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CHAPITRE I / PRÉSENTATION DU CONTEXTE DE RECHERCHE : LA LIBYE

1.5. La situation linguistique

Comme nous venons de le voir, la Libye a été au fil des siècles, un territoire de passage et de conquêtes successives, ce qui peut expliquer l’existence de diverses ethnies dans la population libyenne. En effet, on y trouve des Blancs, des Bruns et des Noirs.

Il y a aussi des tribus taboues à Tibesti, aux frontières longeant le Tchad et le Niger, et des tribus Touaregs à la frontière libyo-algérienne. La race méditerranéenne arabe ou arabisée représente la majorité de la population libyenne. Les minorités, qu’il s’agisse des Tabous ou des Touaregs ou même des Berbères, sont repartis dans quelques régions. Ces populations parlent leur langue entre eux et communiquent en arabe avec les autres groupes. Cette communication dans une langue commune nous permet de dire qu’il y a une

homogénéité linguistique en Libye. La langue commune, l’arabe, s’est imposée en tant que langue officielle, mais aussi comme langue de la presse et de l’enseignement. Selon QUITOUT (2001 : 44), la langue arabe ne fut connue et employée par les libyens qu’après la conquête arabe du VIIe siècle. Mais à cette époque, on trouvait dans le pays de nombreuses autres langues telles que le berbère, le latin parlé par les Romains et qui était la langue officielle, et l’africain mélange de latin et de berbère. Mais, aucune de ces langues n’a pu résister à l’invasion de la langue arabe.

Cette première conquête n’entrainera pas une arabisation en profondeur du pays qui, pour l’essentiel, reste un pays berbérophone. L’arabisation véritable du pays est beaucoup plus récente. Elle est due à l’invasion, au milieu du XIe siècle, des Banu Hilal et des Banu Sulaym.

À noter que la langue qui est devenue la langue officielle en Libye est l’arabe standard classique, utilisé, comme susmentionné, dans l’enseignement et la presse. Une variante de cette langue, l’arabe libyen parlé par la majorité de la population, est fortement dialectalisée et se fragmente en plusieurs variétés selon les régions. En effet, il existe le dialecte arabe tripolitain (Tripoli), le dialecte arabe libyen du sud, le dialecte arabe libyen de l’est, le dialecte arabe libyen du nord-est, le dialecte arabe libyen bedawi, etc. Soulignons enfin que les travailleurs arabes immigrés apportent avec eux leurs dialectes locaux comme l’arabe marocain, tunisien, égyptien, soudanais, palestinien, etc.

À ce stade, après avoir examiné de près l'environnement dans lequel sont nés les proverbes libyens, il convient de faire le point sur les autres facteurs touchant la création et la perpétuation de ces mêmes proverbes, comme leurs origines et leurs sources, leur emploi, ainsi que leurs caractéristiques. Dans le chapitre suivant, ces facteurs seront minutieusement détaillés de manière à clarifier d'autres aspects importants, et à faciliter plus tard l'analyse des noms propres dans les proverbes.

Il est sans doute essentiel de s'interroger sur la définition que l'on peut donner au terme « proverbe », étant donné qu’il circonscrit le cadre dans lequel prend place l’ensemble de cette étude. De plus, vu le bon nombre d’ouvrages de référence présentant des définitions variées de ce terme (dictionnaires, glossaires), il est intéressant de mentionner certaines définitions lexicographiques supportant dans leur globalité et leur diversité, les résultats qui seront obtenus.

2.1- Peut-on définir un proverbe ?

Avant de devenir l’objet d’étude privilégié de la parémiologie (discipline qui s’intéresse aux proverbes et expressions apparentées), le proverbe a toujours bénéficié d’une place particulière dans le discours. En effet, avant même de savoir lire et écrire, l’homme a eu besoin de transmettre ses idées et son savoir à ses descendants. Cependant, il n’y avait que le code oral qui pouvait lui servir à sauvegarder et délivrer d’une génération à l’autre, sa pensée, ses connaissances accumulées et, en un sens, sa culture. De fait, ce code oral devait donc posséder une structure permettant la mémorisation des informations au fil du temps. Raison pour laquelle, il exigeait une concision quant à l’idée et l’usage de la rime au niveau de la forme qui permet de mémoriser plus facilement.

