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Situation de la zone d’étude

Dans le document UNIVERSITE ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR (Page 73-77)

CHAPITRE I : LOCALISATION ET CARACTERISATION SOCIOECONOMIQUE DE LA

I.1. Situation de la zone d’étude

La périphérie Sud qui abrite nos quartiers d’étude, est située sur le plateau de Néma.

Elle est limitée au Nord par le Kansahoudy, à l’Est par Djabir, à l’Ouest par Kandialang Ouest et au Sud par la commune de Niaguisse. (cf. figure 5) Elle constitue un site favorable à l’habitat à cause de ses caractéristiques physiques. L’extension de la ville est bloquée au Nord par le fleuve Casamance, d’Est en Ouest par les deux marigots : celui de Djibélor et de Boutoutte.

Aujourd’hui la seule possibilité d’extension spatiale de la ville se fait en direction de la périphérie Sud principalement les quartiers de Kénia et de Castor. C’est la raison pour laquelle elle a enregistré une ruée massive de populations en quête d’habitat, ces dernières années. C’est ce qui explique la dynamique du bâti en cours à castor et Kénia, comme en attestent les cartes d’occupation du sol des deux (2) quartiers de 2004, 2011 et 2017(cf. figure N° 1, 2 et 3).

Figure 3: Localisation de la zone d’étude

73 I.1.1. Présentation des quartiers

I.1.1.1. Le quartier de Castor

Ancien sous quartier de Néma, Castor a vu ses premiers habitants à partir des années 1990. D’après Adama Sadio actuel et premier délégué du quartier, le premier habitant s’appelle Sandjiba Sagna, ancien gardien du « District sanitaire Belge ». A cette époque, le quartier avait l’image d’une bourgade, avec quelques habitations parsemées çà et là à travers le paysage. A en croire les propos du délégué, l’intensification des constructions à commencer avec le déguerpissement des populations du boulevard des 54 m. En effet, la majeure partie de ces ménages déguerpis avaient bénéficié de parcelles dans ce quartier Néma, en guise d’indemnisation de la part de l’État. Aussi, la dynamique du quartier est renforcée avec l’ouverture de l’UASZ qui a attisé l’afflux des populations dans cette zone. Ce qui fait que ce sont des fonctionnaires, ayant accès au crédit qui peuplent la zone surtout à Castor du fait de la modernité des constructions et de la prédominance des maisons à étage et en terrasse, que ne peut permettre que le salaire d’un haut fonctionnaire, des hommes d’affaires et autres.

Toutefois, il est important de signaler que la plupart des habitants de castor, restent des locataires, (Sow, 2014).

I.1.1.2. Le quartier de Kénia

Kénia est érigé en quartier le 21 Avril 197. Le nom du quartier viendrait de l’expression kéniafaa2. Fondé par un homme originaire de Boula, un village de la Guinée Bissau, Alfred Boissy dit Biagui Mantounk serait le premier habitant de Kénia. Il s’était installé dans les années 1920, puis a défriché de vastes espaces (plus de 5 ha) pour faire venir ses frères qui étaient restés au village. Ainsi les Mancagnes ont été les premiers habitants de Kénia. Leur objectif principal était la conquête de vastes espaces pour y développer la culture arachidière (Keita, 2013). Aujourd’hui, le site originel du quartier se trouve à l’extrémité Sud du quartier où l’on retrouve les traces laissées par les premiers habitants. Il s’agit de concessions de type traditionnel (cases en banco). L’évolution spatiale du quartier s’est faite du Sud vers le Nord-Est, après le lotissement et l’intensification du processus d’urbanisation. Considéré comme un ancien village rattrapé par le front urbain, Kénia est caractérisé par une forte dynamique spatiale et démographique perceptible à travers son espace.

2 C’est une expression Mancagne qui signifie se reposer sous le grand arbre qui existait dans le quartier après les travaux champêtres.

