autrement dit encore, si la réussite pouvait être provoquée par un comportement mauvais et injuste, alors on affirmerait:

"soyez mauvais et injustes, vous réussirez" (ce que l'on entend parfois d'ailleurs sous une forme moins crue mais identique sur le fond, type: "business is business" ou "il n'y a pas d'amitié en affaires", etc ...).

Mais on peut également avancer que cette affirmation présuppose une certaine conception du monde : de même que la gravitation universelle fait tomber mon stylo par terre si je le lâche, une conduite bonne et juste me fait réussir. Ainsi va le monde et cette affirmation a la même valeur que celle d'un théorème de sciences physiques : c'est une vérité. On est évidemment là confronté à une expression du dogmatisme.

Or, si l'affirmation est la même, il est logique que les conduites qu'elle engendre soient également identiques ; nous retrouvons bien là l'hypothèse selon laquelle le dogmatisme et la sophistique ne se limitent pas à une approche théorique commune mais également provoquent des actions similaires dans la pratique.

A. COMTE-SPONVILLE lui-même le constate dans un cas. Après avoir affirmé que dans le marxisme (comme d'ailleurs dans tout dogmatisme) «nul n'est méchant ni réactionnaire volontairement»51, il ajoute en note: «Ou bien seulement les riches! Le discours marxiste peut en effet -ce qui fit longtemps sa force- jouer sur un double registre, relevant tantôt du dogmatisme (le marxisme est une science: ceux qui ne sont pas marxistes sont des ignorants), tantôt de la sophistique (le marxisme est un point de vue de classe: ceux qui ne sont pas marxistes sont des bourgeois ou des valets

de la bourgeoisie)>>et A. COMTE-SPONVILLE d'ajouter: «Il me semble que ces deux registres sont incompatibles». Pourtant, il démontre bien qu'au moins dans le

marxisme coexistent le point de vue universel du dogmatisme et celui particulariste de la sophistique (sinon dans le référent théorique, du moins dans le discours et dans l'action).

Une autre caractéristique rapproche dogmatisme et sophistique : tous deux se placent sous le règne de la nécessité. Pour ce qui est du dogmatisme, c'est assez clair. En effet, si le bien se confond avec le vrai, il est impossible "d'attendre" autre chose que ce qui, de toute façon, est inéluctable. Et le verbe "attendre" s'impose décidément ici. Si je ne choisis pas mes valeurs mais que la connaissance de la vérité me les dicte, c'est aussi la vérité qui détermine mon action. Et celle-ci ne peut en effet s'accomplir qu'en vue de me conformer à ce que devrait être l'ordre du monde.

Pour ce qui concerne la sophistique, la nécessité s'impose autrement: le sophiste ne s'intéresse ni à la vérité, ni surtout au bien, seule lui importe l'efficacité pour l'atteinte des objectifs qu'induit sa réussite. Dès lors, aucun grand dessein n'est concevable, aucune grande ambition universelle ; l'objectif n'est pas de changer le monde, mais de se soumettre aux règles de la nécessité pour en tirer partie.

Le champ du management et de l'économie fournit une multitude d'exemples de cette référence permanente à la nécessité. Que l'on songe aux justifications si souvent invoquées des plans sociaux avec licenciements massifs à la clé, dans les entreprises: "c'est cela ou c'est la boîte tout entière qui coule", "on n'a pas le choix, le marché étant ce qu'il est". Que l'on songe également à la défense des différents plans de rigueur et d'austérité: "Ça ne pouvait plus continuer comme cela ou tout explosait", "la concurrence internationale impose des mesures fortes", "il n'y a pas d'autre politique possible", etc ...

Toutes ces formules nous sont familières, encore faut-il les penser. Or, comment ne pas constater qu'elles mettent systématiquement en exergue la nécessité (que l'on appelle parfois "la loi du marché" ou "les exigences de la concurrence", etc ...). Quand un économiste ou un gestionnaire étudie cela, il est dans son rôle. Mais qu'un décisionnaire évoque uniquement ces contraintes, voilà qui revient à se déterminer dans l'action uniquement en tant qu'agi. Qu'il faille tenir compte des lois du

marché, nul n'en doute ; mais se limiter à elles pour décider ou pour juger signifie, pour reprendre la distinction que nous devons à M. WEBER, penser ce qui "doit être" sur le modèle de ce qui "est", ou, pour reprendre le vocabulaire d'A. COMTE- SPONVILLE, confondre la vérité et la valeur. Car ces justifications font en réalité l'économie de l'interrogation sur ce que l'on veut.

Face à ces systèmes qui réunissent la vérité et le bien sous l'emprise de la nécessité, on trouve les pensées de la disjonction entre ces deux sphères et qui mettent avant tout en avant la volonté.

CONCLUSION - CHAPITRE II

Le tableau de la page 138 récapitule les différents éléments de contraste entre une approche dogmatique et une approche sophistique de l'éthique.

Cependant, nous avons également eu l'occasion d'indiquer que toutes deux recélaient des points communs, en particulier quant à leurs implications pratiques et aux comportements et attitudes qu'elles déterminent.

Le fondement de cette proximité inattendue que nous avons détaillée tient essentiellement à ce que, dans les deux types de systèmes, l'éthique ne se présente pas comme le résultat d'un choix mais constitue le produit d'une nécessité.

