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conservation et dynamiques écologiques et d’utilisation du sol

3.4. Les territoires de conservation et le désossage de la nature par sa marchandisation

3.4.3. Les instruments de marchandisation de la Nature

3.4.3.1. Les sommets de la terre

Depuis  l’émergence  d’une  conscience  mondiale  sur  les  changements  environnementaux  globaux et du développement d’une culture mondiale du respect de l’environnement, des  rencontres décennales entre dirigeants mondiaux, appelées “sommets de la terre”, visent à  stimuler le développement durable au niveau mondial et à démontrer la capacité collective à  gérer  les  problèmes  planétaires,  par  le  biais  de  traités  ou  de  protocoles,  avec  leurs  mécanismes de mise en œuvre.  La rencontre fondatrice de ces “sommets de la terre” a eu lieu à Stockholm (Suède) en 1972  sous l’égide des Nations Unies et sous l’appellation de “Conférence des Nations Unies sur  l’Environnement Humain” (CNUEH). C’est cette rencontre qui a placé pour la première fois  les questions écologiques au rang de préoccupations internationales. Les participants à cette  conférence ont adopté une déclaration de 26 principes et un vaste plan d'action pour lutter  contre la pollution. Cette conférence a donné naissance au Programme des Nations Unies  pour l'Environnement (PNUE). Et ce n’est qu’a posteriori qu’elle a été qualifiée de “sommet  de la terre”, les dirigeants s’engageant alors à se réunir tous les dix ans.  Le deuxième sommet de la terre, qui a eu lieu à Nairobi (Kenya) en 1982 en pleine période  de guerre froide et de mandature de Reagan, a été considéré comme un échec. Le troisième  sommet  de  la  terre  est  celui  qui  a  connu  le  succès  le  plus  notable  avec  le  plus  grand  rassemblement de dirigeants mondiaux et plus de 1 500 ONG représentées. Il s’est tenu à  Rio  de  Janeiro  (Brésil)  en  1992,  sous  l'égide  de  l'Organisation  des  Nations  unies  sous  l’appellation de “Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement” 

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(CNUED).  Ce  Sommet  s'est  conclu  par  la  signature  de  la  “Déclaration  de  Rio”,  qui  fixe  les  lignes d'action visant à assurer une meilleure gestion de la planète et à faire progresser le  concept des droits et des responsabilités des pays dans le domaine de l'environnement. Il a  conduit à l'adoption du programme Action 21 (comprenant 2 500 recommandations dont la  plupart n'ont jamais été mises en œuvre), la Déclaration sur la gestion, la conservation et le  développement durable des forêts, de même que les trois conventions phares de Rio :   la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) ;   la Convention‐Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) ;   la Convention des nations unies sur la Lutte contre la Désertification (CLD).  Le sommet de la terre de Rio a ainsi donné le coup d'envoi à un programme ambitieux de  lutte  mondiale  contre  les  changements  climatiques,  l'érosion  de  la  biodiversité,  la  désertification, et l'élimination des produits toxiques dangereux. Bien que perfectibles, ces  grandes  conventions  ont  cependant  engagé  les  États  dans  un  effort  collectif  de  mise  en  œuvre  et,  dans  certains  cas,  dans  des  processus  de  négociations  en  vue  de  parvenir  à  l'adoption  de  protocoles  contraignants,  comme  par  exemple  le  “Protocole  de  Kyoto”  sur  lequel  nous  reviendrons.  Cependant,  il  est  à  noter  que  la  déclaration  de  Rio  n'est  pas  juridiquement contraignante et, qu’au contraire, elle reconnaît la souveraineté des États à  « exploiter  leurs  propres  ressources  selon  leur  politique  d'environnement  et  de  développement ». 

 Le quatrième et dernier sommet de la terre en date a eu lieu à Johannesburg (Afrique du  Sud) en 2002 sous l'égide des Nations unies et sous l’appellation “Sommet mondial sur le  développement durable” (SMDD). Ce sommet a été une occasion pour le monde entier de  faire le bilan et de compléter le programme lancé lors du Sommet de Rio. Une centaine de  chefs  d'État  étaient  présent  ainsi  que  quelque  40 000  délégués,  ce  qui  en  a  fait  la  plus  grande  rencontre  jamais  organisée  par  les  Nations  Unies.  La  rencontre  de  Johannesburg  visait  ainsi  à  inciter  les  États  à  réitérer  leur  engagement  politique  en  faveur  du  développement durable, ainsi qu'à favoriser le renforcement d'un partenariat entre le Nord  et  le  Sud.  Le  sommet  a  adopté  un  plan  d'action  en  153  articles  sur  de  nombreux  sujets :  pauvreté,  consommation,  ressources  naturelles,  globalisation,  respect  des  droits  de  l'Homme, etc...  Les  thèmes  prioritaires  étaient :  l'eau  (évolution  des  ressources  en  eau,  nécessité d'une consommation rationnelle, assainissement de l'eau, répartition...) ; l'énergie 

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(état  et  évolution  de  la  consommation,  surconsommation,  répartition,  utilisation  des  énergies renouvelables, telles que solaires et éoliennes) ; la productivité agricole (régression  et dégradation des sols...) ; la biodiversité ; et la santé. 

Le  prochain  sommet  devrait  se  dérouler  de  nouveau  à  Rio  de  Janeiro,  en  2012,  vingt  ans  après  le  Sommet  de  Rio  de  1992,  ‐et  à  ce  titre  dénommé  Rio+20‐,  sous  l’appellation  “Conférence des Nations unies sur le développement durable” (CNUDD). 

Le mode opératoire des résolutions prises lors de ces sommets de la terre sont des traités ou  des protocoles, qui se mettent en place selon un processus complexe puisque chaque pays  doit compléter deux étapes pour y adhérer : la première étape consiste à signer le traité ; la  seconde  consiste  à  le  ratifier  formellement.  Le  traité  n'entre  en  vigueur  que  lorsqu'un  nombre suffisant de pays l'ont ratifié, nombre qui peut être variable d'un traité à l'autre. De  ce fait, l'entrée en vigueur d'un traité international prend généralement plusieurs années.  Les  pays  signataires  d'un  traité  organisent  des  conférences,  appelées  COnférences  des  Parties  (COP),  généralement  une  fois  par  an.  Ces  COP  sont  préparées  par  un  organe  subsidiaire  chargé  de  fournir  des  avis  scientifiques,  techniques  et  technologiques  lors  d’ateliers où les gouvernements négocient les détails techniques du traité. 

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