C’est pour cela que le proverbe est reconnu par la plupart des linguistes ou des philosophes comme porteur de moralité, de sagesse et d’expérience émanant des anciens. Toutefois, même s’il ne possède pas une forme spécifique, il partage ses caractères avec d’autres formes sentencieuses comme les maximes, les adages, les dictons, etc. La distinction entre ce que l’on qualifie de « genres voisins » (paroles magiques vs incantations, proverbes vs dictions) présente certaines difficultés comme le souligne ci-après ANSCOMBRE (1994 : 95) :

« On se trouve confronté à une série de termes - proverbe, maxime, adage, aphorisme, diction, précepte, sentence... - dont on sent confusément qu’ils ne sont pas synonymes, sans pouvoir cependant étayer cette intuition. »

Il est donc nécessaire de donner au proverbe une définition qui réunit tous les caractères qui le distinguent des autres formes proverbiales. Toutefois, la possibilité de définir le proverbe d’une manière univoque est un sujet ayant fait naître de nombreux

débats. Pour ARCHER (1965 : 7) qui se concentre uniquement sur le contenu, son explication peut être d’ailleurs considérée comme une approche interculturelle : « Comme un guide pour les problèmes de la vie, le proverbe résume une situation, pose un jugement,

ou propose un plan d'action. ». De son côté, GOUVARD (1996 : 48) affirme qu’une

définition de type structurel reposant sur le rythme et/ou sur les retours de sonorités ne permet pas de distinguer un proverbe d’un « alexandrin ». Selon lui, la meilleure définition est celle qui dégage le lien de parenté qui unit le proverbe et la forme proverbiale d’une façon générale. Ainsi, il propose la définition suivante :

« Un proverbe est un énoncé ayant une valeur de vérité générale (et non universelle), que le lecteur prête à un énonciateur identifiable à quelque chose comme la voix ou la sagesse ses nations, et avec lequel ce lecteur ne serait se confondre. »

KLEIBER (2000 : 42) définit les proverbes en tant que « dénominations phrastiques

de niveau générique. ». Quant à VISSETTI & CADIOT (2006 : 6), ils tentent de dégager

un modèle de généricité figurale des proverbes, ils précisent que :

« Ce modèle est centré sur un concept de motif proverbial conçu

comme pivot de transposition opérant à la charnière entre les diverses strates du sens, comprises elles-mêmes comme des phrases dans une dynamique de constitution. »

Ainsi, la possibilité de définir le proverbe et de le distinguer de toute autre forme proverbiale parait un enjeu compliqué du fait de la bonne définition qui ne doit laisser aucune confusion.

2.1.1. Qu’est-ce qu’un proverbe ?

Le Petit Robert [1967] (2010 : 2057) définit le proverbe comme :

« Une formule présentant des caractères formels stables, souvent métaphorique ou figuré et exprimant une vérité d’expérience ou un conseil de sagesse pratique et populaire, commun à tout un groupe social. »

Étymologiquement, le terme proverbe vient du latin proverbium. Dans le dictionnaire latin/français Le Gaffiot, le mot proverbium est traduit par le mot « diction ». De son côté, H. précise que l’« expression » et surtout la « parabole énigme » entraÏne le proverbium vers un sens plus spécifique. En effet, le préfixe (pro) en latin est une préposition signifiant « devant, pour, dans le but de, au lieu de ». Ce préfixe est donc une marque de remplacement d’une chose par une autre. La racine du mot (verbium) renvoie à (verbum) qui signifie « mot, terme » mais aussi «expression, parole » et au pluriel : « discours ; verbe ; le Verbe Dieu ».

