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Société Tunisienne des Banques (STB) : principale banque en Tunisie, elle a une double fonction : banque de dépôt et banque de développement

Section 2. Le tourisme et la politique libérale 63 des années 1972-1986

9 Société Tunisienne des Banques (STB) : principale banque en Tunisie, elle a une double fonction : banque de dépôt et banque de développement

- Les institutions financières tunisiennes : elles représentent 82.63% des flux financiers injectés dans le tourisme de 1981-1990. Parmi les principales institutions financières on peut citer :

9 Société Tunisienne des Banques (STB) : principale banque en Tunisie, elle a une double fonction : banque de dépôt et banque de développement.

9 COFITOUR93 : création de la Compagnie Financière et Touristique en 1969, à O¶LQLWLDWLYHGHO¶(WDWWXQLVLHQHWGHOD6RFLpWp)LQDQFLqUH,QWHUQDWLRQDOH 6), .

b. Les Banques off-shore

Elles renforcent leur professionnalisme dans les montages des projets aux coûts de plus en plus élevés. Les principaux projets réalisés sont :

- la fin du programme de Djerba la douce, géré par le Club Méditerranée et réalisé par la société Carthago. La participation est multinationale : LO V¶DJLW de capitaux français (Banque Nationale de Paris (BNP) Paribas, Union des Assurances de Paris (UAP), Mutuelle Générale Française des Accidents), de capitaux Suisses (Compagnie suisse de réassurance), de capitaux allemands (Munchener Ruckversicherung) et Danois (Henrisken et Larsen).

- La réalisation du Phenica (Neckermann und Reisen et Tunisian Travel Service) et du Sahara Beach (société Rym de Thomson Holidays).

Ces investissements représentent environ 20 millions de dinars dont 10.498 millions de dinars de participation directe des capitaux extérieurs (Miossec 1996, p. 512).

On remarque une réaction des investLVVHPHQWV GLUHFWV GH O¶(WDW XQH UpSRQVH PRGpUpH GHV SULYpVQDWLRQDX[ /HWRXULVPHQ¶DEpQpILFLpGHV FDSLWDX[pWUDQJHUVTX¶j SDUWLUGH. Les acteurs tunisiens sont majoritaires avec 54% du coût total des réalisations touristiques, un peu SOXVVLO¶RQ tient compte de leurs prises de participation dans des projets étrangers dont plus de 1/10 du capital des sociétés est contrôlé par les tunisiens.

Tableau 24. Evolution des iQYHVWLVVHPHQWVWRXULVWLTXHVSDUW\SHG¶LQYHVWLVVHXU(en dinar tunisien)

Années/ acteurs Etat tunisien Privés tunisiens Etrangers Total

1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 3 750 2 600 - - - - 1 920 - 23 700 - 31 460 30 730 6 283 13 804 17 414 3 954 90 633 83 775 130 630 71 875 29 000 9 300 11 380 52 035 37 805 - 50 190 88 685 95 700 51 400 64 210 42 610 17 663 65 839 55 219 3 954 14 2743 17 2460 250 030 123 275 Source : Miossec (1996, p. 560).

93 En 1977, cet établissement financier prenait le nom COFIT. En 1982, il est devenu la Banque nationale de développement touristique (BNDT).

2.2.2- Les investissements étrangers dans le tourisme tunisien

Les investisseurs étrangers sont principalement arabes et européens :

a. Les investissements arabes

Les investissements arabes sont principalement libyens ou provenant des pays du Golfe (Koweït et Emirats) :

- La Société Tunisienne de Banques (STB), qui pilotait le programme Dar Jerba (Société Tourgueness95), avait démarché une participation libyenne de 32% du capital.

- Arab International Bank (A.I.B), consortium bancaire arabe crée en 1973, était également présent dans le capital initial (4.44%) et plus nettement en 1979 avec 10% du capital et 9.6% des crédits. Les institutions tunisiennes conservaient cependant la majorité des actions et la gestion de ce projet.

