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9 Dernier recensement disponible, source IFIP.

4.3.2.3 Le sevrage et le post-sevrage

Appareil digestif

Les infections dominantes sont là encore les infections colibacillaires, avec deux formes cliniques : la forme entéritique et la maladie de l’œdème, qui peuvent d’ailleurs coexister dans le même élevage. Les sérotypes sont différents de ceux qui sont rencontrés en maternité, mais les souches sont elles aussi porteuses de facteurs d’attachement : F104, F18, et produisent des entérotoxines et une vérotoxine dans le cas de la maladie de l’œdème.

Il n’est pas possible de vacciner contre les colibacilloses du sevrage. Le contrôle des colibacilloses s’appuie sur des mesures diététiques et sur l’application de mesures d’hygiène rigoureuses. Dans une majorité de cas, malgré la correction de différents facteurs favorisants, la sévérité et l’incidence élevée de la maladie imposent la mise en place de traitements préventifs. Un antibiotique par voie orale (le plus souvent colistine,

parfois aminosides) après le sevrage ou après la transition alimentaire 1er-2ième âge, via

l’aliment ou l’eau de boisson est prescrit.

Lorsque la situation est plus complexe, d’autres molécules doivent être utilisées, sur la base d’un examen bactériologique et d’un antibiogramme. Le choix de l’antibiotique sera conditionné par les données de l’antibiogramme mais aussi par les propriétés pharmacocinétiques, le mode d’administration et la tolérance locale et générale de la spécialité (Anses, 2013a).

A noter que de nombreux pays européens peuvent utiliser l’oxyde de zinc en prévention dans l’aliment de sevrage, ce qui n’est pas le cas en France.

Systémique

La streptococcie chez le porcelet au sevrage est due à l’un des nombreux sérotypes

pathogènes de Streptococcus suis : parmi 35 types capsulaires, les plus fréquents sont les types 1 à 8, le 2 étant le plus souvent isolé en France. On trouve aussi le 1 sur les porcelets et le 9 dans des cas d’arthrites.

En post-sevrage, deux formes cliniques peuvent être rencontrées : une forme septicémique, et une forme nerveuse évoluant rapidement vers la mort si on n’intervient pas très rapidement. La mortalité préoccupante dans certains élevages est en général de l’ordre de 5%, et réapparaît régulièrement quelques semaines après le sevrage.

4.3.2.4

L’engraissement

Appareil digestif

Les infections digestives sont fréquentes, mais Escherichia coli n’est que rarement en

cause et ne provoque pas de troubles aussi graves qu’en maternité et en post-sevrage. On rencontrera surtout Lawsonia intracellularis, l’agent du « complexe adénomatose intestinale » et des spirochètes. Lawsonia intracellularis est sensible aux macrolides par voie orale, les formes aiguës nécessitant un traitement individuel par voie parentérale. Il existe un vaccin, administré par voie orale au moment du sevrage. Il est très efficace, à condition de ne pas donner en même temps un traitement antibiotique par la même voie. Les spirochétoses sont dues à deux sortes de spirochètes : Brachyspira pilosicoli, un spirochète faiblement hémolytique, et Brachyspira hyodysenteriae. Tous les spirochètes sont sensibles aux macrolides.

Appareil respiratoire

Les infections respiratoires sont très fréquentes chez le porc à l’engraissement. Le plus

souvent chroniques, elles sont multifactorielles. Les conditions d’élevage et en particulier de ventilation, interviennent de façon cruciale sur l’apparition, l’évolution et la gravité des troubles.

- La rhinite atrophique est une affection chronique qui se développe

progressivement, induisant une destruction plus ou moins sévère des cornets nasaux. Elle est due soit à Bordetella bronchiseptica (rhinite régressive), soit à l’association d’une souche de Pasteurella multocida produisant une toxine dermo-

nécrotique et de Bordetella bronchiseptica (rhinite progressive). L’évolution peut

être stoppée par un traitement antibiotique approprié, mais le meilleur moyen de contrôle consiste en la vaccination des truies en fin de gestation pour prévenir la colonisation des cavités nasales du porcelet à partir des bactéries portées par la truie.

