seulement dynamisé par l’activité continue d’installation des cap-teurs solaires thermiques pour la fourniture d’eau chaude, mais aussi par les activités d’exploitation-maintenance dans le secteur de l’héliothermodynamique. Le pays abrite en effet le plus grand parc de centrales héliothermodynamiques de l’Union européenne. La hausse la plus forte de l’emploi a cependant pu être observée en Pologne, où le marché a été multiplié par 2,5, passant de 111 100 m² à environ 310 000 m² selon la SPIUG (asso-ciation des fabricants et importa-teurs d’appareils de chauffage). Les appels d’offres municipaux publiés en 2017 et mis en place depuis début 2018, soutenus par des fonds européens, peuvent être considérés comme le moteur de cette crois-sance. Nous évaluons le chiffre d’af-faires du secteur solaire thermique polonais à 160 millions d’euros, pour 1 900 emplois. En Grèce, le secteur a poursuivi sa progression, soit 4 % en 2018, générant un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros et 1 800 emplois. L’Autriche se classe au même niveau. Grâce à une
Søllested
Emplois
(directs et indirects) Chiffre d’affaires (en M€)
2017 2018 2017 2018
Espagne 8 100 8 200 970 980
Allemagne 4 500 3 700 580 470
Pologne 300 2 200 20 160
Autriche 1 200 1 800 200 310
Grèce 2 000 1 800 130 120
France 1 000 1 800 130 250
Bulgarie 1 300 1 300 50 50
Italie 600 1 100 70 130
Danemark 200 500 30 80
Portugal 500 500 30 30
Chypre 100 300 10 20
Rép. Tchèque 200 200 10 10
Croatie 200 200 10 10
Hongrie 200 200 10 10
Royaume-Uni 200 200 10 20
Belgique 100 100 30 20
Estonie < 100 < 100 < 10 < 10
Finlande < 100 < 100 < 10 < 10
Irlande 100 100 10 10
Lituanie < 100 < 100 < 10 < 10
Luxembourg < 100 < 100 < 10 < 10
Lettonie < 100 < 100 < 10 < 10
Malte 100 < 100 < 10 < 10
Pays-Bas 100 100 10 10
Roumanie < 100 100 < 10 10
Suède < 100 < 100 10 10
Slovénie 100 < 100 < 10 < 10
Slovaquie 100 100 < 10 10
Total UE 28 21 900 25 300 2 410 2 790
Source : EurObserv’ER Søllested
Emploi et chiffre d’affaires filière bien implantée et diversifiée,
on observe une croissance continue du chiffre d’affaires (310 millions d’euros) et de l’emploi (1 800 per-sonnes). Traditionnellement, l’Au-triche bénéficie d’un marché solaire thermique solide et bien développé, avec de nombreux acteurs natio-naux et une technologie largement utilisée dans l’ensemble du pays.
Le segment de marché de l’hé-liothermodynamique a stagné ces dernières années, avec peu de nouvelles installations dans l’Union européenne. L’emploi dans le secteur devrait donc provenir principalement des fournisseurs de technologies et des fabricants de composants basés dans l’UE.
Les installations proprement dites
ont lieu actuellement en dehors de l’Union européenne. D’autres éléments positifs peuvent être signalés en Italie, où les chiffres restent stables (1 100 emplois et 130 millions d’euros), au Danemark ou en Bulgarie (1 300 emplois pour un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros). Si l’Alle-magne demeure le plus grand mar-ché de l’énergie solaire thermique en termes de capacité totale instal-lée (13 489 MWth, soit un tiers du parc européen), le pays a toutefois connu des baisses d’une ampleur assez inquiétante dans ce sec-teur : 3 700 emplois et un chiffre d’affaires évalué à 470 millions d’euros, voilà ce qu’il reste d’une industrie qui a employé autrefois jusqu’à 14 000 personnes selon les
données fournies par le ministère fédéral de l’Économie et de l’Éner-gie (BMWi).
Le solaire thermique reste une technologie renouvelable modeste, mais qui dispose d’un potentiel très élevé, jusqu’à présent non réalisé.