74 I.1.2. Peuplement des quartiers

Différentes raisons ont entrainé le déplacement des populations à Castor et à Kénia. En effet à Kénia 52% des ménages déclarent que leur présence au sein du quartier s’explique uniquement par l’insécurité qu’ils vivaient dans le monde rural à cause du conflit armé, contre 15% à Castor (figure 6). Les inondations que connaît la commune sont également un motif de déplacement des populations dans les deux quartiers. Elles représentent 9% à Kénia et 17% à Castor. La mobilité résidentielle est un véritable élément caractéristique des ménages de la commune de Ziguinchor. C’est ainsi que 20% des ménages de Castor déclare que leur présence au niveau du quartier est liée au problème de location, contre 13% à Kénia. La présence de certains ménages dans ces quartiers s’explique par l‘obtention de maison individuelle : 42% à castor, contre 22% à Kénia.

Figure 4: Motifs du déplacement

Ainsi, à la question de savoir d'où viennent les résidents "péri-urbains" de la commune de Ziguinchor, le schéma trop simpliste du mouvement des populations de la ville-centre vers les espaces périphériques est à écarter. En effet, une minorité provient directement de régions ou départements extérieurs et de l'étranger, une autre provient du milieu rural environnant ou des petites villes proches et une majorité de l'agglomération mère. Ce qui explique le caractère hybride de ces espaces marqués par une forte dualité entre les habitudes rurales et celles urbaines, perceptible à travers le paysage urbain.

15% 17% 20%

75 I.1.3. Trame foncière et voirie

La trame est un élément fondamental d’organisation de l’espace et du tissu urbain. Ainsi, nous nous sommes basés sur les caractéristiques de la voirie (dimensions et situation), l’intensité du trafic et les fonctions assurées par la voirie pour aboutir à leur hiérarchisation. Il en découle de ces caractéristiques, que les deux quartiers ne sont pas très bien desservis en matière de voirie. En effet, les quartiers présentent quelques constructions illégales qui ont entrainé le dysfonctionnement de la voirie surtout à l’intérieur du quartier de Kénia. Ainsi, le réseau de la voierie se subdivise en trois catégories principales de voies :

Les voies primaires qui constituent les principaux couloirs de circulation pénétrant et traversant l’intérieur des quartiers. Les voies secondaires, en s’articulant avec les voies primaires, permettent une bonne distribution avec une animation importante. Le réseau tertiaire, très dense, est formé généralement par les rues perpendiculaires au réseau secondaire. La principale voie tertiaire est la route qui mène vers l’Université et qui constitue la limite physique qui sépare les deux quartiers.

Toutefois, il faut préciser que le réseau de la voierie est plus reluisant à Castor. Ici, la disposition des constructions et le tracé des axes routiers obéissent à un principe de rentabilité de la construction, du coût et du fonctionnement. Par contre à Kénia dans une proportion importante de l’espace bâti, le parcellaire présente une forme très variable. La régularité de la forme et de sa superficie fait défaut dans quelques portions du quartier. De vastes espaces sont lotis dans l’irrespect des normes d’urbanisme. Une telle morphologie a engendré une trame bâtie désordonnée. Ce sont seulement les maisons jouxtant la route qui mène vers l’Université qui présentent la forme d’un parcellaire régulier.

La voirie présente un état piteux dans ces quartiers périphériques. Or la circulation est un élément déterminant dans le rayonnement et la dynamique d’un quartier. C’est elle qui indique où sont les pôles, quels sont les axes, comment les uns et les autres se hiérarchisent. A l’état actuel de la situation, nos sites d’étude présentent un réseau routier très contrasté. Les rues sont sinueuses et sableuses sur toute l’étendue des quartiers qui sont formés de grandes unités inaccessibles aux véhicules.

Cette disposition de la voirie est visible à travers le cadre de vie et l’équipement des ménages.

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II : CADRE DE VIE ET EQUIPEMENT DES MENAGES

Les caractéristiques de l'habitat donnent une indication sur les conditions de vie des ménages et le niveau de confort de leur logement. Généralement, les ménages tendent à investir dans le logement et son équipement une fois que les besoins tels que l'alimentation sont satisfaits.

Dans le document UNIVERSITE ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR (Page 73-77)