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Quelles solutions pour que le tourisme reste un axe de développement pour la Tunisie ?

Conclusion du chapitre 1

Section 3. Quelles solutions pour que le tourisme reste un axe de développement pour la Tunisie ?

$XMRXUG¶KXLSRXUrésister à la concurrence, le tourisme doit combiner deux facteurs : O¶DYDQWDJHFRPSDUDWLIHWODFRPSpWLWLYLWp (Lafay, 1999 page 39), nouvelle donne justifiée par O¶DJHQFHLQWHUQDWLRQDOHGHQRWDWLRQ©)LWFK5DWLQJªSRXUOD7XQLVLH3RXUFHWWHGHUQLqUe O¶LQGXVWULHWRXULVWLTXHWXQLVLHQQHHVW ©XQPRGqOHpFRQRPLTXHjUpQRYHUª/¶DWWUDFWLYLWpGHOD 7XQLVLH F¶HVW G¶DERUG OH OLWWRUDO 6HORQ OHV WRXULVWHV HQTXrWpV (JICA, 2002), la Tunisie ne valorise pas ses territoires198. Face à une concurrence mondiale de plus en plus intense, à des comportements en évolution rapide, la destination « Tunisie ª GRLW V¶DGDSWHU HW V¶RUJDQLVHU 'DQVFHFRQWH[WHROHVDFWHXUVGXWRXULVPHpYROXHQWYLWHFHWWHPXWDWLRQLQFLWHDXMRXUG¶KXLj faire des propositions concrètHVVXVFHSWLEOHVG¶DPpOLRUHUO¶HIILFDFLWpGXWRXULVPHHQ7XQLVLH notamment en termes de qualité et de durabilité du secteur.

3.1- Tourisme post-fordiste ODTXDOLWpDXF°XUGHVPRGqOHVGHVRUWLHGHFULVH

Afin de définir les attentes des clientèles, LOHVWQpFHVVDLUHGHUDSSHOHUO¶pYROXWLRQGHOD dynamique du marché touristique. La période 1960-1990 peut être qualifiée de « 30 glorieuses du tourisme tunisien ª/DVWUDWpJLHGHO¶RIIUHpWDLWGRPLQDQWH(QHIIHWO¶RIIUHVRXYHQWULJLGH en hébergement et en produits (durée de séjour, prestations imposées, concentration spatiale GH O¶RIIUH« orientait la consommation touristique des clientèles (le contexte concurrentiel Q¶pWDLt pas exacerbé et le rapport de force contractuel était favorable aux destinations

196 Banque Mondiale (2002), Gy-Jaabiri (1999), Alaoui (1986) et Boudhiba (1976).

198 Selon O¶HQTXête menée par Souissi (2007, p. 61) en 2003 dans la zone Sousse-Monastir : 60 % des touristes interrogés ont choisi la destination Tunisie en raison des prix avantageux proposés par les tours opérateurs et les agences de voyage.

150 réceptives de touristes)199. Cependant, depuis le milieu dHVDQQpHVHWjO¶KRUL]RQ2, si la GHPDQGH D SURJUHVVp HW YUDLVHPEODEOHPHQW SURJUHVVHUD XOWpULHXUHPHQW O¶RIIUe touristique a DXJPHQWp HQFRUH SOXV UDSLGHPHQW DX SRLQW G¶rWUH GpVRUPDLV H[FpGHQWDLUH SDU UDSSRUW j OD demande.

Principale conséquence pour le marché touristique, les années à venir seront déterminées par la demande. Il faudra impérativement proposer une offre de produits en adéquation avec les attentes des clientèles touristiques. Le schéma suivant précise les nouveaux rapports de force en vigueur sur ce marché de demandeurs.

Figure 26. Les nouveaux rapports de force sur le marché du tourisme

St

Source : Elaboration personnelle.