- LH )RQGV G¶$ERX 'KDEL GH 'pYHORSSHPHQW, en 1976, prend une participation dans le

FDSLWDO GH OD 6RFLpWp G¶(WXGH HW GH 'pYHORSSHPHQW GH 6RXVVH 1RUG 6(61  /H IRQGV intervenait initialement pour 1.1 millions dinars (24.44%) dans le capital et 2.3 millions de crédits de 6.3 millions dinars.

- L¶DUJHQW Ges Etats du Golfe/ Koweït : dans la convention96 HQWUH O¶(WDW WXQLVLHQ HW OH &RQVRUWLXP .RZHLWLHQ G¶,QYHVWLVVHPHQWV ,PPRELliers (CKII), ce dernier V¶HQJDJHDLW j mettre en dépôt dans les banques tunisiennes 25% de sa quote part en devises étrangères et à investir pour la période 1977-1984. Pendant la durée du cinquième plan, 30 millions de dinars ont été injectés GDQV OH WRXULVPH HQ pFKDQJH G¶XQH H[RQpUDWLRQ G¶LPS{Ws sur le bénéfice pendant 10 ans. En 1981, la convention fut renouvelée avec un engagement de la part des Koweitiens en vue G¶LQYHVWLUPLOOLRQV comprenant :

9 La création de la 6RFLpWp G¶,QYHVWLVVHPHQW 7RXULVWLTXH 7XQLVR-Koweitienne (SITTKO), FKDUJpHGHUpDOLVHUO¶K{WHO"Diar al Andalous" et "Nejma" à Sousse Nord. En Mars 1980, le CKII détient plus de 70% des parts. Quant au crédit, la

95Du nom du cap sur lequel le complexe hôtelier fut localisé.

partie koweitienne engage 18 millions, les institutions financières tunisiennes 8.400 millions. La répartition se fait donc ainsi : capitaux propres 40% et crédits 60%.

9 Douze unités ont été réalisées, une treizième HVWHQYRLHG¶DFKqYHPHQWHWXQH quatorzième est gérée par la société de gestion CTKD, la société Abou Nawas de gestion touristique.

9 Les Institutions financières qui appartiennent au gouvernement Koweitien sont: la "Kuwait foreing trading contracting», "Investment compagny" et "Kuwait International Investment Compagny".

Ces investissements selon Miossec (1996, p. 536) « portent la marque de O¶internationalisation GHV FDSLWDX[ HW GX UHF\FODJH GHV SpWURGROODUV GDQV O¶LPPRELOLHU touristique ».

b. Les investisseurs Européens

Les capitaux Européens assurent 8% des investissements. IOV¶DJLWGHVFDSLWDX[ : - Français : Accor, Fram, Nouvelles Frontières (détenant plus de la moitié); - Allemands : Jecotour;

- Britanniques : Air tour;

- Espagnol : NUR, Alpitour, Pemba; - Luxembourgeois;

- Suisses; - Italiens.

Les investissements européens restent modestes (21 réalisations) aux regards de ceux des pays du Golfe, PDLVGDQVO¶HQVHPEOHOHVFDSLWDX[pWUDQJHUVVRQWOHSOXVVRXYHQWDVVRFLpVjdes capitaux privés et les banques peuvent jouer un rôle de premier plan dans la conduite des investissements et du financement du tourisme.

2.2.3- Les investissements publics

Le U{OHGHO¶(WDWVHUpSDUWLWHQ deux fonctions : le contrôle du secteur et O¶DPpQDJHPHQW des territoires.

a. Contrôle du secteur

Cette mission a été attribuée à l'Office National du Tourisme Tunisien (ONTT). Cet établissement public a été crée en vertu du décret 76-977 du 11 Novembre 1976.

