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RÉSULTATS ET INTERPRÉTATION

Dans le document ÉTAT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES EN EUROPE (Page 47-51)

PART DES ENR DANS LA CONSOMMATION

La figure  1 présente la part des énergies renouvelables dans la consommation de chaleur et de refroidissement, en 2017, pour les bâtiments résidentiels et de ser-vices. Il s’agit, essentiellement, d’un indicateur combiné de l’intégration des énergies renouvelables dans le bâtiment et dans l’infrastructure urbaine. Il représente la demande

finale en énergie renouvelable pour le chauffage et le refroidis-sement par rapport à la totalité de la demande finale en énergie pour ce même chauffage et refroidisse-ment. Les taux annuels de rempla-cement des systèmes de chauffage et refroidissement variant de 2 à 4 %, la part des EnR dans la consom-mation varie très peu d’une année sur l’autre. Ainsi, la situation en 2018 devrait être similaire à celle de 2017.

Aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, et dans une moindre mesure en Ita-lie, en Slovaquie, en Hongrie et en Belgique, le gaz occupe toujours une place prépondérante dans les systèmes de chauffage. À Chypre, à Malte, en Irlande et en Grèce, on utilise principalement les chau-dières au fioul. Au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne, en Espagne, en France, en Autriche, en Slovénie et au Portugal,

celles-ci représentent encore une tech-nologie ou une source de chaleur importante. Le chauffage urbain est très répandu dans les pays scandinaves, ainsi que dans les pays baltes et autres pays d’Europe de l’Est. Dans ces derniers, il s’ins-crit dans une longue tradition et peut s’appuyer sur les infrastruc-tures existantes.

Les énergies renouvelables occupent une place prépondérante en Croatie (51 %), en Slovénie (46 %) et en Bulgarie (45 %). Cette prédo-minance est uniquement due à une large utilisation de la biomasse, qui représente dans ces pays un com-bustible plutôt bon marché pour le chauffage. La biomasse est aussi largement utilisée en Roumanie (43 %), en Lettonie (41 %) et au Por-tugal (40 %). Si la part des pompes à chaleur reste faible, on observe tou-tefois une croissance dans certains pays et un niveau élevé en Suède (18 %), au Portugal (13 %) et dans d’autres pays du sud de l’Europe tels que Malte (21 %), Chypre (12 %), la Grèce (10 %) et l’Espagne (10 %).

Globalement, le solaire thermique représente la part la plus modeste ; il est principalement utilisé (à un niveau modéré) dans les pays du sud de l’Europe, où le rayonne-ment solaire est plus important que dans le Nord. Il affiche le niveau le plus élevé à Chypre (23 %) et le plus faible dans les États baltes, en Roumanie et en Finlande. En Pologne, le charbon représente une part importante (34 %) pour le chauffage, tandis que le chauffage

tandis qu’en Espagne, en Slovaquie, en France, en Finlande, en Grèce et en Suède, elle dépasse légèrement ce seuil. Cela signifie que la part croissante des EnR dans l’électri-cité contribue à un chauffage ou un refroidissement bas carbone dans ces pays.

PARTS DES ÉNERGIES RENOU-VELABLES DANS LES VENTES Les figures  4 et  5 illustrent la part de marché des technologies

renouvelables utilisées pour le chauffage et le refroidissement.

Contrairement à la figure  3, la figure  4 présente l’évolution récente des énergies renouvelables en montrant la part des ventes des technologies renouvelables de chauffage/refroidissement pour l’année concernée. Cela illustre leur dynamique sur le marché.

Les pompes à chaleur affichent une très forte progression en

Estonie, en Suède, en Finlande, au Danemark, en Autriche et en France. Les chaudières biomasse présentent également une belle progression, bien qu’à un niveau moindre, en Italie, en France, en Espagne et en Autriche. Malgré l’absence de données sur les ventes dans certains pays, on peut supposer, en se basant sur les parts de consommation et les

Bulgarie Roumanie Slovénie Hongrie Lettonie Malte Pays-Bes Royaume-Uni Slovaquie Croatie Lituanie Rép. Tchèque Luxembourg Portugal Chypre Belgique Grèce Irlande Pologne Italie Allemagne France Espagne Autriche Finlande Danemark Estonie Suède

0 20 40 60 80 100

Chaudières gaz à condensation

Chaudières gaz conventionnelles Autres systèmes

(hors chauffage renouvelable)*

Chaudières fioul à condensation Chaudières fioul

conventionnelles Chaudières biomasses Pompes à chaleur Solaire thermique

* Peut inclure gaz, fioul et cogénération biomasse, calculé pour les pays de l’UE dont les données sont lacunaires, sur la base de la part moyenne des ventes de AT, BE, FR, DE, IT, NL, PL, ES, UK. ** Le système solaire thermique correspond à une surface de capteur de 4 m². Source : calculs propres basés sur diverses sources