Les nouvelles tendances de la consommation touristique ont donc changé : « le QRXYHDXWRXULVWHFKHUFKHOHFDOPHODIDFLOLWpGHFLUFXOHUO¶DXWKHQWLFLWpGXFDGUHGHUHODWLRQV humaines. Il se veut explorateur de nouvelles cultures (traditions, fêtes populaires, écomusées) ª(QG¶DXWUHVWHUPHVLOHVWjODUHFKHUFKHG¶XQHRIIUHWRXULVWLTXHYDULpHWRXWHQ UHVSHFWDQW O¶HQYLURQQHPHQW &¶HVW OH FRQFHSW GH TXDOLWp TXL VHPEOH OH SOXV DSSURprié pour résumer les arguments avancés par ceux qui perçoivent une étape de mutations profondes au VHLQ GX PRGqOH G¶RUJDQLVDWLRQ WRXULVWLTXH 6HORQ Gourija (2007, p. 56): «La crise de la quantité a donc ouvert la voie à la qualité».

Pour la Tunisie, O¶Dmélioration des composantes « service » et « produit offert » devrait UHGUHVVHUO¶LPDJHGXSURGXLW&RPPHOHVRXOLJQHDYHFMXVWHVVH$ELWERO(1990, p. 62) : « Avant G¶DPpOLRUHUO¶DYHQLUGXSURGXLWWRXULVWLTXHWXQLVLHQLOVHUDit sage GHO¶DPpOLRUer lui-même ».

199 Les taux de croissance des départs en vacances se sont depuis stabilisés ; le consommateur touriste potentiel :

est plus expérimenté, il compare, voire négocie âprement ses choix de loisirs et de vacances. Pour le GpYHORSSHPHQW WRXULVWLTXH G¶XQH GHVWLQDWLRQ XQH RIIUH VWDQGDUGLVpH DSSX\pH SDU XQ PLQLPXP GH QRWoriété de O¶LPDJHQHVXIILWSOXVSRXUV¶LPSRVHUVXUXQPDUFKpGHYHQXWUqVFRPSpWLWLI OFFRE DESTINATION TUNISIE DEMANDE CLIENTELE TOURISTIQUE CONCURRENCE AUTRES DESTINATIONS OFFRE DESTINATION TUNISIE DEMANDE CLIENTELE TOURISTIQUE CONCURRENCE AUTRES DESTINATIONS Rapport fort Rapport faible

151

3.1.1- Au niveau du service

/DGpJUDGDWLRQGHODTXDOLWpV¶REVHUYHVXUWRXWGDQVle domaine des services hôteliers. ,O V¶DJLW Oj GX ©WDORQ G¶$FKLOOHª GX WRXULVPH WXQLVLHQ /¶pWXGH du groupe japonais (JICA, 2001) relève que FHWWHODFXQHUpVXOWHDYDQWWRXWG¶XQQLYHDXLQVXIILVDQWGHSURIHVVLRQQDOLVPH Ces institutions recommandent au pouvoir public, pour améliorer la qualité du produit, G¶LQFLWHUOHVpWDEOLVVHPHQWVWRXULVWLTXHVjREWHQir la certification de conformité aux normes de qualité ISO, de renforcer la compétitivité du produit touristique et de garantir la transparence des transactions au niveau des prix. Le diagnostic est posé depuis longtemps, Boussarsar201 (2003) précise que «O¶K{WHOOHULH tunisienne souffre d¶XQ déficit de qualité du fait du bradage des prixGHO¶LQVXIILVDQFHG¶LQYHVWLVVHPHQWHWde O¶DEVHQFHGHPDLQG¶°XYUHTXDOLILpH qui sont une menace pour le long terme». $LQVLLOV¶DJLWQRQVHXOHPHQWGHposer un diagnostic sur le service touristique, mais aussi de proposer des recommandations pour en améliorer la qualité.

a. La Formation

Le problème central ici est celui de la formation professionnelle des acteurs du tourisme. En HIIHW OH VHFWHXU WRXULVWLTXH V¶HVW IRUWHPHQW GpYHORSSp GDQV OHV DQQpHV  souvent grâce aux promoteuUV LPPRELOLHUV 6¶LO \ D ELHQ HX un investissement matériel LPSRUWDQWO¶LQYHVWLVVHPHQWKXPDLQ a été UHOpJXpDXVHFRQGSODQ8QUHFUXWHPHQWPDVVLIV¶HQ HVWVXLYLjXQPRPHQWRLOQ¶\DYDLWSDVRXSHXG¶pFROHVGHWRXULVPHLa situation a évolué depuis  DXMRXUG¶KXL OH U{OH GHs écoles est important dans la formation (adéquation de la qualification et des métiers), ce qui devrait à terme améliorer la qualité du service. /¶pFROHGH tourisme de Djerba (tableau ci-après) en est un exemple:

Tableau 55. Répartition selon les spécialités et le sexe des LQVFULWVjO¶pFROHGHWRXULVPHGH'MHUED

Spécialités Répartition selon sexe Inscrits

Masculin Féminin

Cuisine (1er, 2éme, apprentis) 102 3 105

Restaurant (1er, 2éme, apprentis) 64 1 65

Pâtisserie (2éme) 21 5 26

Réception (2éme) 17 8 25

Etage (1er, 2éme) 34 10 44

Total 238 27 265

Source : Ecole de Tourisme de Djerba (2008).

152 Nous remarquons la faible présence des femmes (10%) dans la formation en comparaison, par exemple, avec la France (52%). Cette orientation en Tunisie V¶H[SOLTXHSDU OHSKpQRPqQHUHOLJLHX[(QHIIHWOHVK{WHOLHUVVHWURXYHQWGDQVO¶LPSRVVLELOLWpGHUHFUXWHUGX SHUVRQQHOIpPLQLQDXPRLQVSRXUFHUWDLQVSRVWHVRO¶HPSORLGHVIHPPHVDSSDUDvWnécessaire. Le second problème concerne la qualité des inscrits : ce sont souvent des non-diplômés (le Bac) qui, par désespoir de cause, V¶RULHQWHQW YHUV OH WRXULVPH &RPPH le signale Abitbol (1979, p. 217) ; LOV¶DJLUDLW©«d¶avoir un personnel et des cadres qui ne proviendraient pas, FRPPH VRXYHQW GHV GpFKHWV GH O¶HQVHLJQHPHQW WUDGLWLRQQHO ». Il ajoute que « Sur près de 42 SHUVRQQHVWUDYDLOODQWGLUHFWHPHQWGDQVO¶K{WHOOHULHWXQLVLHQQHOHTXDUWVHXOHPHQWDHX une formation éphémère et l¶D SHUGXH DX FRQWDFW GX SHUVRQQHO QRQ IRUPp Paradoxe du secteur : un besoin de personnel qualifié et un non-emploi de celui-ci » (1990, p. 64).

Pour cela, il est nécessaire de faire coopérer étroitement O¶2ffice National du Tourisme Tunisien (ONTT) HW OH PLQLVWqUH GH O¶pGXFDWLRQ QDWLRQDOH de façon à instaurer une option « Tourisme » dans le cycle secondaire des études, tout comme il existe une option Economie ou Technique. Cela permettrait non seulement de relever le niveau des élèves et des étudiants, mais encore de susciter de nouvelles vocations vers les métiers du tourisme. Enfin, dernier problème, le vieillissement du matériel utilisé dans la formation et d¶RULJLQHDOOHPDQGe. On assiste DXMRXUG¶KXL à une évolution du matériel, ce qui demande, pour le directeur de l¶pFROH de tourisme de Djerba, un long délai pour mieux intégrer le système de la formation.

Par ailleurs, la plupart des élèves choisissaient le métier de la réception MXVTX¶j SHX. Or, DXMRXUG¶KXLattire davantage le métier de la restauration, mieux rémunéré ; par conséquent, il faut adapter les spécialités aux besoins des hôteliers pour que les étudiants qualifiés trouvent un emploi.

Les métiers du tourisme sont de plus en plus réglementés et la législation du travail offre peu de flexibilité. Ainsi, le secteur recourt, non seulement à des contrats spéciaux de la formation professionnelle et donc à des stagiaires de longue durée, surexploités et non déclarés, mais encore à des employés sous payés qui ne bénéficient pas toujours des prestations de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Lorsque ces formations ont lieu, elles sont souvent en inadéquation avec la demande du marché, notamment du fait de la qualité des formateurs. 'RQF O¶XQ GHV SUREOqPHV HVVHQWLHOV j UpVRXGUH GpFRXOH GH O¶LQDGpTXDWLRQHQWUHOHVEHVRLQVDFWXHOVGHO¶K{tellerie tunisienne et les ressources disponibles en capital humain issues du système de la formation. Cette distorsion reflète la faiblesse de la