/¶2177 a pour mission :

- d¶pODERUHUHWPHWWUHHQ°XYUHODSROLWLTXHGX gouvernement dans le domaine du tourisme; - dHSURPRXYRLUO¶DPpQDJHPHQWHWO¶pTXLSHPHQWGHV]RQHVG¶LQWpUrWWRXULVWLTXH

- dHYHLOOHUjODPLVHHQ°XYUHGHVGLVSRVLWLRQVUpJOHPHQWDLUHVSDUOHVSHUVRQQHVSXEOLTXHV HWSULYpHVSK\VLTXHVHWPRUDOHVTXL°XYUHnt dans le domaine du tourisme;

- d¶DLGHU OHV SHUVRQQHV SK\VLTXHV RX PRUDOHV SXEOLTXHV RX SULYpHV TXL °XYUHQW SRXU OH développement du tourisme, en leur octroyant dans le cadre de la législation en vigueur, O¶DVVLVWDQFHWHFKQLTXHDLQVLTXHOHVDLGHVHW les encouragements nécessaires;

- d¶DVVXUHUODIRUPDWLRQGHVFDGUHVHWGXSHUVRQQHOG¶H[pFXWLRQQpFHVVDLUHs à la gestion des entreprises qui se consacrent au tourisme;

- de mener une action coordonnée en vue de la promotion du tourisme par toutes les mesures nécessairHV QRWDPPHQW OD FRQVWUXFWLRQ O¶DPpQDJHPHQW HW O¶H[SORLWDWLRQ G¶pWDEOLVVHPHQWV WRXULVWLTXHV OD SXEOLFLWp O¶RUJDQLVDWLRQ GH PDQLIHVWDWLRQV G¶LQWpUrWV touristiques.

Outre O¶2177, ont été créées O¶$JHQFH GH 3URPRtion des Investissements (API) et O¶Agence de Financement de Tourisme(AFI) pour le contrôle du secteur.

b. Les aménagements de terrains équipés et lDUpDOLVDWLRQG¶LQIUDVWUXFWXUHV /¶$gence Foncière du Tourisme (A.F.T) : cet établissement public à caractère industriel et commercial, a été créé en vertu GHO¶DUWLFOHer de la Loi n°73-21 du 14 avril 1973 relative à O¶DPpQDJHPHQW GHV ]RQHV WRXULVWLTXHV LQGXVWULHOOHV HW G¶KDELWDWLRQ Elle est placée sous la WXWHOOHGX0LQLVWqUHGX7RXULVPHHWGHO¶$UWLVDQDW

/HV IRQFWLRQV GH O¶$)7 VRQW G¶DFTXpULU DPpQDger et céder les terrains destinés à la FRQVWUXFWLRQ GHV pWDEOLVVHPHQWV WRXULVWLTXHV (OOH HVW KDELOLWpH j SURFpGHU j O¶LQWpULHXU GHV ]RQHV WRXULVWLTXHV j WRXWHV OHV RSpUDWLRQV LPPRELOLqUHV G¶DFTXLVLWLRQ GHV LPPHXEOHV QpFHVVDLUHV j O¶H[pFXWLRQ GH VD PLVVLRQ j O¶H[HUFLFH GX GURLW GH SUpHPSWLRQ j OD YHQWH GH

WHUUDLQV HW LPPHXEOHV GRQW HOOH HVW GHYHQXH SURSULpWDLUH DLQVL TX¶j WRXWHV DXWUHV RSpUDWLRQV entrant dans le cadre de sa mission97.

Outre O¶$)7 LO \ D eu la création de O¶2IILFH 1DWLRQDOH GH O¶$VVDinissement (ONAS), O¶Agence FRQFLqUH GH O¶+DELWDW $)+) et O¶Agence de Réhabilitation et de Rénovation Urbaine (ARRU). Ces agences ont pour objectif O¶DPpQDJHPHQW GHV ]RQHV WRXULVWLTXHV LQGXVWULHOOHVHWG¶KDELWDWLRQ(OOHVsont devenues des partenaires de tous les jours sur le front de la croissance économique et du développement du secteur touristique.

À travers ces investissements, l¶(WDWDUpXVVLjLQFLWHUle secteur privé à investir dans XQHDFWLYLWpUpPXQpUDWULFHG¶DXWDQWSOXVTX¶LOSUHQDLWHQFKDUJH infrastructures et équipements tirant profit de la seule vente des lots viabilisés en zone touristique.

