• Aucun résultat trouvé

Lithostratigraphie de l’Ediacarien du bassin de Podolya

IV.2 Description des sites étudiés 1 Site de Novodnistrovsky

IV.2.8 Site du barrage de Bakota

Ce site est localisé sur les rives du barrage de Bakota (Fig. 4.22A) dont les eaux recouvrent l’ancien village de Staraya Ushicia (48°58’N, 26°99’E).

Sur toute l’épaisseur de la partie basale, affleurent des alternances de matériaux pélitiques fins, tantôt argileux tantôt gréseux, que traduisent des variations de couleurs, depuis le gris jusqu’au vert. (Fig. 4.22B).

A la base, les pélites silteuses gris verdâtre possèdent un litage millimétrique. Ponctuellement, des lits grisâtres (0,4-0,5 cm d’épaisseur) s’intercalent entre les lits argileux plus verdâtres. Après délitage, les surfaces apparaissent légèrement boursouflées, micacées et envahies de patches brun-noir (Fig. 4.23A). Tandis que sur section, on observe des successions dépôts laminaire et de figures de fluage (Fig. 4.23B).

Au-dessus, le matériau devient un peu plus grossier. Il se débite en plaques dont les surfaces sont fripées et parsemées de petits vermicules blancs et de paillettes de micas (Fig. 4.23C). Plus haut (0,3 – 0,5 m), ces surfaces (Fig. 4.23D) portent des sillons et des traces rondes noirâtres (activités biologiques ?).

En remontant, le caractère plus grossier s’affirme et le faciès devient pélito-gréseux sur 1 à 1,2 m malgré la présence d’intercalations de matériau plus fin. Ce faciès gris verdâtre clair (Fig. 4.23F) montre un mauvais litage millimétrique permettant néanmoins de distinguer des stratifications entrecroisées. Les surfaces obtenues sur cassure sont micacées, et les surfaces supérieures sont parsemées de granules blanchâtres.

Au-dessus, les dépôts redeviennent plus fins, et l’on observe une pélite verdâtre à litage millimétrique (Fig. 4.23G) dans laquelle s’intercalent des lentilles très étirées de matériau blanchâtre plus grossier (Fig. 4.23H). Sur cassure, les surfaces supérieures sont très riches en paillettes de micas et cristaux gris brillants (micas altérés ?), tandis que les surfaces inférieures sont maculées de taches d’oxydation marron-rouille.

Vers le haut du faciès, le matériau est à nouveau pélitico-gréseux, gris verdâtre, et à débit grossièrement feuilleté (Fig. 4.24A). Sur délitage les surfaces apparaissent boursoufflées et craquelées, ce qui résulte apparemment de la déformation (mud-cracks ?) du dépôt arythmique de lits dont l’épaisseur varie de 1 à 10 mm (Fig. 4.24B). Puis, sur 0,7 m, le faciès prend une teinte marron et son litage devient moins net. Les surfaces sur cassures sont alors lisses (Fig. 4.24C) ou fripées (Fig. 4.24D) mais toujours riches en paillettes micacés ; leur surface basale est plus boursouflée que la surface supérieure. Vers le haut, le litage s’affirme, tandis que des lits de matériau marron-ocre soulignent des structures de rides (Fig. 4.24E). Puis la sédimentation passe au dépôt laminaire de matériau gréseux dont les lamines sont soulignées par un dépôt noir. Sur cassure, ce matériau noir se distribue en agrégats et/ou en taches.

Le niveau suivant est constitué d’une pélite argileuse beaucoup plus cohérente et indurée que celle du faciès précédent. Sa structure est faite d’une alternance de lits millimétriques verdâtres, apparemment argileux, et de lits gris rosé. Cet ensemble montre des figures de déformation de type slump (Fig. 4.24F) témoignant d’un taux de sédimentation important.