153 qualification des salariés du secteur. Ce phénomène entrave la productivité et nuit à O¶DPpOLRUDWLRQ GH OD FRPSpWLWLYLWp du tourisme tunisien. Selon Abitbol (1990, p. 54) : « Le WRXULVPHHVWG¶DERUGXQHLQGXVWULHGHPDLQG¶°XYUHFDUF¶HVWGHODTXDOLILFDWLRQGHVKRPPHV et donc de la qualité du service que naît en premier lieu celle du produit touristique ». Cela VLJQLILH TX¶LO IDXW FRQVROLGHU OD TXDOLWp GDQV OH VHFWHXU SXLVTXH FHOOH-ci se définit par la performance et se mesure par la satisfaction du client. Parmi les contraintes qui entravent le développement du tourisme, nombreuses sont ainsi celles liées aux ressources humaines.

/¶pWXGH de la Banque Mondiale (2002) recommande également un programme de mise j QLYHDX GHV DQFLHQQHV XQLWpV WRXULVWLTXHV HW OD UpDOLVDWLRQ G¶pWXGHV GH diagnostic et de O¶DPpOLRUDWLRQ GH OD TXDOLWp © Qui dit qualité, dit formation », G¶R O¶HQMHX VHORQ O¶pWXGH G¶D[HU OHV HIIRUWV VXU OD TXDOLWp GH OD IRUPDWLRQ SURIHVVLRQQHOOH GDQV OHV VHFWHXUV SXEOLF HW SULYpHWG¶DVVRFLHUGDYDQWDJHODSURIHVVLRQDXV\stème de formation. Elle insiste aussi, pour que la formation du personnel soit gérée paritairement avec les professionnels et dans le cadre G¶XQDPpQDJHPHQWSULYp(QFODLUO¶pWXGHSODLGHSRXUO¶pPHUJHQFHG¶XQV\VWqPHGHIRUPDWLRQ touristique privé et de qualité.

Dernière remarque, le secteur touristique a longtemps été considéré comme un secteur qui ne nécessite pas pour sa gestion une formation précise ; TX¶j OD OLPLWH LO VXIILW G¶DYRLU O¶HVSULW FRPPHUoDQW pour réussir dans ce domaine. Mais à une époque où la puissance des acteurs touristiques passe avant tout par la technologie des réseaux informatiques, un pays ne maîtrisant pas cette variable se trouve très vite marginalisé. Il en va de même pour le besoin en cadres de gestion comme dans tous les autres secteurs économiques. Il se trouve que cette REOLJDWLRQQ¶HVWSDVUHVVHQWLHSDU tous les hôteliers. En effet une enquête faite en 1995 par la )pGpUDWLRQ 7XQLVLHQQH GH O¶+{WHOOHULH )7+  DXSUqV GHV professionnels, sur les besoins en IRUPDWLRQGDQVO¶K{WHOOHULHUpYqOH TX¶LO\HQDHQFRUHjQLHUO¶LPSRUWDQFHGHODIRUPDWLRQ dans le développement de la filière.

Tableau 56. EQTXrWHVXUOHVEHVRLQVHQIRUPDWLRQGDQVO¶K{WHOOHULH

&DWpJRULHVG¶K{WHOV Oui Non

Le développement est il lié à la formation ?

2* + NC 85.7% 14.3%

3* + VV 84.6% 15.4%

4* et 5* 85% 15%

154 La principale contrainte à ce sujet est O¶HIIRUWGHO¶(WDWGDQVFHGRPDLQH En effet, pour la seule année 1995, le déficit en personnel diplômé était de 2 860 personnes : VHORQO¶pWXGH réalisée par la F.T.H sur les besoins en formation, ces derniers sont évalués à environ 4 000 SHUVRQQHVSDUDQDORUVTXHODFDSDFLWpGHO¶DFWXHOV\VWqPHH[FOXVLYHPHQWDVVXUpSDUO¶(WDWQH dépasse pas le millier.