Les interventions de ces investisseurs se portent vers quelques zones bien précises98. Par ailleurs, O¶(WDW HW OD 6RFLpWp G¶(WXGHV HW GH GpYHORSSement touristiques ont réalisé les LQIUDVWUXFWXUHVVXVFHSWLEOHVG¶DFFXHLOOLUces projets G¶LQYHVWLVVHPHQWV.

La recherFKH G¶HVSDFHV GH SUHPLHU FKRL[ des rivages tunisiens a été une préoccupation principale des entrepreneurs.

2.2.4- Prévisions et réalisation

De 1973 à 1986, 573 millions ont été investis. Le secteur public est intervenu avec presque une quarantaine de millions de dinars, soit nettement moins comparé au passé. Les LQYHVWLVVHPHQWVpWDQWOHIDLWSULQFLSDOHPHQWG¶HQWUHSULVHVH[WpULHXUHVjODSociété Hôtelière du tourisme Tunisien(SHTT).

Les privés tunisiens ont injecté 90 millions de dinars, en très légère augmentation alors que la SDUWGHVpWUDQJHUVDXJPHQWDLWHWV¶pWDEOLVVDLWj% des investissements totaux.

Tous ces projets sont concentrés dans les trois régions motrices du tourisme tunisien : Hammamet-Nabeul, Sousse-Monastir et Djerba-Zarzis. Selon Miossec (1996, p. 596), les années 80 représentent «une ère de promotion touristique à grande échelle» . La structure EDQFDLUHV¶HVW DGDStée aux LQVWLWXWLRQVILQDQFLqUHVGHGpYHORSSHPHQWFDSDEOHVG¶pSDXOHUGHV projets de plusieurs millions, voire de plusieurs dizaines de millions de dLQDUV /¶DSSRUW G¶DUJHQWHQSURYHQDQFHGHO¶H[WpULHXUHQSDUWLFXOLHUGDQV le cadre de la rente pétrolière des Etats arabes du Golfe, a permis des réalisations conjointes qui ont pour certaines pris une

97 (OOH GLVSRVH G¶Xn effectif de 165 agents, dont 70 cadres et 67 agents de maîtrise et fonctionne avec 7 Directions centrales et 5 Délégations régionales.

réelle ampleur, sur le territoire WXQLVLHQ&¶HVW le cas, par exemple, des investissements que le Consortium Tuniso-Koweitien de développement a mené à bon port.

Malgré une conjoncture politique et économique très maussade en milieu de décennie (1972-1981), le secteur privé tunisien a continué à investir dans le secteur touristique, alors que les investissements publics ont diminué. Néanmoins, O¶(WDW garde la main sur les investissements par le contrôle des banques, principales sources de financement des investissements privés.

Selon le tableau 25, la période de 1973 à 1986 a été celle de la croissance ralentie des indicateurs structurels (investissements capacité, emplois). À signaler que les investissements additionnels durant cette période ont atteint 158.398 millions de dinars contre 144.3 millions pour la première décennie 1962-1971, soit un accroissement de 9.7% (ONTT, 2005). Les principales remarques sont :

- la capacité additionnelle de la première décennie a été de 42 359 lits, elle a baissé pendant la période 1972-1982 eWQ¶DWWHLQWSOXVTXH 537 lits, soit une diminution de 30.2% et puis pendant la période 1983-1986 elle a connu une augmentation pour atteindre 52 332 lits, soit une légère augmentation de 23.54%, cela V¶explique par les crises successives des années 1982 et 1986100;

- de même, les nouveaux emplois créés ont enregistré une légère augmentation de 4 030 emplois (16 942 emplois de 1962 à 1972 et 20 972 emplois de 1973 à 1986);

Les performances du secteur ont enregistré XQH IRUWH FURLVVDQFH G¶XQH SpULRGH j O¶Dutre. En prenant comme année de base 1960 = HWFRPPHDQQpHG¶REVHUYDWLon O¶DQQpH, nous constatons que les entrées ont été multipliées par 28.47 pendant la période de 1973 à 1986 contre 14.79% (1962-1972). Les recettes ont été multipliées par 195.84 contre 34.74%.

