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CTIFL' CIREF

3 - SITUATION CULTURALE ACTUELLE

3.1 - Les atouts présents

3.1.1 - Les hommes impliqués, les moyens existants - Les producteurs :

Un producteur cultive le fraisier sur un minimum de 5 ha depuis sept ans, essentiellement pour le marché local. De bonne compétence technique, il fait figure de "pionnier" en matière variétale et parfois culturale.

Les autres (une quinzaine) sont de petits planteurs qui cultivent le fraisier sur 5 000 m2 à 1 ha. Ils sont soit planteurs de canne à sucre, maraîchers ou producteurs de plantes à essence (géranium). Ils se sont tournés vers la culture de fraisiers depuis moins de 5 ans.

Nous avons été favorablement impressionnés par leur niveau technique et leur degré de motivation pour cette culture, exigeante en compétence et moyens.

Le travail d'information et de vulgarisation des conseillers de développement semble avoir été très bien fait dès le démarrage de la culture et les producteurs semblent bien encadrés.

Ce sont des facteurs fondamentaux pour une réussite ultérieure.

- L 'encadrement technique existe et est réalisé par les techniciens de la SICAMA qui les regroupe, ainsi que par les conseillers agricoles du SUAD (Chambre d 'Agriculture), encadrés par un ingénieur de l'IRFA.

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-Végétaux et le Service de Défense des Cultures du CIRAD paraissent intéressés par le suivi des problèmes parasitaires du fraisier. L'ensemble des produits nécessaires à la culture est disponible sur l'île ; seule la petite mécanisation fraisicole est inexistante et devrait être impérativement développée à partir d'artisans locaux.

3.1.2 - Les sols de fraiseraie

Ce sont, dans l'ensemble, des sols bruns ferrallitiques lessivés, profonds, appartenant aux andosols. Ils ont de fortes teneurs en argile et limons, sont riches en matière organique (jusqu'à 10 %) , mais sont fortement désaturés (pH très acide) et souvent déséquilibrés en éléments nutritifs (magnésium en particulier).

Nous avons observé une très belle structure fragmentaire, polyédrique à grumeleuse, homogène et profonde dans les profils observés. Ces sols de bonne stabilité structurale et bonne porosité sont très favorables à un bon enracinement du fraisier et à un bon drainage de l'eau de gravité, tout en assurant une bonne rétention des films d'eau entre particules. Il nous a été indiqué l'existence de remontées capillaires à partir de 30 cm de profondeur.

Le premier horizon de surface (0-25 cm), plus riche en éléments nutritifs, est l'horizon où les racines et les radicelles des fraisiers se développent le plus et puisent les éléments nécessaires à la plante. L'arrachage de plants de fraisiers nous a permis de constater que de grosses racines descendent dans le 2e horizon (au-dessous de 25-30 cm), racines qui assurent essentiellement l'alimentation hydrique du plant.

La bonne structure physique du sol nous a semblé un facteur très favorable pour le fraisier.

La texture plutôt lourde est compensée par la richesse en matière organique et la bonne structure.

L'équilibre chimique du sol est en revanche à bien connaître, afin de parer aux déficiences nutritives et aux déséquilibres (pH, Mg, équilibre K20/Mg0, bore...).

3.1.3 - Les techniques culturales mises en oeuvre

- La fertilisation : elle nous a paru incohérente et parfois excessive :

. le fumier est apporté sur des bases allant de 40 à 100 tonnes/ha ; . la fertilisation minérale avec des engrais complexes variés : 10-20-20 ou 15-12-24 et des quantités allant de 1,6 t/ha à 3,6 t/ha ;

. des compléments sont apportés en végétation sous forme d'engrais foliaire (type Hortal).

On sait que les besoins du fraisier pour une saison de récolte sont, pour un sol équilibré, normalement pourvu , de l'ordre de 100 N, 150 P, 250-300 K, 80-100 MgO. Les périodes de besoins en éléments nutritifs sont essentiellement lors du grossissement du plant et de la

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-constitution des réserves dans les racines, soit 2 à 3 mois après plantation, puis en début de floraison, à partir des réserves constituées dans les racines.

Un travail d'information serait à faire par le Développement à partir des données de l'expérimentation IRFA faite en 1979/80, ainsi que des analyses de sol avant fumure pour établir des équilibres appropriés.

Enfin, les apports d'engrais foliaires sont à réserver en palliatif si des carences sont décelées.

- Les systèmes de plantation et l'entretien : ils nous ont paru corrects et assez bien adaptés :

- buttes de 1 m de large,

- paillage plastique noir ou bagasse,

- plantation plants frigo sur 2 à 3 rangs à 25-40 cm entre plants, - interaxe de 1,10 m à 1,50 m ; densités allant de 45 000 plants/ha dans l'ensemble jusqu'à 90 000 plants/ha chez certains.

Il nous a semblé, chez quelques producteurs utilisant la bagasse (20 Francs-la tonne), rencontrer les problèmes suivants :

- effet dépressif,

- augmentation des pourritures du collet,

- déficience accusée en magnésium (à confirmer).

Si ce type de mulch devait être maintenu, il y aurait lieu de conduire une expérimentation précise afin d'en optimiser son utilisation.

. Les dates de plantation : de mars à fin avril avec les variétés 'Sequoïa' (plantée plutôt en mars) et 'Aïko' (plantée plutôt en avril) permettent un grossissement correct des plants avec la formation de 2 coeurs (minimum) à 3 coeurs (le plus souvent).

. L'induction florale semble se faire correctement, compte tenu du nombre de hampes florales observé par plante.

. Les dates de maturité des fruits semblent surtout couvrir les mois de septembre (pour les plus précoces), octobre, novembre. Le mois de décembre en revanche touche surtout des fins de récolte ou de légères remontées.

A partir de 1 000 m, on a vu une maturité plus retardée, mais il semble qu'il y ait là un effort particulier à faire pour décaler la pleine récolte sur décembre, avec peut-être des variétés type 'Day Neutral' ?

. L'entretien cultural nous a paru excellent : déstolonnages faits, désherbage des passe-pieds ; les conditions agroclimatiques n'induisent pas un volume végétatif des plants trop important.

. L'entretien phytosanitaire nous a paru correct , avec une faible présence de Gnomonia observé sur feuilles, pas d'oïdium, peu de