En effet, le dogmatisme repose sur la conviction qu'à l'exemple du monde physique qui est déterminé par des lois naturelles, de grandes lois éthiques régissent les valeurs, les idées ... Dès lors, le dogmatisme postule que, de même que la science a pour objet de "découvrir" et d'exprimer les lois physiques, de décrire le monde et a, donc, pour concept central la vérité (que recèlent ses propositions lorsqu'elles sont conformes à la réalité des phénomènes naturels), l'éthique a pour vocation de "découvrir" et d'exprimer les valeurs vraies. Aussi, l'éthique, comme la science, fonctionnerait sur le mode de la description, les démonstrations et réflexions ne visant qu'à établir quelles valeurs sont vraies.

Ainsi, pour le dogmatisme, les valeurs sont considérées comme objectives et il existe une seule éthique correcte, vraie, juste. Celle-ci, comme la science, peut être un objet de connaissance et peut s'enseigner.

Mais, en même temps, tout cela implique une négation de la possibilité de considérer l'éthique comme un choix. A partir du moment où existent des valeurs vraies, elles s'imposent obligatoirement. Ceci d'autant plus que ces valeurs prétendent décrire le monde tel qu'il devrait objectivement être et que, donc, leurs conséquences se conçoivent comme étant certaines. Dès lors, adopter ces valeurs relève d'une nécessité beaucoup plus que d'un acte de volonté.

De même, la sophistique ne peut concevoir la référence à l'éthique que dans les termes de la nécessité. Pourtant, la sophistique pose a priori que non seulement il n'existe pas un bien absolu, mais même pas qu'il existe une vérité ; elle fonctionne sur le mode du "tout est relatif'.

En fait, d'un point de vue sophistique, "il n'y a que le résultat qUI compte". Dès lors, les valeurs morales ne sont convoquées qu'en fonction de leurs effets, sans être jamais appréciées pour elles-mêmes. Dans cette logique, la manière dont les valeurs peuvent être reconnues, acceptées, légitimées, prend une importance considérable puisque cela détermine leur effet ; lorsqu'une valeur fait norme pour un individu, un groupe, une société, cela garantit en même temps son impact.

Mais, en même temps, il n'existe plus de valeurs que l'on pUisse s'approprier en tant qu'absolus, toutes se réduisent à des OpIniOnS(dont, c'est bien connu, seuls les imbéciles ne changent jamais).

Ainsi l'éthique s'évalue-t-elle à l'aune de ses résultats ; cela la confine conséquemment au statut de condition nécessaire en vue de l'atteinte d'objectifs.

Le dogmatisme et la sophistique ont en commun de considérer l'éthique comme une nécessité, ce qui ne manque pas de se traduire également dans leurs conceptions formelles. Dans les deux cas, l'éthique se formule à partir d'un raisonnement du type "si ... alors", même si la logique sous-jacente conduisant à cette formulation est substantiellement différente.

Le dogmatisme se présente comme une théorisation d'une morale du monde et, par conséquent, postule aisément le fait que si l'on se soumet à telle valeur, alors il se passe nécessairement telle ou telle chose (du fait, d'une "grande loi du monde"). La sophistique, au contraire, part du constat empirique qu'à un instant donné l'acceptation de telle valeur a tel résultat (si ... alors). Dès lors, force est de la suivre si ce résultat nous agrée, sans pour autant postuler que l'on continuera à s'y soumettre dans l'avenir si son effet se modifiait (ce qui, contrairement à une hypothèse du dogmatisme, constitue toujours une éventualité envisageable).

Tout ceci ne manque pas d'avoir des conséquences quant à la manière dont le dogmatisme ou la sophistique pose le problème de la pertinence de l'éthique.

Tout d'abord, il apparaît évident qu'aucun des deux courants ne nie qu'elle soit pertinente dans la mesure où le dogmatisme la considère comme l'expression d'une vérité fondamentale et où la sophistique l'apprécie comme un moyen facilitant l'obtention d'une fin.

Mais, pour être fidèle à la démarche tracée dès notre introduction, encore convient-il d'établir si ces deux courants donnent à la pertinence la totalité des sens que nous a révélés l'examen des synonymes de ce mot.

L'aspect "approprié" d'une éthique est donné par construction aussi bien dans le dogmatisme que dans la sophistique. En effet, dans le premier cas, l'éthique étant directement issue de la nature du monde, il est évident qu'elle est appropriée. Pour ce qui concerne la sophistique, l'éthique est posée a priori comme un moyen approprié d'atteindre un but.

En revanche, il ne peut être envisagé dans aucun des deux systèmes de pensée d'accepter qu'un individu (ou un groupe) puisse se constituer une éthique propre dont le contenu aurait été établi par lui. En effet, le dogmatisme postulant qu'il existe une seule éthique qui se conçoit comme une vérité, il est impensable que quiconque adopte un système moral de contenu différent, sous prétexte qu'il lui paraîtrait plus pertinent, plus judicieux et qu'il aurait réfléchi par lui-même ou qu'il le tirerait de son expérience. C'est ce que rappelle E. KANT: <<11s'agit ici de la loi pratique objective, par suite du rapport d'une volonté à elle-même, en tant qu'elle se détermine uniquement par la raison " dans ce cas, en effet, tout ce qui a rapport à ce qui est empirique se supprime de lui-même, parce que si la raison à elle seule détermine la conduite, ilfaut qu'elle le fasse nécessairement a priori»52.

Aussi, il ne peut être question d'infléchir le contenu d'une éthique, mais simplement de "découvrir" quelles sont les vraies valeurs.

Un sophiste ne jugera, au contraire, qu'à l'aune de l'expérience. Il