Tableau 25. Evolution du secteur touristique (prévisions-réalisations) de 1973 à 1986)

Année Rubrique

Terme Capacité en lits Entré non résidents des Nuitées des non résidents Investissements en 1000 D101 Recettes en devises 1000 D Emploi directs nouveaux 1973 Prévu 8 700 912000 (M) 7937000 22000(M) 79400 3412(M) réalisé 6 618 721897 5882497 24400 72395 2648 1974 Prévu 9 000 1052000(M) 9156000 24000(M) 91600 3412(M) réalisé 2 824 716003 5636385 13200 80873 1129 1975 Prévu 8 500 1186000(M) 10320000 25000(M) 103200 3412(M) réalisé 6 649 1013851 8652556 8300 115158 2660 1976 Prévu 8 500 1321000(M) 11320000 29000(M) 115000 3412(M) réalisé 936 977818 88988029 9500 126918 374 1977 Prévu 2 000 1050000(M) 10030000 12000(M) 149000 1240(M) réalisé 764 1015966 8117577 10500 139439 306 1978 Prévu 3 000 1150000(M) 10830000 17000(M) 167000 1240(M) réalisé 1 962 1141942 8804945 17200 169691 785 1979 Prévu 4 500 1260000(M) 11680000 20000(M) 185000 1240(M) réalisé 2 784 1355951 11170943 10000 219186 1113 1980 Prévu 4 500 1380000(M) 12610000 24000(M) 209000 1240(M) réalisé 2 686 1602054 12097984 31638 259703 1075 1981 Prévu 4 500 1500000(M) 13500000 22000(M) 232500 1240(M) réalisé 4 318 2150996 12507196 33660 295200 1727 1982 Prévu 3 600 2000000(M) 14000000 95700(M) 346000 2400(M) réalisé 4 380 1355129 11160209 43000 340700 1752 1983 Prévu 4 850 2000000(M) 14600000 95700(M) 389000 2400(M) réalisé 1 935 1438872 10330408 74500 389200 774 1984 Prévu 5 650 2000000 15450000 95700 445000 2400 réalisé 2 102 1579607 10251787 113210 357700 841 1985 Prévu 7 200 2000000 16450000 95700 511000 2400 réalisé 9 011 2002997 12671218 98292 415000 3603 1986 Prévu 8 700 2000000 17600000 95700 595000 12000 réalisé 5 363 1502092 12549689 85000 385800 2185 Total réalisé 52 332 18575175 218841423 572400 3366163 20972

Source : Rapports annuels (ONTT 1973-1987), M : Moyenne.

À partir du tableau ci-dessus, nous pouvons tirer quelques remarques :

- Concernant la méthode de calcul des prévisions, les valeurs sont calculées G¶Xne façon simpliste et mécanique (Chaker 1983, p. 41), Ces prévisions QHV¶DSSXLHQWQXOOHPHQW sur des méthodes scientifiques employant les instruments rationQHOV G¶DQDO\VH HW GH prévision. En effet, ces dernières ne sont plus établies selon un modèle économétrique qui devrait tenir compte aussi bien des paramètres endogènes au secteur que des paramètrHV H[RJqQHV GHV DXWUHV VHFWHXUV GH O¶pFRQRPLH QDWLRQDOe (socioculturels et écologiques) et internationale (concurrentiels).

- En ce qui concerne la stratégie de développement touristique : on constate un changement radical G¶RULHQWDWLRQ. En effet, O¶(WDW qui était quasiment le seul pourvoyeur de capitaux durant les années soixante pour financer les infrastructures et en grande partie les équipements hôteliers, se désintéresse de plus en plus durant les années soixante dix de ceux-ci et a réduit ses investissements dans le domaine de O¶LQIUDVWUXFWXUHconsidérant que le tourisme est devenu comme une industrie "légère" TXL H[LJH G¶LPSRUWDQWV LQYHVWLVVHPHQWV HW TXL FUpH PRLQV G¶HPSORLV TXH G¶DXWUHV secteurs économiques.