Les études de l’Irena suggèrent que le solaire thermique, accom-pagné du photovoltaïque dans le bâtiment, pourrait contribuer de façon substantielle à la réalisa-tion des objectifs 2030. Le Green Deal européen ou les ambitions nationales visant à remplacer les anciens systèmes de chauffage au fioul (Allemagne) pourraient revita-liser le marché européen au cours des prochaines années. n
L
a grande majorité des infras-tructures hydroélectriques européennes a été mise en place dans les années 1960-1970 et néces-site aujourd’hui d’être réhabilitée et modernisée. Le modèle utilisé prend en compte les retombées sur l’emploi des installations hydroé-lectriques de toutes tailles, y compris les centrales de pompage-turbinage et les centrales au fil de l’eau. Ce modèle est assez sensible aux augmentations soudaines de capacité, qui conduisent à des pics d’emploi, car les emplois liés aux activités de préparation sont éga-lement affectés à l’année de mise en service (voir note méthodolo-gique). L’effet est particulièrement perceptible pour les technologies telles que l’hydroélectricité, dont les grands projets ne sont fina-lisés que de façon irrégulière.C’est le cas de l’Autriche (avec une capacité additionnelle de 366 MW entre 2017 et 2018) ainsi que de l’Italie (+ 73 MW). Nous considérons que l’apparition des pics observés pour l’hydroélec-tricité est une conséquence de la méthode de modélisation uti-lisée. Le niveau d’emploi global a bondi au sein de l’UE, passant de 31 400 ETP à 102 100 ETP, en raison
principalement des capacités addi-tionnelles installées en Autriche et en Italie. Et une hausse simi-laire est observée pour le chiffre d’affaires total, estimé à 12,3 mil-liards d’euros.
Le chiffre le plus élevé peut être observé dans les États-membres disposant des capacités hydroé-lectriques les plus importantes : France (25,7 GW), Italie (22,4 GW) et Espagne (20 GW).
L’Italie dispose d’un vaste parc hydroélectrique qu’il ne faut pas sous-estimer puisqu’elle se classe parmi les trois premiers pays européens avec 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 17 300 emplois. En 2018, 60 % de l’énergie italienne issue de sources renouvelables provenait de l’hydroélectricité, dont la puis-sance totale installée s’élevait à 22 499 MW.
En raison de la forte hausse de ses capacités et des caractéristiques de modélisation mentionnées précé-demment, l’Autriche a enregistré une croissance substantielle de sa main-d’œuvre avec 17 300 emplois et le chiffre d’affaires le plus élevé, avec plus de 2,9 milliards d’euros.
L’Espagne arrive en troisième posi-tion avec 12 300 emplois en 2018, suivie de la France (10 500 ETP et plus de 1,5 milliard d’euros). La croissance de l’industrie hydro-électrique française devrait se pour-suivre alors que le pays progresse vers la réalisation de l’objectif visant à porter sa capacité hydro-électrique à 30 000 MW en 2020.
Il convient de noter que le secteur de l’hydroélectricité est directe-ment impacté par l’évolution des conditions météorologiques due au réchauffement climatique. En effet, la hausse ou la baisse des niveaux de précipitations se tra-duit directement par une hausse ou une baisse de la production d’hydroélectricité. Les régions chaudes et sèches de l’UE pour-raient être fortement affectées.
Cependant, l’hydroélectricité demeure une technologie solide et éprouvée qui fournit une alimenta-tion électrique stable dans de nom-breux États-membres, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de l’UE à l’horizon 2020 et 2030. Par chance, elle génère également un nombre croissant d’emplois et des retombées économiques pour de nombreux États-membres. n
Emplois
(directs et indirects) Chiffre d’affaires (en M€)
2017 2018 2017 2018
Autriche 4 600 17 300 790 2 850
Italie 10 800 17 300 1 420 2 250
Espagne 11 200 12 300 1 070 1 180
France 9 900 10 500 1 480 1 550
Portugal 4 200 7 700 290 530
Allemagne 4 600 7 600 650 1 060
Suède 4 700 4 300 950 860
Lettonie 1 000 3 300 50 170
Roumanie 3 400 3 300 240 220
Royaume-Uni 2 300 2 500 250 270
Grèce 2 000 2 400 140 170
Bulgarie 2 300 2 300 120 120
Croatie 1 400 2 100 90 130
Slovénie 800 2 000 60 150
Rép. Tchèque 1 500 1 300 110 90
Finlande 1 200 1 300 190 210
Slovaquie 1 200 1 200 90 100
Pologne 1 100 1 000 100 80
Lituanie 700 600 30 30
Luxembourg 500 500 70 70
Belgique 400 400 80 70
Irlande 300 300 30 30
Chypre < 100 < 100 < 10 < 10
Danemark < 100 < 100 < 10 < 10
Estonie < 100 < 100 < 10 < 10
Hongrie < 100 < 100 < 10 10
Malte < 100 < 100 < 10 < 10
Pays-Bas < 100 < 100 < 10 < 10
Total UE 28 70 700 102 100 8 360 12 250
Source : EurObserv’ER
Emploi et chiffre d’affaires