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Seules deux observations des Indiens ont ´et´e not´ees au sujet des r´eserves

La premi`ere fait partie de la liste des demandes suppl´ementaires pr´esent´ee par les chefs : [traduction] «Si notre choix de r´eserve ne nous plaˆıt pas, s’il n’y a pas eu d’arpentage, nous voulons avoir le droit de choisir un autre site (. . .)» `A cela, Morris r´epond : «Vous n’aurez pas de difficult´e `a choisir vos r´eserves; faites en sorte de choisir un bon emplacement pour ne pas avoir `a changer par la suite; vous ne serez pas tenus de conserver votre site tant qu’il n’aura pas ´et´e arpent´e.» La deuxi`eme observation sera faite par Joseph Thoma, un Saulteux qui semble ˆetre un peu au courant des trait´es ant´erieurs et qui dit parler au nom de Faisan Rouge. `A la liste des demandes suppl´e-mentaires, il ajoute [Traduction] «(. . .) dix milles autour de la r´eserve ou je pourrais m’´etablir (. . .)

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», mais Morris ne fera droit `a aucune de ces demandes et les Indiens n’insisteront pas.

49 Morris, Treaties, p. 204-205.

50 Ibid., p. 215, 218 et 220.

De nombreux Indiens laissent entendre qu’ils ont d´ej`a commenc´e `a culti-ver ou qu’ils sont prˆets `a s’´etablir, et Morris semble avoir pr´evu que le pas-sage d’une ´economie de chasse `a une ´economie agricole se ferait rapide-ment. `A ceux qui commencent `a cultiver la terre et qui demandent de l’aide financi`ere, Morris r´epond favorablement, mais il impose une limite de trois ans : [traduction] «(. . .) nous donnerions `a ceux qui cultivent une aide financi`ere, jusqu’`a concurrence de mille dollars par an, mais pendant trois ans seulement, ´etant donn´e qu’apr`es cette p´eriode ils devraient ˆetre en mesure de se subvenir `a eux-mˆemes

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.» Le Trait´e n

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6 ne comprend aucune annexe sur les r´eserves, mais les chefs recevront instruction de faire part du lieu o `u ils veulent s’´etablir `a W.J. Christie, qui inclura par la suite la liste de ces sites dans son rapport

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Le Trait´e n

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7 (1877)

David Laird, maintenant lieutenant-gouverneur des Territoires du Ouest, et le lieutenant-colonel James McLeod, de la Police `a cheval du Nord-Ouest, repr´esentent le gouvernement f´ed´eral aux n´egociations de 1877 en vue de la conclusion du septi`eme trait´e avec les Indiens de Blackfoot Cros-sing, dans ce qui est aujourd’hui le sud de l’Alberta. Dans son allocution d’ouverture prononc´ee devant les chefs, Laird explique que [traduction]

«(. . .) la Reine veut vous offrir la mˆeme chose que ce que les Cris ont accept´e»

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y compris les r´eserves bas´ees sur le calcul d’un mille carr´e par famille de cinq. La proximit´e du territoire cri influence probablement leur d´ecision, mais le fait de savoir que le b´etail plut ˆot que les r´ecoltes constitue-rait leur moyen de subsistance peut avoir eu plus de poids dans la d´ecision prise de rejeter l’offre de se faire attribuer des superficies plus petites, soit de la taille de celles pr´evues dans les Trait´es n

os

1, 2 et 5.

Les rapports officiels sur les n´egociations ne font aucune mention de dis-cussions sur la taille des r´eserves, mais Laird y d´eclare toutefois que :

[Traduction]

En ce qui a trait aux r´eserves, les commissaires ont cru qu’il serait bon que leur emplacement soit d´etermin´e sans tarder, sous r´eserve de l’approbation du Conseil priv´e. Ainsi, nous esp´erons ´eviter de nombreux probl`emes quant au choix qui sera fait (. . .)54

51 Ibid., p. 186.

52 Ibid., p. 195.

53 Ibid., p. 268.

54 Ibid., p. 261.

Donc, pendant que Laird pr´epare le document pour fins de signature, McLeod rencontre les chefs pour qu’ils choisissent les sites des r´eserves. «Sa mission a si bien r´eussi que nous sommes en mesure d’identifier les empla-cements choisis dans le trait´e

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Le Trait´e n

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8 (1899)

Avec la signature du Trait´e n

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7, toute la question des int´erˆets des Autoch-tones dans la zone dite fertile sont r´egl´es. Il s’´ecoulera plus de deux d´ecen-nies avant que de nouvelles n´egociations aient lieu, et c’est davantage le d´eve-loppement de l’exploitation mini`ere que la colonisation qui pousse les parties `a entamer les pourparlers. Le territoire vis´e par le Trait´e n

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8 com-prend la majeure partie du nord de l’Alberta, la portion nord-est de la Colombie-Britannique, `a l’est des Rocheuses, une partie des Territoires du Nord-Ouest, au sud de la rivi`ere Hay et du Grand Lac des Esclaves, ainsi qu’une portion de l’extrˆeme nord-ouest de la Saskatchewan. Afin d’assurer la s´ecurit´e des mineurs et des prospecteurs en route pour les gisements d’or du Yukon, le gouvernement envoie les commissaires David Laird, James Hamil-ton Ross et James McKenna rencontrer les repr´esentants des bandes de la r´egion au cours de l’´et´e 1899.

Bien que le gouvernement f´ed´eral se fonde grandement sur les trait´e pr´e-c´edents pour d´ecider des conditions du Trait´e n

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8, la nature du terrain et les conditions ´economiques et les habitudes des Autochtones de la r´egion l’inciteront `a agir diff´eremment, surtout en ce qui a trait aux r´eserves. Les repr´esentants f´ed´eraux savent que les Indiens ont des appr´ehension `a l’´egard du projet de trait´e :

[Traduction]

D’apr`es les renseignements dont nous disposons, il semble que les Indiens que nous allons rencontrer craignent de se voir regroup´es dans des r´eserves s’ils concluent un trait´e. Bien entendu, il n’est pas question pour le moment de proc´eder `a des regrou-pements; mais certains sont d’avis qu’il faudrait que le trait´e pr´evoit l’´etablissement de r´eserves pour l’avenir. Je ne crois pas que cela soit n´ecessaire (. . .) les Indiens de cette r´egion semblent agir davantage comme des individus que comme une nation (. . .) Ils ne veulent pas vivre dans des r´eserves et ils s’y opposent; ´etant donn´e que le territoire qui nous occupe ne sera pas largement colonis´e aux fins de l’agriculture, il est permis de se demander s’il serait sage de seulement proposer de les regrouper.

55 Ibid., p. 259.

La notion de r´eserve ne correspond pas `a la vie de chasseur et ne peut s’appliquer qu’`a un territoire agricole56.