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Lithostratigraphie de l’Ediacarien du bassin de Podolya

IV.2 Description des sites étudiés 1 Site de Novodnistrovsky

IV.2.2 Site de Bendashevka

Proche du village de Bandeshevka (48°39’N, 28°03’E), ce site est localisé au droit d’une carrière de grès actuellement exploitée. On peut y observer le passage d’une sédimentation à dominante silteuse (SA) à la base de la séquence Yampilsky à une sédimentation gréseuse (GM, GC) dans sa partie supérieure (Fig. 4.4A).

Ainsi, la sédimentation visible débute (Fig. 4.4A) par 2 m d’une alternance de lits millimétriques silteux gris blanchâtre et silto-argileux verdâtres, dont l’épaisseur devient brusquement centimétrique vers le haut. En de nombreux endroits, les niveaux les plus clairs sont parsemés de taches rouille, indicatives de l’oxydation du fer. Dans l’ensemble, ces dépôts à grain fin, mais à litage mal défini, possèdent un débit lié à l’épaisseur des lits, c’est- à-dire en plaquettes à la base (Fig. 4.5A) et grossièrement feuilleté vers le haut (Fig. 4.5B). Certaines passées à caractère plus gréseux semblent silicifiées. Tandis que des lits de la base contiennent des minéraux sombres. Enfin, dans les niveaux silto-argileux, la matrice argileuse peut représenter au moins 30% du volume de la roche. A partir de 1,3 m, le caractère gréseux s’accentue et le litage apparaît plus net (Fig. 4.5C). Certains lits à grains fins sont très clairs, gris à presque blancs. Enfin, qu’ils soient finement gréseux ou gréso- silteux, le débit feuilleté ou en plaquette permet d’observer la morphologie toujours onduleuse des surfaces obtenues (Fig. 4.5D). Cette géométrie ainsi que les lits de grès fins biseautés semblent être l’état fossilisé de surfaces porteuses de figures de courants ou d’anciennes rides.

Au-dessus, par un contact stratigraphique plan, d’un pendage apparent d’environ 13°NE, les dépôts deviennent gréseux. Localement, ce contact peut être perturbé par la présence de faille (Fig. 4.4A). A la base, ces grès massifs (GM) à grain moyen montrent des lits plus ou moins fins de matériau argileux verdâtre, tantôt sub-horizontaux tantôt onduleux voire sigmoïdaux, qui sont généralement discontinus et tendent à s’anastomoser (Fig. 4.6A). Vers le haut, ces grès deviennent plus grossiers et sont silicifiés, ce qui explique le développement de bancs (Fig. 4.4B). Au-dessus, ces bancs sont coiffés (Fig. 4.4B) par 0,5 m de dépôts gréseux moins cohérents (GC), dont le litage peu visible est parfois souligné par la présence d’un produit noir (oxydes de Fe et/ou Mn ?). Ce surlignage peut être finement boudiné, discontinu ou se manifester sous forme de liserés ocre et d’alignements de patches de minéraux sombres (Fig. 4.6B). Au contraire, certaines zones de ce faciès sont tavelées de rouge sombre (oxyde de fer ?). Enfin, ce faciès gréseux est caractérisé en bas par la présence de stratifications obliques. A 1,5 m au-dessus de ces dernières, les dépôts deviennent gréso- silteux à silteux sur une épaisseur de 0,8 m. L’alternance de ces lits se caractérise par une rythmicité des dépôts selon des cycles de 1 à 10 cm d’épaisseur ; ce qui est à l’origine de leur débit schisteux voire ardoisier (Fig. 4.4C). La sédimentation de ces matériaux fins a été favorable à la conservation de nombreuses empreintes fossiles (EF) de forme ronde, dont la taille et la structure interne ont été comparées aux éléments morphologiques de certains taxons édiacariens. D’autres empreintes offrent l’aspect de plages ocre aux contours irréguliers semblable à celui de tapis et de films microbiens fossilisés dans des contextes de dépôts similaires. Ce niveau fossilifère est scellé par un niveau gréseux silicifié formé par des lits centimétriques irréguliers, presque lenticulaires, séparés par des plaquages

millimétriques de matériaux silteux à silto-argileux (Fig 4.6C). Sur cassure, la surface de ces derniers est parsemée de produit noir (oxydes Fe, Mn?, traces d’altération ?).

