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SITUATION DES POURVOIRIES DU NORD-DU-QUÉBEC

Le Nord-du-Québec comprend les zones de pêche, de chasse et de piégeage 17, 22, 23 et 24. Une carte indiquant la localisation de ces zones se trouve à 1 ' annexe 3. Les pourvoiries de cette région sont situées dans les zones 17, 22 et 23 et sont, à une exception près, des pourvoiries sans droits exclusifs. On les distingue des autres pourvoiries sans droits exclusifs parce que leur situation géographique les soumet, en plus de la réglementation générale relative à toutes les pourvoiries du Québec, à des lois particuliè-res, soit la Convention de la Baie James et du Nord québécois et la Convention du Nord-Est québécois et la Loi sur les droits exclusifs de chasse et de pêche dans les territoires de la Baie James et du nord du Québec (L.R.Q., D-13.1). De plus, les produits fauniques très recherchés qui y sont exploités, tels le caribou, le saumon et l'omble chevalier, génèrent des résultats d'exploitation très différents des pourvoiries sans droits exclusifs du sud du Québec.

Les données utilisées dans cette section se trouvent au tableau 15 pour les données globales portant sur les années 1990 et 1992 et au tableau 16 pour les données de 1992 désagrégées selon les zones de pêche, de chasse et de piégeage.

TABLEAU 15 - RESULTATS GLOBAUX D'EXPLOITATION POURVOIRIES DU NORD-DU-QUÉBEC (1)

ESTIMATIONS 1990 ET 1992

Nombre en opération total (2)

Revenu total (M $) moyen (K $)

Clientèle (k personnes) Capacité d'accueil (places) Unités d'hébergement (3)

1990

(1) Incluant une pourvoirie avec droits exclusifs d'une superficie de 45 km2

(2) Nombre de permis de pourvoirie en vigueur.

(3) Chalets, camps, auberges, carrés de tente.

Sources : Rapports d'opération des camps permanents et mobiles et rapports d'activités des pourvoyeurs, 1990 et 1992

TABLEAU 16 : RÉSULTATS GLOBAUX D'EXPLOITATION PAR ZONE POURVOIRIES DU NORD-DO-QUÉBEC (1)

ESTIMATIONS 1992

Nombre de pourvoiries Total <*>

En opération

Revenu (M$)

Fréquentation (k jrs/p.) Pêche résident (1) Incluant une pourvoirie avec droits exclusifs.

(2) Nombre de permis de pourvoirie en vigueur.

(3) Chalets, camps, auberges, carrés de tente.

Source: Rapports d'opération des camps permanents et mobiles et rapports d'activités des pourvoiries, 1992.

5.1 Localisation

En 1992, on comptait 69 pourvoiries au Nord-du-Québec, dont une avec droits exclusifs dans la zone 22. Ce nombre est en hausse constante bien que le taux de croissance ait fléchi récemment: 23 pourvoiries se sont ajoutées depuis 1988 et 6 depuis 1990. Ces pourvoiries se trouvent majoritairement dans la zone 23. On divise les pourvoiries de cette zone en trois sous-groupes, soit celles gui entourent la baie d'Ungava, accessibles par Kuujjuaq, celles qui sont plus au sud, accessibles par Schefferville et depuis le déplacement vers l'ouest de la limite de la localisation des camps

mobiles en 1992, celles qui offrent à leur clientèle de transiter par LG-4 ou le lac Pau.

La zone 23 a été le lieu privilégié du développement récent des pourvoiries au Nord-du-Québec puisque le nombre de pourvoiries y est passé de 27 à 48 entre 1988 et 1992. Cette explosion s'expli-que à la fois par le fait s'expli-que les demandes d'émission de nouveaux permis de pourvoirie avaient été gelées jusqu'à ce qu'une entente administrative portant sur l'allocation de permis et la possibilité de permettre la chasse à partir de camps mobiles soit ratifiée par les chefs autochtones en 1987.

Les pourvoiries de la zone 23 peuvent proposer à leurs clients de l'hébergement dans des unités permanentes ou dans des camps mobiles. Le nombre d'unités permanentes d'hébergement augmente lentement. Il en va autrement du nombre de camps mobiles dont la localisation varie avec les migrations de caribous. Le tableau 17 confirme que cette forme d'hébergement est en croissance continue depuis 1983. Selon la direction générale du Nord-du-Québec, environ 75% de la clientèle de la zone 23 héberge en camps mobiles.