3RXUDYRLUXQHPDLQG¶°XYUHTXDOLILpHLOHVWQpFHVVDLUHG¶LQWURGXLUHOH secteur privé dans la formation. Car elle est seule peut aider à combler le déficit et à garantir la qualité de la formation requise en lui accordant les incitations optimales et les ressources nécessaires. Il faudrait aussi faire disparaitre le caractère saisonnier pour stabiliser le personnel : difficile G¶LQFLWHUOHSHUVRQQHOjVHUHF\FOHUV¶LOUHVWHoccuper six mois par an au minimum. Il faudrait donc GpYHORSSHU OH WRXULVPH G¶KLYHU HQ GLYHUVLILDQW OH Sroduit, en attirant les touristes du « troisième âge », le tourisme de congrès, de chasse, etc.

Au total, pour le renforcement des ressources humaines, il convient de rapprocher les professionnels du secteur et les écoles hôtelières au niveau national et international et de UHQIRUFHU OD FRRUGLQDWLRQ HQWUH O¶2177 OD )pGpUDWLRQ WXQLVLHQQH GH O¶K{WHOOHULH HW OD Fédération Tunisienne des Agences de Voyage. La qualité étant la cible du développement du VHFWHXUO¶DPpOLRUDWLRQGHVUHVVRXUFHVKXPDLQHV HQGHPHXre la clé. Le développement de la formation continue publique et privée DLQVL TXH O¶pWDEOLVVHPHQW GH QRUPHV FRQFHUQDQW O¶HPSORL HW OHV TXDOLILFDWLRQV GDQV OH VHFWHXU VHUDLHQW VRXUFH GH PRWLYDWLRQ HW G¶LPSOLFDWLRQ plus forte des personnels.Enfin, la nécesVLWpGHJpQpUDOLVHUO¶HQVHLJQHPHQWGHO¶LQIRUPDWLTXH Q¶HVWSOXVjGpPRQWUHU V\VWqPHGHUpVHUYDWLRQFRPSWDELOLWp 

b. La profession

(Q FH TXL FRQFHUQH OD SURIHVVLRQ OH PDQTXH G¶DVVDLQLVVHPHQW GH OD SURIHVVLRQ WRXULVWLTXH HW O¶DSSOLFDWLRQ QRQ ULJRXUHXVe des textes régissant la branche du tourisme constituent des entraves au développement touristique tunisien. L¶pWXGHJICA (2001) propose des aménagements fiscaux devant permettre le développement de groupes touristiques plus puissants cDSDEOHV GH QpJRFLHU G¶pJDO j pJDO DYHF OHV WRXU-opérateurs qui ont tendance à imposer leurs prix. Cette étude estime que la période actuelle paraît opportune pour envisager GHV UHJURXSHPHQWV HW  RX GHV UHFDSLWDOLVDWLRQV G¶HQWUHSULVHV (OOH SURSRVH pJDOHment G¶REOLJHUOHVLQYHVWLVVHXUVpWUDQJHUVjSUHQGUHSOXVGHULVTXHVHW, partant, à investir davantage.

155 'HVHIIRUWVUpFHQWV  HQIDYHXUG¶XQHFODVVLILFDWLRQRQWpWpHQWUHSULV/H3URJUDPPHGH Mise à Niveau des établissements Hôteliers (PMNH205) fait partie des mesures prises par la Tunisie pour améliorer la qualité.

/H U{OH GH O¶2IILFH GX 7RXULVPH 7unisien est déterminant pour mettre en place ce nouveau système national de classification206 qui repose sur trois volets :

- Une réactualisation des normes de classement de 1 à 5 étoiles qui repose à la fois sur GHV QRUPHV SK\VLTXHV HW IRQFWLRQQHOOHV GLPHQVLRQV pTXLSHPHQWV SUHVWDWLRQV«  HW sur des normes de qualité. Ce classement est obligatoire et directement contrôlé par la GLUHFWLRQGHV3URGXLWVGHO¶2177

- Un label de qualité auquel peuvent volontairement adhérer à certaines conditions les hôteliers qui le souhaitent. Ce label peut favoriser GHVGpPDUFKHVG¶DPpOLRUDWLRQGHOD qualité des hôtels;

- Une spécialisation dans une catégorie de produit/service. Parmi les différentes spécialisations, chaque établissement peut demander trois spécialités. Ce dernier volet GRLWSHUPHWWUHGHPLHX[FDUDFWpULVHUO¶RIIUHG¶KpEHUJHPHQWSDUUDSSRUWDX[DWWHQWHVGHV clients. Cette approche, GDQV OH VHQV G¶XQH différenciation des produits, devrait se traduire par une meilleure valorisation de O¶RIIUHjWHUPHgénérer un outil vis-à-vis du public individuel.