En cela, le terme latin proverbium peut donc signifier « au lieu du discours » et « dans le but du discours ». Cette distinction permet aussi de comprendre que le proverbe est en lien avec « la façon de s’exprimer ». C’est donc une forme de résumé qui dit et montre les choses « autrement ». Plus précisément, il utilise la parole des autres dans le but de donner un conseil ou un exemple d’expérience tirée du passé. L’exemple proposé ci-après illustre cette idée :

ُﻣ ٌﻞَﻄَﺑ ﻻ َكﺎﺧأ ٌهَﺮْﻜ

[mukrahun 'akhāka lā baṭalun]

Ce proverbe arabe pouvant être traduit littéralement en : « Étant obligé et non pas de

mon courage » pourrait être compris comme : « J’ai réussi à dépasser la difficulté parce

que j’étais obligé d’essayer de le faire, mais ce n’était ni un signe d’intelligence ni un signe de courage de ma part. »

En effet, cette phrase provient de l’histoire d’un personnage nommé Omr Ben Alaass qui a été poussé à se battre en duel4 contre Ali Ben Abi-taleb (connu par sa compétence et sa force). Dès qu’il arriva devant Ali Ben Abi-taleb, Omr Ben Alaass jeta son épée par terre en disant : ٌﻞَﻄَﺑ ﻻ َكﺎﺧأٌهَﺮْﻜُﻣ [mukrahun 'akhāka lā baṭalun]. Cette phrase fit rire Ali Ben Abi-taleb et fut répétée, par la suite, jusqu’à ce qu’elle devienne un proverbe utilisé pour exprimer une situation semblable.

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En langue arabe, le terme proverbe se traduit par ﻞﺜﻣ [mathal] qui désigne une chose ressemblant à une autre. Or, lorsque la parole ou l’idée que le locuteur veut transmettre est remplacée par un proverbe, ce dernier exprime une situation semblable à celle qui est décrite par le sujet. Mais, la caractéristique du proverbe est que, par ce remplacement, le destinataire du message aura davantage tendance à saisir l’idée, à y adhérer et à y croire car le discours utilisé aura eu un impact plus clair, plus fort et plus évident.

Partant de là, comment définit-on le proverbe en dehors des dictionnaires ? Y a-t-il une définition commune pouvant prendre en compte tous les points de vue ?

Comme nous l’avons déjà mentionné, A. TAYLOR, cité par SCHAPIRA (1999 : 55), a consacré l’une des recherches les plus abouties sur le proverbe. Dans celle-ci, il déclare la difficulté de cette tâche :

« La définition du proverbe est une tâche trop ardue pour qu’elle vaille la peine de s’y engager ; et même si par bonheur nous arrivions à réunir en une seule définition tous les éléments essentiels, et à donner à chacun l’importance qui lui revient, nous ne disposerions même pas alors d’une pierre de touche. Une qualité incommunicable nous révèle que de deux phrases, l’une est un proverbe et l’autre ne l’est pas. »

Néanmoins, beaucoup d’auteurs estiment qu’il est nécessaire de donner une délimitation reflétant leur point de vue sur le proverbe. Citons quelques définitions données par des auteurs arabes et européens qui proposent des définitions basées sur leur expérience et dont nous ne pouvons faire l’impasse dans notre étude.

Ainsi, ALMAYDANI cité par KHATTAB (2010 : 9), définit le proverbe comme

« : Un discours raconté dans le but de comparer la situation où il se dit par celle qui était

l’origine de sa création, il peut être sous une forme rimée ou sans rime. »

Cette notion de discours se trouve également chez ALMOBARRAD, cité également par KHATTAB, (2010 : 9) qui affirme que :

« Le proverbe (al-mathal) renvoie au mot (mithāl) " exemple" . Il est un discours courant ayant pour fonction de faire

ressembler la situation à une autre précédente. Les proverbes sont comme des signes ou des symboles utilisés pour désigner un sens de manière indirecte. Ces signes et symboles sont donnés dans une forme brève et résumée. »

On la retrouve également chez ALHADDAD (2008 : 11) qui définit le proverbe comme : « Un discours traditionnel, sage et courant portant sur une expérience scientifique ou pratique. »

Enfin, CONENNA (2000 : 27) souligne le caractère particulier de cette catégorie :

« Le proverbe est un cas particulier de phrase figée qui se caractérise par des traits

rythmiques, métaphoriques et sémantico-pragmatiques qu’il reste encore à approfondir. » Ainsi, nous pouvons estimer que le proverbe est un discours rapporté, en lien avec la parole de l’autre, qui peut jouer le rôle d’un véritable témoin aidant les usagers à argumenter et à rendre leur parole plus convaincante.

