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Caractérisation du cadre bâti

Dans le document UNIVERSITE ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR (Page 83-88)

CHAPITRE I : LOCALISATION ET CARACTERISATION SOCIOECONOMIQUE DE LA

II.2. Caractérisation du cadre bâti

II.2.1. Type de construction

La surface bâtie de nos sites d’étude présente différents types de construction : moderne (en dure), traditionnelle et mixte. Leurs degrés d’importance varient selon le quartier. C’est ainsi qu’on note 55% de constructions modernes à Castor, contre 20% à Kénia. Par contre, les constructions traditionnelles et mixtes sont beaucoup plus importantes surtout à Kénia. Elles représentent respectivement 38 et 42% de l’espace bâti du quartier, contre 9 et 36% à Castor (cf. figure n° 13).

Cette situation peut s’expliquer par le statut d’occupation professionnel des ménages et de leur lieu d’origine. En effet, à Castor, une bonne part des ménages est instruite et bénéficiant d’un emploi permanent et générateur de revenus. Ceci fait qu’ils ont la capacité de contracter des prêts au niveau des banques pour pouvoir construire des maisons relativement décentes.

Kénia est par contre un ancien village rattrapé par le front d’urbanisation. Ainsi, une bonne

Titre foncier Permis d'habiter Irrégulier Ne sais pas Autres

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partie de ses occupants s’adonnent à des pratiques agricoles ou à des emplois libéraux très instables avec des revenus peu importants. Il faut ajouter aussi le nombre important de ménages provenant des villages environnements qui se sont installés à Kénia brusquement. Ces ménages, fuyant l’insécurité à cause de la guerre, ne se sont pas préparés suffisamment pour avoir un logement décent en ville. Ce qui fait qu’ils ont tendance à reconduire les mêmes types de constructions qu’ils ont laissé au village. Ceux qui disposent de peu de moyens y mélangent du ciment juste pour garantir la solidité du fondement de leur bâtiment.

Le résultat est donc un espace bâti varié de par sa physionomie au niveau des deux quartiers. A travers l’auto-construction, on note une prolifération des constructions individuelles de qualité médiocre ; ce qui a accentué le phénomène d’extension des constructions illicites. Ainsi, la dégradation de la qualité à la fois architecturale et urbaine de ce type d’habitat, donne une image désordonnée de l’espace bâti du quartier. « Les règles et plans d’urbanisme ne sont pas assez respectés, ou bien pour plusieurs cas, méconnus » (Amel, 2013).

Figure 11: Type de construction

55%

9%

36%

20%

38%

42%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Moderne(en dure) Traditionnel Mixte

Pourcentage des types de construction

Ménage

Castor Kénia

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Photo 1: Construction traditionnelle (A) Mixte (B) et Moderne (C)

II.2.2. La nature du bâti

A la lumière de la Figure n° 14, on constate que les constructions dans le paysage de nos sites d’études sont de nature différente : R+, rez-de-chaussée et de bâtiment simple. A castor les constructions de type R+ occupent, de rez de chaussée et de bâtiment simple représentent respectivement 19, 23 et 58% de l’espace bâti, contre 10, 23 et 67% à Kénia. Ces caractéristiques du bâti sont tributaires du niveau de vie des ménages. Les ménages de Castor présentent plus de revenus conséquents et stables ; ce qui fait qu’ils ont les moyens de construire en R+ ou d’arrêter ce dernier en stade de rez-de-chaussée, le temps d’avoir des revenus supplémentaires pour continuer la construction. Aussi, les retombées de la mise en location ne sont plus à démontrer dans ces deux quartiers. Ce qui fait qu’aujourd’hui, la construction d’une maison à Castor et Kénia s’inscrit dans le but non seulement d’avoir une habitation en propriété individuelle mais aussi une source de revenus supplémentaires sinon principale par le biais du système locatif. Et ceci figure pleinement dans la stratégie des familles qui ont le moyen d’investir dans l’immobilier.

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Figure 12: Nature du bâti

Photo 2: R+N (A) Rez-de-chaussée (B) Bâtiment simple (C)

Ainsi, en fonction du type de bâti, on a une toiture bien définie. Dans nos sites d’étude les types de toiture dominants sont le zinc et la dalle en béton, avec parfois du zinc revêtu de la paille de brousse et des fibres. Ces derniers sont plus importants à Kénia, comparativement à Castor. Ce sont des baraques et des cases traditionnelles essentiellement.

II.2.3. Type de revêtement du sol

Le revêtement du sol à l’intérieur des pièces constitue un élément important dans l’étude socio-économique des ménages. Il traduit quelque part le niveau de vie des occupants et de leur confort. Ainsi, à travers la figure n°15, on constate que le dénominateur commun des deux quartiers du point de vue de revêtement du sol est la prédominance du ciment, 51% à Kénia,

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Castor Kénia

19%

10%

23% 23%

58%

67%

Réponses en %

Ménage

R+n Rez-de-chaussée Batiment simple

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contre 47% à Castor. Les ménages dont les sols sont couverts de carreaux sont plus importants à Castor (38%) qu’à Kénia (23%). Autre particularité de Kénia est la part relativement importante de ménages dont le revêtement est de type sol nu, 26%, contre 15% à Castor. Cela justifie dans une moindre mesure les conditions difficiles dans lesquelles vivent les ménages de Kénia qui, rappelons-le la majorité provient du monde rural. Les analyses montrent que les populations démunies socialement, précarisées économiquement sont sur des territoires socialement disqualifiés, dans des logements plus ou moins dégradés.

Figure 13: Type de revêtement du sol

II.2.4. Présence d’une cour

Le logement n'est pas seulement considéré comme un bâtiment érigé sur un terrain quelconque. Il inclut de nombreux services connexes pour une vie décente, comme la présence d’une cour. A cet effet, il convient de signaler que selon la figure n° 16, 81% des logements de castor disposent une cour, conte 51% à Kénia. Le nombre de logement qui ne dispose pas de cour est plus important à Kénia (49%), contre 19% à Castor. Les populations en construisant ne respectent pas entièrement les orientations en termes de plans indiquées sur le permis de construire. Ce qui fait qu’elles ont tendance a développé des plans qui occupent toute la parcelle sans laisser de patios et de cour. A ce niveau, il faut noter le non-respect de la norme au niveau du coefficient d'occupation du sol, du recul par rapport à la voie et aux voisins.

0%

10%

20%

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40%

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Castor Kénia

47% 51%

38%

23%

15%

26%

Réponses en %

Ménage

Ciment Carreaux Sol nu

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Figure 14: Présence d’une cour

Dans le document UNIVERSITE ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR (Page 83-88)