Le tableau 26 résume les principaux résultats de deux stratégies. En comparant la variation des indicateurs dans les deux périodes (62-72 et 73-86), nous pouvons remarquer XQH FURLVVDQFH VLJQLILFDWLYH GH O¶LQYHVWLVVHPHQW (187%), avec une capacité hôtelière et une FUpDWLRQ G¶emploi moyenne égale à 23%. Ces résultats montrent bien TX¶LO V¶DJLW G¶XQH normalisation du secteur touristique. Rompant avec la phase précédente (1962-1972)O¶(WDW ne va plus guère investir directement dans cette activité pas plus que dans les autres. Il va, par conWUH UHQIRUFHU VRQ FRQWU{OH SDU O¶LQWHUPpGLDLUH GHV EDQques créditrices et encourager les hôteliers à une gestion efficace et les unités chancelantes104, à un assainissement progressif.

Tableau 26. Données comparatives des deux stratégies (1962-72 et 73-86) dans le secteur touristique

Désignation

Valeurs additionnelles par période

Investissement Capacité Emploi

1962-1972 1973-1986 Variation105 (%) 144.302 572 400 187 42 359 52 332 23.59 16 942 20 972 23.78 Source: Stat.O.N.T.T (2005) / Elaboration personnelle.

104 ,OV¶DJLW notamment des hôteliers endettés ou en liquidation.

105 Pour calculer la variation des investissements tunisiens durant la période 1962-1972 et 1973-M¶DLSULVHQ FRPSWHOHVWDX[G¶LQIODWLRQGXUDQWFHVSpULRGHV LQGLFHGHVSUL[VHORQO¶,16 

Conclusion

Deux phases caractérisent la période 1971-1986 :

- 1971-1981 : croissance économique suite au développement des secteurs du tourisme, du textile et la rente pétrolière.

- 1982-1986 : une crise économique liée à des causes structurelles constituées par des ressources naturelles limitées exigeant des capitaux étrangers pour la Tunisie. En effet, malgré les progrès importants enregistrés durant cette période, la Tunisie reste handicapée par une structure sociale encore traditionnelle fondée sur un secteur agricole peu productif regroupant une part importante de la population.

En plus, les réserves de phosphates, de qualité moyenne, ne peuvent être exploitées que dans la mesure où elles sont transformées en engrais par traitement chimique. Ensuite des difficultés économiques conjoncturelles. En effet, les réserves pétrolières de la Tunisie, malgré quelques nouvelles découvertes dans le Sud du pays et la pRXUVXLWHG¶XQSURJUDPPH G¶pFRQRPLH G¶pQHUJLH V¶pSXLVHQW SURJUHVVLYHPHQW. Seul le secteur des services commence à SUHQGUHVRQHVVRUDYHFOHGpYHORSSHPHQWGXWRXULVPHGHPDVVHDLQVLTX¶XQVHFWHXUILQDQFLHU au sein duquel coexistent des banques tunisiennes et étrangères (pour la plupart des capitaux arabes), qui soutiennent les projets immobiliers et touristiques. En 1986, la Tunisie va connaître des difficultés économiques qui expliquent les raisons de la mise en place le Programme G¶$MXVWHPHQW 6WUXFWXUHO (PAS) pour sortir des problèmes causés par O¶HQGHWWHPHQW

Zouari (1987, p. 115) a cité les principales raisons de la crise (82-86) :

- une croissance économique de -1.4%;

- un taux de chômage avoisinant les 15%, un WDX[G¶LQIODWLRQde 10%, une progression des besoins alimentaires dépassant 300 millions de dinars tunisiens;

- une aggravation du déficit commercial lié à un accroissement annuel moyen des importations supérieur à celui des exportations au cours du VIIème plan (1982-1986) (6.1% contre 3.2% (prix courants));

- un endettement extérieur excessif (48.9% du PNB);

- des réserves en devise quasi-nulles (5 MRXUV G¶LPSRUWDWLRQs à la fin GX PRLV G¶avril 1986).