À noter que dans une société rurale comme la société arabe de la période préislamique, la densité de la production poétique a atteint un degré tel que l’héritage littéraire de cette époque a eu un grand impact sur toute la communauté linguistique arabophone. Ce qui explique l’usage de certains proverbes dans plusieurs pays arabes.

2.1.2. L’origine et les sources des proverbes

Trouver les origines de l’usage du proverbe est une tâche très complexe du fait que cet outil pédagogique, argumentatif, résumé, porte la sagesse populaire et reflète tant la culture que l’histoire d’un peuple et son activité linguistique. Caractérisé par son origine populaire, le proverbe circule oralement d’une génération à l’autre. Il prend sa place dans le discours grâce à sa forme simple, son rythme et son contenu riche en moralité faisant ainsi le lien avec le jugement des anciens. MAUSS (1947 : 89) estime qu’il est impossible d’essayer de trouver les origines de certaines composantes de la littérature populaire. Or, cette thèse n’exclut pas les proverbes qui font partie de ces composantes populaires et qui expriment l’expérience de l’espèce humaine.

Ce qui importe dans le proverbe, c’est le contenu et non pas le créateur ayant prononcé son contenu pour la première fois parce qu’il est clair que le proverbe vient de la

« conscience collective ». C’est à travers les membres de la communauté qu’un énoncé trouve les caractères lui permettant de prendre le statut de proverbe.

De ce fait, l’origine des proverbes est parfois mise en rapport avec des professions, des métiers précis, des charges professionnelles ou des personnages historiques, militaires, politiques ou religieux comme le précise bien BEN CENEB (1904 : 11) :

« Il y en a [les proverbes] qui appartiennent à certaines provinces, à des villes, à des bourges et aux plus petites localités. Parfois, ils font allusion à des évènements qui ont eu leur importance à une certaine époque, mais dont il a été impossible de découvrir l’origine. »

Il est évident que le proverbe, comme les langues humaines, est né au sein des communautés humaines. Pour être plus précis, nous pouvons dire qu’il est le fruit de l’expérience humaine et qu’il nous vient de la langue elle-même et de son évolution.

Comme nous l’avons déjà mentionné, le proverbe circule dans la société sans qu’il soit nécessaire de citer ou même de connaitre celui qui en est à l’origine. En conséquence, son origine se perd avec le temps au point qu’il devient impossible d’en connaitre la provenance. Toutefois, le contenu d’un proverbe peut, quelques fois, nous donner des indices sur la culture de la société durant laquelle ledit proverbe a pris naissance.

Une étude publiée par la Société des gens de lettres5 sur l’origine du proverbe affirme que la circulation orale des proverbes remonte à l’Égypte antique en précisant que les premières traces écrites du proverbe remontent aussi à cette époque. Ainsi, l’origine du proverbe est expliquée comme suit :

Cette époque fondatrice de la civilisation est aussi ancienne qu’étendue : elle commence au troisième millénaire avant J.-C. et prend fin à l’avènement de l’Empire romain (31 avant J.-C.). Le proverbe était alors désigné par le mot sebayt. Le premier texte répertoriant des proverbes aurait été écrit autour de 2400 ans avant J.-C. par un haut

5 Ce projet a été annoncé et relayé notamment par : Le Bellefaye, l’Agence du Court-métrage, 3DVF ou

encore le magazine culturel Muze. Il a été également remarqué par Jean-Michel Frodon, critique de cinéma pour Le Monde, et qui a dirigé Les Cahiers du Cinéma, sur son blog « Projection Publique ». Site sur le web :

dignitaire égyptien, dont il porte le nom : Enseignement de Ptahhotep, ou Livre des

Maximes de Ptahhotep6.