- Les pneumonies sont beaucoup plus lourdes de conséquences. L’agent infectieux

majeur est Mycoplasma hyopneumoniae, agent de la pneumonie enzootique. Le suivi des lésions à l’abattoir permet d’évaluer la prévalence et la gravité de l’infection. Non compliquée, la pneumonie enzootique peut être traitée avec des antibiotiques de la famille de macrolides ou des tétracyclines. La vaccination est très efficace, à condition de bien connaître la cinétique d’infection pour choisir des modalités de vaccination bien adaptées. La bactérie étant transmise de la truie au porcelet, il est important de connaître le degré de contamination des reproducteurs pour bien maîtriser l’infection sur les issus, même si la clinique est quasi- inexistante chez la truie.

L’infection par Mycoplasma hyopneumoniae est souvent compliquée par d’autres infections virales ou bactériennes: les virus grippaux, SDRP, PCV2, ainsi que le coronavirus respiratoire porcin (CVRP) assurent le déclenchement d’une infection aiguë très contagieuse et aggravent également l’évolution. Une circulation mal contrôlée des virus SDRP et PCV2 est particulièrement délétère, ces deux virus étant immunodépresseurs, en plus de leur effet direct sur les poumons. Il est alors difficile de contrôler la situation avec la seule vaccination assortie de mesures sanitaires. Des traitements antibiotiques lourds sont alors nécessaires. Pasteurella

multocida, Haemophilus parasuis, Trueperella pyogenes, Streptococcus suis

aggravent les lésions et nécessitent un ajustement des traitements. Les lésions prennent alors une allure exsudative avec parfois des abcès pulmonaires.

- L’actinobacillose à Actinobacillus pleuropneumoniae est certainement la plus

sévère des infections respiratoires. Les coûts directs et indirects de cette maladie sont considérables. Elle peut être contrôlée par la vaccination, qui, réalisée sur le porcelet évite les pertes les plus importantes, mais ne supprime pas le portage, l’infection étant transmise par les reproducteurs qui font l’objet d’une infection asymptomatique et contaminent très tôt leur progéniture. Les mesures sanitaires et les conditions d’élevage, en particulier les conditions de ventilation, jouent un rôle majeur dans la maîtrise de l’expression clinique, mais l’infection est très difficile à éradiquer du fait de son mode de transmission. Le recours aux antibiotiques est souvent indispensable, en particulier lorsque la maladie explose en fin d’engraissement.

Appareil locomoteur

Enfin, on observe parfois des arthrites en engraissement. Outre les séquelles d’arthrites

non spécifiques contractées en maternité, il faut signaler les infections par Mycoplasma

hyorhinis, Mycoplasma hyosynoviae, ou Haemophilus parasuis ; des arthrites peuvent être

également dues au bacille du rouget. Elles sont rares car la vaccination des truies permet en général de protéger les porcs charcutiers jusqu’à l’abattage, mais dans certains élevages, elles peuvent revêtir une allure contagieuse et nécessiter un traitement spécifique, par voie parentérale. La bactérie est peu résistante, mais la localisation articulaire des lésions rend la guérison difficile.

Les cartographies 5 à 11 synthétisent les principales pratiques d’utilisation des antibiotiques dans la filière porcine.

Sur ces cartographies, la voie orale* regroupe les administrations per os autres que via les prémélanges médicamenteux.

Le colibacille, principalement dans ses implications dans les troubles digestifs, est le premier contributeur à l’utilisation d’anti-infectieux en pathologie porcine.

L’utilisation d’anti-infectieux en pathologie respiratoire, grâce au développement de la vaccination contre les mycoplasmes tend à diminuer. Néanmoins, de nombreuses utilisations en pathologie respiratoire, sont effectuées à mauvais escient lors de passages viraux en engraissement qui, le plus souvent, ne nécessitent pas de faire appel à des anti-infectieux. Des outils de diagnostic rapide pourraient pallier ces mauvaises et inutiles utilisations thérapeutiques.