La transition avec la partie supérieure de la séquence est marquée par 3 m de pélites grises à verdâtres très indurées possédant un débit en dalles d’épaisseur décimétrique (Fig. 4.22C). Chacune de ses dalles possède un débit grossièrement feuilleté lié à la rythmicité du dépôt. Certaines d’entre elles se sont révélées riches en traces de bioturbation. A la base le matériau présente un litage millimétrique, plus ou moins continu, qui explique son débit presque ardoisier. Les surfaces obtenues sur cassure sont micacées, et permettent parfois d’observer des traces et des empreintes d’organismes. Plus haut, le matériau pélitique devient beaucoup plus massif et perd son débit feuilleté (Fig. 4.25A). Des lamines discontinues blanchâtres s’intercalent entre les dépôts laminaires de pélites. Parfois, ce matériau blanchâtre contient des cristaux sombres pouvant former des lits individualisés de 0,5-1 cm d’épaisseur. Les surfaces débitées sont également riches en petits micas. A la base des pélites à débit feuilleté, s’observent également des intercalations à caractère gréseux (Fig. 4.25B) de forme étirée, plus ou moins lenticulaire. Leur structure est composée par l’alternance de lits millimétriques blanchâtres et verdâtres. Sur cassure, leurs surfaces montrent des empreintes remplies de matériau gréseux blanchâtre.

Au-dessus, la sédimentation redevient plus fine. Elle débute par une pélite grise et massive constituée par l’alternance de passées millimétriques mal délimitées de matériaux blanc et verdâtre (Fig. 4.25C). Elle contient d’autre part un grand nombre de lamines filiformes noires disséminées soit sans régularité apparente ou soulignant des structures de courant. Puis la sédimentation se poursuit par le dépôt de 0,5 m de pélite verdâtre massive très finement laminée (Fig. 4.25D). La lamination résulte de l’alternance régulière des lits fins de matériaux verdâtres et sombres, seulement interrompue à la base par des lits plus épais (0,1 – 0,5 cm) et plus ou moins continus de matériau blanchâtre. Enfin, au sommet visible de la séquence, le matériau pélitique devient plus dur (Fig. 4.25E), et montre une alternance de lits onduleux de matériaux verdâtres fins et blanchâtres très fins (Fig. 4.25F). Parfois, le litage est souligné par des concentrations de grains gris sombre.

Figure 4.22 A) Vue générale du site de Bakota, B) faciès pélito-gréseux formant la base de l’affleurement, C) dalles décimétriques de pélites massives, alternativement grises et verdâtres, formant la partie supérieure de l’affleurement.

Figure 4.23 Micrographies du faciès basal de pélite silteuse gris verdâtre : A) litage millimétrique apparent, B) alternance de laminations et de figures de fluage C) aspect fripé de la surface supérieure d’une plaquette abondamment parsemée de vermicules blancs, D) aspect boursoufflé de la surface inférieure d’une plaquette montrant également des sillons et traces rondes, E) pélite gréseuse non litée mais très riche en traces filiformes disposée sans orientation apparente, F) intercalations de matériau plus fin; G) dépôt finement laminaire à lentilles de matériau fin et blanchâtre (H).

Figure 4.24 - A) Pélite gréseuse gris verdâtre à surfaces boursoufflées et craquelées (« mud- crack » ?) montrant des B) figures de déformation du litage, et dont les surfaces lisses (C) ou fripées (D) après délitage s’avèrent riches en paillettes micacés ; E) transition entre une sédimentation très homogène et une sédimentation rythmique marquée principalement par les variations de couleur et associée à de micro-rides ; F) figures de déformation de type slumps dans un matériau pélito-argileux très induré.

Figure 4.25 A) Matériau pélitique cohérent et massif ; B) intercalation gréseuse extrait de la pélite hôte présentant une structure résultant de l’alternance de lits millimétriques blanchâtres et verdâtres; C) pélite grise et massive à lits millimétriques de matériau blanc et lamines filiformes noires disséminées dans le matériau, D) pélite laminaire verdâtre et massive; E) matériau pélitique très induré composé par l’alternance de petits lits verdâtres et de très fins lits blanchâtres (F).