2.1.3. L’emploi et le fonctionnement du proverbe

Les proverbes en tant que résultats de l’expérience pratique des anciens sont considérés comme porteurs de conseils, de jugements moraux collectifs touchant tous les domaines de la vie quotidienne. Ainsi, comme le souligne Arnaud et Moon (1993), l’emploi de cette catégorie constitue un effacement de l’énonciateur derrière une énonciation collective et culturelle. Elle peut attirer l’attention sur le rôle qu’elle joue dans le discours comme dans d’autres domaines de la vie humaine. Sur ce caractère discursif et argumentatif, LEGUY (2008 : 6) précise que :

« Le contexte d’usage le plus ordinaire du discours proverbial est celui de l’argumentation dans la communication interpersonnelle. En tant qu’élément de discours, les proverbes interviennent au cœur de la conversation courante. Souvent ils servent d’argument, appuyant un avis ou une remarque. »

En effet, le rôle du proverbe dans le discours se concentre au niveau de l’argumentation, il possède logiquement des arguments qui justifient le fait qu’il soit également employé dans d’autres domaines.

Dans son article intitulé « Le problème du fonctionnement du proverbe dans la communication » publié en 2008, K.YAO affirme qu’en Afrique contemporaine, le proverbe encore utilisé quotidiennement dans des zones aussi bien rurales qu’urbaines requiert des précautions du fait qu’il soit tributaire du contexte où il est employé. Ainsi, est considérée comme sage toute personne qui sait quel proverbe doit être employé dans tel ou tel contexte. En revanche, la personne qui énonce un proverbe à tort ou qui cite un proverbe qui n’est pas celui à utiliser dans une situation précise, s’expose à des critiques virulentes.

Les proverbes sont, en effet, utilisés pour illustrer ou commenter pratiquement tous les aspects de la vie humaine individuelle ou communautaire en milieu traditionnel. On

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Cf. site Internet :

s’en sert dans la conversation ordinaire comme dans les autres genres de discours. Il est également employé dans les contes pour clore son récit. De son côté, FOURNET (2005 :37) affirme que « l’énoncé proverbial, en tant que principe général, autorise le

passage, au sein d’un processus argumentatif, d’un argument à sa conclusion ». Un

proverbe est usuellement employé dans l’objectif de servir le projet argumentatif à celui qui l’emploie, de le rendre valide car en conformité avec une instance supérieure extérieure : la sagesse populaire.

Dans un article publié en 1996, BOUDINGA S., LOLKE J. et VAN DER VEEN attribuent au proverbe un emploi didactique manifeste. Selon eux, le proverbe peut servir, dans un contexte éducatif, à donner des conseils, illustrer des propos, commenter un évènement ouenrichir un développement logique. Cette idée est confirmée également par ARNAULD (1991-2 : 5) qui précise que :

« Les proverbes dénomment la situation, ils rattachent la situation à laquelle ils font référence à une classe de situation reconnue. On s’en sert dans la conversation de la vie quotidienne, dans les contes, dans l’éducation des enfants où les proverbes ont une fonction didactique manifeste. »

En Europe, les proverbes ont joué et jouent encore quotidiennement un rôle dans la littérature. En effet, beaucoup de poèmes se terminant par des proverbes ajoutent à la composition poétique une construction brève qui donne au poème une portée générale. Il est aussi employé, avec ou sans modification, dans les titres d’articles de journaux dans le but d’attirer l’attention des lecteurs.

En tant qu’unité figée caractérisée par sa brièveté et sa moralité incluse, il a fait l’objet de propositions didactiques en matière d’apprentissage des langues étrangères. Prenons, à titre d’exemple, la proposition de CATALAT (2012 : 65) relative à l’usage des proverbes en classe de FLE comme outil didactique :

« La nature figée des proverbes offre des possibilités intéressantes comme support pédagogique non seulement pour l’apprentissage des structures mais aussi et surtout pour la