Surmontant ce faciès massif sur 5 à 15 cm d’épaisseur, les lits de même composition minéralogique apparente présentent un litage plus fin. Là encore le grès contient des patches de grains sombres. Puis sur 4 à 5 cm, le grès redevient plus massif, et son débit se fait en plaquettes aux joints desquelles s’observent des plaquages plus argileux. Ces rapides variations de la granularité et de l’épaisseur des lits, toujours formés des mêmes constituants minéralogiques, soulignent des variations de la rythmicité de la sédimentation. Quelques dizaines centimètres plus haut, le faciès devient franchement gréseux, massif et dépourvu de figures sédimentaires. Il s’agit d’un grès quartzeux à grain fin à moyen sans ciment apparent, ce qui lui confère un aspect quartzique (Fig. 4.6D). Il est isogranulaire à l’exception de minéraux noirs disséminés de manière assez homogène et dont la taille est légèrement supérieure à celles des quartz. Enfin, en remontant de 3 à 4 m, on atteint le toit de la séquence de Yampilsky affleurant à Bandeshevka. Il s’agit de faciès gréseux massifs apparaissant en bancs bien marqués dans la topographie. Du point de vue stratigraphique, ces grès sommitaux sont les équivalents latéraux des grès massifs de la séquence Yampilsky décrits précédemment dans la carrière Novodnistrovsky (Fig. 4.4D).

La texture générale de ces grès massifs montre peu d’évolution du bas (8b) vers le haut (9b), si ce n’est une très légère augmentation de la taille de grain. Les seules différences notables sont le développement de zones et d’auréoles de couleur rouille témoignant de phénomènes d’oxydation (passés ou actuels ?), et la teinte verdâtre du grès (Fig. 4.6D) tout au sommet de la séquence (1-2 m).

Figure 4.4 Vues des affleurements de la séquence Yampilsky dans la carrière de Bandeshevka : A) base de la séquence formée par l’alternance de lits silteux et silto-argileux (SA) coiffée par des grès massifs (GM), en plaquettes (p) puis en bancs (b). Le contact entre les deux faciès a un pendage apparent de 13°NE, qui est localement affecté par la présence d’une faille (F) ; B) transition entre les bancs de grès massifs (GM) et les niveaux de grès moins cohérents (Gc). A la base, ces dépôts (b5) ont fossilisé des stratifications obliques (b5). C) grès à débit ardoisier riche en empreintes fossiles (EF) surmonté par un banc gréseux massif dépourvu de traces fossiles (b6, b7, b8) ; D) grès massifs sommitaux (b9 et b10) terminant la séquence Yampilsky sur laquelle repose en discordance la couverture quaternaire (Q).

Figure 4.5 - Photographies des faciès gréso-silteux à silto-argileux (SA) de la base de la séquence Yampilsky : A) grès silteux à grain fin et débit en plaquettes, constitués de lits demi-centimétriques de matériaux gris et de matériau ocre. A la base, certains lits gris sont riches en grains sombres (minéraux lourds), B) dépôt silto-gréseux à gréseux présentant un litage fruste et un débit feuilleté grossier. Sur cassure, les plaques débitées montrent une surface onduleuse (figures de courants ?), C)/D alternances gréseuses à gréso-silteuses où les grès fin gris clair sont disposés en lentilles pouvant se chevaucher partiellement (anciennes rides ?).

Figure 4.6 Photographies des faciès gréseux (GM, GC) constituant la partie supérieure de la séquence Yampilsky : A) grès quartzeux massif (4b) quartzeux dont la partie inférieure montre des lits argileux beiges à ocre, subhorizontaux à onduleux, discontinus et anastomosés, B) grès moyen (5b) à litage irrégulier, parfois peu visible, souvent souligné par des lisérés ocres et des patches de produits noirs C), grès silicifié (6b) au toit du niveau fossilifère (EF) se présentant en lits centimétriques irréguliers presque lenticulaires,D) grès quartzeux (8b) à grain moyen, isogranulaire et très massif