Cette prolifération a amené le Ministère à développer des modalités d'attribution et d'autorisation des camps mobiles depuis 1987, sui-te à l'ensui-tensui-te administrative conclue avec les autochtones.

TABLEAU 17 - ÉVOLUTION DES CAMPS PERMANENTS ET MOBILES AD NORD-DU-QUÉBEC

Année 1983 1986 1989 1992

Nombre de camps autorisés 6

90 158 161

Nombre de camps opérés 6

71 123 128 Source : Direction régionale du Nord-du-Québec, M.E.F.

5.2 Fréquentation

En 1992, 53 pourvoiries étaient en opération. Elles ont reçu environ 10 000 clients pour 58 000 jours d'activités, ce qui représente près de 3% de la clientèle et 7% de la fréquentation de l'industrie au cours de l'année. À la différence de l'industrie de la pourvoirie dans le sud, la chasse est l'activité prédominante au Nord-du-Quêbec (60% de la fréquentation totale) alors que la pratique des activités autres que la chasse et la pêche est quasi-inexistante. La région se caractérise également par la dominance de la fréquentation non-résidente, 71% du total alors que ce pourcentage n'est que de 23% dans le sud. On note par ailleurs que 52% des jours de chasse exercés dans les pourvoiries du Québec le sont dans les pourvoiries du Nord-du-Québec.

La fréquentation de la clientèle au Nord-du-Quêbec se concentre dans la zone 23. L'activité principale dans cette zone est la chasse au caribou alors que les zones 17 et 22 sont presqu'exclusi-vement fréquentées par des pêcheurs. On constate également que la présence de non-résidents augmente avec la latitude: leur fréquen-tation correspond à 51% du total dans la zone 17 plus méridionale alors qu'elle s'élève à 87% dans la région du Kuujjuaq.

La fréquentation et la clientèle ont diminué entre 1990 et 1992.

Il faut cependant noter que l'année 1990 fut une année de fréquen-tation record pour la chasse au caribou dans la région. Les données du tableau 18 montrent que la durée des séjours de chasse ont légèrement diminué et ceux de la pêche sont en hausse; ce qui contribue à amplifier 1'effet de la baisse de la clientèle sur la fréquentation totale.

TABLEAU 18 - DORÉE DES SEJOURS EN POURVOIRIE AD NORD-DO-QOÉBEC 1990 ET 1992

DORÉE SÉJOUR (JOURS) Pêche

résident non-résident Chasse

résident non-résident

1990

5,4 5,7

6,4 6,3

1992

5,7 6,0

6,0 6,0

SOURCE: Rapports annuels des pourvoiries du Nord-du-Québec, 1990 et 1992

5.3 Revenu

Le chiffre d'affaires des pourvoiries du Nord-du-Québec a été estimé à 14,9 M$ en 1992, en chute de 21% par rapport à 1990. Le chiffre d'affaires moyen de chaque pourvoirie s'élève à 381 000$, soit un des plus élevés du Québec après celui des pourvoiries de l'île d'Anticosti. Le chiffre d'affaires moyen varie beaucoup selon les zones. Celui de la zone 17 est faible, il s'apparente à celui des pourvoiries sans droits exclusifs du sud. Le chiffre d'affaires augmente avec la latitude, ce qui s'explique en bonne partie par 1'augmentation des frais de transport qui sont souvent inclus dans le coût du forfait.

CONCLUSION

À la fin de l'année 1992, 607 entreprises détenaient des permis de pourvoirie. De plus, 184 entreprises possédaient des droits d'exclusivité de chasse, de pêche et/ou de piêgeage sur une superficie de plus de 23 000 km2 et des droits d'exclusivité pour la pêche au saumon sur des rivières d'une longueur de plus de 1 100 km. Parmi les entreprises détenant un permis, 561 pourvoiries ont reçu des clients. Presque 300 000 personnes ont fréquenté ces entreprises durant près de 900 000 journées. Les Québécois consti-tuent la clientèle majoritaire de ces entreprises et la pêche est l'activité la plus souvent pratiquée. Ces entreprises déclarent un chiffre d'affaires de 63 M$. En général, les pourvoiries avec droits exclusifs sont plus fréquentées que les pourvoiries sans droits exclusifs et leur chiffre d'affaires est plus élevé.