Part des technologies renouvelables dans les ventes en 2018

4

Coal boiler Chaudières fioul

Chaudières gaz

Pompes à chaleur Réseau de chaleur

Chauffage électrique direct

Chaudières biomasses Autres /pas de chauffage

Pays-Bas Royaume-Uni Hongrie Slovaquie Italie Belgique Allemagne Roumanie Croatie Rép. Tchèque France Espagne Luxembourg Slovénie Autriche Irlande Portugal Pologne Lettonie Lituanie Estonie Danemark Grèce Bulgarie Finlande Suède Chypre Malte

0 20 40 60 80 100

Remarque : l’énergie solaire n’est pas considérée comme un système autonome car elle est principalement utilisée en combinaison avec d’autres systèmes. Source : calculs propres basés sur diverses sources

Part des technologies renouvelables dans le parc immobilier en 2017

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électrique joue un rôle majeur à Malte, à Chypre, au Portugal et en Finlande, mais aussi en Suède, en France, en Bulgarie et en Grèce.

PARTS DES TECHNOLOGIES RENOUVELABLES INSTALLÉES DANS LE PARC IMMOBILIER La figure 3 illustre la part des dif-férentes technologies dans le parc immobilier, c’est-à-dire pour les logements. Contrairement à la figure 1 ci-dessus, elle représente la part des ménages disposant des

différentes technologies de chauf-fage et regroupe d’autres catégories telles que “autres/ systèmes incon-nus/ absence de chauffage”. Cette part est très élevée pour Chypre, la Grèce, Malte et le Luxembourg, ainsi que pour l’Irlande, la Croatie et l’Espagne. Du fait des conditions climatiques, certains logements peuvent ne comporter qu’un petit appareil de chauffage, poêle, etc., qui n’est pas pris en compte dans les statistiques. De plus, la part élevée de “chauffage inconnu”

peut refléter des problèmes statis-tiques. Le solaire thermique n’étant pas inclus ici en tant que système distinct, les logements qui utilisent uniquement l’énergie solaire ther-mique pour le chauffage font éga-lement partie de ce groupe.

Suite à l’augmentation de la part des EnR dans le secteur de l’électri-cité, le chauffage électrique gagne en importance. À Malte, au Portu-gal et en Bulgarie, la proportion est nettement supérieure à 10 %,

Pays 2017 2018

Autriche 2,27 % 2,35 %

Belgique 5,44 % 5,50 %

France 3,53 % 3,53 %

Allemagne 1,81 % 1,88 %

Italie 4,96 % 5,05 %

Pays-Bas 5,62 % 5,84 %

Pologne 1,44 % 1,52 %

Espagne 2,19 % 2,22 %

Suède 2,34 % 2,49 %

Royaume-Uni 6,31 % 6,52 %

Total 3,57 % 3,66 %

Source : évaluation propre basée sur diverses sources

Taux de remplacement des systèmes de chauffage (pourcentage de ménages)

1

Bulgarie Roumanie Slovénie Hongrie Lettonie Malte Pays-Bes Royaume-Uni Slovaquie Croatie Lituanie Rép. Tchèque Luxembourg Portugal Chypre Belgique Grèce Irlande Pologne Italie Allemagne France Espagne Autriche Finlande Danemark Estonie Suède

0 20 40 60 80 100

Chaudières gaz à condensation

Chaudières gaz conventionnelles Autres systèmes

(hors chauffage renouvelable)*

Chaudières fioul à condensation Chaudières fioul

conventionnelles Chaudières biomasses Pompes à chaleur Solaire thermique

* Peut inclure gaz, fioul et cogénération biomasse, calculé pour les pays de l’UE dont les données sont lacunaires, sur la base de la part moyenne des ventes de AT, BE, FR, DE, IT, NL, PL, ES, UK. ** Le système solaire thermique correspond à une surface de capteur de 4 m². Données mises à jour par rapport à l’édition 2018. Source : calculs propres basés sur diverses sources

Part des technologies renouvelables dans les ventes en 2017

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parts de marché, que les ventes des technologies biomasse indi-viduelles sont également élevées dans les pays baltes, en Bulgarie, en Roumanie, en Croatie et en Slovénie. L’énergie solaire ther-mique connaît une forte progres-sion dans les pays où elle occupe déjà une place importante, comme Chypre et la Grèce. En Autriche, Allemagne, Pologne et Espagne, elle enregistre une évolution

modérée. Globalement, dans de nombreux pays de l’Union euro-péenne, la dynamique des EnR dans le secteur du chauffage/

refroidissement est faible. Dans l’ensemble, la part de marché est très similaire en 2017 et 2018, ce qui indique une très faible dynamique du marché des tech-nologies de chauffage renouve-lables. En d’autres termes, les ventes ne progressent pas et,

par conséquent, les énergies renouvelables dans le chauffage/

refroidissement ne parviennent pas actuellement à contribuer de manière significative aux objectifs de réduction des émissions de GES pour 2020 et 2030.