Section 3. 7RXULVPHHW3URJUDPPHG¶$MXVWHPHQW6WUXFWXUHO 3$6 GDQVla

SROLWLTXHGHSURPRWLRQjO¶H[SRUWDWLRQ -2009)

Depuis 1987, lD 7XQLVLH YLVH XQH LQVHUWLRQ j O¶économie mondiale par le marché: le processus se traduit par un mouvement de libéralisation, de déréglementation et de privatisation (Rallet, 1995). Elle essaye en parallèle de maintenir sa stabilité macro-économique au niveau interne. Pour mettre en évidence ces deux objectifs, le gouvernement tunisien a élaboré une série de plans de développement quinquennaux106.

Pendant la période du 1987-2009, la physionomie GH O¶pFRQRPLH WXQLVLHQQH D FRQQX une évolution SDU UDSSRUW j VRQ SUHPLHU SURMHW TXL FRQVLVWDLW j FH TX¶HOOH VRLW SOXV RXYHUWH DX niveau mondial. Les objectifs fixés par la Tunisie dans ces plans sont le renforcement de la FRPSpWLWLYLWp GH VRQ pFRQRPLH HW O¶DOORFDWLRQ UDWLRQQHOOH GH VHV UHVVRXUFHV Le Programme G¶$MXVWHPHQW 6WUXFWXUHO 3$6  LPSRVp SDU OH )0, figure parmi les mesures et les réformes prises pour la concrétisation de ces objectifs. Cette politique a changé en profondeur le fonctionQHPHQW GH O¶pFRQRPLH WXQLVLHQQH. En effet, celle-ci connaît, pour la première fois GHSXLVO¶LQGpSHQGDQFHXQenvironnement concurrentiel. &HUWHVO¶(WDWFRQWLQXe à jouer un rôle économique important en raison de son poids dans les LQIUDVWUXFWXUHVO¶LQGXVWULHla banque et du volume des investissements publics.

Toutefois, les règles du jeu ont complètement changé. LH 3URJUDPPH G¶$MXVWHPHQW Structurel marque une rupture aussi importante que celle menée par Nouira (1970) après O¶DUUrWGHO¶H[SpULHQFHsocialiste. Mais ces ruptures ne doivent pas faire oublier la continuité des politiques menées dans certains domaines comme le tourisme.108. Le tourisme a donc bénéficié de cette nouvelle SROLWLTXHSXLVTXHF¶HVWXQVHFWHXU V¶LQWpJrant dans la stratégie de promotion des exportations. Il est recommandé d¶encourager les exportations destinées au secteur touristique par un système de détaxe109, le paiement de devises, le développement des produits et services nouveaux et O¶amélioration de la qualité de ceux existants. Qui plus est, il a fallu développer au maximum la vente des produits nationaux dans les « duty-free ».

106 ,OV¶DJLWGX : VIIème plan de développement (1987-1991), VIIIème plan de développement (1992-1996), IXème

plan de développement (1997-2001), Xème plan de développement (2002-2006) et XIème plan de développement (2007-2011).

108 0rPH SHQGDQW OD SpULRGH VRFLDOLVWH O¶(WDW HQFRXUDJHDLW OD FURLVVDQFH GX VHFWHXU WRXULVWLTXH SULYp TXL Q¶D FHVVpGHVHGpYHORSSHUDYHFOHVRXWLHQGHO¶(WDW

1RXV DOORQV HVVD\HU G¶H[DPLQHU, dans cette section, la politique de promotion des exportations : les réformes structurelles, OHV SROLWLTXHV G¶DFFRPSDJQHPHQWV, le bilan macro-économique et enfin la place du tourisme dans cette politique de développement.

3.1- /HVUpIRUPHVVWUXFWXUHOOHVHWOHVSROLWLTXHVG¶DFFRPSDJQements

,O V¶DJLW SULQFLSDOHPHQW de définir les réformes structurelles ainsi que les politiques G¶DFFRPSDJQHPHQWs.