On semble observer une stagnation de la clientèle des pourvoiries depuis le milieu de la décennie 80. Aux difficultés liées à la conjoncture économique semble s'ajouter un problème structurel de diminution du nombre de pêcheurs non-résidents qui fréquentent le réseau de la pourvoirie. Cette situation s'avère plus problé-matique pour les pourvoiries sans droits exclusifs qui reçoivent davantage de non-résidents que les pourvoiries avec droits exclusifs.

BIBLIOGRAPHIE

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MINISTÈRE DU LOISIR, DE LA CHASSE ET DE LA PÊCHE, PÊCHE ET OCÉANS CANADA. 1988. La pêche récréative au Québec en 1985. Québec.

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MINISTÈRE DU TOURISME. 1994. Le Tourisme au Québec en 1992, une réalité économique importante. Québec.

ZINS, M. 1993. Le tourisme de demain. Les perspectives d'avenir de la pourvoirie au Québec, (les allocutions). Colloque conjoint de la Fédération des pourvoyeurs du Québec et du M.L.C.P., Québec.

Vol. II, p. 13 à 15.

01 Bas Saint-Laurent, Gaspésie 02 Saguenay, Lac Saint-Jean 03 Québec

04 Tfois-Rivièics 05 F.sliio OG Monlionl 0/Outuouais

08 Abitibi-Témiscamingue 09 Côto-Nord

10 Nouveau- Québec

1

ANNEXE 2

METHODOLOGIE D'ESTIMATION

Depuis 1990, la majorité des pourvoyeurs avec droits exclusifs sont tenus, par une clause à leur bail, de remettre leurs rapports annuels sans quoi ils doivent verser une pénalité. Par contre, aucune exigence à cet égard n'était encore imposée en 1992 aux pourvoyeurs sans droits exclusifs. Toutefois, depuis 1990 le Ministère communique à maintes reprises avec ces pourvoyeurs afin de les inciter à transmettre leur rapport annuel d'activités. Les pourvoyeurs du Nord-du-Québec doivent, en plus, déposer des données de fréquentation et de récolte à la Direction régionale du Nord-du-Québec (DRNQ) du MEF afin de permettre à cette dernière d'exercer un meilleur suivi du prélèvement dans ce territoire.

Il en découle, pour l'ensemble du réseau, un taux de réponse de 98%

de la part des pourvoyeurs avec droits exclusifs, de 93% des pour-voyeurs sans droits exclusifs et de 96% des pourpour-voyeurs du Nord-du-Québec .

Pour évaluer les données manquantes de revenu et/ou de fréquenta-tion, nous avons d'abord distingué les groupes de pourvoiries selon les régions. Dans certains cas particuliers, la différenciation porte sur les espèces fauniques, par exemple le saumon. Certains territoires, qui selon nos connaissances se distinguent de l'ensem-ble d'une région, sont également mis en évidence: l'île d'Anticos-ti, les environs de Schefferville et les environs de Kuujjuaq où 1'éloignement impose des tarifs élevés. À partir des rapports des pourvoiries qui contiennent à la fois des données sur le revenu et la fréquentation, nous avons calculé des ratios régionaux de revenu/fréquentation et de fréquentation/capacité d'accueil, cette dernière variable étant disponible pour toutes les pourvoiries.

De plus, nous avons désagrégé la clientèle régionale totale en

pourcentage de chasseurs ou pêcheurs, résidents ou non-résidents.

Les ratios de chacune des régions ont été calculés avec des données d'au moins 70% du total des pourvoiries en opération. En utilisant ces divers ratios, il est possible d'estimer toutes les données manquantes.

Les résultats de l'année 1992 incluent des estimations de la fréquentation pour 30 pourvoiries sans droits exclusifs et de trois pourvoiries du Nord-du-Québec ainsi que des estimations relatives au revenu pour quatre pourvoiries avec droits exclusifs, 28 pourvoiries sans droits exclusifs et 15 pourvoiries du Nord-du-Québec. Ces estimations représentent 6% de la fréquentation totale du réseau de la pourvoirie en 1992 et 9% de son revenu.

CARTE DES ZONES DE CHASSE, DE PÊCHE ET DE PIEGEAGE AU QUÉBEC

ANNEXE 3

ZONES DE PECHE,

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