Cependant les spécialisations proposées207 ne vont pas toujours dans le sens de la clarification (hôtels pour familles/hôtels club et de vacances) dans la mesure où elles incluent des spécialisations par type et non par thème. ,O VHUD GRQF QpFHVVDLUH SRXU O¶2IILFH GX 7RXULVPHG¶DVVXrer un suivi assez strict des classements et de les compléter par une politique de promotion du système en direction GHVJHVWLRQQDLUHVG¶KpEHUJHPHQWHWdu marché.

/¶REMHFWLI HVW GRQF O¶DPpOLRUDWLRQ GH O¶RIIUH H[LVWDQWH, la diversification des produits touristiques et le renforcement de la rentabilité des investissements touristiques.

205 Adopté par en Conseil ministériel Restreint le 23 juin 2004. Il concerne 45 unités.

206 &I$UUrWpGHVPLQLVWUHVGX&RPPHUFHHWGX7RXULVPHGHV/RLVLUVHWGHO¶$UWLVDQDWGXIpYULHUIL[DQW OHVQRUPHVPLQLPDOHVGHFODVVHPHQWGHVK{WHOVGHWRXULVPHHWOHVFRQGLWLRQVG¶RFWURLGXODEHOGHTXDOLWpHt de VSpFLDOLVDWLRQ0LQLVWqUHGXWRXULVPHGHVORLVLUVHWGHO¶DUWLVDQDW2177

207 Les 13 spécialisations proposées sont les suivantes : hôtel de golf, hôtel de séminaires, hôtel de congrès, hôtel WKDODVVRWKpUDSLHK{WHOSRXUIDPLOOHVK{WHOG¶DIIDLUHV K{tel club et de vacances, hôtel historique, hôtel casino, hôtel de santé, hôtel de sports, motel, écohôtel.

156 c. /¶KpEHUJHPHQW

$X QLYHDX GH O¶KpEHUJHPHQW, les perspectives du tourisme littoral sont liées à la structure même de ses hébergements. La plupart des constructions datent des années 70 et FRPPHQFHQW j GHYHQLU YpWXVWHV G¶DXWDQW SOXV TX¶HOOHV VRQW VRXPLVHV DX[ GpJUDGDWLRQV GX climat maritime. Se pose aussi un problème de qualité des services à offrir aux visiteurs. La clientèle étrangère est exigeante et sensible à un certain niveau de confort des hébergements, à ODGLYHUVLWpGHVDFWLYLWpVSURSRVpHVRXjODTXDOLWpGHO¶DFFXHLO

On conclut que les évolutions sont lentes en matière de modification des FRPSRUWHPHQWV G¶RIIUH WRXULVWLTXH HW TXH PrPH VL OHV QRXYHOOHV VWUDWpJLHV V¶DGDSWHQW rapidement à la demande, elles ne pourront compenser à court terme les difficultés rencontrées par le tourisme traditionnel local.

3RXUVRUWLUO¶LPPRELOLHUGHORLVLUVGHODFULVHGHQRXYHOOHVIRUPXOHVVRQWHQFRXUDJpHVSDUOes promoteurs, comme les résidences de loisirs.

3.1.2- Au niveau du produit offert

$ILQG¶DQDO\VHUOHSURGXLWWRXULVWLTXHWXQLVLHQLOHVWQpFHVVDLUHG¶DERUGGHOHFRPSDUHU aux produits offerts par des pays ayant les mêmes caractéristiques (pays méditerranéens ayant un patrimoine islamique) et ce en partant des avis des tour-opérateurs et des touristes. Ensuite, nous proposons des solutions pour diversifier le produit tunisien.

a. La position de Tunisie par rapport aux pays concurrents

La dégradation de la qualité V¶REVHUYHGDQV O¶DWWUDFWLYLWpGHVOLHX[WRXULVWLTXHVoffrant une gamme de services peu diversifiés. En effet, les pays concurrents, principalement le Maroc, O¶(J\SWHHWODTurquie, offrent un vaste choix d'installations sportives et culturelles, un grand choix de restaurants, parcs, palais de congrès et de casinos (cf. tableau 57).