3.1.3- Les réformes

Les principales réformes concernent le SODQ G¶DMXVWHPHQW VWUXFWXUHO (PAS) et la privatisation GHO¶pFRQRPLHWXQLVLHQQH.

a. Le plan d¶$MXVWHPHQW6WUXFWXUHO 3$6

3RXUVXUPRQWHUODFULVHG¶HQGHWWHPHQWOD7XQLVLHDDFFHSWpHQO¶DGRSWLRQG¶XQ P.A.S110, qui compose la base du VIIème plan de développement économique et social (1987-1991). Le Plan de redressement économique est également fondé sur la dévaluation du dinar tunisien de 10% par rapport aux principales monnaies utilisées dans les paiements extérieurs de la Tunisie112.

Le P.A.S comprend deux types de mesures : des mesures à court terme pour la stabilisation de O¶pFRQRPLH113 (ajustement à court terme, type FMI classique) et des mesures à long terme SRXUO¶DMXVWHPHQWVWUXFWXUHO114 (ajustement à long terme, type Banque Mondiale).

La Tunisie a adopté FH SODQ G¶ajustement qui repose sur une politique de limitation de la GHPDQGH LQWpULHXUH HW G¶DFFURLVVHPHQW GH O¶RIIUH GDQV OH EXW G¶DVVXUHU XQH PHLOOHXUH allocation des ressources.

110 &¶HVWOHQRYHPEUHTXHOD7XQLVLHDVLJQpXQDFFRUGDYHFOH)0,GDQVOHFDGUH GHO¶DGRSWLRQG¶XQSODQGH redressement économique type FMI.

112 $LQVLjWLWUHG¶H[HPSOHOHGROODUDPpULFDLQGRQWle cours moyen pour transaction en compte était de 0.7816 le 18/18/86 est passé à 0.8644 le 19/08/86.

113 Pour résoudre des difficultés ponctuelles (au niveau national, rétablir O¶pTXLOLEUH HQWUH OHV UHYenus et les GpSHQVHVG¶XQSD\V 

Le P.A.S tunisien a trois objectifs : le premier consiste à réaliser un équilibre des paiements extérieurs, le deuxième, porte sur la gestion rigoureuse de la demande intérieure, le troisième, quant à lui, se caractérise par le fait de réaliser une croissance équilibrée.

b. La privatisation

/D SULYDWLVDWLRQ FRQVWLWXH XQH FRPSRVDQWH SULQFLSDOH GX SURJUDPPH G¶DMXVWHPHQW structurel. Ce Programme a été lancé entre 1987-LOV¶DJLWG¶XQHSULYDWLVDWLRQSDUWLHOOHRX totale de 81 entreprises tunisiennes. Ce sont en général des petites et moyennes entreprises GDQVOHVVHFWHXUVGXWRXULVPHHWGHO¶DUWLVDQDW. Selon Mokadem (2002, p. 1) : « &¶HVWjWUDYHUV cette approche que les pouvoirs publics ont fait de la privatisation un des axes du développement du secteur privé >«@.La privatisation constitue un vecteur pour stimuler O¶LQYHVWLVVHPHQWpWUDQJHU ».

/¶REMHFWLI GH OD SULYDWLVDtion des entreprises publiques est la poursuite du programme de restructuration et de OLEpUDOLVDWLRQGHO¶pFRQRPLHqui vise le renforcement de son intégration daQV O¶pFRQRPLH PRQGLDOH. En outre, ce programme offre de nouvelles perspectives pour SURPRXYRLU HW GpYHORSSHU O¶LQLWLDWLYH SULYpH DWWHLQGUH GHV SDOLHUV GH FURLVVDQFH SHUPHWWDQW G¶LQWHQVLILHU OHV FUpDWLRQV G¶HPSORLV et G¶DPpOLRUHU OH QLYHDX GH vie, mobiliser les LQYHVWLVVHPHQWV pWUDQJHUV HW G\QDPLVHU OH PDUFKp ILQDQFLHU (Q G¶DXWUHV WHUPHV, selon Mokadem (2002, p. 1), la privatisation vise principalement à :

- améliorer O¶HIILFDFLWpHW la compétitivité des entreprises privatisées;