CONCLUSION

Dans l’ensemble, le chauffage au gaz naturel reste la technologie

le plus couramment utilisée, suivi Varmepumpeforeningen

des chaudières au fioul, tandis que les chaudières à charbon dispa-raissent progressivement, comme le montrent les chiffres des parts de consommation et des parts de marché. De plus, les ventes de chaudières à condensation gaz et fioul connaissent encore une forte dynamique, ce qui indique qu’elles joueront encore, à l’avenir, un rôle important dans le chauf-fage, contrant ainsi les efforts de décarbonisation dans le secteur du chauffage/refroidissement.

Malgré la progression relative-ment forte des pompes à chaleur dans certains pays (part des ventes élevée), les parts de consommation demeurent faibles par rapport aux systèmes de chauffage basés sur les combustibles fossiles. L’énergie solaire thermique présente un cer-tain potentiel, mais sa dynamique et sa part dans le parc immobilier demeurent faibles.

Le tableau  1 présente une vue d’ensemble du taux de remplace-ment des systèmes de chauffage de plusieurs États-membres. On peut observer que les taux de rem-placement sont plus élevés dans les pays où la part du chauffage urbain est très faible (par exemple, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni) que dans ceux comptant une forte proportion de ménages desservis par un réseau de chaleur urbain. En résumé, certains pays enregistrent une consomma-tion élevée d’énergie renouvelable ainsi qu’une forte progression des ventes des systèmes renouvelables.

Les pompes à chaleur sont notam-ment de plus en plus utilisées dans les pays scandinaves, tandis que la biomasse joue un rôle important dans certains pays d’Europe de l’Est. En Roumanie, en Bulgarie et en Hongrie, la dynamique semble faible dans le secteur de la cha-leur renouvelable, malgré une part relativement élevée d’énergie renouvelable, mais, traditionnel-lement, le chauffage repose déjà partiellement sur la biomasse. Dans le cadre de la décarbonisation du chauffage et du refroidissement, l’électricité gagne en importance si elle est basée sur une source d’énergie renouvelable. Cependant, les taux de déploiement du chauf-fage électrique sont encore faibles.

Finalement, la part des ventes de technologies renouvelables reste inchangée, ce qui révèle une faible dynamique sur ce marché, bien qu’il soit nécessaire d’agir. n

CNRS Algosolis

À

deux ans de statuer sur l’atteinte du principal objectif énergie renouvelable fixé par la direc-tive 2009/28/EC, les trajectoires énergétiques des pays membres sont déjà bien engagées. Se dessine de plus en plus nettement l’image des pays qui res-pecteront leurs engagements contraignants et les quelques pays qui ne sont pas dans le bon tempo pour atteindre leurs objectifs. Il restera à ces der-niers la possibilité d’utiliser les mécanismes de coopération pour profiter des surplus de produc-tion énergies renouvelables des pays en avance et/

ou opérer un rush final afin de limiter au maximum les écarts.

Avant de faire un état des lieux plus approfondi de la réalisation des objectifs énergies renouvelables spécifiques des pays membres liés à la directive éner-gies renouvelables (électricité, chaleur et rafraîchis-sement, et consommation brute d’énergie finale), ce chapitre de conclusion se propose de faire un premier bilan sur l’état en 2018 de la production d’électricité renouvelable réelle, c’est-à-dire non normalisée, pour l’hydroélectricité et l’éolien.

LE SEUIL DES 1 000 TWH D’ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE LARGEMENT DÉPASSÉ

C’est assurément le point fort de l’année 2018 en matière d’énergie renouvelable. La production brute réelle (non normalisée) de l’électricité renouvelable a fortement augmenté entre 2017 et 2018. Elle dépasse, et ce pour la première fois, très largement le seuil des 1 000 TWh produits, atteignant 1 051,5 TWh en 2018, en croissance de 8,0 % par rapport à 2017 (graphique 1).

Cette croissance correspond à une augmentation de la production d’électricité renouvelable de 78,3 TWh entre  2017 et  2018. À titre de comparaison, cette augmentation est supérieure à la production brute d’électricité totale de la Belgique (74,6 TWh en 2018).

En prenant comme référence l’année 2016, l’augmen-tation sur deux ans est cette fois de 97,6 TWh, l’équi-valent du cumul de la production d’électricité totale de la Grèce (53,3 TWh), du Danemark (30,4 TWh) et de la Croatie (13,6 TWh). Le rythme de croissance de la production d’électricité renouvelable continue donc d’être soutenu à l’échelle de l’Union européenne.

La part la plus importante de cette croissance revient à la production hydroélectrique (hors pompage), qui est passée de 300,2 TWh en 2017 à 349,8 TWh en 2018 (+ 16,5 % de croissance). Sa part dans la production totale d’électricité renouvelable augmente ainsi de 30,9 % en 2017 à 33,3 % en 2018.

À titre d’indication, la production hydroélectrique, incluant le pompage, est passée de 331,2 TWh en 2017 à 378,6 TWh en 2018 (+ 14,3 %).

Dans le document ÉTAT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES EN EUROPE (Page 47-51)