157

Tableau 57. La position de la Tunisie par rapport aux pays concurrents

Destination Vacances balnéaires Archéologie Histoire/ Culture Beauté

Sports/ Aventure soft

Tourisme

de congrès Santé/ Cure

Attractions à Thèmes Tunisie

Très Fort Faible Faible Acceptable Acceptable Faible Faible Faible Vacances

balnéaires

Maroc

Acceptable Fort Fort Fort Acceptable Fort Acceptable Fort Plusieurs

objectifs

Egypte

Fort Fort Fort Fort Acceptable Fort Acceptable Fort Plusieurs

objectifs

Turquie

Fort Fort Fort Fort Acceptable Fort Acceptable Fort Plusieurs

objectifs

Source (TXLSHG¶pWXGH-,&$ 1, p. 6).

Alors que le tourisme tunisien est concentré essentiellement sur le tourisme balnéaire, le type de vacances préféré des Européens voyaJHDQW j O¶pWUDQJHU HVW EHDXFRXS SOXV YDUié comme le montre le tableau 58.

Tableau 58. Voyageurs en provenance des principaux pays européens par type

Vacances

Affaires Autres types de loisirs Soleil + Plage Vacances en ville Circuits Campagne Autres Total

25% 12% 13% 6% 19% 76% 13% 11%

Source: IPK International, World Travel Monitor, 1998.

On observe ainsi une nette dépendance de la Tunisie vis-à-vis des vacances balnéaires traditionnelles et son faible positionnement sur les autres grands produits. ,O Q¶HVW GRQF SDV étonnant que les recettes du tourisme par arrivée de visiteur restent de faible niveau.

b. Perception de la Tunisie par les tour-opérateurs européens

Pour connaître O¶DYLVGHVWRXU-opérateurs sur la Tunisie, nous faisons référence à une enquête de 2000 (JICA, 2001). Cette enquête a été réalisée au cours G¶HQWUHWLHQV DYHF KXLW tour-opérateurs importants de TXDWUHSD\VHXURSpHQVO¶,WDOLHO¶(VSDJQH OHV3D\V %DVHWOD Pologne. Les difficultés typiques soulevées par la plupart des opérateurs interviewés incluent :

- %HDXFRXSG¶DFFHQWXDWLRQVXU©OHWRXULVPHEDOQpDLUHªHWSHXG¶HIIRUWVGHSURPRWLRQSRXU YHQGUH©O¶KLVWRLUHODFXOWXUHHWOHVW\OHGHYLHWUDGLWLRQQHOOHª ;

158 - Médiocre présentation des ressources (historiques, culturelles) et de leur explication

XWLOLVDWLRQGHO¶DUDEHHWGXIUDQoDLVVHXOHPHQW 

- Hôtels mal entretenus et laisser-aller dans la prestation de services (service lent, la langue française uniquement);

- Promotion plus agressive en Egypte et au Maroc, comparée à la Tunisie;

- /¶Egypte et le Maroc sont plus attractifs en matière de circuits culturels et historiques Les tour-opérateurs affirment que le taux de retour est faible, ce qui traduit une certaine GpFHSWLRQGHVWRXULVWHVjO¶pJDUGGXSURGuit tunisien et un faible désir de revenir.

c. Perception de la Tunisie par les touristes

En dépit de la richesse du patrimoine culturel tunisien208, les sites culturels importants du pays ont tendance à être considérés comme moins attractifs par les touristes : le niveau de satisfaction est de 29.3% (cf. Figure 27), ratio obtenu auprès de personnes impliquées dans le tourisme du pays et des tour-oppUDWHXUVHXURSpHQVLQWHUURJpVGDQVOHFDGUHGHO¶HQTXrWH-,&$ (2000, p. 10). Il est important de noter que le niveau de satisfaction des touristes ayant